Chapitre 4 : Loins des yeux, près du coeur


Bonjour tout le monde ! Prêts pour le premier chapitre de la journée ? Petite annonce avant de commencer : j'arrête de publier ce jeudi soir et je ne reprendrais que dimanche prochain ( le 29 mai) et ce sera une publication par weekend à partir de là. En attendant il reste trois chapitre en plus de celui-ci à vous offrir donc : bonne lecture !! 

*************************************

A ses oreilles résonnaient encore les cris de ses proches, de sa famille qui pleurait sa perte. Dans sa main, il pouvait encore sentir celle de son parabatai qui l'ancrai toujours à cette dure réalité, suppliant de ne pas partir, de ne pas mourir. La morsure du poison s'insufflait dans ses veines, créant de la lave en fusion dans son corps brûlant de fièvre et de fatigue. L'ichor noir du démon s'écoulait de la plaie béante de son torse, à mi-chemin entre le coeur et l'estomac, tandis que son propre sang emplissait sa bouche jusqu'à l'étouffer, lui laissant un gout amer de fer et de mort sur le bout des lèvres. Sa tête se faisait de plus en plus lourde, ses oreilles bourdonnantes, et ses yeux orageux et rieur, plein d'insoucience quelques minutes plus tôt à peine, commencèrent à se fermer d'eux-même pour le plonger dans une douce chaleur apaisante, un repos accueillante, la faucheuse venant prendre sa main pour l'emmener loin du fracas de la vie, afin de le laisser rester auprès de Raziel, sa douce lumière l'appelant à lui comme un millier d'éclat de soleil. Il se sentait bien, presque heureux, oubliant vite la douleur de ses proches et les battements de son coeur qui cessèrent enfin. 

Jace se redressa subitement dans son lit à l'infirmerie de l'Institut, ses cheveux collant à son front à cause de la sueur de son cauchemars, ses yeux fiévreux de souvenirs atroces et démoniaques alors qu'il poussait un hurlement d'agonie déchirant à en fendre l'âme de quelconque témoins présent dans la pièce. Où était-il ? Pourquoi sentait-il son coeur battre frénétiquement dans sa poitrine alors que celui-ci aurait du être à l'arret complet ? Que lui arrivait-il ? Un bruit lointain lui vrilla le crâne, bourdonnant à ses oreilles, et il réalisa peu à peu qu'il s'agissait d'une voix, une voix qui lui parlait, l'appelait. Il n'aurait pas du être capable d'entendre cette voix, il aurait du être mort. mort. MORT ! C'est alors que deux bras protecteurs s'enroulèrent autour de lui pour calmer la crise d'angoisse qui enflait dans son torse pour exploser jusque dans son âme, ravageant tout sur son passage, écrasant sa poitrine et l'empêchant même de respirer, de réfléchir. Il avait peur, O si peur, et ces bras qui l'entouraient lui donnait le sentiment d'être prisonnier d'un étau douloureux. 

- Jace, calme toi, calme toi, tout va bien tu es en sécurité. 

- Non !! Lâche moi ! Lâche moi !! Hurla-t-il une nouvelle fois alors que des larmes silencieuses roulaient le long de ses joues pour venir se perdre dans le creux de son cou. Laisse moi tranquille !! 

- Jace, c'est moi, calme toi c'est Alec...

- NON ! 

Le blond se dégagea des bras de son meilleur ami, lui donnant un coup dans les côtes pour s'en libérer. Volant le poignard séraphique qui pendait à la tenue de Chasseur d'Ombre de son frère de coeur, Jace pointa la lame dans sa direction tout en reculant loins de lui, dans un coin reculé de l'infirmerie. Le Nephilim était instable sur ses jambes tremblantes. Son torse était nu, bandé par des compresses, de la gaze et de l'alcool médical pour panser ses plaies provoquées par le démon scorpion qui s'en était prit à lui. Ses mains tremblaient plus que de raison, tenant toujours en joug son parabatai qui leva les mains en signe de paix et de résilience, lui prouvant qu'il ne lui ferait pas de mal. Jace, lui, ne comprenait rien. Les souvenirs de son attaque lui revenaient par flash douloureux dans sa mémoire décousue, un mal de tête s'obstinant à marteler son crâne pour le faire souffrir un peu plus. Son visage pâle comme la mort était baigné de larme et de faibles sanglots et gémissements de terreur pur s'échappaient de sa bouche, déchirant sa poitrine par la même occasion. Alec, de son côté, se leva avec lenteur et s'approcha de son frère d'arme comme s'il s'approchait d'un animal blessé. Une image fugace d'un Magnus tétanisé après l'un de ses cauchemars lui revint en tête et son coeur se fendilla un peu plus. 

