Salut tout le monde !
Juste un petit message pour remercier encore tout ceux qui viennent de rejoindre l'aventure, tout ceux qui ajoutent Little Shade à leurs listes de lectures, qui votent, qui commentent, et même simplement qui lisent !!

Comme certains le savent, nous approchons dangereusement de la fin. Alors j'aimerai avoir votre avis sur plusieurs choses. Pensez vous que le livre contient suffisamment de matière à se mettre sous la dent pour que je puisse le clore dans quelque chapitre ? Manque-t-il des éléments, des réponses à des interrogations que vous vous posez ?
Etes vous déçus de la mort de Rhys ? Aimiez vous leur relation ? Trouvez vous que c'est une belle fin pour leur rencontre ? Est-ce dommage de finir ainsi ? Je ne vais pas vous le cacher, à la base, Rhys devait se LIER avec Bass pour lui sauver la vie, avant de mourir. Sauf que ça impliquait que je rajoute ENCORE une scène où Bass frôlait la mort, et qu'en plus, ca allait rajouter des heures, voir des jours avant l'intervention de la meute.
Pour être honnête, ça aurait compliqué la prise d'otage. Après bon, je pense que tout le passage de détention sera revu et améliorer à la hausse, car je ne suis pas certaine d'en être satisfaite, je pense qu'il manque plusieurs scènes, notamment certaines qui montre la relation entre Bass et Rhys.

Bon bref, pour en revenir à nos moutons, comme c'est bientôt la fin, voici un chapitre bonus que certains espéraient voir le bout du nez.
Dites moi ce que vous en pensez, s'il vous convient, s'il n'est pas trop "commun" si cela donne certaines réponses etc...

Peut-être y aura-t-il d'autres chapitres BONUS avant la fin, je ne sais pas !

Sur ce, bonne lecture !!


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Mon souffle se transforme en buée sur la vitre. Mon regard quitte l'ouragan qui fait rage à l'extérieur et le torrent d'eau qui se fracasse sur le bâtiment.

Mais bien à l'abris derrière nos fenêtres au double vitrage, je n'entends ni le vent ni la pluie. Comme si j'étais dans une bulle de silence.

Un grand fracas raisonne dans mon dos.

Par contre, mes tympans ne sont pas hermétiques au grabuge qui secoue le Domius depuis vingt-quatre heure.

C'est quoi cette fois ? me demandé-je en me retournant.

Oh, si ce n'est que ça, soupiré-je mentalement en portant un index à ma tempe. Le bureau du Primum a chaviré, comme emporté par la tempête qui fait rage dehors. Sauf qu'ici, à part le propriétaire de la table, moi-même et Adiran, il n'y a aucune brise qui aurait pu la faire basculer.
Enfin, basculer....
Le bois lustré est fendu par le centre, comme si un titan avait donné un coup de genoux dedans. Et le seul titan qui soit suffisamment en colère ici se trouvait être...

- Trouve moi une putain de solution, Ad ! Si ces connards du plumés refusent encore, je me rends moi-même à Londres pour les bouffer, c'est clair ? rugit Kanvael d'une voix qui trébuche sur le feulement félin.

Adiran ne bronche pas. Lui comme moi sommes accoutumés, pour ne pas dire blasés, des crises de notre Primum. Nous savons de quoi il est capable, mais nous savons aussi que sa colère n'est pas dirigé contre nous. S'il nous fait du mal, ce ne serait que par un regrettable incident. Et dans tous les cas, nous savons comment le gérer lorsqu'il perd les pédales ainsi.

- Kanvael, débute calmement Adiran. On a lancé la procédure habituelle, il faut juste le temps qu'elle se mette en place. D'ici quarante-huit heures, on aura tout le champ libre. Cela nous laisse le temps de nous préparer...

