CHAP 31, Partie 2
Amy-Lee
- Je commence à avoir froid, je dis à Tyler en me collant à lui.
- En même temps, on est à poil, couchés sur du carrelage, il me répond en rigolant. Tu veux qu'on aille au lit ?
- C'est pas de refus, je me lève, le corps endoloris. J'ai mal partout et c'est de ta faute Tyler !
Faussement vexé, mon cher petit ami croise les bras et baisse la tête. Je me mets à rire en me rhabillant.
- T'es un vrai gamin Tyler.
- Tu crois ? Il s'approche de moi d'un pas lent, le regard sombre. Un gamin dis-tu ? Il dépose un baiser sur mon épaule. Tu ne disais pas ça toute à l'heure, il murmure de sa voix devenue rauque.
- Arrête Tyler, mes yeux se ferment alors que sa langue lèche ma peau sensible sous l'oreille.
- Non. Sauf si tu t'excuses. Il passe maintenant ses mains sur mes fesses, puis les pincent.
- Aie ! Pourquoi tu as fait ça ?
- Parce que j'en ai envie. Il recommence à me pincer, puis claque sa main sur une de mes fesses.
Et à ma plus grande honte, j'adore ça. Mes joues virent au rouge et un immense sourire s'affiche sur les lèvres de Tyler.
- Oh mais c'est qu'elle aime ça la coquine !
Je me cache le visage de mes mains; la honte. Le rire de Tyler résonne dans toute la pièce et moi, je ne sais plus où me mettre.
- Pourquoi tu es gênée Lee ? Après tout ce qu'on vient de faire, y a franchement aucune raison pour que tu sois mal à l'aise. Je me tourne et m'habille en quatrième vitesse sans lui répondre. Tu veux que je te rappelle où étais ma langue toute à l'heure ?
- La ferme Tyler !
- Et ta bouche, rappelle moi où...
Je le fais taire en lui sautant dessus et en plaquant mes lèvres sur les siennes.
Je me détache de lui, haletante et toute tremblante.
- Maintenant Tyler, je m'excuse de t'avoir traité de gamin. Et j'ai besoin d'une douche.
- Ah tu vois ! On aurait pu éviter cette minuscule discussion gênante si tu t'étais excusée de suite.
Il me fait un clin d'œil puis ouvre la porte de la salle d'enregistrement. Je le suis en pestant, mais en rougissant encore, en repensant à ce qu'on a fait, à même le sol...
Tyer
Je laisse Amy-Lee dans la salle de bain du rez-de-chaussée; quant à moi, je rejoins celle de ma chambre. Sous le jet d'eau chaude, je repense à notre discussion avec Glenn. Comment avons nous pu oublier ? J'ai pas d'explication et ça me met hors de moi.
Tout à l'heure, j'ai préféré rester éloigné d'Amy-Lee. Non pas pour la fuir, mais pour éviter tout problème. Mon état n'était pas normal; je savais que nous allions nous disputer à nouveau. Et je veux éviter à tout prix une nouvelle confrontation entre nous.
Nous étions trois. Trois victimes du monstre. Trois enfants sous la coupe de cet individu qui, aux yeux du monde, passait pour un humain généreux, gentil et loyal.
Je n'arrive pas comprendre comment Glenn a pu vivre toutes ses années sans jamais parler à qui que ce soit de ce qu'il nous est arrivés. Quelque chose cloche dans son histoire, mais quoi ?
Pourquoi je n'arrive pas me souvenir ? Pourquoi Rachel dit ne rien savoir ?
Je soupire en sortant de la douche. Je me sèche rapidement, me lave les dents, et me rends dans ma chambre où je trouve Amy-Lee assise sur mon lit.
Amy-Lee
Je souris en voyant l'homme de ma vie sortir de la salle de bain. Ce mec, il m'a tant manqué ! J'ai conscience que nous avons tout un tas de problèmes à régler encore, que nous devons absolument parler, mais je profite de cette alcamie entre nous.
