Lettre à vous, à moi, et à tout ceux qui sont tristes
Tu sais, je ne vais pas te mentir.
Oui, tout le monde s'en fout si tu as mal, tout le monde s'en fout de ce que tu penses à l'intérieur de toi.
Oui tu souffres, ou tu vas souffrir, oui tu es / as été peut-être détruit.e, oui je sais que tout ce que tu veux c'est chialer.
Chialer, crier, que les gens entendent enfin ta voix, te voient enfin sous ta carapace. Oui tu n'es plus qu'une carcasse vide. Oui tu as mal, tu enchaînes les déceptions, les échecs, les obstacles, les défaites, les ruptures, les faux-amis, tu viens de te faire virer, on t'a trompé.e, trahi.e, blessé.e, déçu.e, rejeté.e, t'as perdu encore et encore et encore, tu n'as plus personne avec qui tu peux vraiment te confier, t'as mal. Une putain de douleur qui te hante, te prend aux tripes, qui la nuit t'empêche de dormir et la journée te pèse. Je sais que tout ce que tu veux c'est tout plaquer, crier, pleurer, tout foutre en l'air... et ça tout le monde s'en fout. Personne n'aime les problèmes, encore moins ceux des autres. Tout le monde s'en fout si tu tombes, si t'as mal, si tu souffres. Si tu crèves la terre continuera de tourner tu sais, ce n'est pas comme si ta mort allait impacter le monde entier.
Ça t'est déjà arrivé de penser au suicide ? Ne fais pas l'idiot.e, je sais très bien que tu as déjà pensé au suicide, comme moi, comme nous tous sûrement. Pas forcément directement, mais par les biais des doutes, des craintes... " Les gens m'aiment-ils vraiment ? Je suppose que si je n'existais pas, ils ne verraient pas la différence... " Rien n'effacera l'erreur humaine, car tout le monde au fond de soi s'en fout des autres, s'en fout d'eux, de leurs problèmes, leurs craintes, doutes, peines... il ne faut pas rêver. Il faut être réaliste.
Crois-moi sur parole, c'est dur de vivre, d'exister, de sourire, de rire, de se sentir à sa place, d'être soi-même, de ne pas avoir peur du jugement, de décevoir, de souffrir en retour... La vie est une garce, c'est vrai. Elle est sournoise, cruelle, piégeuse, violente. Juste une chienne de souffrance qui vous suit aux pas tout au long de votre vie.
Certains me diront qu'ils n'ont jamais souffert, qu'ils ne sont jamais tombés... ne mentez pas, c'est impossible.
Moi aussi j'ai eu mal vous savez, il y a toujours un moment où rien ne va. Où c'est dur, ça fait mal, on se sent seul.e, oublié.e, pas respecté.e à sa juste valeur, où personne ne remarque rien alors que c'est flagrant. Alors qu'on fausse notre sourire, notre rire. Nos yeux, nos comportements nous trahissent mais ils ne remarquent rien, où plutôt au fond d'eux ils le savent mais... ils ne réagissent pas, ils ne font rien, ils vous laissent vous débrouiller, ils s'en foutent. Ces moments-là où vous êtes au fond du gouffre, où il n'y a plus personne à part la solitude et la souffrance, où vous mentez, vous vous mentez à vous-mêmes, aux autres, à vos proches. Où vous n'avez que des pensées noires, que vous vous considérez que comme une erreur, où vous voyez votre santé s'affaiblir, votre corps mourir à petits feux, votre moral dégringoler. Vous avez envie de pleurer tous les jours à l'idée de voir des gens, vous ne mangez plus, dormez plus, vous vous voyez vous refermer sur vous-même, vous réfléchissez à quel serait le meilleur moyen de vous suicider, vous vous insultez devant le miroir à longueur de temps, et milles autres choses...
C'est dur de continuer de sourire, de penser positivement avec tous ces problèmes... et vous vous en voulez pour ça. Pour vous morfondre, pour vous plaindre constamment auprès des autres, pour passer pour le.a "rabat-joie de service". Ils vous critiquent, vous reprochent d'être constamment fatigué.e, que vous vous plaignez tout le temps, que vous ne souriez plus, que vous êtes devenus pessimiste. Ces reproches parfois injustifiés, ou plutôt trop durs, trop crus, trop cruels pour vous à ce moment. Ce genre de parole que vous avez le moins envie d'entendre au monde et qui vous plongent encore plus la tête dans l'eau. C'est dur de vivre, de se relever, de continuer à avancer, croyez-moi c'est dur. Et ça fait souffrir. Beaucoup de mes amis ont été victimes de cette dernière année. 2023. Ils sont allés très mal, et moi aussi et certains d'entre eux sont allés jusqu'à se mutiler, à tenter de se suicider même.
J'étais vraiment impuissante, et je m'en veux toujours. Ils vont tous mieux certes, mais j'ai trouvé cette période vraiment dégueulasse. Parce que j'ai trouvé ça trop simple.
C'est trop simple de tout foutre en l'air, votre vie, vos intérêts, ce pour quoi vous teniez bon. C'est trop simple de se bourrer la gueule, se calciner le foie avec de la drogue, pour unique but d'oublier, oublier vos souffrances, vos problèmes, oublier que vous avez trop souvent fauté. C'est trop simple de foutre en l'air votre avenir, de s'enivrer d'une lame pour contenir votre mal-être. C'est trop simple... et ça fait mal. C'est dégueulasse. La joie dans la douleur. Juste en ne faisant qu'un pas. Un de trop.
