Chapitre 38 : Les jeux des Highlands

Bonsoir !!

Voilà enfin le chapitre, désolée du léger retard...

Merci à tous pour vos retours, vous êtes les meilleurs <3

Chapitre plutôt court, sachez que j'ai looonguement galéré et lutté avec celui-ci, je pense que ça se ressentira. Malgré tout, j'espère que cela vous plaira et que la guimauve vous changera les idées de l'actu

Merci à Renarde_de_Brume pour avoir un peu brainstormé avec moi !

Bonne lecture !

Chapitre 38 : Les jeux des Highlands

- Tu es sûre de vouloir y aller ?

Minerva ajustait son tout nouveau pantalon acheté par sa mère et répondit à celle-ci qui l'observait dans le miroir de sa chambre.

- Pourquoi pas ? Je laisserai ma baguette ici, je ne devrais pas en avoir besoin.

Isobel haussa un sourcil dubitatif mais ne dit rien. Minerva se rendait comme prévu aux Jeux des Highlands, sans avoir précisé qu'elle s'y rendait avec Dougal.

- Tu risques de choquer un peu les autres avec tes vêtements, prévint sa mère en pointant son pantalon. Déjà que nous ne sommes pas les plus populaires du village...

- On s'en fiche, et puis de toute manière, trois autres villages nous rejoignent, personne ne me connaîtra.

Isobel s'approcha et rentra un peu mieux sa chemise dans le pantalon.

- Tu veux vraiment laisser ta baguette ici ?

- Je ne vois pas pourquoi je l'utiliserais. Et imagine que je la perde ? Ils pourraient marcher dessus et la casser. Je ne pars que quelques heures, je survivrai tu sais.

A nouveau, Isobel sembla ne pas la croire. Son expérience le lui autorisait.

- Tout de même, vouloir te mêler aux jeux moldus... Pourquoi ?

- Question surprenante pour quelqu'un qui s'est marié à un moldu, fit Minerva d'un ton étonné. Je sais bien que nous n'avons jamais été bien accueilli ici, mais je reste écossaise et j'ai envie de participer à ces jeux écossais. C'est aussi mon identité, tu vois ce que je veux dire ?

Ce qu'elle ne disait pas, c'était que sans Dougal, elle n'aurait probablement jamais osé y mettre les pieds. Laisser sa baguette chez elle, c'était aussi se permettre d'aborder les moldus avec sa part moldue qui vivait en elle. Sans sa baguette, elle ne pourrait faire de magie et apparaîtrait comme n'importe quelle villageoise qui profiterait d'un après-midi avec un ami.

- Bon dans ce cas-là... Amuse-toi bien. Et ne salis pas trop ton nouveau pantalon, hein ?

- Promis, s'exclama Minerva en descendant deux à deux les escaliers, les jambes libérées de ses jupes inconfortables.

Elle se souvenait que Grace portait très régulièrement ces vêtements, et à part lors des entraînements et match de Quidditch, Minerva n'avait jamais osé. Avec ce nouveau bas, elle avait le sentiment de pouvoir courir plus vite, plus loin et de ne pas avoir à surveiller ses mouvements. Tant pis si les autres villageois voyaient en cela de l'indécence, elle pourrait toujours assurer que cela lui permettait de mieux jouer aux jeux, bien qu'elle prévoyait de simplement regarder.

Les jeux se déroulaient en périphérie du village, et Minerva et Dougal avaient prévu de s'y retrouver devant. Avant même de voir les tentes plantées dans l'herbe fraîche, elle pouvait entendre les cornemuses et les rires des personnes venues assister à l'évènement. Heureusement, la météo était clémente, et un soleil lumineux apportait une chaleur bienvenue qui couvrait la brise légèrement fraîche.

Dougal attendait déjà devant l'espace aménagé et entouré de barrières en bois. Il l'avisa, la regarda de haut en bas et s'esclaffa :

- Ah bah ça !

Minerva s'approcha, ses lèvres formant un « o » de surprise.

- La seule fois où je ne suis pas en pantalon, c'est toi qui t'y mets ? rit Dougal en pointant tour à tour le pantalon que portait Minerva et le kilt que lui avait décidé de mettre.

- Mais... cela va t'être inconfortable, dit-elle.

