.37. Ne recommence pas

Le soleil ne parvenait pas à percer la couche de nuages gris recouvrant le ciel, la lumière avait une vrai difficulté à venir embrasser leur corps sous la fenêtre de toit. Il ne pouvait pas sentir la chaleur du soleil de toute façon trop loin pour réussir à bien éclairer la pièce, laissant une semi-obscurité confortablement les attraper, les tirer dans ses bras, donnant à leur actes l'impression que jamais ils ne seraient importants, plus comme si ils allaient disparaître dans le vide, se faire engloutir dans le noir et que ça ne ferait aucune différence, ça donnait une certaine excuse et validité à ce qu'ils faisaient. Aucuns sons ne perturbait cette ambiance, rien d'autre que leur souffle se frappant l'un contre l'autre, leur lèvres s'aimant d'une affection ressemblant bien trop à de l'amour.

Harry pressait le corps de Louis contre le sien, sa main appuyant dans le milieu de son dos tendrement et son autre main attrapant son visage en coupe. Louis avait ses mains dans l'amas bouclé tombant et décorant la nuque du plus vieux. Était-ce une erreur ? Qui pouvait le dire, Louis était bien trop perdu pour se poser les bonnes questions, il était quelque part entre rêve et réel, embrassant Harry comme jamais il ne l'avait embrassé, et surtout Harry répondait comme jamais il n'avait répondu à un baiser de sa part. Ce n'était pas un baiser sexuel, ni même spécialement érotique ou sensuelle, ça n'avait rien à voir non plus avec un baiser simple. Non, c'était de ce genre de baiser qui retournait vos tripes, de façon inexplicable. Louis ne savait même plus où il était, pourquoi il y était, il n'y avait que Harry et ses lèvres, sa bouche, leur souffle court, leurs soupirs bouillant.

Il sentait les mains de Harry caresser son corps avec chasteté, alors que ses lèvres lui offraient milles mots invisibles qu'il saisissait si simplement, juste en répondant, comme cela, saisissant ses lèvres pour essayer de ne jamais les lâcher, les léchant tendrement d'un plaisir certain, inclinant sa tête et souriant parfois en laissant ses mains découvrir le corps, attraper des reliefs pour mieux les redécouvrir. Il avait tellement envie de lui dire 'je t'aime' maintenant, parce qu'il le sentait au fond de lui, son cœur qui voulait déborder d'amour, de bonheur, d'euphorie, n'écoutant même plus sa raison, parce que Harry l'embrassait comme on embrassait un véritable amant. Malgré lui, Louis aimait ces baisers, plus qu'il n'avait aimé ceux de Niall, et pourtant dieu seul savait tout ce que lui et Niall avaient partagé. C'était simplement plus fort que lui. Son corps reconnaissait celui de Harry et il ne pouvait pas changer ça, il ne pouvait pas changer la dépendance qu'il avait développé au fait de sentir Harry comme ça, contre lui, sa poitrine respirant contre la sienne, ses mains couvrant ses hanches. Il ne pouvait pas reculer et juste arrêter, quitter le corps chaud qui l'avait accueilli contre lui. ''Harry...'' Soupira-t-il malgré lui et attrapant doucement un des poignets de l'homme pour faire descendre sa main sur son corps, gémissant d'avance, sur un ton trop doux et peu bruyant pour être vraiment entendu. Il voulait qu'il le touche, il voulait le sentir, il voulait qu'il le caresse, il le voulait lui. Ses lèvres s'ouvrirent d'anticipation, prêt à le laisser gémir alors qu'il sentait la main approcher de son entre jambe. Il voulait qu'il le touche.

