Venue au monde
« Poussez, je vous en prie, poussez du mieux que vous pouvez.
Ca n’était pas un manque de volonté, bien au contraire, Melissia aurait tout donner pour que son fils naisse en bonne santé après ce qu’elle lui avait fait subir. Il n’était même pas né qu’il avait déjà une mauvaise mère. Alors qu’il grandissait en elle avait déjà eu des regrets, non pas d’avoir un enfant, car c’est la plus belle chose qu’elle était parvenue à faire, mais d’avoir fait un enfant dans ces conditions, de lui avoir avant même qu’il soit né retirer la moindre chance de vivre assez longtemps pour la détester de lui avoir fait ça.
S’accrochant au bras de cet homme inconnu qui lui avait ouvert sa porte sans même la connaître, juste par bonté, elle poussa de toute ses forces mais malheureusement il ne lui en restait que très peu. A cause du froid, à cause des larmes qu’elle avait versé mais aussi parce qu’elle n’avait pas mangé depuis un sacré bout de temps, elle n’avait même plus la force de mettre au monde ce bébé qu’elle espérait tant. Il était le miracle, c’était grace à lui qu’elle avait eu la force de partir, c’était grace à lui qu’elle avait eut la force de vaincre le froid, mais elle, que lui offrait-elle en échange ? Rien absolument rien. Si ce n’est une destinée déjà bafouée par la violence dans laquelle il a été conçu.
- Je crois qu’il va venir, je sens quelque chose, mais il faut que vous donniez encore un peu de vous, poussez s’il vous plait, poussez pour votre fils.
Elle hurla. A quel force, à quelle amplitude, elle n’en avait aucune idée. Le cri lui offrit la possibilité d’utiliser les dernières forces qui lui restait. Le bébé jaillit d’elle, et poussa son premier cri. L’homme le prit dans ses bras. L’enfant si fragile, minuscule, agitait ses bras, fixait l’homme grâce à qui il était là avec ses immenses yeux bleus. Melissia ferma les yeux et déposa sa tête sur le coussin qui lui parût très confortable. Son enfant était né. Elle n’y avait plus cru. Pas après ce qui s’était passé, pas après ce qu’elle lui avait fait endurer. Son enfant s’était montrer tellement fort… tellement fort. Sans lui, elle n’aurait jamais pu y arriver.
Sans lui elle serait resté avec cet homme violent, sans lui elle serait probablement morte sous les coups qu’il lui donnait presque chaque nuit, presque chaque jour. Melissia aimait pourtant cet homme. Lorsqu’elle l’avait rencontré pour la première fois, elle était devenue totalement folle de lui, de son corps, de ses magnifiques yeux de loup, d’un bleu pâle qui la laissait rêveuse. Ca n’était qu’après qu’il avait dévoilé son vrai visage. Jamais elle n’aurait cru pouvoir le quitter. Mais elle était tombé enceinte. Ca ne lui avait pas tellement plu. Il était très spécial comme sorcier. Elle ne le comprenait plus et pourtant elle l’aimait encore.
Hier soir, il l’a frappé une fois de trop. Sur le moment, elle cru qu’elle avait perdu son bébé. La dispute avait été tellement violente, il n’avait pas retenu ses coups. Le bébé ne donnait plus de coup, elle ne le sentait plus. A ce moment là elle s’est effondré en larme croyant qu’elle avait perdu l’unique être qu’elle aimerait de sa vie de toute ses force, comme si sa vie en dépendait. Et puis, il s’était agité. A quoi avait-elle pensé exactement ? Elle ne s’en souvenait plus. Simplement, elle avait pris ses affaires et était partie. En fait, il avait quand même essayé de la retenir. Celui qu’elle avait tant aimé, brisa sa baguette de rage, lui interdisant de partir. Que lui avait-elle lancé pour pouvoir partir ? Elle ne s’en souvenait pas non plus. Tout ce qu’elle savait c’est que sans baguette, sans balais, sans rien, elle s’était retrouvée perdue dans les rues de Londres sur le point d’accoucher… sans cet homme qui sait ce qu’elle serait devenue.
- Tenez votre enfant, lui dit-il en lui mettant l’enfant dans les bras.
Melissia sourit doucement. L’enfant ne pleurait pas, il l’observait, curieux, avec ses grands yeux. La jeune femme se mit à rire et à pleurer en même temps. Sans sa baguette, sans argent, elle ne savait absolument pas de quoi demain serait fait, elle ne savait pas si elle réussirait à survivre, mais elle savait qu’elle ferait désormais n’importe quoi pour que cet enfant vive. Elle lui attrapa le bout du doigt qu’il lui tendait, et avec un immense sourire sur son visage ravagé par le froid et les larmes elle l’appela :
- Aaron, mon fils, Aaron. »
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