Vérité
Instinctivement je cherche du regard un élève d'une quelconque classe qui pourrait m'aider, à ce moment-là je vois Lauryne avec sa bande d'amis qui se dirige vers la sortie du lycée. Je décide de l'interpeler.
- Lauryne ! Appelez une ambulance ! criais-je.
Elle fait demi-tour pour apparaître dans l'antre de la porte.
- Pourquoi ? dit-elle surprise.
Je lui réponds le dos tourné.
- Je vous expliquerai plus tard, en attendant appelez une ambulance ! dis-je sèchement.
- D'accord je le fais de...
Puis elle pousse un cri de stupeur malgré mon effort pour cacher que c'était Sarah, elle s'est rapprochée de moi.
- Reculez ! je m'exclame froidement en lui lançant un regard noir.
Des larmes commencent à couler sur ses joues.
- Pourquoi elle...
- Appelez une ambulance si vous voulez faire quelque chose de bien pour aujourd'hui, niveau mal je pense que vous en avez fait assez non ?! je réplique haineux.
- Je ne pensais pas qu'elle... sanglote-elle.
- Appelez cette ambulance Lauryne !!
Elle compose le téléphone et je lui fais signe de me mettre le téléphone à l'oreille pour que je puisse parler.
- Allô oui ! Je suis professeur, une de mes élèves ...
Et je donne tous les détails possibles, sans regarder Lauryne, la manière dont le téléphone tremble parle pour elle.
L'ambulance arrive très vite, je préviens la mère de Sarah et passe la chercher pour filer à l'hôpital.
Aux urgences...
Nous nous dirigeons à l'accueil, la mère de Sarah est en état de choc alors je me permets de prendre la parole.
- Bonjour, une de mes élèves a été transportée ici suite à ..., je marque une pause et regarde la mère de Sarah la boule au ventre avant de continuer, suite à une tentative de suicide...
- L'équipe médicale est en train de s'en charger, je ne peux rien vous dire de plus, patientez en salle d'attente, on vous appellera quand il y aura du nouveau.
C'est bien les secrétaires tiens, pas de sentiment... Je passe mon bras autour des épaules de la mère de Sarah et l'emmène avec moi en salle d'attente.
Nous avons bien patienté une heure et demi avant que les docteurs ne se décident à venir nous voir. Elle me devance.
- Alors docteur, ma fille va-t-elle s'en sortir, demande-t-elle la voix suppliante et les yeux gonflés d'avoir trop pleurés.
- Votre fille est sauvée Madame, répond-t-il en lui serrant les mains.
- Oh merci docteur, dit-elle en pleurant de plus belle mais de soulagement cette fois et en s'écroulant sur son siège.
- Elle peut rester en observation si vous préférez, ou rentrer chez vous mais il lui faudra du repos, tout est écrit dans son dossier, la secrétaire vous dira les démarches à suivre, il faudrait qu'elle voit un psy également, ce genre de chose doit être pris très au sérieux afin que ça ne se reproduise plus...
- Très bien ! Encore merci !
Le docteur prend congé et retourne à ses occupations. Nous nous précipitons dans le box ou Sarah se trouve. Il faut que je lui dise... Alors avant de rentrer je lui pose une main sur son épaule :
- Je pense que Sarah suite à sa dépression, est devenue suicidaire... aussi je voulais vous dire que, et soudain je sens ma gorge se nouer, que je suis bien placé pour affirmer cela... ma défunte femme l'était. Mais ce que je voulais vous dire surtout, c'est que..., et je souris tristement à l'annonce que je m'apprête à lui faire, j'aime votre fille... et je sais que c'est réciproque alors je peux vous promettre que je ferai tout en sorte pour l'aider à s'en sortir et que...
Et je n'ai pas le temps de finir ma phrase que celle-ci me décoche une vive gifle.
- Je vous remercie de ce que vous avez fait pour ma fille, mais je vous jure que si vous l'approchez encore une seule fois d'une autre manière que professionnelle je me ferai un plaisir d'en informer le Directeur de l'Établissement.
Sans attendre une réponse de ma part elle entre dans la chambre et referme la porte. Il aurait fallu être idiot pour croire que ça serait passé comme une lettre à la poste.
Je fais marche arrière et me dirige vers la sortie ou j'aperçois un groupe de jeune arrivés. Lauryne et sa bande. J'avance vers eux d'un pas décidé.
- Qu'est-ce que vous fichez-là ? dis-je sèchement.
- On s'inquiète pour... commence par dire Lauryne.
- C'est avant, qu'il fallait s'inquiéter, je la coupe. Vous allez aussi me dire que vous ignoriez, vous sa meilleure amie, qu'elle a subi le harcèlement scolaire de la 6e à la seconde ?!
Elle baisse la tête, je n'ai pas besoin qu'elle réponde. Sans attendre une réplique de l'un d'eux, je continue ma route pour retourner au lycée avant d'ajouter :
- Si vous n'êtes pas à l'heure après le déjeuner, je vous mets tous en retenue pendant 4h.
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