Chapitre 11.

Cette révélation me vide de toutes mes forces. Je me redresse pour mieux le voir; j'arrive à entendre mon cœur battre à travers ma poitrine.

-J'ai bien entendu...?

Il soupire, paraissant légèrement mal à l'aise. Il est en train de culpabiliser? Ça ne lui ressemble pas! Où est passé le vrai Patron!?

-Oui...je t'aime et je le savais avant que tu ne m'avoues tes sentiments.

-Alors pourquoi n'avoir rien dit?

-Parce que je voulais préserver ma fierté. Je ne suis pas quelqu'un qui est censé offrir son cœur à un autre. Je vois une personne, si elle me plait, je l'aborde, puis généralement, ce n'est qu'un coup d'un soir. Toi...ça n'a pas été pareil.

-Tu as attendu que je le sois aussi pour me le dire? Après avoir profité de mes sentiments pour coucher avec moi?

-Je ne t'ai pas forcé, à ce que je sache?

-Peut-être mais tu avais précisé qu'il fallait jouer fair-play. Chose que tu n'as pas faite!

Je me mords furieusement la lèvre inférieure, cherchant à éviter son regard.

-Je suis désolé...

Cette phrase résonne en écho dans ma tête. Ce type n'est pas censé éprouver des sentiments humains; pourtant, il s'excuse. Il a l'air vraiment mal de m'avoir menti aussi lâchement. Je sais que ces trois mots ne suffisent pas pour se faire pardonner en temps normal, mais puisque c'est Patron...

-Je te pardonne...

Il lève les yeux vers moi, étonné par ma facilité à l'excuser.

-...à une condition.

-Il fallait s'y attendre, ricane-t-il dans une attitude nonchalante.

Il s'installe sur le bord du lit et me fixe avec attention.

-Qu'est-ce que tu veux?

-Que tu m'accordes deux ordres au lieu d'un. Après tout, j'ai gagné la partie. Tu me dois bien ça.

Rassuré, mais pas trop, il me dévisage longuement.

-Je t'écoute.

Un petit sourire fripon orne mon visage. J'ai bien ma petite idée...

-Le copain de mon petit frère possède une collection de kigurumi. J'aimerais que tu en portes un toute une journée à l'école.

Pensant que je fais une blague, il se met à rire.

-Bien trouvé, Gamin!

Je lui fais bien comprendre du regard que je ne plaisante pas le moins du monde. Il manque de peu de déboîter sa mâchoire, les yeux ronds.

-Tu veux me ridiculiser, si j'ai bien compris?

-Tout à fait! déclaré-je, tout sourire.

-Tu vas me le payer, Gamin...

-J'en ai déjà pris plein le cul et tu veux en rajouter? Tu es trop cruel!

Il sourit, se rapproche doucement, le regard brûlant. Il glisse une main sur ma joue et embrasse tendrement mes lèvres. Il ne sait pas ce qui l'attend...

Quand Patron a quitté la maison, j'ai pris le premier bus pour rejoindre le quartier de ma famille, à l'autre bout de la ville. J'ai pu demander un kigurumi chez Panda et j'en ai profité pour revoir mes parents le temps d'une soirée.

Le lendemain, je retrouve Patron devant la porte des toilettes, comme convenu par message. Il sait ce qui l'attend, et à la vue de son visage, on comprend à des kilomètres que ça ne lui plait pas.

-Je t'en voudrai toute ma vie.

-Oh, ça va! Ce n'est pas comme si je te demandais de te balader à poils!

-J'aurais préféré!

-Ça ne m'étonne même pas, soupiré-je, amusé.

Je l'attrape par la manche de sa veste et le conduis à l'intérieur. Il n'y a personne. Je pose mon sac au sol et je commence à fouiller. Je finis par sortir le costume et je le lui tends.

-Tiens! Il t'appartient pour la journée!

Il s'agit bien d'un kigurumi licorne bleu. Son visage se renfrogne quand il l'a en face des yeux.

-Dis-moi que c'est une blague qui va trop loin...

-En effet, elle va trop loin, mais tu n'as pas encore touché le bout, me moqué-je, sarcastique.

Maintenant, c'est moi la canaille, et lui la victime! Il l'aura bien cherché!

-Bon... Puisqu'il le faut...

Il commence à se déshabiller jusqu'à n'être qu'en boxer et il enfile le kigurumi.

-J'aime bien donner des bizutages. Surtout quand c'est toi qui doit les faire!

-La ferme, Minus!

-Mais mets ta capuche! Sinon, on ne dirait pas une licorne!

J'attrape les bords du capuchon et le rabats sur son crâne.

-Tu es mignon à croquer!

Je me rapproche pour l'embrasser mais il dévie ma trajectoire.

-Tu me fais la tête, Chéri? ricané-je, le regard taquin.

-Tu n'auras plus le droit aux bisous avant un moment.

-Mais non! J'en ai besoin pour survivre! minaudé-je, les yeux larmoyants.

Il soupire, les lèvres légèrement étirées.

-Et bien meurs! Je n'ai pas besoin de toi pour...

Je l'empêche de terminer en planquant mes lèvres contre les siennes, me retenant au col du "pyjama". Malgré ses précédentes réprobations, il répond au baiser avec plaisir.

-Bon courage, le nargué-je.