- Ne t'approche pas ! Hurla Jace en tremblant. Reste où tu es !! Lui somma-t-il en pointant le poignard vers l'ancien Consul. 

- Jace, c'est moi, c'est Alec, répéta le plus vieux. Je sais que tu es perdu, et déboussolé, et c'est normal, ça va aller, je te le promet. S'il te plait, Jace, reviens vers moi, on va en parler. 

- NON !! Je...Je dois pas être ici, je suis pas censé être là, je...il m'a attaqué hein...Il...il m'a tué...je devrais être mort...Je devrais être mort, bordel, pourquoi je suis ici ?! Cria-t-il alors que ses larmes redoublaient. Je peux pas vivre...je peux pas...je peux plus..., souffla-t-il le regard fou alors qu'il pointait la lame de son poignard cette fois directement sur son propre coeur, prêt à se le planter dans la poitrine. 

- JACE NON !! Arrête je t'en supplie, ça va aller, on va trouver une solution, mais ne fais pas ça, je t'en conjure pose ce poignard. 

Les pleurs du blind redoublèrent un peu plus, ses sanglots lourds se faisant plus dense, plus douloureux, l'empêchant de respirer convenablement. Ses jambes incertaines se dérobèrent sous son poids et le Chasseur d'Ombre se laissa glisser contre le mur, ses genoux ramenés contre son torse, la pointe de son poignard éraflant son coeur, faisant couler une pointe de sang sur sa peau. Son meilleur ami essayant, encore, d'avancer vers lui, mais Jace hurla comme un damné, terrifié que quiconque s'approche de lui, le touche, lui fasse du mal, le tue, ou pire : qu'il le garde en vie. Il ne comprenait pas. Il se souvenait de la sensation de son coeur à l'arrêt, et pourtant il était là. Il n'aurait pas du continuer à vivre. Et si sa famille avait enfreint les lois ? Et s'ils avaient usé de nécromancie pour le ramener ? Alors il ne serait plus jamais lui-même, un démon dans son propre corps qui, tôt ou tard, se retournerait contre ses proches. Non, il devait mourir pour les protéger, il aurait du rester mort. mort. MORT. 

- Parrain ? L'appela une voix douce, lui faisant relever la tête alors qu'il apercevait Rafael s'approcher de lui aux côtés de Max, main dans la main. Parrain, pose ton poignard s'il te plait. 

Le blond secoua la tête, redoublant de larmes et de sanglots. Non il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas laisser les enfants s'approcher, c'était trop dangereux. Jace pressa plus encore la pointe de sa lame sur son coeur, le faisant haleter de douleur, le poignard commençant à traverser sa peau. Alec paniqua, suppliant Jace de ne pas se donner la mort, que ce n'était pas la solution. Il avait conscience, dans un recoin aux tréfonds de son esprit, que paniquer ne servirait qu'à accentuer le mal-être de son parabatai, mais il ne pouvait pas se permettre de le perdre une nouvelle fois. Rafael s'avança alors, sa main toujours ancrée à celle de son futur mari, et Alec aperçut quelques étincelles argentées entre leurs doigts, signe que Max faisait profiter de son empathie à son frère pour l'aider à calmer l'adulte terrorisé. L'Argentin s'agenouilla devant lui, suffisamment prêt pour intervenir mais en lui laissant assez d'espace pour ne pas l'oprimer. 

- Parrain, je sais de quoi tu as peur, mais tout va bien. Tu es mort quelques minutes, c'est vrai, mais Max t'a ramené. Max a sentit ton âme dans son corps, il a simplement réparé ton corps, rien de plus. Aie confiance en nous, parrain, jamais je te ne mentirais. Tu es toi, parfaitement toi, c'est promis. S'il te plait, donne moi ton poignard maintenant, chuchota-t-il d'une voix douce. Max, tu veux bien ? 

