16. Départ (partie 1)

Lorsque Lidya ouvrit les yeux, et se trouva allongée dans son lit. Elle se leva en massant ses tempes, sa tête étant un peu douloureuse.

En la voyant bouger, Laurine, qui était assise sur une chaise à ses côtés, se précipita de la prendre dans ses bras.

- Ne me refais plus une telle frayeur jeune fille, j'ai cru que...

Ses mots moururent au bout de ses lèvres, échangeant leur place à un croissant de lune, lorsque Laurine vit son amie grimacer.

- Heureusement tu t'es enfin réveillée. Tu es restée inconsciente durant une heure, annonça-t-elle avec soulagement.

Sonnée par la nouvelle, Lidya ouvrit grand les yeux. Son regard dévia vers une montre accrochée au mur. Elle indiquait vingt-un heures.
L'enlèvement de sa mère lui revint en tête, avec son lot d'inquiétudes.

- Où est Léa ? demanda-t-elle en remarquant l'absence de la brunette dans la pièce.

Au même moment, cette dernière entra dans la chambre, suivie de Gaël. En le voyant, le cœur de la jeune fille rata un battement. Elle eut un peu plus de peine à respirer et ressentit une étrange et douce chaleur la parcourir. Légèrement troublée par cette sensation, elle inspira lentement une bouffée d'air pour s'en remettre.

- J'aimerais que vous nous meniez à Mirabel, annonça-t-elle d'une voix calme qui la surprit elle-même.

- Je savais que tu ne changerais pas d'idée, alors j'ai utilisé la petite flûte qu'il t'avait remise, répliqua Léa en s'approchant pour lui remettre l'objet en question.

- Nous partirons demain soir, continua Gaël de sa voix rauque et agréable.

Lidya acquiesça en silence. Même si elle souhaitait s’en aller sur le champ, elle devait avouer que c'était la bonne décision. Il était important de se préparer pour le voyage, surtout Laurine. Lidya n'aimait pas la situation dans laquelle elle la mettait. Quitter ses grands-parents pour suivre une fille qu'elle ne connaissait pas, il y avait encore quelques jours, pour un monde dont elles venaient de découvrir l'existence. Non, elle ne pouvait pas lui imposer cela, ni à personne d'ailleurs.

Elle ouvrit la bouche pour en parler, mais fut interrompue par Léa. Celle-ci, maîtrisant plus ses pouvoirs de gardienne, savait ce qu'elle s'apprêtait à dire.

- Ne t'inquiète pas, princesse. On en a déjà parlé lorsque tu étais dans les pommes. On vient avec toi, lança-t-elle sans appel.

Les yeux de la jeune Johnson se mirent à briller de reconnaissance. Toutes les trois se connaissaient à peine, mais déjà le lien et les sentiments qui les liaient étaient solides. En peu de temps, elle avait eut deux amies, plus que ce qu'elle espérait.

- Merci, fut ce qu'elle put leur dire.

Laurine, qui était toujours assise auprès d'elle, la prit dans ses bras. Léa, elle, était adossée contre le mur et observait la scène d'un air presque attendri. Un sourire fugitif passa sur ses lèvres, mais il disparut aussitôt.

Un instant, Lidya laissa son regard errer en direction de Gaël. Ses yeux tombèrent sur ceux du jeune homme. Elle sentit ses joues se chauffer et détourna immédiatement la tête.

Quelques minutes après, l’adolescente se retrouva seul dans sa chambre. Léa avait décidé de rester dormir chez les Johnson pour plus de sécurité. Elle occupait une chambre d'amis. Gaël, lui, était retourné on ne sait où, pour revenir le lendemain. Laurine, quant à elle, était rentrée.

À son retour, elle vit Mamie Jeanne qui attendait son retour, en train de coudre au salon. Elle alla lui faire une bise, puis la serra très fort dans ses bras. Étonnée par l'amour de cette étreinte et par la mine triste de sa petite-fille, elle l'interrogea d'une voix inquiète :

- Tu as passé une bonne soirée, chérie ?

- Oui, Mamie, répondit-elle. Je t'aime, Mamie, souffla-t-elle en la serrant plus fort.

- Moi aussi, ma puce, répliqua Jeanne en lui caressant ses longs cheveux blonds.

Elle se sépara de sa grand-mère et monta dans sa chambre. Elle retira ses vêtements, enfila son pyjama rose, puis prit une feuille et alla s'asseoir à la petite table qui était censée lui servir de table d'étude à la rentrée. Elle saisit un stylo et prenant une forte inspiration, se mit à écrire.

Papy, Mamie,

Je ne saurai vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. Depuis toute petite, vous m'avez permise de faire partie de la famille. Vous m'avez comblée d'amour, et de tout ce qu'il me fallait. Vous m'avez accordé une place dans votre vie et dans vos cœurs. Je vous aime tant, comme je les ai aimés et continue de les aimer. Ils me manquent beaucoup. J'essaye de ne pas le montrer, mais c'est un fait !
Ce soir, je m'en vais. Je pars découvrir mes origines. C'est une idée folle, je sais, mais il faut que je le fasse. J'ai besoin de savoir d'où je viens, qui je suis réellement, et s'il me reste de la famille.
Je suis désolée. Surtout, ne vous inquiétez pas pour moi.
Je reviendrai. Je vous en fais la promesse. Je vous aime très fort.
Merci pour tout !

Laurine.

Elle plia le papier en deux, le cacha dans un cahier qu'elle plaça dans l'un des casiers de la table d'étude.

La jeune fille alla ensuite s'allonger sur son deux places. Seule, dans son cocon douillet, en position fœtale, et à l'abri de tout regard, elle laissa ses larmes couler, enfin.

Il était plus de minuit. Comme d'habitude, la plage était déserte. Les vagues se mouvaient lentement et les cocotiers se balançaient au gré du vent.

Soudain, une lumière bleue se matérialisa, laissant apparaître Nora, Betty et Alexa qui avaient sur son épaule Arielle.

- Pourquoi faut-il que ce soit moi qui la porte ? se plaignait Nora.

- Parce que c'est toi qui l'as assommé et ramener, en plus c'est toi la plus jeune de nous trois, répliqua Alexa en se moquant de sa benjamine.

- Je me demande pourquoi elle la veut, d'ailleurs, renchérit la plus jeune des sorcières.

- Ceux ne sont pas tes affaires, ni les nôtres, souffla Betty. Contente toi de faire ce qu'on te demande et ferme-la pour une fois.

- Je te préviens Betty, tu me le payeras une fois rentrées, lâcha la blonde du trio en colère.

- Oui, oui, c'est ça, se moqua la rousse.

Après une petite inspection pour s'assurer que la plage était réellement déserte, toutes les trois s'approchèrent des vagues. Betty plongea dans la mer tandis que ses deux sœurs restèrent sur la berge. L'endroit où elle avait plongé s'illumina comme par enchantement et, sur la berge, un portail lumineux de forme circulaire se forma.
Betty sortit de l'eau rejoindre ses sœurs et, l'une après l'autre, elles entrèrent dans le tourbillon de lumière que formait le portail. Une fois la dernière passée, il se referma derrière elle.

†††
Hello mes cocos 😄.
Un peu en retard, mais dans les normes. Que pensez-vous de ce chapitre ?

Des réactions des personnages ?

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À samedi prochain. Bisous 😙💕

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