13
TANYA。
— Bonjour, il me souriait à pleine dent.
— Bonjour.
Il me tendait un bol de céréales et on s'installait face à la télé.
— Je suis désolée de m'être incrustée chez toi, j'aurais aimé ne pas avoir à le faire...
Il secouait la tête.
— Ne dis pas n'importe quoi, avant ton départ, ton père t'as confié à moi, bien sûr que je serais là pour toi. C'est la moindre des choses. Il enchérissait.
Je posais ma tête sur son épaule et on écoutait les infos. J'étais encore un peu chamboulée à l'idée d'avoir perdue mon père. Michael m'avait rassurée en me disant que grâce au temps, ça passait, mais ce n'est pas la vérité. Le temps n'arrive jamais à gommer la triste.
— Tu peux passer chez moi pour récupérer les clefs de ma voiture et mon porte monnaie, je ne peux plus les voir, je lui suppliais.
Il hochait la tête.
Alors que Michael avait quitté la maison depuis près d'une heure, afin de le remercier, je lui faisais un gâteau et m'occupais des tâches ménagères de la maison.
Faire le ménage me permettait de me changer les idées et de m'aérer l'esprit, une petite voix au fond de moi me dit d'aller chez moi et de tout détruire. Mais je me retiens difficilement, cette maison c'est un souvenir de nos années passées avec mon père et ma mère. Il est hors de question que je leurs laisse.
Je m'asseyais sur le tabouret de bar et cherchais sur internet les manières de regagner ce bien. À la fin de ma recherche, le désespoir m'envahissait, je n'avais aucun droit sur cette maison tant que cette satanée femme a sa signature apposée sur les documents la déclarant propriétaire de la maison.
Je soupirais et m'habillais pour sortir de la maison à l'arrivée de Michael.
Mon ami venait et me tendait mes clefs de voiture et un sac, remplie de mes affaires, y compris mon porte monnaie.
— Merci Michael, t'es le meilleur. Je déposais un baiser sur sa joue.
Je le voyais rougir, je devais impérativement mettre les choses au clair avec lui, il ne m'aime pas de la même manière que moi. On a grandit ensemble, il est comme mon mentor...
Je regardais l'heure sur mon téléphone, je ne devrais pas tarder.
— Je reviens dans quelques heures, je lui annonçais en enfilant mes baskets.
— Où vas-tu ?
— J'ai une affaire à régler.
~
Sirotant un café, une casquette sur la tête, je patientais dans mon véhicule que l'autre connard se pointe. J'activais le chauffage de la voiture, après ma journée d'hier, j'allais sûrement tomber malade.
Je toussais après avoir prise une gorgée de ma boisson chaude.
L'énorme portail de la villa s'ouvrait et je le regardais faire son malin avec sa voiture de sport. Je le suivais, discrètement.
Si Papa n'est pas là aujourd'hui, c'est à cause de lui.
Il s'arrêtait à un feu rouge, je voyais sa main tatouée sortir de la vitre de la voiture, un mégot entre les doigts.
Je le haïs, il a gâché ma vie, il va en payer le prix.
Il re-démarrait, seule une moto nous séparait, la voiture s'insérait dans un chemin de terre. Puis au bout d'une bonne dizaine de minutes, il s'arrêtait dans une villa dans les bois. Je m'arrêtais avant, derrière un arbuste.
Il quittait sa voiture et se dirigeait sur le côté droit de la maison où il y avait un jardin et de nombreux hommes installés sur des chaises en bois.
Je fermais silencieusement ma porte et m'accroupissais pour être discrète, comment allais-je pouvoir lui parler dans ces conditions ?
La nuit s'apprêtait à tomber, les cabriolets quittaient lentement la demeure. Seulement un quatre-quatre et sa voiture étaient encore garés.
Je m'approchais plus de la maison et je le vis, une coupe de champagne entre les doigts.
Il vit comme si de rien n'était alors qu'il est un meurtrier.
Le vieil homme près de lui entrait dans la maison par la baie-vitrée. Jakob se redressait en s'étirant et allait je ne sais où. Je le talonnais sans qu'il s'en rends compte. Il commençait à s'insérer dans la forêt, étant seul, je sortais de ma cachette.
— Jakob ?
Il se retournait en rangeant son téléphone dans sa poche arrière, il semblait abasourdi, il ne s'attendait vraisemblablement pas à me voir ici.
— Qu'est-ce que tu fais là Tanya ? Tu devrais t'en aller, il me conseillait.
— Arrête avec tes foutaises, je suis venue ici pour te parler.
Il essayait de lire en moi, mais dommage pour lui, c'est impossible.
— Tu as détruit ma vie, ma vie a été bouleversée à cause de toi ! Si seulement tu n'avais pas jouer avec les sentiments de ma sœur, si seulement ma sœur ne t'avais pas rencontré, nous serions encore tous unis !
Mes larmes coulaient une par une, ma voix se cassait en plein milieu de mon discours.
— Et le pire, c'est que tu vis comme si de rien était ! Comme si tu n'avais pas causé la mort de mon père, si ma sœur a pété un câble, c'est à cause de toi ! Si je n'ai plus de maison aujourd'hui, c'est de ta faute. Tu as tout démoli espèce de connard !
Je reprenais mon souffle, le coeur lourd.
— Écoute, je n'ai jamais voulu causer tout cela, j'ai rompu avec ta sœur après t'avoir connue. Je lui ai parlée quand tu as quitté le dîner, je lui ai dis que je n'étais pas prêt de faire ma vie avec elle, j'ai rompu...Elle a pas supporté. Il m'expliquait brièvement en s'approchant de moi.
— Espèce de manipulateur, de menteur, de polygame, de...Je n'ai plus de famille à cause de toi bordel de merde ! Je criais en le bousculant.
Il m'enlaçait, mais je m'éloignais de lui et sortais de ma poche l'objet que j'avais emmenée.
— Ne me touche plus jamais !
Alors que je m'attendais à ce qu'il lève les mains en l'air, il s'approchait de moi, prenait mon poignet entre sa main.
— Plante-moi si cela peut t'apaiser, je me déteste de t'avoir fait du mal, il me soufflait à l'oreille.
Son regard était indéchiffrable, il me faisait extrêmement peur.
— Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ici ?
Une voix ténor nous alarmait.
Je m'étais mise dans un sacré pétrin.
Avis ? ❤️
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