- Je te manquais déjà ? Il me demande en s'approchant de moi.
- Tu as tout compris.
Il me sourit puis s'assoit à côté de moi, passant une main dans mes cheveux.
- J'en reviens pas que nous soyons à nouveau réunis mon cœur, il mimure à mon oreille avant de déposer quelques baisers sur ma nuque.
- C'est pareil pour moi. Je t'aime Tyler. Tu n'imagines pas à quel point.
Il sourit contre ma peau. Je ferme les yeux et me laisse aller sous les légères caresses de Tyler.
- Tu sais ce que je voudrais ? Je fais non de la tête. Que toi et moi, on se casse d'ici. Que l'on aille vivre loin de toute cette merde.
Je me détache du beau brun et plante mon regard dans le sien.
- J'aimerais aussi. Mais d'abord, on a besoin d'aller mieux.
Je colle mon front au sien en le regardant droit dans les yeux.
- J'ai pris une grande décision Tyler.
- Laquelle ?
- Je vais démissionner, je dis dans un souffle.
Le visage de Tyler s'illumine de son sourire, puis il pose ses lèvres douce contre les miennes pour un baiser dès plus tendre.
- Tu es sûre de toi ?
- Certaine Tyler. Je ne veux plus te quitter.
**
Tyler est parti faire quelques courses alors j'en profite pour rédiger ma lettre de démission. Mon boulot me manquera, mais j'ai besoin d'être près de mon brun au bonnet rouge. On a assez souffert comme ça. Nous retrouver, c'est ce qu'il y a de plus important.
Mon courrier imprimé et signé, je réfléchi aux propos de Glenn. Il aurait été victime du monstre, lui aussi. Mais dans son discours, quelque chose ne colle pas. Pourquoi n'a t'il jamais été drogué ? Comment a-t-il pu vivre pendant toute ces années comme si de rien était ?
Clairement, il nous cache quelque chose. Ferme les yeux Amy-Lee.
Je vais m'allonger sur le sofa et suis le conseil de Suzanne.
Je tente de me concentrer, mais cela m'est difficile. Comme si quelque chose faisait barrage. Détends toi Amy-Lee.
1997
- Tyler, j'ai mal au ventre.
- Fais voir tes bleus.
La petite fille relève son t-shirt. Tyler a haut le cœur à la vue de la peau meurti de son amie. Il retient un sanglot alors qu'il mouille une serviette qu'il passe doucement sur le ventre d'Amy-Lee.
Le visage de la petite fille se crispe. Si il n'était pas intervenu, elle serait probablement inconsciente, voire pire.
- Je suis désolé de te faire mal.
- Je sais que c'est pour mon bien Tyler, dit courageusement Amy-Lee.
- Tu peux rabaisser ton t-shirt.
- Dis Tyler, pourquoi Glenn nous suit partout?
Le petit garçon hausse les épaules; lui aussi aimerait bien savoir. Glenn est un ami, mais du jour au lendemain il s'est mis à traîner avec eux.
- Parfois, je le trouve bizarre, continue la jeune fille.
- Moi aussi. Et il veut tout savoir.
Les deux enfants partent en direction de la maison de Tyler, main dans la main, chacun cherchant à comprendre ce qu'il y a de suspect avec leur ami.
- Tu sais, quand je suis seule avec Glenn, y a des moments il me fait peur, confie Amy-Lee. Et à chaque fois, j'ai très mal à la tête.
Tyler s'arrête et plonge son regard dans celui de son amie. Lui aussi a très mal la tête lorsqu'il lui arrive d'être seul avec son ami.
- Tu crois que c'est un démon, lui demande la petite fille, très inquiète.
- Mais non idiote ! Ça n'existe pas les démons.
- Si ça existent, dis avec conviction Amy-Lee.
