CHAP 42
Tyler
- Dis quelque chose Tyler !
Dire quelque chose ? OK. Mais quoi ? J'ai dû mal entendre. Elle ne peut pas être enceinte. Ce n'est pas possible. Nous avons toujours fait très attention.
Je me mets à tourner comme un lion en cage dans la petite chambre, passant nerveusement mes mains dans les cheveux.
- Tyler ?
Je m'arrête et me tourne vers Amy-Lee. Cette dernière semble inquiète de mon mutisme si j'en crois son regard.
- Je... Mais comment c'est possible ?
- Et bien, c'est arrivé, c'est tout, elle me sourit.
Je m'avance lentement prêt d'elle, attrape ses mains, et l'aide à se lever. Une fois debout, je pose mes mains sur ses joues, dépose un baiser chaste sur ses lèvres.
Mon front contre le sien, je ferme les yeux.
- Un bébé, je murmure, on va avoir un bébé.
- Je crois bien.
Je rouvre les yeux, plonge dans ses iris grises, et lui offre un immense sourire.
- Tu es sûre ? Je veux dire, tu te sens prête ?
Amy-Lee
- Oui je suis sûr mon cœur, je chuchote. Prête, je ne sais pas, mais tout ce que je sais, c'est que cet enfant, c'est nous.
-Donc, je vais être papa, sa voix pleine d'émotions me va droit au cœur.
Je hoche la tête tout en souriant. Tyler me prend alors dans ses bras, me serrant très fort, et me faisant tourner dans tous les sens. Je ris aux eclats, tandis que mon beau brun me répète combien il m'aime, combien il est heureux.
Après toutes les merdes qui nous tombées dessus, aurons-nous, enfin, notre part de bonheur ? Je l'espère en tout cas.
Notre enfance n'a pas été des plus heureuse, et je ne parle même pas de notre adolescence détruite.
- Si tu savais Amy-Lee combien je suis heureux !
Il me repose sur le sol carrelé, sans pour autant me lâcher.
- Je t'aime, tu le sais ?
- Je sais, et moi je t'aime encore plus.
**
Tyler a fini par s'en aller. J'aurai voulu qu'il reste la nuit avec moi, mais le médecin a exigé qu'il s'en aille, malgré nos supplications.
Seule dans cette chambre d'hôpital, j'ai le temps de réfléchir à tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois.
Je peux dire honnêtement que, Josh et moi, c'était une erreur, une grosse erreur. Je me voilais la face; sortir avec lui était une vengeance, rien de plus. Et honteusement, j'avoue m'être servie de lui.
Et c'est mal, très mal. Si je veux vraiment aller de l'avant, je n'aurais d'autre choix que de m'excuser. D'avance, je suis consciente qu'il m'en voudra, mais je dois être honnête avec lui, mais surtout avec moi-même.
Puis, il y a eu la venue de Tyler. Bien que cela ce soit mal passé, je suis heureuse qu'il m'ait rejointe. Cela m'a fait du bien de le revoir en dehors de Columbus. Son manque durant trois année était cruel, mais bénéfique.
Je pensais naïvement que, revenir ici, dans la ville qui m'a vu naître, était une mauvaise idée; après tout, j'y ai vécu le pire, mais à bien y réfléchir, c'était la meilleure chose à faire.
Bien sûr, retrouver émotionnellement Tyler est le plus important. Nous avons assez perdu de temps en trois ans.
Doris, cette fille, n'est pas responsable de tout. Tyler et moi n'étions tout simplement pas prêt pour une relation.
Trop jeune, trop immature.
Et maintenant ? Tout est différent, enfin presque.
Tyler et Josh sont célèbres, moi, je ne sais toujours pas ce que je veux faire de ma vie. Glenn est toujours libre et mon passé refuse de me laisser tranquille. Il faut absolument que je remédie à ça.
Tyler
J'ai décidé de passer la nuit dans ma voiture, garée sur le parking de l'hôpital. Hors de question de risquer que Glenn ne vienne ici faire du mal à Amy-Lee. Je ne sais pour quelle raison, mais mon sixième sens c'est mit en route, et je ne suis pas tranquille.
Lorsque je suis sorti de la chambre, j'ai pris deux sandwichs et deux petites bouteilles d'eau, pour faire taire mon ventre.
Et maintenant que mon repas est consommé, je décide de contacter Josh. Je n'ai pas été très sympa avec lui, et je m'en veux.