Aïe, pensé-je une seconde avant que le Primum ne se retrouve devant son second Démarkh, bouillant d'une rage à peine contenu.
La Lactea Via ondule sous les assauts répétés de l'aura de son Primum. Chaque Thérianthropes s'est activement retranché dans son esprit, évitant de créer davantage de remous. Sauf que si Kan reste dans cet état, le risque pour que les Garous se mettent à paniquer ne fera qu'augmenter. Kanvael est un puissant Primum, respectés de tous, un grand stratège qui fait toujours passer le bienfait de ses sujets avant le sien.
Mais il a un gros problème de contrôle sur sois. Adiran et moi lui avons déjà expliqué. Il ne réalise certainement pas l'impact réel que son humeur peut avoir sur nous tous.
L'inconvénient, c'est qu'il est persuadé que tant que ses deux Démarkh savent se gérer, lui peut péter les plombs quand ça lui chante. Mais ça marche pas comme ça. Bien entendu, si nous n'étions pas capable de garder notre sang-froid, cela ferait longtemps que la meute aurait chuté.
Kanvael n'est pas du genre à se lancer droit dans la gueule du loup.
Enfin, d'ordinaire...

Kan pose son poing fermé sur le torse de son ami d'enfance. Ses deux iris sont entièrement ambrés, symbolisant clairement sa perte de contrôle. Pour être honnête, je n'ai pas vu notre Primum déraper aussi souvent depuis qu'il a quitté l'adolescence.
Et si je devais donner une raison à ce changement de comportement, je dirais sans une once d'hésitation que notre petite Bastet en possède une grande responsabilité.

Je grimace.
Penser à Bass contracte ce fameux muscle dans ma poitrine et anime cette colère contenue qui dort bien trop souvent dans mon corps. Sauf que pour son bien, je ne dois pas perdre de vue l'essentiel.

- Kan, dis-je pour attirer son attention sur moi.

Le tigre en chasse tourne son visage d'un quart vers moi. C'est déjà un bon début.

- On s'occupe de tout et on fait au plus vite pour avoir l'accréditation de Londres. Si tu perds les pédales maintenant, ceci dit, tout ce qu'on a fait jusqu'à maintenant ne servira à rien. Sans autorisation, nous ne pourrons pas la récupérer. Anthony a dores et déjà repérer là où ils la retiennent, avec une probabilité d'erreur de cinq pour-cent - je ne fais que relater ses propres dires. Nous sommes en pleins dans les préparatifs, une fois qu'on aura le feu vert, il ne nous restera plus qu'à foncer, poursuivé-je en m'approchant pour poser une main apaisante sur son épaule.

La chaleur qui émane de lui manque de me brûler la main, mais je sais que ce n'est que mon esprit qui me joue des tours. La puissance du Primum me comprime le torse et s'évase autour de lui en une haleine crépitante. Le tigre se frotte à la frontière de mon esprit. J'érige mes remparts de façon à ne pas être influencé par la force de mon Alpha. Ce n'est pas le moment de jouer aux gros durs.

Le bras de Kan retombe le long de son corps. Il plisse les yeux et inspire l'air.

- Anthony t'aurait-il fait part de la probabilité que nous avons de la retrouver en vie ? Avec un esprit en un seul morceau ? ronronne-t-il d'une voix si menaçante que je me raidis par réflexe et que mon loup se met à gronder sourdement.

Je tapote mentalement la tête de mon animal pour l'apaiser et incline la nuque face à mon Primum. Il n'est pas question que je l'énerve davantage. Lui montrer ma soumission ne pourra qu'apaiser le tigre en lui.

Je comprends parfaitement où il veut en venir. Je connais Bass, et nous savons parfaitement tout ce qu'elle a dû traverser jusqu'à présent - en partie par notre faute. Elle est forte, mais nous ignorons ce qu'elle subit, et même la plus forte des âmes connait ses limites. Si Bass se brise alors qu'elle est seule, nous ne pourrons certainement jamais la récupérer.

