Chapitre 69


PDV Jade

" Tu te souviens maman, tu me disais toujours que le temps était le remède à tout. Tu me disais qu'avec le temps, en grandissant, j'allais évoluer. Que j'allais comprendre mieux certaines choses. Que je pourrais prendre mes propres décisions. Tu me disais qu'en grandissant, les petites choses allaient faire mes plus grandes joies ; mais aussi que d'autres petites choses allaient faire mes plus grandes peines... "

Je lâche un soupire malgré moi en regardant la pierre où est inscrit le nom de ma mère.

" Tu te souviens, je te disais que mon vingtième anniversaire serait le plus important de ma vie. Que ce serait un point de détour, ou un point de départ. Que ce serait le moment où je me sentirai vraiment grande, adulte. Eh oui maman, ta petite fille a grandi, elle a vingt ans aujourd'hui. J'aurai espéré que tu sois là... Ça aurait sûrement été différent tu sais... Tu viendrais me réveiller tôt le matin pour être la première à me souhaiter un joyeux anniversaire ; ensuite Annie sauterai sur le lit entre nous deux. On discutera jusqu'au réveil de mon père, on déjeunera, puis mon père nous emmènera quelque part. Et on y passera toute la journée. Tu me disais toujours que le plus important était d'être ensemble, de partager ce bonheur ensemble ; ce pourquoi j'ai toujours fêté mon anniversaire avec vous et que vous. "

Je souris aux souvenirs. Ce n'était rien de très grand, ni de très magique ; on passait seulement du temps en famille. Et des fois j'enviais ceux qui fêtaient leur anniversaire entre amis. Maintenant que j'y pense, je donnerai tout au monde pour revivre ces moments...

" Aujourd'hui c'est différent maman. J'ai vingt ans, mais je ne me sens pas si grande que je l'avais pensé. Il n'y a pas de point de détour, ni de point de départ. Ce n'est certainement pas mon plus joyeux anniversaire, ni le plus important. Je me suis réveillée tôt, mais toute seule. Il n'y avait personne pour discuter à mes côtés. Il n'y avait personne pour déjeuner. Il n'y avait personne pour m'emmener quelque part. Aujourd'hui maman, je n'avais pas ma famille à mes côtés. Ce soir je vais chez mon frère par contre, et j'ai invité quelques amis. Mais je ne ressens aucune joie pour ce dîner, je n'ai pas l'impression que l'on va passer du temps ' ensemble ', comme on le passait quand tu étais là. Je ne sais pas, j'ai juste cette impression... "

Mon regard se pose au loin alors que je réfléchis sur les derniers mots que je viens de dire. Je sais pourquoi j'ai cette impression. Je sais pourquoi je ne me sens pas aussi joyeuse aujourd'hui. Mais il faut que j'arrête de penser à Samuel, et que j'arrête d'espérer que ce qu'il a dit la semaine dernière n'était qu'un mauvais cauchemar. Ça ne l'était pas.

" Je vais y aller maman, on doit m'attendre. Je n'oublie pas la promesse que je t'ai faites hier, ne t'inquiètes pas. " je pose les fleurs sur la tombe, à côté de celles que j'avais posé seulement hier, et après un dernier regard je me retourne et m'avance vers la sortie du cimetière.

Marc me sourit alors que je m'installe à nouveau dans sa voiture, ne sachant sûrement pas quoi dire. Je me sentais mal de l'emmener au cimétière, mais il a insisté que ça allait et qu'il pouvait m'attendre quelques minutes. J'aurai simplement dû appeler un taxi en fait.

Je lui donne les directions vers l'appartement de mon frère, et le trajet se passe dans un silence confortable, alors que je me perd dans mes souvenirs, souriant légèrement en regardant par la vitre.

" Tu aurai dû emmener Lola tu sais, ma nièce a le même âge et ils auraient pu s'entendre " je remarque alors que la pensée me passe par la tête.

" Une autre fois peut-être " il hausse légèrement les épaules sans me jeter un regard, et je n'insiste pas. Je laisse le silence envahir le véhicule une fois de plus, et ne le brise pas jusqu'à que l'on arrive finalement à destination.

On reste encore en silence dans l'ascenseur, et je trouve que ça commence à devenir inconfortable. Heureusement, on arrive devant l'appartement et Eloïse ne perd pas de temps pour nous accueillir.

