T1 : Huit

Une semaine plus tard, je n'avais toujours pas avancé dans mes recherches sur mes étranges nouveaux pouvoirs, ma marque à l'épaule, mes visions... Je ne savais pas du tout où aller chercher et quoi... J'allais courir presque tous les jours pour essayer d'être de plus en plus rapide, et je voyais des visions toutes les nuits. De petites visions sur mon ancienne vie, si c'était bien ce que je croyais. Il n'y avait pas eu de nouvelles disputes depuis l'incident de l'étang. J'étais perdu dans mes pensées quand la cloche qui signalait la fin des cours sonna. On alla manger au self avec les autres.

-Enfin ! soupira Samuel. J'avais super faim et le cours d'histoire, ça me donne envie de dormir !

-Ouais ! Surtout que le prof parle super lentement, il est super bizarre ! poursuivi Taylor.

-On a des devoirs pour demain ? demanda Axel.

-Non je ne crois pas, lui répondit Nicolas. Enfin on n'a pas encore eu notre cours de l'aprèm.

-Ça m'étonnerais qu'en auto défense ils nous donnent des devoirs ! ricana Olivia.

-Ah oui on a ce cours... J'avais oublié.

Il y eut un long silence, je fixais mon assiette. Une idée me vint tout à coup à l'esprit. Je me levais précipitamment, pris mes affaires et la pomme sur mon plateau.

-Tu vas où ? me demanda Ryan.

-Je vais vérifier un truc...

-Ça ne peut pas attendre ?

-Non.

Je m'éloignais d'un pas vif et sortais du self. Je rentrais dans le bâtiment principal et descendais les escaliers jusqu'aux sous-sols. Là je courus, à vitesse normal, jusqu'à la bibliothèque. J'entrais en trombe et jetais mes affaires sur la première table de travail que je trouvais. Je me précipitais entre les allées d'étagères remplies de livres. Je ne m'arrêtais que quand j'eus trouvé ce que je cherchais. La vielle armoire remplit de vieux bouquin était toujours à sa place. J'ouvrais une des portes qui grinça furieusement. Je parcourais des yeux les livres et en pris quelques-uns susceptibles de contenir des informations qui me seraient utiles. Je retournais à ma table de travail et commençais à feuilleter le premier livre. Je tournais les pages rapidement, ne lisant que les titres pour trouver ce que je cherchais plus vite. En à peine cinq minutes j'attaquais le deuxième livre, n'ayant rien trouvé qui m'intéressais dans le premier. J'appris quelques trucs comme le fait que la famille originelle du feu avait disparue vers le vingtième siècle, en 1967 précisément, on retrouva leur château vide. Ils étaient partis sans laisser de traces. Plus jamais on ne les avait revus. Elizabeth, la dernière fille de la famille qui avait dix-neuf ans la dernière fois qu'on l'avait vu, avait été aperçu une dizaine d'années après avec son mari, et deux enfants. Ils avaient traversé l'Italie pour à nouveau se volatiliser. Plusieurs personnes avaient supposé que les deux enfants s'appelaient Bonnie et Aden. Ces noms me disaient quelque chose... Je continuais de feuilleter le deuxième livre puis passais au troisième. Là je trouvais ce que je cherchais :

« Apprenant que la jeune Elisa, de son nom complet Elizabeth, avait un don... »

Je tournais les pages du livre.

« Des années après l'apparition de la première famille Psi du feu aux États-Unis, on découvrait d'autres aptitudes qui apparaissaient cher les humains. Bientôt une famille originelle de l'Eau, une de la Terre et une de l'Air prirent formes. En même pas cinquante ans, il y eu autant de psis dans chaque famille. »

-Quoi ?! l'exclamais-je un peu trop fort ce qui me valut des regards noirs de la part des autres élèves qui étaient venus travailler.

Je me reconcentrais sur le livre, ça n'était pas la suite du texte de la page précédente. Il manquait une page, je m'en aperçus en ouvrant davantage l'ouvrage et remarquant les morceaux de papiers en son centre montrant qu'elle avait été arrachée. Je pestais mentalement mais lisais tout de même la suite, espérant gratter quelques informations utiles.

« Une vingtaine d'année après l'apparition des dernières familles, une guerre éclata entre les Psis du Feu et ceux de l'Air. Très vite la Terre s'allia au Feu et l'Eau à l'Air. Ce fut une longue guerre qui dura treize ans. Puis les jeunes héritiers des quatre familles, qui étaient maintenant adultes, créèrent un pacte de paix. Elisa, Seth, Zane et Lexie firent en sorte que personne ne puisse le détruire à par eux grâce à leur aptitude. Depuis ce jour-là, plus personne n'était en guerre et tout le monde vivait en paix et harmonie. »

Je restais sceptique. Ça n'avait aucun sens, le texte n'avait plus aucune utilité avec sa page en moins. Dépitée, je ramassais les livres que je fourrais dans mon sac et je quittais la bibliothèque après avoir prévenu la directrice de mes emprunts. Je sortais à l'air libre et courus jusqu'à la forêt. J'allais à ma cachette et montais en haut de mon arbre. Je m'assis sur une branche et fixais le paysage de l'autre côté du mur. La colère et la frustration montèrent peu à peu en moi. J'arrachais un cri de fureur. Instinctivement mes pensées dérivèrent sur les visions. J'avais un frère et une sœur de l'autre côté, peut-être même des parents. Mais comment se faisait-il alors que je me retrouvais ici ? Ils ne m'y auraient pas envoyé s'il fallait pour cela m'effacer la mémoire, me faire oublier ma vie entière ! J'essayais de m'imaginer ma vie avec mon frère, ma sœur, mes parents... Je me repassais mes visions les uns après les autres. Les larmes me montèrent aux yeux puis coulèrent sur mes joues. J'appuyais ma tête contre le tronc de l'arbre, laissant la tristesse m'envahir. Je fixais les arbres au-delà du mur. Je n'avais qu'une envie, le faire cramer ! Je me demandais si d'autres personnes avant moi y avaient pensés. Peut-être qu'ils avaient tout simplement trouvés un passage pour passer de l'autre côté... Je restais là plusieurs minutes à regarder le paysage devant moi. Je respirais un grand coup puis regagnais le sol. Les cours allaient bientôt commencer, il fallait que j'y aille. Je rentrais en vitesse à l'appartement, déposais les livres dans ma chambre que je cachais sous ma couette et repartais vers le bâtiment principal. Olivia va encore péter un câble ! me dis-je. Je parie qu'elle serait capable de m'apporter mon plat en cours ! Je ricanais à cette idée. J'étais en avance au final, il n'y avait personne dans le gymnase quand j'entrais. Mon téléphone vibra dans la poche arrière de mon jeans. C'était un message de Ryan et cinq autres d'Olivia suivaient en dessous. Je levais les yeux au ciel et ouvrais la discussion.

-Vic tu es où ?

-Tu n'as rien mangé ! Viens !

-Bon sans tu es où ?! Tu m'inquiètes là !

-Et c'était quoi ce truc que tu devais faire ? Apparemment super urgent !

-Surtout ne prends pas la peine de me répondre !

Tous d'Olivia. Je rigolais en les lisant. J'eus pitié et lui répondis.

-T'inquiète pas, je n'avais pas faim et j'étais à la bibliothèque. On se voit en cours à tout !

Je regardais le message de Ryan.

-Olivia est insupportable ! Elle est en train de péter un câble là ! Je te jure c'est même trop drôle ! Samuel, Nicolas et Clarence sont par terre ! Tu devrais voir ça. Enfin bon, t'es où sinon ?

-Je suis déjà au gymnase je suis un peu en avance.

Il me répond directement.

-Ok, on arrive.

Je posais mon sac contre le mur et attendais le reste de mon groupe.

~~~

Deux jours plus tard, je n'avais toujours pas retouché aux livres que j'avais pris à la bibliothèque. Je n'en avais pas le courage et encore moins la détermination de chercher je ne sais quelle information pour au final ne rien trouver. Je me tournais dans mon lit et regardais mon réveil : deux heures quarante-sept. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil alors j'allais à la cuisine. Je fis comme dans les films, sortais la bouteille de lait et m'installais par terre devant l'immense baie vitrée du salon. La lune était presque pleine et le ciel complètement dégagé. Je regardais les étoiles sur le ciel noir, scintillantes et magnifiques. J'en venais à oublier quelques instants toutes mes questions et le perdais dans l'infinie beauté de la nuit. