Chapitre 8
PDV Mariposa
Alors qu'on profite des jolies lumières qui nous entourent, une brindille semble craquer derrière nous. On se retourne vivement, à notre plus grand désespoir, nos soupçons se confirment. Quelqu'un est présent, ici, avec elles.
Vu la tenue vestimentaire de cette personne, il s'agit d'une noble.
Dans la précipitation, Isis lâche ma main, rompant alors cette illusion qui jadis dansait autour de nous.
Isis s'apprête à signaler cette présence inconnue à son amie, mais elle s'en empêche en sachant que ceci ne servirait à rien.
Je sens une tension s'installer en Isis.
Je tourne la tête et ne tarde pas à reconnaître Oralie. Oh non ! Qu'est ce qu'elle fait là ? Va t-elle tout dire à mes parents? Tout pleins de questions s'entrechoquent dans mon esprit.
- Mariposa ? Mais qu'est ce que tu fais ici ?
Isis se tourna vers moi et vient me susurrer de manière presque inaudible ces quelques mots.
- Ça va aller...
PDV Oralie
La jeune Hesledge a des plaques lumineuses partout. . pourtant encore hier elle allait bien.
Je remarque la jeune fille à ses côtés et reconnaît là une jeune fille que je n'avais pas vue depuis bien longtemps.
- Isis, je la salue calmement en souriant. Je me tourne de nouveau vers la flasheuse.
- Donc ? Comptes-tu me donner une réponse ?
La jeune Isis fronce les sourcils avec incompréhension.
- Bonjour Oralie. Murmure-t-elle tout en grattant une plaque de manière nerveuse. En baissant ses yeux gorgés de larmes.
- c'est ... C'est une longue histoire à vrai dire. Ma voix est tremblante.
Isis laisse sa propre panique de côté pour venir rassurer son amie. Elle vient alors très délicatement poser sa main droite sur l'épaule de son amie.
- Nous trouverons une solution je te le promet...Elle lui sourit doucement, mais sincèrement. Puis se tourna vers la dénommée Oralie.
Mariposa s'efforce de me regarder
- tu ne diras rien à mes parents ?
- eh bien je vais essayer... Mais tu sais ils s'inquiètent beaucoup pour toi en cet instant. Kayda aussi. Surtout que ce n'est pas ton genre de partir ainsi. Mais je suppose que tu as une bonne raison pour venir ici.
- ... Je suis désolée. Dit-elle en larmes, mais j'en ai marre des cachotteries et des inquiétudes incessantes. Qu'auraient été les réactions si ils m'avaient vu comme ça. J'adore mes parents... Mais...
- Ils peuvent être un peu trop collants et avoir des réactions exagérées. En vue de ton état, je suppose que tu connais la vérité...
- Toi aussi tu connais la vérité ... Oui...le cygne noir...
- Génial ! Qui n'est pas au courant ? Dit-elle avec un brin de cynisme.
- Je sais que c'est fâchant de ne pas savoir la vérité. Surtout quand on l'apprend par soi-même. Et donc ... Qu'est ce que c'est ?
- Je ne sais pas... On n'arrive pas à les faire partir. C'est pour ça que je suis ici.
- Pourquoi ne pas demander à Elwin ? Il serait davantage en mesure de t'aider.
- Pour la même raison qu'il s'inquiète trop. Je lui demanderai qu' en dernier recours.
Isis reste en retrait, écoutant attentivement la discussion qui se déroule entre nous.
- Et je suis d'avie que le Cygne Noir nous cache bien trop de choses. Qui plus est ce sont des choses qui nous concernent directement. Répondit elle avec exaspération
-Mais là n'est pas la question.
Se tournant vers son amie, elle lui lança un regard désolé.
- Mais si nous ne trouvons pas d'autres solutions... Il faudra bien que tu lui dises. Tu ne peux pas partir sans rien dire et ne pas revenir, ils se font probablement un sang d'encre pour toi.
Mariposa ne répond pas et contente de baisser la tête.
- Je peux à la limite te couvrir mais pas longtemps.
- Tu ferais ça, Oralie ?
- Je peux. Oui. Mais seulement quelques jours. Je me verrais sinon dans l'obligation de dire la vérité à tes parents. Ok ?
- Oui.
Je souris à Mariposa et mon regard se repose sur Isis.
- Tu as bien grandi Isis. Comment vas-tu ?
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Isis . Elle était toute petite et courait partout dans Alluveterre.
-Je vais bien. Et vous? Demande-t-elle alors d'une voix posée qui vient couvrir à la perfection son inquiétude que je ressens tout de même un peu
- Navrée mais il ne me semble pas vous reconnaître. Pouvez-vous m'éclairer?
Je lui souris et prend de nouveau la parole.
- Je vais bien. C'est normal que tu ne te souviennes pas de moi. Tu étais si petite la dernière fois. Je suis Oralie, je suis la mère biologique de Sophie.
Je m'abstiens de préciser mon poste de conseillère. La jeune fille mit quelques secondes à analyser la situation.
-Oh... Ce qui explique votre présence ici.
Elle n'en dit pas plus, ne sachant aucunement quoi rajouter dans cette situation.
- En effet. J'ai une situation bien particulière. C'est marrant de te revoir ici, j'ai cru comprendre que tu étais parti. Ils n'ont pas voulu me dire où.
PDV Isis
Apparemment, les nouvelles fusent vite. Enfin, pas réellement si on comptait le temps qu'elle avait passé seule dans la nature.
- C'est exact. Le fait de devoir sans cesse choisir un camp me devenait impossible, donc j'ai quitté le Cygne Noir.
Expliqua-t-elle sans trop en dire, ne voulant pas donner trop d'informations à quelqu'un qu'elle ne connaissait aucunement.
- Bon mesdemoiselles... Le devoir m'appelle ! Tu connais Emery. Dit-elle à l'intention de Mariposa qui émet un sourire.
- Il a remplacé Bronte. Je soupire.
La jeune fille dû admettre intérieurement que ces noms lui étaient totalement inconnus. Elle poserait plus tard la question à Mariposa.
Se tournant vers Oralie, elle lui dit au revoir d'un signe bref, rassurée de se retrouver à nouveau seule avec son amie.
- on devrait partir... Avant que je ne tombe sur quelqu'un d'autre... Oralie est compréhensible... Et encore...La jeune fille acquiesça de la tête avant de répondre.
- Tu as raison... La nuit sera froide je dois te prévenir. Disons que la forêt n'est pas un lieu très... Accueillant.
Nous avons donc quitté la base du Cygne Noir avant de risquer une nouvelle rencontre. Marchant dans la forêt depuis déjà quelques minutes, Isis observait le clair de lune au-dessus de sa tête. Y avait-il plus beau qu'une pleine lune à son éveil?
Quelques temps passent encore avant que les deux elfes n'arrivent à destination. Ouvrant la porte de sa cabane de fortune, l'optimisatrice laisse son amie entrer, puis fait de même.
- As-tu faim? S'enquit alors Isis qui en avait oublié le repas. Car si les elfes mangeaient trois fois par jours, ce n'était pas mon cas , je n'en ai ni le luxe, ni l'envie.
- C'est gentil... Mais je n'ai pas très faim.
Acquiesçant de la tête, la jeune femme n'en demanda pas plus.
Elle vient s'asseoir sur le tas de feuilles qui lui sert de lit et observe la forêt par le trou béant dans l'un des murs, faisant office de fenêtre.
J'aime la nature, et ce profondément. Alors même si au début cette vie sauvage m'avais parue difficile, je ne vois pas à se jour comment je pourrais m'en passer. L'immensité de la forêt est si belle en comparaison du petit espace clos des maisons elfiques. L'oppression ressentie entre des murs de cristal est pour la jeune optimisatrice insoutenable.
- Bonne nuit... Murmurais je.
- Bonne nuit Isis.
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