- Allo, répond mon ami en baillant.
- Salut Josh.
- Tyler! Comment va Amy ?
- Ça va, j' allume une clope avant de continuer à lui donner des nouvelles. Si tout va bien, elle pourra sortir demain.
- Génial, il rétorque visiblement soulagé. Et ses blessures ?
- Plus de peur que de mal. La marre de sang était impressionnante, mais... Bref, ne t'inquiète pas.
Je préfère passer sous silence que je vais être papa dans quelques mois; je n'ai, pour le moment, pas envie de partager ce moment de bonheur. Pour une fois, je veux être égoïste.
- Je voulais m'excuser pour mon comportement, je reprends.
- C'est oublié. A ta place, j'aurai pété un plomb aussi, t'en fais pas.
Je souffle, soulagé, par les mots de mon meilleur ami. Le perdre serait tragique.
Je discute encore quelques minutes avec Josh, où il m'apprend que les flics ont enfin quitté la maison, emportant avec eux quelques preuves de la présence de Glenn. Interdiction de se rendre au sous-sol, bien évidemment.
Il m'explique qu'on lui a posé quelques questions, dont quelques une qui faisaient allusions à une complicité entre moi, Josh et Glenn. Bande de fumier.
- Tu rentres dormir ?
- Non, je réponds en callant ma tête contre le siège, je ne vais pas être tranquille si je quitte l'hôpital.
- Tu veux que je te rejoignes ? Il demande en baillant.
- Non t'inquiète pas. Allez, je te laisse. Si quelque chose se passe, je te rappelle.
- Ça marche. Et Tyler ?
- Hum ?
- Fais attention à toi.
Sur ces mots, il coupe la communication. Je pose mon téléphone sur le siège passager et sors de la voiture; le besoin de me dégourdir les jambes se fait sentir.
Je marche jusqu'au porche et observe attentivement autour de moi. Une atmosphère étrange règne ici. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais quelque chose ne va pas dans le décor.
Tous mes sens en alerte, je cours jusqu'à ma voiture, mais je n'ai pas le temps d'attraper mon téléphone que Glenn se matérialise devant moi.
- On en a pas fini toi et moi.
Je ne sais pas comment j'arrive à me contenir. Ma seule envie, c'est de mettre mes mains autour de son cou, et de serrer fort, très fort, jusqu'à ce qu'il rende son dernier souffle.
- Je suppose qu'Amy est toujours en vie ? Je ne réponds pas. Tu as perdu ta langue ? Pourtant, il me semble que je ne te l'ai pas coupé, enfin, pas encore.
Son sourire carnassier me donne envie de vomir.
- Bon, il commence à faire frais. On va prendre ta voiture, et faire un tour.
- Non.
- Ah mais tu n'as pas le choix ! Il rétorque en rigolant.
- C'est ma voiture, et je refuse qu'un fils de pute comme toi pose son cul sur mes sièges.
Glenn me lance un regard noir mais ne dit rien. Il sort de sa veste un couteau, qu'il pointe sur mon ventre, en exercant une pression.
- Dans la voiture, grouille ! Il crie.
Je m'exécute et posé une main sur la poignée. Mais au lieu de l'ouvrir, je me tourne rapidement vers Glenn et lui inflige un coup de poing dans le nez, le faisant légèrement reculer. Je lui assène alors un coup de coude dans la mâchoire et cours jusqu'à l'entrée des urgences où je sonne comme un fou jusqu'à ce qu'on m'ouvre.
Je rentre en vitesse dans le hall et me dirige vers un vigil, lui explique rapidement la situation. Ce dernier passe un appel tout en se rendant vers la porte, moi sur ses pas.
Glenn n'est plus là.
Merde.
Amy-Lee
- Hey Amy-Lee! Regarde cette fleur jaune !
- Elle a quoi cette fleur ? Je me vois m'agenouiller à côté de Tyler.
- Tu ne la trouves pas jolie ?
- Non, pas vraiment. T'aimes bien les fleurs ?
La petite fille que j'étais jette un œil au garçon de 9 ans, concentré à observer les pétales jaunes.
- Oui, je les trouves magnifiques. Et puis elles sont comme nous.
Je me vois froncer les sourcils, cherchant probablement à comprendre pourquoi elles sont comme nous.