- Tous les participants se doivent de porter un kilt, assura Dougal en prenant le pas à ses côtés. Ne t'en fais pas pour toi, beaucoup de femmes mettent un pantalon. Le tissu de vos jupes est trop fragile pour les épreuves.

- Je te regarderai jouer...

Les sourcils de Dougal filèrent dans ses mèches de cheveux noires alors qu'il croisait ses bras sur sa poitrine.

- Ah, pas question ! On avait dit qu'on ferait équipe !

- Je ne sais pas jouer à tout ça, se défendit Minerva.

- Tu n'auras pas besoin de tout faire, mais je t'interdis de rester plantée avec les spectateurs !

Il l'attrapa par le bras et l'entraîna au milieu de la foule de villageois qui riaient bruyamment, une chope de bière à la main. Il y avait déjà du monde qui se croisaient, se saluaient, s'interpellaient, et Minerva avait du mal à louvoyer au milieu des joyeux lurons qui composaient les participants et spectateurs.

De grandes tentes blanches avaient été installées en arc de cercle sur la partie gauche du champ et Minerva pouvait apercevoir des pancartes affichant des noms de clans écossais. Elle se demanda s'il y avait un clan McGonagall quelque part, venu des villages aux alentours. Mais à part son grand-père Eugene, elle ne voyait personne d'autres qui aurait pu venir à cette festivité.

- Il est où ton clan à toi ? demanda-t-elle à Dougal.

Celui-ci pointa une tente dans le fond, où elle aperçut Hamish McGregor et Helen, tous deux vêtus d'habits écossais et qui discutaient gaiement avec d'autres McGregor (probablement). Le clan Murphy montrait fièrement plusieurs vaches de leur pré, se vantant sûrement de leur poil brillant et sain, tandis que le clan Ferguson mettait en avant des créations locales d'instruments de musique.

- Tu vas faire quelle épreuve ? s'enquit Minerva alors qu'ils se dirigeaient vers un groupe de villageois qui observait un homme porter un tronc d'arbre à la verticale.

- Pas celle-là en tout cas, avoua Dougal, je ne me suis pas entraîné.

- Et le tronc pèse trois fois ton poids, ricana Minerva, ce qui lui valu un coup de coude dans les côtes.

- C'est là tout le but, je t'y verrais bien, tiens.

Une clameur naquit chez les spectateurs lorsque le candidat porta le lourd tronc à son épaule et commença à courir. Après quelques difficiles foulées, il lança son tronc qui fit une demi-pirouette en l'air.

- Je n'ai jamais compris le but, intervint Minerva, il faut que le tronc atterrisse le plus verticalement possible en l'air ?

-Non, il faut qu'il retombe dans le même axe que le lancer initial. Oh ! Il a fait un lancer parfait !

Minerva apprit qu'un lancer parfait était un lancer à 12 heures, à l'image des aiguilles d'une horloge, mais elle se désintéressa peu à peu du jeu. Dougal l'entraîna plus loin, évitant les villageois aux démarches sautillantes. Sur le fond, une estrade avait été installée, sur laquelle des danseurs valsaient sur le ceilidh au rythme des instruments de musique. Quelques personnes s'étaient arrêtées devant et battaient la mesure avec leurs mains.

- Tu veux t'y arrêter ? demanda Dougal en surprenant son regard.

Effrayée d'être entraînée pendant des heures sur la piste, elle secoua vivement la tête. Tout de même, elle appréciait voir ces villageois de tout âge, et qui ne se connaissaient pas quelques heures auparavant, échanger des pas à vive allure, tels des feux follets d'Ecosse, riant et pour certains, apprenant avec amusement les pas.

- Un jour, j'ai été traîné par un vieux grand-père sur le ceilidh, c'était terrible, raconta Dougal. Impossible d'en sortir avant la fin des danses, j'ai cru que j'allais mourir de fatigue alors que lui, aurait pu enchaîner sur une nouvelle salve.

Minerva sourit de bon cœur : elle voulait bien le croire, le ceilidh était sacré chez les amateurs, et un danseur ne pouvait pas quitter la piste de danse au risque de laisser son partenaire seul. Elle se dirigea naturellement vers un autre attroupement qui encourageait à grands renforts de cris des binômes. C'était des courses entre duos, et chacun d'eux était attaché par la jambe à son partenaire.

