II. CHAPITRE 5

Louis

Pour être honnête, ce midi là aucun rendez-vous n'avait été ajouté à mon agenda. Je me suis juste arrêté dans un parc près de la tour Styles, un joli petit endroit de verdure entre les bâtiments tous plus gigantesques les uns que les autres.

Depuis que j'avais retrouvé Harry, une nouvelle optique de comportement était venue à moi. J'avais la possibilité de jouer un peu avec ses nerfs, notamment parce que ses regards instants et déplacés, la façon dont les mots avaient du mal à s'accorder lorsqu'ils sortaient d'entre ses lèvres me laissaient lire en lui comme dans un livre ouvert. Les rôles s'étaient inversés pour mon plus gros plaisir, comme un goût de vengeance sur ma langue.

En revenant au travail, la porte du bureau de Harry d'habitude béante était fermée, laissant apparaître son nom de famille en lettres d'argent encrée sur le bois.

En ouvrant ma porte, c'est Zayn que je trouvais, assis sur la chaise en face de la mienne séparées par mon bureau en bois. Mon gros sac de sport gris sur les genoux, il le déposa sur mes dossiers sans vraiment y faire attention avant de se lever pour me donner une accolade.

- Alors comment ça se passe avec l'autre débile ?, Zayn fit un mouvement de tête vers le couloir pour désigner le bureau de Harry.

- Disons que ça se passe, pourquoi ?, Zayn, que je connaissais depuis des années avait un petit ton dans sa voix qui trahissait que quelque chose clochait ou du moins l'avait perturbé.

- J'en sais trop rien, je suis venu pour te rapporter ton sac de sport comme tu m'avais demandé, je t'ai mit les gants dedans d'ailleurs, puis « monsieur » m'a aperçu. Il m'a regardé de haut en bas avec des éclairs dans les yeux et il est partit en fermant la porte de son bureau, Zayn haussa les épaules avant de soupirer, de toute façon je m'en fou, je ferai la commère ce soir quand tu seras de retour à l'appart !

Même pas le temps de répondre quoi que ce soit que Zayn avait filé d'un coup, abandonnant mon sac sur le bureau et une réaction étrange de Harry sur les épaules.

Un petit sourire prit place au coin de mes lèves. Une hypothèse que je validerai à 90% se présentait à moi : Harry avait cru que Zayn était mon mec, et comme je ne doute pas vraiment de la nature de l'affection qu'il me porte, un démon jaloux s'était infiltré en lui, l'obligeant à se cloitrer dans son bureau pour ne pas exploser de colère et bouder comme un enfant de 5 ans.

L'après-midi s'était écoulée à une vitesse folle et maintenant 19 heures passées, cette hypothèse était restée dans un coin de mon cerveau. De plus, Harry n'avait pas pointé le bout de son nez et sa porte était restée toujours fermée. La tour s'était vidée petit à petit et la femme de ménage venait d'arriver.

Ma veste sur les épaules et mon sac de sport dans la main, je me décidais enfin à frapper au bureau de Harry. Après mon premier coup, aucun bruit, aucun signe de vie. Une deuxième fois, toujours aucune réaction au travers du son monotone de l'aspirateur dans les couloirs.

Finalement alors que je commençais à partir, le un grincement se fit entendre et la porte de Harry s'ouvrit doucement, à peine entrebaillé.

- Louis ? Qu'est-ce que tu fais encore là à cette heure ?, Harry semblait épuisé mais une once d'inquiétude se distinguait dans sa voix.

- C'est juste que, je ne vous ai pas vu de l'après-midi, je me demandais si vous étiez toujours là, vous aussi.

- Tu avais besoin de quelque chose ?, Harry ouvrit sa porte en plus grand, me laissant entrevoir son bureau en fouillis et un verre de whisky juste devant son siège, un verre peut-être ?

- Sans façon, je secouais la tête avant de lever dans les airs mon sac de sport d'un geste las pour le désigner, je vais à la salle de boxe.

- Tu fais de la boxe ?, Harry sembla surpris, avant qu'un sourire amusé prenne place sur ses lèvres, je ne pensais pas vu ta carrure.

Mes lèvres s'éntrouvrirent pour protester mais aucun mot ne sortit d'entre mes lèvres comme coincés dans le fond de ma gorge. Harry venait de me clouer le bec mais mon caractère bien trempé et joueur refaisait surface.

- C'est mal me connaître, puis mon mec est un bon entraîneur, le mensonge venait de sortir de ma bouche avec un naturel incroyable qui me surprit moi-même.

Harry se leva d'un coup vers le placard dans son bureau, avant d'en sortir lui aussi un sac de sport noir, puis d'attraper son manteau. Les sourcils froncés et la mine déterminée, il s'adressa de nous à moins d'un ton précipité. 

- Et bien nous allons voir ça Louis, je t'accompagne.

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