II. CHAPITRE 2
Harry
Depuis plusieurs heures je suis assis à mon bureau à feuilleter, trier, entasser, ranger, organiser, jeter les papiers devant moi. Mon fauteuil en cuir pourtant confortable semble incroyablement désagréable et me pousse à gigoter toutes les cinq minutes.
Il fait déjà nuit, il doit bien être déjà 22 heures et pourtant je n'ai pas quitté ma place depuis ce matin.
De toute façon, qui m'attendrait ? Personne, c'est bien ça le problème. Ce soir, comme tout les soirs, personne ne m'attendra chez moi. Mon appartement est vide de vie, et ce serait une métaphore logique que de me comparer à lui.
Mon téléphone est à l'autre bout du bureau en bois, et l'écran qui reste noir me nargue presque.
Un bruit me fait sursauter et mon regard se plante sur la femme de ménage de l'établissement, en train d'astiquer le sol du couloir en face de moi. Son regard brun se pose sur moi et je comprends qu'elle réalise que je suis là quand elle commence à remettre ses cheveux ébènes en place comme si elle souhaitait me paraître convenable.
- Bonsoir Maria, comment allez-vous ?, son regard surpris de me voir se change pour un plus doux et bienveillant.
Des pâtes d'oie se forment au coin externe de ses yeux lorsqu'elle me sourit et je prends conscience qu'il est tard, et qu'elle aussi traîne dans l'entreprise. Pourtant, je suis persuadé qu'une fraterie l'attend patiemment à la maison, et peut-être même un mari et des petits enfants. Elle me fait juste un signe de tête avant de continuer son ménage. Je me redresse de mon siège pour l'approcher et sa toute petite taille me fait sourire.
- Maria, rentrez chez vous, il se fait tard, je lui adresse un sourire chaleureux qu'elle me rend immédiatement avant de me répondre avec un accent hispanique très prononcé.
- Merci Monsieur Styles, elle me pince gentiment l'épaule avant d'attraper son saut et son balais et de s'échapper.
Une fois qu'elle est définitivement partie, je me retrouve une nouvelle fois seul, assis dans mon fauteuil ou plutôt, celui de mon père.
Car oui, mon père a cédé sa place pour me léguer l'intégralité de son entreprise, comprenant donc son poste de dirigeant. Je n'avais vraiment rien demandé, il avait juste toujours considéré que je devrai reprendre son entreprise une fois que sa retraite serait arrivée. Pour être honnête je pense qu'il a juste attendu que je finisse mes études pour me refourguer son poste.
Ce travail n'était pas de tout repos, et ne me plaisait pas vraiment. Mon père avait crée une entreprise de tissus, marchant en partenariat avec des créateurs très à la mode, ce qui faisait que je passais les tiers de mon temps entre le bureau, celui des stylistes et les défilés. Et même si ayant baigné dans ce monde si particulier depuis que je suis né, je ne faisais pas parti de l'autre côté du décor.
L'autre coté du décor, celui où tes soirées consistent à bosser, encore et encore, à devoir renier une quelconque vie sociale pour quelques sous.
Ce soir, la mission est d'autant plus compliqué. Il y a quelques semaines, j'ai fait paraître une annonce dans le journal, réclamant un assistant. En quelques sortes, j'espérais que l'aide d'un individu autre que mon père, me permettrait de prendre un peu plus de temps pour moi et éviter de me retrouver à 22 heures entre ces 4 murs.
Depuis, les CV avait afflué de tout le Royaume-Uni ce qui ne m'étonnait pas vraiment avec l'importance de l'entreprise. La pile de dossiers devant moi commençait à maigrir, ne restant plus que quelques papiers.
Pour le moment, les peu de profils qui étaient passés sous mes yeux ne m'avaient pas convaincu : pas assez d'expérience, pas les études recommandées,... Les critères étaient pourtant larges mais aucun ne réussissait à tirer son épingle du jeu.
Et puis, un dossier m'interpella, ou plutôt, le nom. « Louis Tomlinson » écrit en grosse lettre au feutre noir par ma secrétaire.
Quelques minutes passèrent où je suis resté les yeux grands ouverts, la mâchoire manquant de tomber et la chair de poule recouvrant mes avant-bras.
Etait-ce vraiment lui ? Louis ?
Mes doigts tremblants ouvrirent le dossier, mon regard découvrant une photographie accrochée par un trombone sur le coin du dossier.
Il n'avait pas changé. Ou peut-être que si. Il avait maigri et ses pommettes semblaient un peu plus creuses. Il avait laissé pousser une barbe de trois jours qui encadrait parfaitement son visage et lui donnait l'air plus vieux, plus mature.
Je décidais de jeter un coup d'oeil sur ses formations, en connaissant déjà un petit bout et un détail me surprit. Louis ne travaillait plus, il avait enchaîné les stages, quelques CDD, et pourtant personne ne semblait le garder.
Mes yeux revinrent instinctivement sur la photo que je me mis à détacher, la gardant entre mes doigts pour l'observer.
Louis. Je ne pouvais pas passer laissé passer entre mes doigts cette chance de le revoir.
Une fois mon ordinateur allumé, je tapotais quelques mots un peu brouillon, avant de revenir à quelque chose de puis formel. Et puis, « envoyer ».
« Votre dossier à retenu notre attention, et nous souhaiterions que vous vous présentiez ce mardi, à 11 heures. »
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