sam. 22 août

Louis vous a envoyé un lien pour la page internet : Mémorial du camp de Rivesaltes.

De : Zelda
J'ai passé la matinée dessus.
Et sur les carnets.
C'est dingue. J'en reviens pas.

De : Louis
Et ? Qu'est-ce que ça raconte ?

De : Zelda
Miguel est arrivé en France en 1939, à la fin de la guerre.
Il est passé par les Pyrénées Orientales.

A pied. En pleine hiver.

De : Louis
Et Maria ?

De : Zelda
Elle est née à Le Barcarès... A l'époque, c'était un village de pêcheur.
Ils en ont fait un camp de réfugiés.

De : Louis
Et quand ils ont récupéré le camp militaire de Rivesaltes...
Tu savais que c'était un camp de l'armée française, avant ?

De : Zelda
Non. Mais c'était des cons, les français.
Ils avaient une loi contre les indésirables.
En gros, tous ceux qui ne sont pas... français.
Ils n'en voulaient pas des espagnols.

De : Louis
Comment ton grand-père s'en est sorti ?

De : Zelda
Il a rejoint un comité de travailleurs étrangers.
Il a construit la merde dans laquelle on l'a parqué ensuite.
Tu parles de gratitude.

De : Louis
Ce sont les baraques qu'on a vu sur ses dessins ?

De : Zelda
Oui.
Il est parti en 1942, quand les Allemands ont envahi la France de Vichy.
Miguel ne voulait pas retourner en Espagne.
Avec sa femme et Mamicha, ils ont filé en douce et ont trouvé refuge dans un petit village.
La suite, je ne l'ai pas encore lue.

De : Louis
Ça fait beaucoup d'un coup, non ?

De : Zelda
Oui. Isis n'en revenait pas.
Moi non plus.
Tu savais qu'il existait, ce camp ?

De : Louis
Non.
Apparemment, jusqu'en 2015, personne ne s'en occupait vraiment.

De : Zelda
Elle a dû voir des choses terribles, Mamicha.

De : Louis
Elle est née là-bas ?

De : Zelda
On en a parlé, hier soir.
Elle me dit qu'elle ne s'en souvient pas bien.
Ses premiers souvenirs remontent après leur installation dans le village.

De : Louis
Donc, les seules traces de tout ça, c'est dans la malle ?

De : Zelda
Oui.

Lu.
22 :12

De : Zelda
Je sais qu'il est tard,mais on peut se voir ?