- Viens, on fait celui-là ! s'exclama Dougal.

Minerva s'apprêta à refuser, par réflexe. Au dernier moment, alors que Dougal s'approchait du gérant de la course, elle préféra donner une chance à la fête. Après tout, elle était là pour passer du bon temps, et elle s'en voudrait d'imposer à son voisin ses continuels refus. Il avait l'air sincèrement ravi d'être là au milieu de ces villageois, de la cornemuse et des violons, des semelles claquant le bois de la piste de danse, de la fumée des barbecues, des rires et des chants, et même des railleries un peu trop fortes d'écossais ayant abusé de l'alcool.

- Tu vas essayer la course ?

Minerva sursauta et se tourna vers la voix féminine qui l'avait interpellée. C'était une petite brune aux cheveux retenus par un bandeau blanc. Elle aussi avait revêtu un pantalon, ce qui la rangea d'office dans la catégorie « personne fréquentable » selon Minerva. La fille était accompagnée par un doublon au masculin, qui arborait les mêmes sourcils épais, le même brun brillant plus clair que celui de la Gryffondor, la même bouche fine... probablement son frère.

Minerva arrêta son inspection lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait toujours pas répondu à sa question.

- Ah, euh, oui c'est prévu... avec le garçon là-bas, ajouta-t-elle en pointant Dougal du doigt.

- Génial ! sourit la fille. Avec mon frère jumeau, on vient aussi de s'inscrire. Je m'appelle Fennella, lui c'est Craig, nous venons de Wick, le village d'à côté. Tu es d'ici ?

Minerva allait répondre quand Dougal apparut à ses côtés.

- L'inscription est faite, la course va bientôt commencer. Heu, bonjour... ?

Les présentations se firent à nouveau, juste avant que les concurrents ne soient appelés sur la ligne de départ. Ils étaient cinq binômes, attendant en rang d'oignon que le gérant leur attache les jambes. Quand ce fut leur tour, il rouspéta :

- Comment voulez-vous que je vous accroche la jambe quand vous êtes à cinquante centimètres l'un de l'autre ? Rapprochez-vous, voyons !

Minerva rosit et se déplaça de quelques centimètres. Le gérant eut un lourd soupir. Puis, elle sentit la main de Dougal encercler son épaule et l'attirer contre lui. Elle tituba et sa hanche osseuse heurta celle de son ami. Elle rougit et se gifla mentalement.

- Bah voilà, ce n'est pas compliqué, râla le gérant tandis que le binôme à leur droite étouffait un ricanement.

A partir de ce moment-là, Minerva refusa de bouger d'un pouce et c'était raide comme un piquet, qu'elle attendit que Fennella et Craig soient eux-aussi attachés.

- On commence par quel pied ?

- Celui qui est libre, proposa Minerva après s'être raclé la gorge.

Dougal lui prit le bras et le coinça sous le sien.

- Pour éviter qu'ils nous gênent, se justifia-t-il face au regard de sa binôme.

Au coup d'envoi, les spectateurs explosèrent en cris d'encouragements, et Minerva avança sa jambe en avant. L'exercice était bien plus compliqué que prévu, car elle ne faisait ni la taille ni le même poids que son binôme, et chacun avait du mal à mettre la force adéquate dans leur mouvement. Il n'empêche qu'ils avaient démarré premiers de la course, et au bout de quelques mètres, Minerva se surprit à sourire, entraînée par les acclamations des villageois. C'était une ambiance simple, joyeuse, bon enfant.

Finalement, Craig et Fannelle apparurent à sa gauche, remontant la course. Eux étaient exactement de même corpulence et s'ils étaient partis moins rapidement, leur régularité leur permettait de doubler tous les concurrents. Ils franchirent les premiers la ligne d'arrivée, suivis par Dougal et Minerva, haletant. Fannella avait remporté la course sur le long terme, mais ce n'était pas grave car pour une fois, Minerva n'avait pas son esprit surcompétitif du Quidditch. Elle passait juste du bon temps, et avait même tendance à oublier qu'elle n'était pas une moldue comme eux.

Et c'est ainsi qu'ils enchaînèrent sur le tri à la corde, et Fannella et son frère firent équipe avec Dougal, Minerva et cinq autres villageois. Huit à la corde et un qui chapeautait le tout. Ils se placèrent à la queue leu leu, Minerva coincée entre Craig à l'avant et Dougal juste derrière elle.