Je le laisse derrière moi tandis que la sonnerie retentit. J'ai hâte de voir la réaction des autres étudiants! (En espérant que les profs ne le prennent pas mal!) J'arrive rapidement en classe et j'attends la première pause de la journée avec impatience!

Je le rejoins après deux heures de cours à l'extérieur, parmi tous les élèves. Il attire facilement l'attention, je le retrouve en seulement une trentaine de secondes. Je me rapproche pour lui demander comment cela s'est passé.

-Je t'étranglerais bien pour m'avoir humilié en public, Gamin! grogne-t-il tel un animal sauvage.

-C'était si terrible que ça?

-Ils se sont tous foutus de ma gueule! Même le prof! J'avais envie de les étriper!

-Tant que ça? N'exagère pas trop! ricané-je.

-Je n'exagère jamais!

J'entends quelques rires autour de nous et finalement, un petit groupe de personnes (qui ne me semblent pas de bonne compagnie) se rapproche.

-Et bien, et bien. Qu'est-ce qui t'est arrivé, Patron? Tu deviens fantaisiste?

-La ferme, les gars. Ce n'est que pour la journée.

-Dommage, c'est tellement drôle!

Le gars aux cheveux blonds me regarde longuement, comme s'il cherchait à savoir ce qu'il se passe dans ma tête.

-T'es qui, toi?

-C'est Mathieu, mon copain, répond Patron à ma place.

Je rougis furieusement. Il ose le dire devant tout le monde!? Il aurait pu mentir, je ne sais pas, moi! Le blondinet se penche vers moi, en poussant un long "Oh!" faussement surpris.

-Enchanté, Mathieu! Alors, qu'est-ce que ça te fait de voir ton copain dans cette tenue?

Patron se renfrogne et passe son bras sur mes épaules.

-C'est cette vermine qui m'a forcé à la porter.

Il ébouriffe mes cheveux avec son poing en me serrant contre lui.

-Arrête. Je suis sûr que tu aimes porter les kigurumis, répliqué-je sans crainte.

-Tss. Connard, se vexe-t-il en tournant la tête dans la direction opposée.

-C'est que tu as du répondant, mon petit Mathieu! s'exclame le gars que je ne connais pas. Je t'aime bien!

-C'est le mien, à ce que je sache! Ne t'en approche pas, s'énerve Patron en resserrant son étreinte, de peur que je ne m'en aille.

Je ne sais pas si c'est à cause de sa tenue, mais je le trouve très mignon.

-OK, OK! Calme-toi! Ce n'est pas comme si j'allais te le voler ou quoi que ce soit!

-J'ai des doutes.

Il se retourne et nous laisse avec un salut de la main. Il est suivi par le reste de sa bande. Je lève les yeux vers Patron et lui demande s'il les connait.

-Ce sont des compagnons fumeurs. Je traîne souvent avec eux.

Il ne semble pas vouloir se séparer de moi, ce qui me fait un peu flipper. Les gens peuvent nous voir, ici! Nous sommes en plein milieu de la cour! On va attirer encore plus l'attention! Il embrasse gentiment le haut de mon front et nous nous séparons.

-On se retrouve plus tard.

La journée se termine tranquillement pour ma part, et je me demande si c'est le cas aussi pour Patron. Il a dû recevoir des moqueries toute la journée. Je le plains! Je le retrouve aux toilettes, vêtu normalement. J'étais déjà habitué à son kigurumi! Il me le rend et je m'empresse de le ranger dans mon sac.

-Ça te dit de venir chez moi pour compenser? lui proposé-je.

Il sourit comme à son habitude et accepte mon invitation. Nous rentrons tranquillement dans mon appartement et nous nous mettons à l'aise, avachis sur le canapé.

-Tu veux qu'on fasse quoi? lui demandé-je, sans trop avoir d'idées.

Il se tourne vers moi, le bras sur le haut du dossier, la jambe repliée sur le meuble.

-J'ai envie de sexe, dit-il, comme s'il s'agissait d'une chose anodine.

Je me mets à rire aux éclats, ne m'attendant pas du tout à ce qu'il le propose. Mon corps bascule subitement en arrière et il se retrouve à califourchon sur moi, me dévisageant avec désir. Il s'empresse d'embrasser doucement ma gorge, me faisant vibrer de plaisir.

-Patron... Je veux que tu écoutes attentivement le second ordre que j'ai à te donner.

-C'est vraiment le moment? me demande-t-il, frustré, en continuant de lécher mes clavicules.

J'attrape vivement ses joues entre mes mains et je le fixe longuement. Son magnifique regard gris caché derrière ses lunettes serait capable de me faire fondre si j'étais fait de glace.

-Qu'est-ce que tu veux que je fasse?

Je l'embrasse tendrement sur les lèvres, rompant notre contact visuel.

-Reste avec moi, déclaré-je avec sérieux.

Nous restons immobiles quelques instants, nous scrutant du regard. Il sourit tendrement en se rapprochant.

-Tes désirs sont des ordres, Gamin.

Avec la même douceur, il dépose ses lèvres sur les siennes. D'abord, lent et suave, le baiser devient sauvage et brûlant. Le plaisir s'empare de tout mon être et l'affaire suit son cours dans un rythme enflammé.

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C'est tout pour cette fanfiction! J'espère qu'elle vous aura plu!

(Je suis en train d'écrire un bonus. Il arrivera dans quelques jours.)

En attendant, portez-vous bien, mes Bichons! Je vous aime! Sayonara!

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