Chapitre 7.1 - Adélaïde et les injections

(Chapitre non relu, désolée)

Dans le chapitre précédent :

Mes lèvres pincées, je repérai une jeune femme aux bras croisés. Sans savoir pourquoi, je me sentais attirée par son regard menaçant. Était-elle un monstre aussi ? Difficile à dire si elle ne se transformait pas, mais sa colère était plus visible que la peur.

« Excusez-moi, je suis Ambre. J'ai tenté de parler au Commandant pour les aider à retrouver le tueur, mais ils ne souhaitent pas discuter avec une femme. Je suis professeure, mais j'aidais le Commissaire de ma ville avant de venir ici. Est-ce que quelqu'un aurait des informations sur ces meurtres ? Quoi que ce soit pour avancer dans l'enquête ? demandai-je à la foule en sachant pertinemment que les officiers pouvaient m'entendre et rapporter mes actes à Zircon et Adonis.

– Moi, dit la jeune femme au regard terrifiant. Mais pas ici. »

Je hochai la tête et la suivis docilement. Je jetai un coup d'oeil en arrière pour voir Adonis me regarder, la mine sombre. Faisais-je une erreur ? Peut-être. Mais si toutes ces femmes pouvaient se transformer en monstre, cela ferait longtemps qu'il n'y aurait plus de policiers pour les tuer.

***

Je suivais la femme au regard menaçant. Mes yeux étaient fixés sur l'arrière de sa tête où ses cheveux lâches lui donnaient un air sauvage. Je sentis des regards sur moi, mais ne me retournai pas pour les apercevoir. Je savais que les autres femmes étaient derrière moi. Leurs talons claquaient bruyamment sur le pavé alors que personne ne parlait. Le silence était pesant, mais il semblait propice à la situation. Une nouvelle femme morte serait bientôt retrouvée si Peter et Agathe ne tuaient pas ce monstre apparu quelques minutes plus tôt.

J'avais trouvé Jack l'Éventreur. Des policiers qui tuaient des monstres. Mais j'étais convaincue que ces femmes-bêtes n'étaient pas un problème génétique. Sinon, nous aurions trouvé des cadavres de jeunes filles dans les ruelles. Cela voulait dire que quelqu'un ou quelque chose les incitait à se transformer en bêtes féroces. Plus qu'à trouver comment un tel acte est possible... Mais en y repensant, les Moires nous avaient bien spécifié qu'on verrait des choses hors du commun, extraordinaire.

« Asseyez-vous. »

La voix de la femme menaçante me tira de ma rêverie. Je m'assis sur un canapé usé par les années tandis que les autres femmes restèrent debout. Cinq femmes étaient bras croisés à me fixer. Le malaise s'emparait de moi car personne ne parla. Et si elles étaient des monstres ? Je mourrais puis Adonis et mon frère Onyx suivraient. Agathe et Zircon devraient ensuite s'occuper seuls de cette sale affaire.

« Comment comptez-vous nous aider au juste ? demanda la femme au regard de tueuse.

– Pour l'instant, je vais simplement récolter toutes les informations que je peux pour élucider ces meurtres en série. Pourquoi restez-vous devant le poste de police ?

– Pourquoi ?! Pourquoi ?! tonna une femme dans la cinquantaine. Ça fait des mois que ces femmes meurent et que fait la police ?! Rien !

– Nous pensons qu'ils cachent les véritables preuves et nous empêchent de connaître la vérité, souffla une autre femme de mon âge.

– De quoi avez-vous parlé avec ces hommes ? demanda la première femme.

– Comme je vous l'ai déjà dit, je voudrais élucider ces meurtres et le seul moyen est d'avoir plus d'informations, racontai-je, agacée. Maintenant, ce serait bien qu'on avance un peu puisque ces policiers ne sont pas enclins à nous aider.

Dans un silence, les femmes se regardèrent entre elles. Quelques-unes sortirent de la pièce tandis que la fille de mon âge et celle qui n'était pas des plus gentilles restaient avec moi.