Je ne dis pas que c'est lâche. Même au contraire, mais c'est du gâchis. Vous méritez tous tellement mieux.
Des fois, vous péterez des câbles, des crises de nerfs, vous vous sentirez noyé.e, englouti.e, parfois même étouffé.e. Vous vous laisserez envahir par une haine que vous ne voulez pas. Une quantité de noirceur immonde, un piège ténébreux dans lequel vous ne voulez absolument pas tomber. Parce que vous n'êtes pas comme ça. Parce que vous ne voulez pas vous approprier tant de colère, tant de haine, tant de rancoeur, envers tout et rien. Et puis se faire envahir, ne plus pouvoir lutter. Perdre pied, jusqu'à ne plus savoir qui vous êtes. Se détester, se haïr pour tout et rien, en vouloir aux autres, à vos proches. Les détester autant que vous les aimer, leur vouloir du mal sans raison. Et sans vouloir pour leur en vouloir. S'en vouloir pour tout et pour rien, vouloir changer. À tout prix devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un de mieux, tellement mieux... J'ai regardé tellement de vidéos sur le développement personnel, je me suis donnée tellement de mal pour faire des efforts, m'améliorer sans savoir que je nourrissais ma part d'hypocrisie, une deuxième personnalité que je n'aimais pas, que je ne voulais pas. Que je n'acceptai pas. Qui était pire que celle que je gardais au fond de moi.
Et puis se voir se comporter mal avec les autres, des reproches, un ton agressif, froid, distant, les insulter parfois, se voir les traiter comme des moins que rien et s'en vouloir tellement le soir. Leur parler mal et pour certains se faire passer pour des victimes auprès de ceux qui savent. Faire le mal pour se lamenter ensuite, en pleurer sans se rendre compte de la situation.
Pour ceux qui sont dans cette situation j'aimerai vous dire quelques mots : vous n'avez pas à vous en vouloir, ce n'est pas votre faute. Soyez juste vous, ne vous prenez plus la tête avec ça, laissez-vous vivre comme vous voulez votre vie. Ce n'est pas votre faute, ce n'est pas grave, personne ne vous en veut, par pitié arrêtez de vous en vouloir ! Vous ne vous rendez pas compte à l'heure actuelle mais vous vous faites tellement de mal, arrêtez de vous faire autant souffrir. Tous. Il y a des gens autour de vous, de la famille peut-être ( je sais, pas pour tout le monde mais certains oui ), des amis peut-être ( des vrais je veux dire ), des camarades, pour ceux qui le peuvent allez voir des psys même si ça ne vous empêchera pas de souffrir... Ne vous vous laissez pas seul.e dans ces moments, restez avec les personnes qui vous font du bien. Moi j'avais toujours l'envie de m'isoler, mais le soir chez moi je ne ressentais que de la solitude.
Travailler sur ma haine a été horrible et tellement dur. Ma psy me l'a dit je parlais de ce côté noir " comme si j'avais la mort devant les yeux ".
Je me suis faite beaucoup de mal sur le plan mental, et je pense que c'est le cas pour beaucoup d'entre vous également. D'un côté j'en ai honte de m'être fait autant souffrir bêtement et de m'être comportée aussi mal avec les autres. Pardon moi, pardon personnalité, pardon mon coeur, pardon à vous tous, pardon mes proches et merci d'avoir été là pour moi et d'être restés jusqu'au bout, même maintenant...
Je ne vais pas vous mentir, vous allez continuer à souffrir, à de nombreux moments de votre vie. Acceptez-le. N'ayez pas peur, osez. Vous allez courir, tomber, vous relever, avancer, tomber, vous relever, tomber, vous relever... n'abandonnez pas si près du but. Vivez, riez, souriez. Rayonnez. Goûtez votre vie sans rien attendre en retour, aimez tout le monde, aimez. Ne cessez jamais d'aimer. La vie est partout, elle est incroyablement riche. Vous êtes beaux, beaux à l'intérieur. N'oubliez pas vos valeurs, soyez justes, raisonnables, fiers, heureux. J'espère de tout cœur que vous vous aimez, s'il vous plaît dites-moi que vous vous aimez. Rien n'effacera jamais les défauts, les erreurs de chacun. Oubliez les mauvaises langues, les faux-amis, les personnes immondes, injustes et infectes, brisez vos limites, dépassez vos peurs, vos craintes, vos doutes, explosez tout. Foutez vous des autres, soyez heureux, soyez vous, soyez libres, exemptés de tout complexes. Tracez vos vies, faites vous une place dans ce monde, n'ayez pas peur des autres, ne vous écrasez jamais... et on se rejoindra tous à la victoire. On sourira et on rira de bons cœurs.
" Je n'ai absolument pas envie de tomber. Et je ne tomberai pas. Parce que je ne suis pas une faible. Parce que je ne mourrai pas de chagrin. C'est la seule chose que je sais avec certitude. Je suis une battante. Je ne me laisserai pas dépérir. " ( le secret de Lomé, Alexiane de Lys )
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