" Rentrez, ils sont tous au salon ! " elle nous sourit et c'est ce que nous faisons.

J'aperçois d'abord Lucie et Andrew que j'avais appelé ce matin pour inviter, qui se lèvent et me font un câlin, suivit de mon frère, Maria et Annie.

" Désolée de notre petit retard " je m'excuse rapidement, alors que Marc serre la main de tout le monde.

" Ce n'est pas important, on a eu le temps de faire connaissance avec tes amis " mon frère pose son bras sur mon épaule, puis chuchote dans mon oreille qu'on doit parler.

Je lui lance un regard questionnant mais au lieu de m'éclaircir il me fait signe de sortir.

" On arrive tout de suite " il annonce à personne en particulier, quasiment en train de me pousser hors du salon.

" Qu'est-ce qu'il y a ? " je m'empresse de demander dès qu'on est dans le couloir.

" Papa " il soupire, " il a dit qu'il viendrai seulement si tu le veux ici, donc c'est en fonction de ton choix que je vais aller le chercher. "

Je souris. J'aime bien comment les mots sonnent : ' en fonction de ton choix '. C'est moi qui décide. C'est mon choix.

" C'est surprenant que papa me laisse le choix " je remarque en baissant les yeux. " Mais franchement, je veux passer une bonne soirée, et la présence de mon père ne va pas m'aider dans ça "

" Je comprend " il hoche la tête, " allez viens, passons une bonne soirée ensemble " il enroule une fois de plus son bras autour de mes épaules et nous guide au salon.

La conversation ne s'interrompt pas à notre arrivée, et on y participe de suite. Je me retrouve à sourire, pensant à ce que j'ai dit à ma mère avant de venir ici, et comprenant combien j'avais tord. Oui, la définition ' d'ensemble ' que j'avais avec ma famille est différente de cette soirée, mais l'important est que ce sont tous des personnes que j'aime.

Quand nous passons tous à table, cela me surprend que je puisse autant rire. Le fait que nous nous connaissons pas tant que ça entraîne des discussions de jeunesse - il y a deux ans ou six ans pour certains -, des histoires de lycée et de fac, et sans que nous nous en rendions compte, les heures avancent rapidement et nous quittons la table.

" Préparez-vous, j'arrive ! " Eloïse nous préviens de la cuisine, suivit de la voix de Maria qui ajoute que le gâteau arrive aussi.

Matt prend rapidement son appareil photo et demande à tout le monde de se regrouper autour de moi. Ils commencent ensuite à chanter ' joyeux anniversaire ' alors qu'Eloïse fait son entrée dans le salon, le gâteau effectivement en main, avant qu'elle le dépose sur la table basse devant moi.

" Hey ! C'est quoi ça ? " je m'exclame en pointant les bougies.

" Il ne restait plus le chiffre deux, j'ai dû prendre un trois " Matt rit, suivit des autres qui prennent conscience du nombre trente formé par les bougies.

" C'est pas vrai, il y avait beaucoup de deux ! " Maria intervient.

" Chut, fallait pas le dire princesse " Matt continue à rire.

Je roule les yeux, enlève le chiffre trois et souffle que sur le zéro.

                                                            * * *

" Il était chez nous ce matin " Lucie annonce avec une moue désolée, après que je lui ai expliqué ce qu'il s'est passé avec Samuel.

" Ah ouais ? " j'essaye de paraître indifférente, même si elle vient de piquer ma curiosité. Je porte mon verre de vin à mes lèvres, mais le rebaisse sans en prendre une gorgée. Je ne devrai pas boire, ce n'est pas le moment de faire une scène devant mes amis et ma famille.

" Ouais, Andrew est arrivé hier soir de son séjour et Samuel est arrivé ce matin, et je précise bien qu'on est dimanche, pour récupérer les dossiers. Il ne pouvait même pas attendre demain ! Il était en train de parler avec Andrew quand j'ai annoncé que nous allions venir ici ce soir pour ton anniversaire, il avait l'air pensif mais il n'a pas réagit "

" Laisses-le, il est bizarre de toute façon. Tu ne peux pas le comprendre " je hausse les épaules en lâchant un soupir, sachant que maintenant qu'il sait que c'est mon anniversaire, je vais sûrement attendre quelque chose de sa part. Quelque chose qui n'arrivera jamais.