''Louis attends.. non..'' Chuchota Harry, et il s'immobilisa, ses lèvres si proches de celles de l'homme, il pouvait sentir encore un peu sa peau effleurer la sienne. ''Non.. Je veux pas faire ça. Pas maintenant, c'est pas le bon moment je... non, désolé, je refuse..'' Il pinça ses lèvres et lâcha son poignet, papillonnant des yeux en reculant, laissant son regard bleu, totalement fiévreux, s'enfoncer dans le sien, pourtant tout autant désireux. Il voyait qu'il en avait envie lui aussi, ils se voulaient autant l'un que l'autre. Mais Harry refusait quand même, après tout c'était vrai que la situation entre eux n'était pas au beau fixe, et que si vite se tourner vers les plaisirs de la chair dans de telles conditions n'était peut-être pas une bonne chose, même alors qu'il en avait tant envie. ''Je mérite pas que tu me laisses te toucher à nouveau.'' Marmonna-t-il en secouant sa tête et repoussant tout doucement son corps, comme pour ne pas le brusquer ou lui faire mal.

''Même si j'ai envie que tu me touches ? Même si j'ai envie que tu caresses mon corps ?'' Demanda-t-il en chuchotant, baissant ses yeux pour éviter son regard et ne pas se sentir encore plus embarrassé.

''Même si..'' Répondit Harry. ''Désolé Louis c'est au dessus de mes forces, j'arrive pas, je peux pas.. faire comme si tout aller bien... j't'ai foutu à l'hôpital merde.'' Les mots se finirent dans un murmure brisé, s'évanouissant dans le vide et laissant quelque chose comme un sanglot entraver sa gorge. ''Excuse moi.'' Chuchota-t-il en l'attrapant doucement pour le faire descendre de son corps, puis se levant pour quitter la pièce, rapidement, comme un voleur. Il descendit rapidement les escaliers et puis on entendit ses pas se dépêcher sur le sol, puis la porte d'entrer s'ouvrir, et se fermer. Et Louis était seul, dans le lit, tout retourné par ce qui venait de se passer, sur le cul. Il tomba à la renverse dans le lit, fixant la fenêtre au dessus de lui, et le gris du ciel en colère. Il ragea contre la télé encore allumé et l'éteignit avant de lancer la télécommande à l'autre bout du matelas.

Un soupire souffla l'air devant lui et il passa une main fatigué sur son front, puis couvrit ses yeux. Quel boulette venait-il encore de faire.

Ce ne fut que plus tard que la porte d'entrée s'ouvrit à nouveau et Louis se leva aussitôt du lit où il étaient installé, gribouillant mots et paroles sans queue ni tête avec les sourcils froncés, essayant de sortir quelque chose de bien de son cerveau tout perdu dans le brouillard. Il écrivait surtout à propos de ce qu'il avait vécu ses derniers jours, la douleur l'inspirait apparemment beaucoup, et donc il se retrouvait maintenant avec plein de chose dépourvue de sens contant son expérience de dépression, et de suicide assez spécifique. Il savait déjà inévitablement que ses chansons avenir serait plutôt sombre, et il était préparé à ça.

Cependant il laissa tout en plan pour se précipiter vers la barrière de la mezzanine pour se pencher lentement au dessus. Harry entra dans la grande pièce et poussa un soupir et regardant autour de lui, puis il leva ses yeux vers lui et leurs regards se croisèrent. Louis, un peu prit de cours, fit un signe de main et Harry ignora le geste et partit vers le couloir, sûrement pour regagner la chambre. Il se redressa et se sentit malgré lui en train de paniquer, d'avoir peur, et mal. Parce qu'il y avait des échos, trop d'échos avec tout ce temps passer à voir Harry l'éviter dans les couloirs, physiquement, sans aucune retenu, les regards vides, les sourires faux, les coups d'épaule pour ne pas ne serait-ce que l'effleurer. Il ne pensait pas qu'une tel chose serait possible mais tout revenait à son esprit et il se sentait lentement tomber dans cet état de tristesse lamentable, de déception, de solitude abandonné qu'il n'aimait pas.

Il tomba tellement là dedans, qu'il tomba même physiquement, ses fesses se cognant violemment sur le sol de la mezzanine et ses mains couvrant ses oreilles. Il ferma fort ses yeux et se serra en boule au pied du lit, là où il avait atterri. Il prit une profonde inspiration.

