Chapitre 14 : La cabane

Boum... boum... boum...

Les petites filles s'éveillèrent en sursaut. Ces bruits ressemblaient à des objets tombants et se fracassants sur le sol. Ils provenaient de la cabane. Les fillettes s'avancèrent jusqu'à la porte en bois déjà grande ouverte. A l'intérieur, les bruits retentirent plus fort encore. Les peureuses firent un pas en arrière... puis, par prudence elles entrèrent dans la maisonnette. Sur le sol, la tête de cerf avait perdu un de ses bois. A côté de ce malheureux animal, gisait l'écureuil empaillé brisée en deux, ainsi que les nombreux autres animaux. La table et la chaise en bois étaient retournées. Et sur le lit poussiéreux, leur regard s'arrêta : un tigre s'agitait sur le matelas troué. La poussière voletait dans toute la pièce, tandis que l'animal sauvage mordait un des oreillers. Les peureuses refirent un pas en arrière. Puis, croyant que c'était Samara la tigresse rencontrée chez les mafieux, Emilie fit un pas vers l'animal.

- Emilie, attends !

Cette dernière risqua un second pas. L'animal sauvage se retourna violemment en sentant Emilie s'approcher de lui. Le regard bleu insistant de la fillette fit cesser tous gestes brusques du tigre. Seul le souffle de l'animal le faisait bouger. De plus en plus proche, Emilie leva sa main pour le caresser.

- Fais attention... !

L'animal releva la tête, sauta du lit et s'enfuit par la porte toujours ouverte en poussant violemment sur son passage, la jeune Thaïs. Emilie tremblait de la tête aux pieds.

- Thaïs, tu crois que c'était la tigresse qu'on a rencontré chez les méchants ?

- Je sais pas... mais c'est bien possible, c'est pas tous les jours qu'on doit voir un tigre, ici... dit-elle en se relevant avec difficulté. Si on allait manger maintenant ?

Emilie lui répondit par un simple sourire, heureuse de s'imaginer que Samara ait pu s'enfuir de chez les mafieux.

Puis, toutes deux partirent à la recherche de nourriture. Elles évitèrent de se rendre une fois de plus en ville, sachant les problèmes qu'elles avaient causés la veille et restèrent dans la forêt, où elles cueillirent plusieurs mûres ainsi qu'une poignée de framboises. Pour grignoter ce repas, elles s'installèrent près du lac.

Le soleil accompagnait ce léger repas au bord de l'eau lorsque sans prévenir, le ciel changea de couleur et devint grisâtre et nuageux. Le temps ensoleillé et lourd laissait place à un orage. Ainsi, les deux amies se levèrent brutalement et s'enfuirent. Elles commencèrent alors à chercher un refuge. Le ciel grondait de plus en plus fort, les éclairs illuminaient le ciel grisâtre, il fallait trouver un abri très vite avant de se faire écraser par un arbre. Alors qu'elles étaient déjà bien trempées, Emilie pensa à un endroit où se retrancher.

- La cabane abandonnée ! cria Emilie pour se faire entendre malgré le bruit de l'orage.

Thaïs n'en avait pas tellement envie, elle fit la moue lorsqu'elle entendit son amie, malgré tout l'orage au-dessus de sa tête la fit changer d'avis et elle la suivit. Elles coururent à la cabane, essayant de se protéger de la pluie avec les bras.

- Ah, c'est dégueulasse, ici ! remarqua la jeune tête brune en entrant dans l'abri.

- Tu croyais que la cabane s'était nettoyée toute seule ou quoi ? Tu le savais que c'était dégueulasse ici, mais de toute façon c'est toujours mieux d'être à l'intérieur.

- Faut voir...

A l'abri de la pluie, elles finirent leur repas interrompu par le mauvais temps. Les murs de la cabane tremblaient tellement que les fillettes se demandaient si cet abri serait assez solide pour les protéger. 

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