" Je suis désolée pour toi... Je pensais vraiment qu'il y avait quelque chose d'autre mais en fait... "

" Mais en fait, il ne m'aime pas. Tout simplement " je termine pour elle. " Ce n'est pas grave Lucie, ce n'est pas la fin du monde, je vais m'en remettre " je souris légèrement, voulant la rassurer.

" Tu es vraiment une femme forte Jade " elle pose sa main sur la mienne et y émet une légère pression.

Je lui souris pour réponse, mais au fond je ne crois pas ses paroles.

J'aperçois ensuite Maria courir vers moi avec un paquet dans ses petites mains, avant qu'elle s'arrête devant moi. Je pose mon verre encore plein sur la table basse et donne toute mon attention à ma nièce.

" Tu n'es pas censé dormir toi ? " je ris en la prenant dans mes bras, me rappelant bien qu'Eloïse l'a mit au lit il y a au moins deux heures.

" Mais j'avais oublié ton cadeau ! " elle s'explique, montrant le paquet dans ses mains. " Je vais dormir quand tu l'auras ouvert, promis ! "

" D'accord, d'accord " je prend le paquet de ses mains, et commence à l'ouvrir en essayant de ne pas déchirer le papier cadeau. Je vois du coin de l'oeil Lucie observer Maria avec une moue adorable, celle d'une future maman...

" Tu aimes ? " Maria demande dès que j'ai son cadeau en main.

" C'est toi qui a fait tous ça ? " je feuillette le cahier de dessin qu'elle m'a offert, souriant face aux dessins qu'elle a dessiné, voyant mon prénom sur  la plupart des pages.

" Hmm hmm " elle hoche la tête en affichant son plus grand sourire.

" C'est magnifique, merci beaucoup - "

" Maria ! " la voix d'Eloïse me coupe et en relevant la tête, on la voit s'approcher de nous.

" Oh oh " Maria souffle.

Je glousse et me relève, toujours en la tenant dans mes bras.

" Je m'en occupe " je rassure Eloïse et elle lâche un soupir de fatigue.

" Tu vas dormir avec moi ? " Maria demande alors que je la reconduit vers sa chambre.

" Pas ce soir " je répond, puis l'allonge sur son lit, tirant la couverture rose sur elle. " Dors bien " je murmure en caressant ses cheveux, avant de me pencher pour embrasser son front.

Je me lève pour sortir, éteignant la lumière et fermant la porte derrière moi. Arrivée de nouveau au salon, je remarque que Lucie et Andrew se préparent pour partir, et de même pour Marc qui se lève à mon arrivée.

" Joyeux anniversaire, encore une fois " ils me répètent tous en me faisant un dernier câlin.

" Merci d'être venue " je souris simplement.

On se réunit tous dans le hall d'entrée et les premiers à partir sont Lucie et Andrew.

" Tu veux rester ici ou je te raccompagne ? " Matt demande, prêt à prendre sa veste.

" Je vais rentrer, merci " je lui souris en commençant à me préparer également.

" Je peux la raccompagner si tu veux " Marc intervient alors que mon frère prend sa veste. Il me jette un coup d'oeil et je hausse les épaules.

" Bon bah, merci alors " il repose sa veste et après quelques paroles échangées nous quittons l'appartement aussi.

Je retrouve le silence confortable une fois installée dans la voiture de Marc. Je ne peux m'empêcher de regarder mon portable pour la première fois de la soirée. Rien. Aucun appel, aucun message. Il est déjà minuit, mon anniversaire est passé. Pourquoi je m'attendais à ce qu'il me le souhaite de toute façon ?

Au point où on en est, il faut que j'arrête d'attendre quelque chose de Samuel. Il faut même que j'arrête de penser à lui.

" J'espère que tu seras plus joyeuse à ton prochain anniversaire " Marc dit au bout de quelques minutes de silence.

Je le regarde un instant, un peu surprise. " Ça se voyait tant que ça ? "

" Tu n'es pas très douée à cacher tes émotions Jade, on l'a tous compris. Lucie a proposé qu'on t'emmène dehors pour te changer les idées mais j'ai pensé que ça empirerait les choses ; ton frère a voulu te parler, il était vraiment inquiet, mais je lui ai dit de te laisser un peu de temps. Si tu veux parler de quelque chose, saches qu'il y a beaucoup de monde autour de toi qui sont là pour ça et n'hésites pas une seule seconde. "

" Tu as pensé à tout... " je murmure, regardant dans le vide, me questionnant sur la raison pour laquelle je ne suis pas tombée amoureuse d'un homme qui pense à moi comme Marc ou Tyler. Non, moi je suis tombée, littéralement, pour le seul homme qui n'en a rien à faire de moi. " Merci Marc, j'apprécie vraiment ce que tu fais pour moi " je le remercie finalement, lui offrant le plus grand sourire que je peux dans cet état.