Et le sujet que nous évitons tous de formuler à voix haute, c'est notre incertitude sur le fait que son esprit soit encore là, quelque part. Chaque fois que nous tentons de la situer dans la Lactea Via, nos efforts sont réduit à néant. Nous pouvons suivre le lien jusqu'à elle, mais celui-ci disparaît brusquement, comme un moignon ou une route qui s'interromprait brusquement dans une brume épaisse. Impossible pour nous de la localiser par ce biais ou de prendre contact avec elle par la pensée.
Sauf que nous gardons espoir.
Un Garou qui tourne Therion est toujours localisable par le Primum, et le lien ne disparaît pas de cette façon ; cela paraît davantage comme un membre gangrené que coupé net.
Et lorsqu'un Garou meure, non seulement l'écho se répercute dans toute la toile de la meute, mais en outre le lien menant à l'esprit se dissipe entièrement, sans aucune possibilité de le suivre pour sentir le propriétaire.

En d'autres terme, cette situation est méconnaissable et unique en son genre. Nous avons pris contact avec toutes les meutes susceptibles de pouvoir nous renseigner sur cette étrangeté, mais personnes n'a su répondre à nos interrogations, qui restent sans réponses depuis lors.

Le Primum prend une nouvelle inspiration, comme si mes paroles sont enfin parvenues à se frayer un chemin jusqu'à son raisonnement.

Nous n'avions pris le temps ni de manger ni de dormir depuis la disparition de Bass.
Lorsque j'ai découvert la boutique ravagée de mon amie et senti l'odeur de sa peur dans l'air, le doute n'a plus été permis.
J'ai appelé Kan, mais il n'a pas été plus surpris que moi : il avait clairement ressenti l'appel d'alerte de notre minette parcourir la Lactea Via à la recherche de son Primum. Personne n'aurait pu passer à côté de la détresse de Bastet qui avait soufflé un vent d'angoisse dans la toile, à la façon d'un raz de marré surprise.

J'avais bien tenté de suivre la piste des odeurs, mais la voiture qu'ils avaient empruntés m'avait limité dans la poursuite de mes recherches.
Et après visionnage des caméras de sécurité, nous n'avions pas été plus avancé que cela. Ça n'avait fait que mettre le Primum dans un état de fureur qui n'avait jamais totalement disparu depuis.

Je soupçonne que la culpabilité le ronge. Culpabilité de l'avoir laissé renter seule. Culpabilité de ne pas avoir été en mesure de protéger sa nouvelle recrue. Peu importe combien il s'agace dans son dos, il ne regrette en aucun cas sa présence dans la meute.
Au contraire, de mon avis, il n'a jamais été aussi heureux d'accueillir une femelle dans son clan. Il ne me le dira jamais à voix haute, mais je sais qu'elle est tout à fait son type de femme, et qu'il adore jouer au chat et à la souris avec elle.
S'il devait se passer de leurs querelles enfantines, nul doute que son humeur s'en trouverait changée.

Kanvael reprend subitement contenance et se tourne vers la porte avant que celle-ci ne s'ouvre sur Raad.
Fidèle à lui-même, il affiche un sourire goguenard dans cette situation plus que critique pour nous, et ses yeux pétillent d'amusements.

- Vous n'allez jamais croire qui attend gentiment derrière le portail, fait-il avec l'air de la racaille des bac à sable qui vient de piquer une sucette au pauvre binoclard de la classe.

- Ce n'est vraiment pas le moment, Raad, fulmine son frère en se plaçant devant lui avant que le Primum ne s'en mêle à coups de poings.

Kan est quelque peu tatillon sur l'humour de Raad. Et ce dernier s'est d'ailleurs mangé des raclées à ne plus pouvoir les compter.
Non pas qu'ils ne s'apprécient pas. Disons seulement qu'ils n'ont pas le même état d'esprit de dérision.

- Ariel...

- Et bien, faites la entrer, s'exaspère Kanvael en roulant des yeux.

-... avec sa mère, termine Raad avec cette malice hilare dans les yeux qui lui est propre.

Ah merde.
Celle-là, personne ne l'a vu venir.