- Sois la plus parallèle possible au sol, recommanda-t-il en plantant ses talons dans la terre meuble.

Minerva l'observa faire, ignorant ses bras qui se contractaient alors qu'il agrippait la corde, et l'imita. Elle ne manquait pas de forme physique grâce au Quidditch, mais elle était meilleure à lancer plutôt qu'à tirer.

Pendant qu'elle suivait le mouvement de l'équipe et tirait de toutes ses forces, les cris du chef d'équipe dans ses oreilles, elle sentait les efforts de son ami derrière elle, ses rires et ceux de son équipe, et elle y trouva un apaisement qu'elle n'avait jamais réellement ressenti à Poudlard, encore moins chez elle dans sa maison tiraillée entre deux mondes. Chez les sorciers, elle avait certes eu des instants de bonheur, comme quand Gryffondor avait remporté la coupe de Quidditch l'an passé. Mais cet été, au milieu de ces moldus, sans sa baguette, elle avait l'impression de vivre dans une bulle où aucun Lewis ne viendrait la regarder d'un air déçu, où aucun Jedusor n'imposerait sa menace sombre au-dessus de sa tête, où aucune pression d'études, de vie professionnelle ne pèserait sur ses épaules.

Ses pieds glissaient au sol et elle sentait la corde lui brûler les paumes de main.

- Tiens bon, Minerva ! clama Dougal d'une voix étouffée par ses rires.

C'était bête, mais elle ne s'était jamais sentie aussi légère de sa vie. A Poudlard, elle avait toujours eu une quelconque pression, même dans ses plus franches réussites aux examens ou au Quidditch. Celles-ci étaient attendues et espérées par elle et par les autres. Ici, au milieu de ces moldus qui ne la connaissaient pas mais qui riaient tout autant en sa compagnie, elle sentait un poids s'envoler ; sans compte à rendre à personne, elle avait l'impression de vivre une vie parallèle, et peut-être, peut-être qu'elle entrevoyait ce qui avait été aussi attractif aux yeux d'Isobel, outre son amour pour Robert.

Quand l'équipe d'en face l'emporta, entraînant ses adversaires au sol, Minerva lâcha la corde et éclata de rire, les fesses dans la terre, les mains brûlantes. A ses côtés, Dougal s'approcha à quatre pattes, le souffle court mais le sourire sur les lèvres et dans les yeux :

- Je t'avais dit de t'accrocher, Minerva, bon Dieu !

Minerva eut une soudaine et surprenante bouffée d'affection pour l'homme qui l'avait emmenée rire dans une bulle dont elle n'aurait jamais osé franchir le seuil. Ses mèches brunes à moitié coiffées, son regard chaleureux et à la fois moqueur, reflet de ses lèvres retroussées dans un perpétuel rictus ironique, cette fossette gauche... elle ne le connaissait que depuis peu, et pourtant tous ses traits lui étaient familiers, représentaient l'estompe de ses craintes et de ses peurs.

Tout ceci expliqua pourquoi, lorsqu'elle se pencha subitement pour l'embrasser sur la joue, elle ne se tortura pas l'esprit sur ses actions, ne réfléchit pas, n'eut pas peur. Elle qui avait toujours agit avec raisonnement, réflexion, pesé le pour et le contre, se permit un instant de relâchement, de spontanéité. Avec Dougal, elle réalisait qu'elle pouvait lâcher la bride et faire confiance.

Le ceilidh c'est un évènement de musique et de danse écossaise que vous retrouverez aussi en Irlande (notamment), c'est hyper fun ! Dans ma ville d'Erasmus en Irlande y avait un bar qui faisait de la danse ceilidh tous les mardi soirs, et je peux vous dire que les vieux étaient les plus endurants ! Ma coloc s'est faite embarquée dans la danse et elle ne pouvait pas la quitter avant la fin de touuutes les danses, parce que y a vraiment un jeu de danses en groupes puis binômes qui s'interchangent, du coup si y en a un ou une qui part, ça casse tout le rythme haha. Bref c'est vraiment une bonne ambiance que je conseille à tout le monde !

Bisous et bonne soirée <3

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