" Ce n'est rien... " il me jette un coup d'oeil hésitant avant de continuer, " tu te souviens de la dernière fois que... que je t'ai embrassé ? "

" Ouais... "

" Et tu te souviens de ce que je t'ai dit ? " il continue.

" Que tu ne t'excusera pas parce que tu le voulais vraiment ? ". Je me rappelle mot à mot de ce qu'il m'avait dit, mais ma réponse sort plus comme une question. Je ne sais pas pourquoi il ouvre à nouveau ce sujet, mais je n'aime pas où ça part.

" Exact... Tu sais ce que ça veux dire, n'est-ce pas ? "

Je hoche la tête, " je devine, oui "

Il soupire, " je ne vais pas dire les mots exacts, parce que je ne suis pas sûr de moi-même pour l'instant. Mais je veux que tu saches que tu compte beaucoup pour moi, et que... Je ne sais pas, peut-être qu'un jour on pourrait - "

" Marc " je le coupe en me redressant. " Je ne pense pas être dans un état d'esprit pour parler de ça. Je t'apprécie beaucoup, et tu compte pour moi aussi, mais je préfère qu'on ferme ce sujet ici pour l'instant. Comme tu l'as dit, peut-être un jour on pourrait, mais pour l'instant je suis toujours mariée et je ne veux pas faire n'importe quoi. Chaque chose à son temps. "

" Je sais, je suis désolé, je me suis emporté. Je voulais seulement que tu le saches, parce que pendant que j'étais en Bretagne j'ai pas pu m'empêcher de penser à toi et je ressens ce terrible besoin de t'aider et te sortir de cette situation... " il reprend son souffle et continue, " saches que tu n'es pas seule, c'est tout. "

" Tu pourras m'aider... Pour le divorce " je ne prévoyais pas d'en parler mais ma langue a agit plus vite que mon cerveau cette fois-ci. Enfin, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais bon.

La voiture s'arrête devant la villa et Marc se retourne complétement vers moi après avoir éteint le moteur.

" Ce n'est pas en décembre ça ? "

Je prend une grande inspiration en détachant ma ceinture. " Il se peut que ça soit plus tôt, rien n'est sûr pour le moment. "

" Comment - "

" Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, s'il te plaît " je le regarde dans les yeux et il hoche la tête, me comprenant comme toujours. " Tu veux rentrer ? " je propose ensuite, seulement par politesse, sachant qu'il est venu me récupérer en début de soirée, m'a accompagné au cimetière et m'a ré-accompagner jusqu'ici.

Il regarde sa montre, la villa, puis repose ses yeux sur moi et hausse les épaules. " Pourquoi pas, oui "

" Hum... " je ne pensais vraiment pas qu'il allait accepté, " allons-y alors " j'essaye de sourir avant de sortir de la voiture.

Marc me suit donc jusqu'à la villa et c'est seulement après être entrée à l'intérieur que je me rend compte de la lumière allumée.

" Je l'avais éteinte pourtant... " je murmure à moi-même, accrochant ma veste au porte-manteau.

" Un problème ? " Marc demande en voyant mes sourcils froncés.

" Je me disais juste que - " je m'arrête quand j'entend les pas dans les escaliers.

On relève tous les deux la tête pour voir Samuel descendre les escaliers, son regard se durcissant immédiatement à la vue de Marc.

" Qu'est-ce qu'il fait là lui ? " sont les premiers mots sortant de sa bouche. Quelle bonne manière de nous accueillir...

" Sam, ce n'est pas le moment. Tu ne devrai pas être ici, toi " je remarque, même si je ne peux empêcher mon coeur de battre plus vite à sa vue. Cela fait une semaine que je ne l'ai pas vue, et je viens de me rendre compte combien ça m'avait manqué de le voir.

Il pose finalement son regard sur moi, et étrangement, aucune remarque blessante ne sort d'entre ses lèvres. " Fais le partir " il demande seulement, d'une voix beaucoup plus calme qu'il y a quelques secondes.