Avec un hochement de tête, le sorcier à la peau verte ouvrit la paume de sa main et diffusa sa magie pour apaiser son oncle, le faisant se sentir en sécurité et lui prouvant qu'il avait toujours son âme, qu'il n'était pas un cadavre ambulant et que tout allait bien. Le blond explosa en sanglot, lâchant subitement son arme pour se recroqueviller sur lui-même, ses bras encerclant ses genoux et la tête entre eux. Rafael s'empressa d'éloigner le poignard séraphique des mains de son parrain et Alec arriva à ses côtés pour le prendre dans ses bras et le calmer. Jace passa de longues, très longues minutes à pleurer contre lui, s'accrohant à son meilleur ami comme un noyé à sa bouée de sauvetage. Le noiraud caressa ses cheveux, lui murmura des paroles apaisantes et, finalement, le Chasseur d'Ombre parvint à se calmer, reniflant de temps à autre. Le co-directeur de l'Institut le porta pour le ramener à son lit où, avec l'aide de Max, il changea ses bandages et referma la plaie qui s'étendait sur son torse. D'une voix presque timide et incertaine, bien loin de l'insouciance qui le caractérisait d'ordinaire avec ses plaisanteries et son impulsivité, le blond chuchota presque le nom de son neveux. 

- Max...Merci, merci beaucoup de m'avoir ramené, sourit-il avec une certaine crainte. Combien de temps je suis resté inconscient ? Demanda-t-il alors à son parabatai. 

- Presque une semaine, déplora Alec. On a cru plusieurs fois que tu ne te remettrait pas, mais tu as tenu le coup, Jace. Tu es un battant. 

Le blond allait le remercier lui aussi, se souvenant qu'Alec s'était épuisé pour lui, pour lui transmettre son énergie au travers de leur liens, quand la porte s'ouvrit à la volée sur Simon, Isabelle et Clary. Le visage de la rousse s'illumina lorsqu'elle vit son mari enfin réveillé et elle se précipita dans ses bras tandis qu'Isabelle échangeait une étreinte soulagée avec son époux. Ils passèrent une heure ensemble, expliquant à Jace ce qu'il s'était passé, quand de nouveau la porte s'ouvrit pour dévoiler Zaya, la fille d'Isabelle et de Simon. Elle avait dix-sept ans, un an de moins que Max, et elle était le portrait craché de son père, bien qu'elle ait hérité de l'éléguance et de la beauté de sa mère. La jeune fille souriait d'un air contrit, se mordant la lèvre comme pour s'empêcher de révéler un secret trop longtemps gardé. 

- Tout va bien ma puce ? S'enquit son père en se retournant vers elle. 

- Une livraison viens d'arriver pour oncle Alec, annonça la jeune Nephilim aux longs cheveux noirs. 

- Une livraison ? S'étonna le premier concerné. Je te comprend pas, je...

Avant qu'il ait pu finir le reste de sa phrase, Zaya sourit d'un sourire éclatant et s'écarta de la porte pour laisser sa livraison s'avancer. Magnus fit un clin d'oeil à sa nièce avant de porter son regard mordoré sur sa famille, et plus particulièrement sur son époux. Alec sentit ses yeux s'embuer de bonheur. Après deux semaines, Magnus était enfin là, revenu parmi eux pour son plus grand bonheur. Cette fois, quelques changements s'étaient opérés : ses cheveux étaient un peu plus long que la dernière fois qu'ils s'étaient vu et ses joues un peu plus creusée, sans doute à cause de sa maladie qui ne cessait de faire des allées et venue dans son organisme. Malgré ces quelques différences, le Grand Sorcier de Brooklyn était toujours aussi beau, Alec le voyait bien, et il se leva précipitamment pour se jeter dans ses bras, capturant ses lèvres avec bonheur, les deux hommes rapidement rejoint par leurs fils qui nouèrent leurs bras autour d'eux pour une étreinte familiale réconfortante. Sans qu'il ne veuille les retenir, les larmes du Nephilim coulèrent sur ses joues, de bonheur et d'amour retrouvé, son coeur enfin complet de nouveau. 

- Je t'avais bien dit que je reviendrais, souffla Magnus à son oreille, caressant sa joue de sa main baguée. Vous m'avez manqué tous les trois. Je ne suis partit que quatre jours mais c'était déjà trop. Je ne pourrais pas rester longtemps, mais j'avais besoins de vous revoir. 