- Et bien, elles naissent pour grandir et s'épanouir. Comme nous, elles peuvent naître et mourir à chaque instant.
Je peux voir Tyler soupirer en croisant mon regard.
- Pourquoi tu parles de la mort Tyler ? J'aime pas quand tu parles comme ça.
- Parce que c'est la vérité ! Naître, grandir, vivre et mourir. Voilà la vie d'une fleur, si elle a la chance de ne pas être cueillis où écrabouillé par des imbéciles ! Je le vois se lever, serrer les poings. Et l'humain Lee ? C'est la même chose !
- Non c'est faux Tyler ! Ce n'est pas la même chose !
- Ah ouais ? Regardes-nous ! Nous sommes tout les deux nés dans une famille qui nous a trahis ! On a arraché notre cœur, notre âme pour les piétiner, comme on pourrait le faire avec cette fleur !
Je me vois sursauter lorsqu'il hurle ces derniers mots et se tourner brusquement pour s'en aller, me laissant là, seule devant le grand chêne.
Je le regarde s'éloigner, puis baisser la tête vers la fleur jaune.
Pourquoi mon cerveau me renvoit-il cette scène venue d'un temps lointain ? Je n'y comprends rien.
Doucement, je me lève du lit, me dirige vers la petite salle de bain et me passe de l'eau sur le visage, puis regarde mon reflet dans le miroir. Combien de temps ma peau va-t-elle garder cette horrible trace rouge ?
Je soupire et retourne dans la chambre en pestant; n'ai-je pas assez de cicatrices encore, visible ou non ? Il me fallait encore ça.
Je me glisse entre les draps, ferme les yeux et tente de dormir, mais malheureusement, de nouvelles images surviennent dans mon esprit. Celles de cet enfermemant dans la pièce sombre de la demeure Banks, et des coups et autres coupures infligés par Glenn.
Des larmes inondent mes yeux, sans que ne puisse les empêcher de glisser le long de mes joues.
Les nerfs me lâchent, mais je crois que j'en ai besoin. Du revers de la main, j'essuie ma peau, et repleure de plus belle.
Laisses toi aller Amy. Tu as besoin d'évacuer tout ce qu'il s'est passé.
Je sais. Mais j'ai surtout besoin des bras de Tyler et de ses mots doux. Tu le verras demain. Et puis, tu vas pouvoir sortir d'ici. Pour aller où ? Je refuse de retourner à la maison. Ne t'en fais pas pour ça.
Ne pas m'en faire ? Alors que Glenn rôde toujours dans les parages ? Il est tellement fou, qu'il serait capable de tout. Je suis certaine qu'il n'est pas très loin d'ici, attendant le bon moment pour finir son travail.
Et m'achever.
Tyler
J'aurai aimé retourner voir Amy, mais je dois attendre la police, prévenu par l'agent de sécurité. Je reste planté devant le distributeur de boisson, où mes mais sont posées de chaque côté, tête baissée. Ne peut-il pas crever bordel !
- Monsieur Joseph ?
Je me tourne précipitement vers la voix m'interpellant et croise trois paires d'eux. Les deux mêmes policiers que tout à l'heure, et un homme que je crois connaître, mais impossible de savoir d'où.
- Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé exactement ?
Je souffle un grand coup, et leur raconte ma rencontre avec Glenn, sans rien omettre. Il faut dire qu'il ne s'est guère passé grand chose, mais cela aurait pu être dramatique si il avait réussi à me poignarder, ou m'enlever.
- Je présume qu'il ne vous a rien dit de plus ?
Je fais non de la tête, puis jette un œil à nouveau vers le policier que je crois connaître.
- Excusez-moi, mais votre visage me semble familier ? Je fini par demander.
- En effet, Monsieur Joseph. Il y a quelques années. Nous avons passé un peu de temps ensemble.
Je fronce les sourcils, fouillant ma mémoire. Nous avons passé du temps ensemble ? Non, je ne vois pas.
- Je vais vous aider, il reprend en me souriant.
Et ce sourire me renvoit plus de 10 ans en arrière.
- Inutile, je le coupe. Je sais qui vous êtes. Greg Wilder.
La seule personne sur Terre à avoir cru à mon histoire. Celui a qui j'avais confié tout ce qu'il nous ait arrivé à Amy-Lee et moi.
Le seul en qui j'ai eu confiance.
Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je fais quelques pas vers lui, le prend dans mes bras et me mets à pleurer.
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