Je sens le regard de Marc sur moi, mais je n'ose pas le regarder pour l'instant. " Pars Samuel " je murmure.

" Jade... " il s'approche de moi et prend mon bras, non pas brusquement, mais pas délicatement non plus, et me tire un peu plus loin. " Fais le partir, s'il te plaît " il répète.

Je fronce les sourcils face à son ton, puis dégage mon bras de son emprise. Je me retourne vers Marc et je sais par son expression qu'il a déjà compris ce que je vais lui demander.

" Appelles moi s'il y a quelque chose " il dit en jetant un coup d'oeil à Samuel, puis se retourne et quitte la villa.

Je ferme les yeux et respire quelques grand coups. " Tu peux partir maintenant " je dis à l'intention de Samuel, et m'apprête à prendre les escaliers.

" Pardon ? Je ne vais nulle part. Je suis venus pour... Je suis venus pour m'expliquer "

Je m'arrête, mais ne me retourne pas. Je suis assez surprise par sa déclaration. Samuel et s'expliquer ? Ni vu ni entendu.

" Va-t-en Samuel, c'est trop tard... "

" Jade s'il te plaît... Laisse moi m'expliquer pour une fois... " ses paroles m'arrêtent encore une fois, et dans un élan je me retourne et descend les deux marches que j'avais monté.

" Que je te laisse t'expliquer pour une fois ?! Parce que jusqu'à maintenant si tu ne l'as pas fait c'est de ma faute ?! "

" Ce n'est pas ce que je voulais dire... "

Je laisse tomber mes bras de chaque côté de mon corps et baisse les épaules. " Laisse tomber Samuel, laisse tomber... Tu es tellement hypocrite et égoïste, je n'arrive pas à y croire. " je crâche et le vois mordre sa lèvre inférieure. " A chaque fois que je t'ai demandé des explications, tu t'es sauvé. Ou tu m'as dit n'importe quoi seulement pour t'en sortir. Et à chaque fois tu m'as fait du mal, tu m'as blessé encore plus avec chaque petit mot qui sort de ta bouche. A chaque fois c'est ' je n'ai pas voulu dire ça ' , ' je n'ai pas voulu faire ça ', mais à chaque fois tu le fais Samuel. Je ne sais pas si tu te rend compte à quel point ça me blesse, à quel point tu me blesse - " les mots se bloquent dans ma gorge et ne veulent plus sortir alors que je le vois fermer les yeux et une larme couler sur sa joue.

Cette image sera toujours la pire chose à voir.

" Tu es tellement égoïste " il souffle, effaçant la seule larme qui a coulé. " Écoutes toi un peu Jade, dans tous ce que tu viens de dire, et dans tout ce que tu as dit jusqu'à maintenant, c'est toujours à propos de toi. Tes sentiments, ta douleur, ta tristesse, tes peurs, ta peine ; toujours à propos de toi. Est-ce que tu t'es demandé une seule fois ce que je pouvais ressentir moi ? "

Quelques larmes de plus s'échappent de ses yeux mais il les efface rapidement, secouant la tête.

" C'est toujours toi qui est blessée, n'est-ce pas ? " il reprend, me regardant droit dans les yeux. " Samuel n'a pas de coeur, Samuel n'a pas de sentiment ; Samuel ne peut pas être blessé. Ca ne me fera pas de mal à moi, n'est-ce pas ? Je suis humain aussi merde ! "

" Sam - "

" Non Jade " il lève sa main pour m'arrêter. " Je suis venus ici dans le but de m'expliquer. Parce que je ne supportais pas de voir ton visage devant mes yeux toutes les nuits. Je voulais t'expliquer tout, mettre les choses au clair. Mais ça ne sert à rien. "

Je secoue la tête en ricanant, " tu vois, tu t'enfuie, encore une fois "

" Je ne m'enfuie pas merde ! "

" Alors arrête de trouver des excuses et donne moi des explications ! " je lui cri en retour.

" Parce que je suis terriblement amoureux de toi je suis obligé de t'éloigner de moi ! Voici l'explication Jade ! La seule et bonne raison pourquoi je te blesse autant ! Mais tu es trop aveugle pour voir que je souffre aussi dans cette histoire ! Parce que tu es trop égoïste pour voir plus loin que ta douleur ! "

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