« Je me nomme Stacy et voici Adélaïde. Nous avons réuni plusieurs femmes car nous ne sommes pas en sécurité ici. Toutes les femmes mortes sont des prostituées et elles ont été... éventrées, souffla-t-elle avec dégoût. Cela fait des mois que ces meurtres durent, et nous pensons que la police cache la vérité. Nous avons réussi à... »

La jeune femme s'arrêta puis regarda Adélaïde. Elle hésitait à me révéler ce qu'elle avait fait. Je ne leur en voulais pas, mais le temps pressait.

« Je ne suis pas votre ennemie, je veux vous aider, affirmai-je en les fixant dans les yeux.

– Oui... Nous... avons réussi à prendre des cadavres avant que la police ne les découvre, » avoua-t-elle.

J'ouvris grands les yeux de surprise. Si elles avaient réussi à prendre des cadavres de femmes, cela voulait dire qu'elles étaient présentes sur les lieux ou près des lieux du crime. Il y avait au moins une femme-bête dans ce lot.

« Qui a trouvé les corps à chaque fois ?

– Sélina. Pourquoi ? demanda Adélaïde en fronçant des sourcils.

– Je trouve simplement étrange qu'elle découvre les cadavres... Elle était sûrement près des attaques quand ils se sont produits, sinon je ne vois pas comment elle a pu les trouver aussi vite.

– On ne lui a jamais demandé, souffla Stacy en fixant ses chaussures.

– Et donc, vous avez trouvé des choses intéressantes sur les corps ? Relançai-je la discussion.

– Oui ! Ce n'est pas visible pour toutes les femmes, mais sur un des... corps, nous avons trouvé un point minuscule dans le dos.

– Un point ? questionnai-je de nouveau alors que Stacy hocha la tête vigoureusement.

– Un trou dans la peau. Comme une aiguille plantée dans la chaire. »

La révélation me percuta. Ces femmes avaient trouvé comment les victimes se faisaient transformer en monstres. Quelqu'un leur injectait une substance dans le dos.

« Attendez, mais vous n'avez trouvé ce trou que sur un seul cadavre c'est ça ? Et les autres ? »

Le visage enfantin de Stacy s'affaissa comme ses épaules menues.

« Les aiguilles ont dû être plantées autre part que dans le dos. Tout le devant est quand même éventré, dit Adélaïde.

– Oui, c'est bien possible... Vous n'avez trouvé que cette information en regardant les cadavres ? Aucune des femmes ici n'a reçu un quelconque vaccin ?

– Oui, malheureusement c'est la seule chose que nous avons réussi à obtenir. Depuis, nous avons vérifié les corps de chacune des femmes que nous connaissons et personne ne possède cette trace. Cette substance doit les droguer et c'est ainsi que le tueur les étrangle puis les éventre, chuchota Stacy alors que des larmes coulaient sur ses joues.

– ça suffit, maintenant à votre tour. Dites-nous ce que les policiers vous ont révélé, exigea Adélaïde.

– Justement, je n'ai rien d'autre à part comment sont mortes ces femmes. Les âges sont différents, mais elles ont toutes été mutilées pendant la nuit. Une d'entre elles a été retrouvée à l'Ouest, donc ce n'est pas seulement les prostituées qui sont visées. Je pourrais être tuée moi aussi... »

Abasourdie, Stacy mit sa main devant sa bouche ouverte alors qu'Adélaïde restait impassible. Il semblerait qu'elles ne savaient pas que toutes les femmes étaient impliquées. Après tout, quelqu'un injectait une substance pour les transformer en monstre sans tenir compte de l'antécédent de la victime. Comme Ziron l'avait dit, le tueur était un homme ou une femme qui était assez riche pour voyager de l'Est à l'Ouest sans encombre. Et maintenant, je savais que la personne qui transformait ces femmes pouvait être un médecin ou une autre personne possédant une panoplie de seringues et outils médicaux.

J'avais plus appris avec ces potentiels monstres qu'avec Zircon. Agathe n'avait pas réussi à récolter des preuves concrètes de la bouche de Zircon alors qu'il était de notre temps. On pouvait s'entraider non ? Deux groupes de voyageurs étaient présents dans ce même monde, alors pourquoi gardait-il tout pour lui ?

Il savait peut-être plus de choses qu'il ne voulait le dire... Je devais lui parler seule à seule ou faire en sorte qu'Agathe lui parle sinon nous n'avancerions pas dans cette enquête. 

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