- Quatre jours ? S'étonna Alec en s'écartant doucement. Mon chat, tu es partit deux semaines ! Je déteste vraiment Edom..., marmonna-t-il alors, arrachant un rire à son époux. 

- Je sais mon ange, je sais. Que s'est-il passé ici ? Jace va bien ? S'enquit-il en s'approchant du lit du blessé pour le serrer brièvement dans ses bras. 

Alors qu'il s'installait sur une chaise, toute sa famille lui raconta ce qu'il s'était produit la semaine précédente, lui parlant de l'attaque des démons et de celui d'entre eux qui avait tué Jace avant que Max ne le ramène à la vie. Magnus fut impressionné par la puissance des pouvoirs de son fils qui semblaient ne faire que croitre et se développer depuis sa majorité magique. Les deux plus jeunes annoncèrent alors à leur Ayah qu'ils s'étaient fiancés et l'Indonésien les félicita avec bonheur, les prenant tour à tour dans ses bras pour leur prouver à quel point il était heureux pour eux. Max, pourtant, semblait préoccupé mais le sorcier n'aurait su dire ce qui le gênait dans toute cette situation, comme si quelque chose s'était pas à sa place, comme un cheveux dans la soupe, mais il était inccapble de mettre le doigt dessus. Coupant court à ses pensées, Magnus proposa de renforcer les barrière de l'Institut pour protéger sa famille pendant son absence. 

- Ce que je trouve étrange, souffla Simon qui était un spécialise en stratégie de guerre grâce à ses jeux vidéos, c'est qu'ils n'étaient pas de la même espèce, ces démons. Pire, ils étaient coordonnés, comme s'ils avaient prévu de nous attaquer nous...

- J'y ai pensé moi aussi, avoua Clary en se frottant les yeux. Le démon scorpion a foncé sur Jace pour lui planté son dard mais toi et moi on se trouvait déjà sur son passage, pourtant il nous a évité, comme si il se fichait de nous. Comme si...

- Comme si il visait Jace depuis le début..., confirma Alec. 

A bien y réfléchir, c'était la seule option logique qui se présentait à eux. Les cinq premiers démons, comme le leur avait souligné Rafael après coup, avaient été éliminés avec une facilité déconcertante. Ils n'avaient dû servir que de diversion, servant à affaiblir les Chasseurs d'Ombre avant de porter le coup de grâce sur Jace. Mais pourquoi lui ? Pourquoi pas Alec ou Isabelle qui étaient les deux gérants de l'Institut. Ce n'était pas logique, et c'était perturbant pour chacun d'entre eux. 

- Vous croyez que ça peut être un mauvais tour de la reine de la Cours des Lumière ? Souleva Isabelle en serrant sa fille dans ses bras. Elle ne t'a jamais beaucoup aimé, Jace. 

- Non, nia le blond, ce n'est pas son genre de fricoter avec les démons. Elle, elle m'aurait envoyé une grosse part de gâteau empoisonné, ce serait plus judicieux de sa part. Non...un sorcier, peut-être ? Lorenzo n'a pas apprécié sa défaite à la majorité magique de Max, il essaie peut-être d'atteindre Magnus à travers nous tous. 

- Je ne pense pas, aux dernières nouvelles il est toujours sous sa forme de caméléon au Labyrinthe en Spiral, dans un vivarium qui se trouve dans le bureau de Tessa, leur confia le Grand Sorcier de Brooklyn avec un rire. Je ne sais pas qui peut être derrière cette attaque mais je vais essayé de creuser dans les autres royaumes démoniaques, peut-être que je trouverais des pistes et je vous dirais ce que j'ai apprit quand je reviendrais. 

- Tu repars déjà ? S'étonna Alec avec tristesse, les yeux embués de larmes. 