Tyler lève les yeux au ciel mais s'abstient de tout commentaire.
- Le monstre est un démon venant du Diable !
- Mais non ! Les monstres sont les humains. Le démon est une invention des adultes pour faire peur aux enfants c'est tout !
La petite fille persiste et signe, et continue de soutenir que le démon est un envoyé du diable. Tyler en a assez d'entendre cette ânerie, alors il reprend la route, en tentant de comprendre pourquoi Amy et lui ont mal la tête après être resté avec Glenn.
- Pourquoi tu ne me crois pas Tyler ?
- Tu m'ennuies avec tes histoires Amy-Lee, il s'emporte. Tu devrais arrêter de lire des bêtises.
- Mais je ne lis pas de bêtises ! C'est blurryface qui me l'a dit.
Tyler se fige. Non, c'est impossible. Blurry n'est que dans sa tête à lui.
Le présent.
Je me lève d'un bond du canapé. Blurryface. C'est juste pas possible.
Tyler
- Tu me fais mal Tyler !
- C'est le but Glenn! Te faire mal ! Dis-moi ce que tu me caches !
Je ressers la pression que j'exerce sur les bras tirés en arrière de Glenn.
- Je te jure que je ne te cache rien !
- Tu mens! J'hurle à ses oreilles. Ouvres ta putain de gueule !
Je le relâche pour passer un bras sous son cou.
- Tu m'étouffes !
Il agripe mon bras, me griffe pour tenter de se libérer. Ce qu'il ne sait pas, c'est que quand je suis dans cet état, je ne réponds de plus rien; ma force se décuple.
- T... Ty... Je t'en....supplie...
- Tu vas parler ?
- Je... Oui.
Je relâche un peu, mais garde fermement mon bras autour de son cou. Les petits cons dans son genre, je les connais assez pour savoir que je dois faire très attention. Glenn essaie de reprendre sa respiration et me demande de retirer la pression que j'exerce.
- Tu rêves connard !
Amy-Lee
La chambre de Tyler ressemble à un champ de bataille ; j'ai tout retourné, même le matelas, mais ne trouve rien. Je suis pourtant certaine que ce que je cherche se trouve ici. Debout au milieu de la pièce, mains sur les hanches, je jette un œil circulaire autour de moi. Réfléchis Amy-Lee, je pense.
Mon regard se pose sur un cadre, juste au-dessus de l'écran de télévision. Je récupère une chaise puis monte dessus afin de retirer le cadre. Mais je fais chou blanc, il n'y a rien. Je soupire et remets en place le cadre, puis range la chambre avant de sortir.
Alors que je me rends dans la cuisine, mon téléphone se met à sonner.
- Allô ?
- Bonjour Amy-Lee.
- Liam ? C'est bien toi ?
Tyler
Je tente de calmer ma respiration, sans jamais lâcher mes yeux de cette ordure de Glenn.
- Comment tu as pu ?
- Je... J'ai pas eu le choix !
- On a toujours le choix Glenn ! Putain j'y crois pas !
Mes poings se serrent à nouveau, je me jette sur ce connard et le cogne de toutes mes forces. Il ne mérite pas de vivre, juste de crever. Il esquive quelques coups et m'en donnent au visage. La violence me fait tomber, me cognant la tête avec fracas contre le sol humide.
Je me relève difficilement, mais Glenn me refait tomber et me serre le cou de ses mains, essayant de m'etrangler. J'étouffe et malgré tout mes efforts, je n'arrive pas me relever.
Amy-Lee
Je raccroche et me laisse tomber sur le canapé. Liam va se marier. Le premier homme que j'ai aimé, celui qui avait jurer un soir sur la plage de Denmark de m'épouser.
Je suis vraiment très heureuse pour lui, il mérite tout le bonheur du monde. Mais je reste choquée par ses dernières paroles.
"Tu n'as qu'un mot à dire Amy-Lee, et j'arrête tout".