Ça ne pouvait pas être en train d'arriver, c'était un mirage, un rêve, Harry n'avait pas le droit de lui faire ça à nouveau, non. Il poussa un soupir lourd et fatigué qui devint un soudain sanglot muet, et il laissa tomber son visage entre ses genoux, laissant une plainte secouer son corps, tordre ses os. Pourquoi cela devait-il faire si mal ? Pourquoi avait-il accepté de venir ? S'était-il vraiment attendu à ce que tout rentre dans l'ordre comme ça ? Un connard ne changeait pas, n'est ce pas ?

''Louis ?'' Il sursauta et leva ses yeux, Harry parlait depuis l'étage inférieur et il déglutit, il avait dû l'interpeller sans le vouloir en se mettant à pleurer. Il retint son souffle alors, pour ne plus faire de bruit et se leva lentement, sûrement, sans rien faire grincer, avant de monter dans le lit pour s'y allonger, tirant un oreiller entre ses bras. ''Louis s'il te plaît...'' Il entendit un pas frapper la première marche des escaliers et il se serra plus fort sur lui même, fermant fort ses yeux comme si ça allait le faire disparaître. Harry monta les marches et plus il était proche de lui, plus il se serrait sur lui même, essayant sans doute de disparaître dans la couverture, de devenir minuscule. ''Louis...'' Chuchota la voix derrière lui. Il n'avait pas réussi à disparaître avant qu'il n'arrive. Alors quitte à se ridiculiser de la sorte.

Il se tourna dans le lit pour lui lancer un regard et Harry s'avança aussi vite vers lui, remontant sur le lit couvert par endroit de feuille et de crayon, la guitare dormant sur un côté. L'homme l'attrapa pour la poser sur le sol et tira ensuite Louis contre lui en s'allongeant. ''Pourquoi tu m'ignores..'' Pleura-t-il en enfonçant son visage dans son cou, malgré lui, guidé par l'odeur ensorcelante de son corps, qui avait quelque chose de plus à ce moment, qu'il n'avait sentit que peu de fois.

''Excuse moi.. je suis désolé.'' Souffla Harry en le serrant fort, pressant ses épaules entre ses doigts, poussant des mèches en arrière, embrassant son front. ''J'aurais pas du te faire ça, excuse moi..'' Louis renifla et se calma presque aussi vite, comme un enfant à qui on donnait un doudou ou un gâteau, il se sentait bien, en sécurité, loin de ce qui l'avait tracassé juste plus tôt. Il tira ses mains autour du corps de Harry, les posant dans son dos et se hissant plus proche de lui, plus loin dans l'étreinte, dans sa chaleur, son réconfort.

''Tu sens l'alcool.'' Chuchota Louis, le son s'étouffant dans la large épaule de l'homme contre lui. ''T.. t'as bu ?'' Il leva ses yeux vers Harry lentement, comme pour être sûr qu'il était là, et effrayé qu'un mouvement vif le fasse fuir. Il avait bien trop peur de le voir partir à nouveau, il avait suffisamment donné avec la peine pour ne pas qu'elle l'attaque à nouveau, et surtout d'une telle façon.

''Ouais...'' Soupira l'homme en souriant presque tristement, tirant la frange rose de Louis en arrière, laissant plusieurs baisers sur son front.

''Tu.. as bu beaucoup ?'' Demanda-t-il quand l'odeur sembla plus forte soudainement, maintenant que son emballement était passé.

''Non.''

''Pourquoi tu bois ?'' Il devait forcément y avoir une raison, il ne pouvait pas faire ça comme ça, sans raison, Harry n'était pas le genre de personne à boire de l'alcool, et il le savait parfaitement, il n'avait pas fallu bien longtemps pour se rendre compte que la seule mauvaise habitude qu'il pouvait avoir était celle de fumée. Il avait cohabité avec Harry assez longtemps pour savoir, il était le genre de personne qui buvait pour des occasions, et il n'était pas sûr qu'il y est une occasion aujourd'hui, mais peut-être simplement une raison. Quelque chose qui l'avait motivé à faire ça.