Cela de faisait qu'une journée qu'il était revenu et pourtant il pensait déjà à repartir dans cet endroit de malheur, loins de sa famille, de son foyer. Magnus le rassura en disant qu'il ne repartirait qu'à la fin de la semaine, restant encore quelques jours avant que les premiers signes de son cancer ne refassent surface. Le noiraud se détendit et déposa un baiser sur les lèvres légèrement sèches de son compagnon. Malgré tout, le temps qui leur était accordé était plus court et cela lui déchirait complétement le coeur. Max observa ses parents avec un étrange sentiment, mêlé de crainte et de peine. Il n'aimait pas non plus cette situation, d'autant plus lorsqu'il sentait que quelque chose ne tournait pas rond mais qu'il était incapable de mettre le doigt dessus. Soupirant, le sorcier à la peau bleue se nicha contre son fiancé pour inspirer son parfum et écouter les battement de son coeur afin de calmer ses craintes. Peut-être qu'il s'inquiétait pour rien, peut-être que tout allait bien, finalement. Leur petit famille resta au chevet de Jace jusqu'en fin d'après-midi, jusqu'à ce que le blond se rendorme aux creux des bras de son épouse. Magnus, Alec et leurs enfants décidèrent alors de rentrer chez eux pour se reposer également. Mais, ce n'était pas l'heure du repos pour tout le monde, cependant. 

A plusieurs milliers de kilomètres de là, inconscient du retour de son cadet, Ragnor Fell soupira en se passant une main dans ses cheveux mi-long, ces derniers repoussant plus rapidement avec l'aide d'un peu de magie bénigne. L'Ancien Grand Sorcier de Londres se trouvait assis à un petit bureau de la bibliothèque du Labyrinthe en Spiral, une immense pile de livres lui masquant la vue et un grimoire ouvert devant lui. Après le départ de son fils après la soirée du Pandémonium, l'immortel à la peau verte avait décidé de passer la plupart de ses journées à chercher une solution qui permettrait à son fils de rester avec eux sans craindre sa maladie. Mais les recherches étaient longues et fastidieuses et le plus vieux ne trouvait rien qui aurait pu aider son cadet. Soupirant une fois de plus, Ragnor referma son ouvrage d'un geste rageur. Si seulement il savait quoi faire, si seulement Asmodée n'était pas mort, rien de tout ça ne serait arrivé, et pourtant le Prince de l'Enfer aurait continué malgré tout de persécuté l'asiatique de toutes les manières possibles et imaginable qui existaient au monde. C'est alors que le britannique fut tiré de ses réflexions par le bruit d'une explosion caractéristique d'origine magique, suivit de jurons étouffés. Sous ses yeux, un pan de mur remplis de livres venait de s'écrouler. 

- Qu'est-ce qu'il se passe encore..., marmonna-t-il en se levant pour aller inspecter les dégas de plus près. 

Au milieu des gravas et des livres éparpillés, Ragnor eut la surprise de retrouver une jeune fille qui ne semblait pas avoir plus de seize ans en train d'essayer de réparer ses dégas, ramassant les livres avec précaution. Elle était plutôt petite malgré son âge, sa peau était brune et ses yeux sombres, un peu comme ceux du britannique. Ses longs cheveux étaient noués en deux tresses qui retombaient sur ses épaules, dévoilant dans son cou des branchies, sa marque de sorcière. Elle regarda son ainé avec un air paniqué, ses mains tremblants légèrement sous l'effet du stress. Ragnor, qui n'était pas du genre à disputer les enfants contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser entendre, lui accorda un sourire réconfortant et usa de sa magie pour remettre le pan de mur et les livres en place, comme si jamais rien ne s'était produit. Alors qu'il s'avançait vers elle, la jeune fille s'excusa platement pour ce qu'elle avait fait. 

- Ma magie m'a échappé, ça arrive parfois, je suis désolée...

- Ce sont des choses qui arrive, à ton âge il est parfois difficile de contrôler ses pouvoirs, la rassura-t-il. Je ne t'ai jamais vu ici, comment est-ce que tu t'appelles ? 

- Je m'appelle Madzie, je viens de l'orphelinat Magnus Lightwood-Bane, lui apprit-elle en rougissant d'être le centre de l'attention. Une sortie était organisée ici aujourd'hui et on a quartier libre alors...me voici. J'aime les livres alors j'ai commencé par la bibliothèque. 

- Est-ce que ça t'arrive souvent, ces pertes de contrôle ? S'enquit Ragnor, soucieux comme Magnus lorsqu'il s'agissait d'enfant en difficulté. Tu as quelqu'un qui t'apprend à contrôler tes pouvoirs à l'orphelinat ? 