"Je l'aime cette fille, mais pas comme je t'aime toi".
Comment peut-il encore m'aimer après tout ce temps ? Comment ses sentiments peuvent-ils perdurer ? Amy-Lee, c'est idiot ce que tu dis. Idiot ? Non, cela fait tellement longtemps que nous avons rompus ! Tu oublies Tyler ? Pendant trois ans, malgré la distance, tes sentiments ce sont-ils éteins ? Est-ce que tu l'as oublié ?
Je réfléchis aux propos de ma conscience. Et je de dois avouer une fois de plus qu'elle a raison. Est-ce que j'aime toujours Liam ? Bien évidemment. Je l'aimerai toujours, mais pas de cet amour qui nous unis Tyler et moi.
Tyler... Est-ce qu'un jour il m'épousera ?
Je n'ai pas le temps de penser à la question que l'on sonne à la porte.
Je me lève en regardant l'heure.
J'ouvre la porte et mon cœur cesse de battre en voyant deux policiers en uniforme.
- Mademoiselle Banks ?
- Oui, qu'est ce qu'il se passe ? Il est arrivé quelque chose de grave. Je le sens.
- Vous êtes bien la fiancée de Monsieur Tyler Joseph ? Je hoche la tête en attrapant mon médaillon.
- Nous avons retrouvé votre fiancé dans une ruelle, inconscient. Il semble qu'il a été battu et laissé pour mort, il m'annonce de but en blanc.
Je suis incapable de bouger, incapable de prononcer un mot. Tyler.
- Mademoiselle ? Est-ce que ça va ? Me demande un officier.
- Je... J'ai... J'éclate en sanglots.
- Mademoiselle ?
- Je.. Il est où ? Dans quel état est-il ?
**
Abasourdi, je reste plantée debout devant le guichet des urgences, où l'on vient de m'apprendre que Tyler est en salle d'opération.
Je n'ai strictement rien compris aux paroles du médecin et je suis incapable de dire pourquoi il l'opère.
J'étais dans une sorte de brouillard où tout ce que l'on me disait, se mélangeait. La seule chose que j'ai retenu, c'est que mon copain était sur une table d'opération.
- Mademoiselle ? Vous devriez vous asseoir, venez avec moi, me dit le médecin.
Il me prend par le bras pour pour m'installer dans la petite cafétéria où il me sert une tasse de café.
- Merci.
Le médecin me sourit gentiment.
- Une infirmière viendra vous prévenir lorsque votre ami sera sorti de la salle d'opération, il me dit, prévenant. Vous voulez-vous manger quelque chose ?
- Non merci. Vous auriez une cigarette ?
- Je ne fume pas, désolé. Mais si vous vous en sentez capable, il y a un un petit magasin juste devant les urgences, vous en trouverez.
**
Au bout de 20 bonnes minutes à regarder dans le vide, je me décide à aller me chercher des clopes.
Dehors, il pleut encore une fois, à force de me prendre la flotte, je vais vraiment chopper une pneumonie, mais je m'en moque, je suis bien trop inquiète.
Je pousse la porte du magasin, passe dans les allées et prend un paquet de bonbons à la menthe.
À la CAISSE, je demande deux paquets de Lucky Strike, paye mes articles et retourne à l'extérieur.
Je m'assoie sous un abri bus et reste là, à fumer clope sur clope.
**
De retour dans la salle d'attente, je me prends un nouveau café et patiente durant des heures.
- Mademoiselle Banks ?
- Oui, je réponds en me levant d'un bond.
- Votre fiancé a été transféré aux soins intensif. Vous pouvez y aller. Troisième étage, chambre 4B. Un médecin passera vous voir.
**
Dans le service, je cherche la porte 4B. Il me faut quelques secondes pour la trouver. Le cœur battant, je souffle un grand coup avant de mettre la main sur la poignée, et, tremblante, j'ouvre la porte.
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