''Pour rien.'' Répondit l'autre en secouant sa tête en faisant une petite moue. Louis fronça ses sourcils avant de se hisser vers lui pour embrasser ses lèvres, les attrapant tendrement entre les siennes avant de reculer.

''Menteur.'' Souffla-t-il. ''Tu as le goût d'un alcool très fort, personne ne bois ça au milieu d'une journée juste pour s'amuser, surtout pas seul Harry.'' Chuchota-t-il en le regardant dans les yeux, essayant de le fixer dans les yeux, pour lire en lui, mais il ne se laissait pas faire, les yeux vert était égaré dans le vide, fixant ses lèvres, le bas, le vide en leurs corps, le mur derrière Louis, il fuyait encore. ''Harry regarde moi.'' Il attrapa le visage de son amant en coupe pour le diriger vers le sien, et les yeux vert se figèrent sur lui, s'enfonçant dans sa rétine comme un couteau le ferai dans la chaire, douloureusement, mais aisément.

''C'est une habitude que j'ai prise, l'idée idiote que tout va passer, que je vais tout oublier. Ça marche environ dix minutes, avant que je ne me rappelle soudain, encore plus douloureusement. Alors je reprends un verre.. mais ça ne me quitte jamais.'' Expliqua l'homme, rapidement, le souffle semblant lui manquer à un instant.

''Qu'est ce que c'est Harry ? Qu'est ce qui te suis ? Qu'est c-''

''Ma culpabilité pour tout, pour n'importe quoi. Je commence même à penser que je n'aurais pas du t'emmener ici.. tu devrais aller de l'avant, te reconstruire, pas être ici, avec moi... je t'en empêche, je suis clairement une entrave à-'' Et les mots moururent dans la bouche de Louis quand il attrapa à nouveau ses lèvres, poussant son corps pour l'allonger sur le dos, restant suspendu au dessus de lui en le regardant, lui volant des baisers parfois, comme ça.

''Je suis en train d'aller de l'avant, je me reconstruit, tout va bien.'' Rétorqua-t-il dans un chuchotement contre ses lèvres humides, laissant son souffle brûler sa peau juste comme la réciproque était vrai. Il sentait aussi les mains sur ses hanches, inquiètes et attentionnées. ''Et je suis avec toi, et plus je suis là, plus je réalise que je ne suis pas le seul à avoir besoin de me reconstruire.'' Il fit un petit sourire et se laissa lentement tomber vers lui pour embrasser ses lèvres, se nichant ensuite contre lui quand ses bras commencèrent à éprouver une misère à le garder redressé. ''Harry... tu as peur de l'abandon ?'' L'homme sous lui se figea un instant, sa main dans ses cheveux devenant glacial bizarrement, et son souffle se suspendit. ''Je veux dire tu... tu donnes cette impression d'avoir envie d'avoir quelqu'un auprès de toi, mais tu... passes ton temps à fuir alors je-''

''Tu es... très attentif aux signes.'' Marmonna Harry, et Louis poussa un soupir en montant sa main vers sa poitrine, caressant tout doucement les cotes qui se soulevait dans d'intense respiration. C'était comme si il cherchait à le réconforter et entre nous c'était bien possible que ce soit ce qu'il cherchait à faire. Il sentait qu'aujourd'hui, enfin, il avait Harry, il le tenait, il allait enfin tout savoir, du début à la toute fin.

Et pourtant il l'avait laissé s'échapper encore. Parce qu'il n'avait jamais trouvé comment poser les questions, et que Harry n'avait de toute évidence jamais trouvé le courage de lui parler. Alors, à travers la paresse de l'après-midi, mal à l'aise, chacun avec ses propres peurs, ils avaient fini par s'endormir l'un dans les bras de l'autre.

Alors non, peut-être pas aujourd'hui.

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