Madzie lui expliqua que, malgré la bienveillance des surveillants de l'orphelinat, aucun n'avait beaucoup de pouvoir chez les sorciers et qu'elle apprenait par elle-même, ce qui expliquait ses pertes de contrôle. La jeune fille lui parla ensuite d'elle, dévoilant qu'elle avait bel et bien seize ans. Elle avait été élevée par sa grand-mère lorsque sa mère l'avait rejeté à sa naissance, à cause de ses branchies. La veille femme avait prit soin d'elle avant de mourir quelques années plus tôt, la laissant ainsi seule et désœuvrée. Heureusement, l'orphelinat venait d'ouvrir et une place lui avait été accordée à l'institution créée par Alec lorsqu'il était encore Consul. Ragnor, touché par son histoire, ne put s'empêcher de penser à ce qu'il avait ressentit la première fois qu'il avait prit Magnus sous son aile, le bonheur d'avoir un enfant à protéger, sur qui veiller. Peut-être pourrait-il recommencer avec elle, si Catarina était d'accord ? Le britannique proposa à la jeune fille de lui donner des cours, si elle le souhaitait, pour maitriser ses pouvoirs et Madzie accepta volontier. Tous deux prirent un Portail pour l'appartement du plus vieux, situé au coeur de Manhattan, où Catarina l'attendait déjà. 

- Bonsoir chérie, souffla le sorcier en embrassant son épouse qui se détendait dans le salon. On a de la compagnie ce soir, ajouta-t-il à voix basse. 

- Bonsoir chéri, répliqua l'infirmière sur le même ton. Tu nous présente ? Sourit-elle avec bienveillance. 

- Catarina je te présente Madzie, Madzie, je te présente ma femme, Catarina. J'ai rencontré Madzie au Labyrinthe en Spiral et j'ai pensé que tu voudrais la rencontrer toi aussi. 

La jeune fille, souriante mais timide, expliqua à la sorcier à la peau bleue toute son histoire, comme elle l'avait fait avec Ragnor quelques temps plus tôt. L'immortelle fut touchée par le récit de la jeune fille et elle la serra dans ses bras avant de lui proposer de prendre une douche et de diner avec eux, lui assurant qu'ils la ramènerait le lendemain matin à l'orphelinat pour que personne ne s'inquiète, bien que Ragnor ait déjà fait le nécessaire pour les prévenir qu'il prenait le jeune fille pour la soirée et qu'elle serait en sécurité. Lorsqu'elle fila sous la douche après que Catarina lui ait confié un pyjama, le britannique se laissa tomber dans son fauteuil. 

- Chérie ? L'appela-t-il après un silence hésitant. 

- Je sais ce que tu vas me dire, soupira Catarina. Moi non plus, je n'ai pas envie de la voir repartir demain matin. Ma magie s'est déjà familiarisé avec la sienne et ça ne fait que quelques heures que je la connait...

- Je sais, la mienne à voulu la reconnaître comme sienne dès que je l'ai rencontré à la bibliothèque. Cat, ce genre de chose est propre à qui nous sommes. Nous ne pouvons pas avoir d'enfant biologique, c'est pour ça que nos magies se nouent pour nous accorder une famille et c'est petite là, c'est notre fille, notre magie l'a décidé, et je suis sûr qu'elle aussi sait ce qu'il se passe. Ce n'est pas une petite fille à qui ont va devoir expliquer ça, je suis certain qu'elle aussi à sentit sa magie être attirée vers la notre. 

- Attendons demain, décida l'infirmière d'une voix douce. Ce genre de chose se fait rapidement. Si sa magie reconnait la notre comme protectrice, dès demain elle sera notre fille comme si nous l'avions toujours connu et que nous l'avions élevée. Laisse faire la magie, ne précipite pas les choses. 

L'ancien Grand Sorcier de Londres opina du chef et, lorsque la jeune fille revint au salon, ils passèrent à table, bavardant et discutant de tout et de rien. Catarina avait raison, il fallait laisser faire leur magie, seule la magie pouvait décider de leur sort. Bien qu'il suspecta déjà de savoir ce qui se passerait, Ragnor ne put s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux, le lendemain matin, lorsque Madzie leur souhaita le bonjour en les appelant papa et maman. Leurs magies s'étaient reconnut. Ils étaient parents. 

***********************

Tadaaa !! Un peu de douceur pour se premier chapitre qui vous a plu, j'espère ! Des avis ? Des théories ? A tout a l'heure pour le second chapitre de la journée ! 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top