28 juillet (endroit éclairé à sombre)

La contrainte est: le chapitre doit contenir le passage d'un endroit sombre à un endroit éclairé ou inversement. Ça peut être métaphorique.

J'ai vu de la lumière dans tes yeux et je suis entré dans ton esprit. Visiblement tu n'avais pas fait de rangement depuis longtemps. C'était un souk pas possible. Je me suis demandé à quel siècle je me trouvais car à l'intérieur il n'y avait pas la couleur. Il y avait des cases remplies d'idées noires, quelques rayons avec des pensées grises et un peu de matière blanche coincée entre les branches de ton chiasma optique. Une araignée dansait la gigue accrochée à ta dure-mère. L'arachnoïde et la pie-mère avaient été fraîchement balayées par un courant d'air: un grand projet que tu avais en préparation. Mais je n'ai pas compris si c'était un heureux événement pour toi car le dossier était classé en cold-case. La présence de l'araignée m'a ôté toute inquiétude quant à la disparition de ton brin de folie. N'en abuse pas tout de même.

A un moment, il y a eu une secousse et je suis tombé à la renverse. Tu étais en train d'émettre un hihi résonnant. Ta sœurette te faisait rire. Ah heureusement qu'elles sont là tes sœurettes d'amour! J'ai fait le tour de ton esprit à la recherche de rêves. La boîte qui les contenait était quasiment vide. Ne laisse pas s'enfuir tes rêves. Ils te sont indispensables pour continuer à avancer. J'ai continué ma visite. J'ai quitté ton esprit.

Je suis allé voir du côté de ton cœur. Aïe! C'était triste à voir! Il était tout rafistolé, bandé, avec des blessures qui saignotaient encore. Il y avait même un écriteau qui indiquait: en dérangement. Ma parole, un cataclysme chronique était toujours à l'œuvre. J'ai ressenti beaucoup de peine pour toi. Un cœur qui a tant offert, se retrouver dans un tel état, c'est vraiment cruel. Je comprends mieux pourquoi à l'étage, il n'y a pas la couleur. Il est vrai que ça s'illumine régulièrement grâce à tes sœurettes et à quelques autres rencontres mais l'ambiance générale est plutôt morose.

Qu'est-ce qu'il se passe soudain? Il fait noir total! Tu as fermé les paupières, n'est-ce pas? Tu préfères te voiler la face...

Il est vrai que tu ne la voyais pas comme ça ta vie. Ta vie, elle t'a mise K.O. Toute petite, tu n'imaginais pas parcourir un tel bout de chemin. Oublie, ça vaut mieux, que tu l'as souvent remis en question.

Bon, je te laisse. Pas de bêtise, hein? Tu as été tellement déçue ces derniers temps. Relève la tête, Princesse, il y a ta couronne qui tombe.

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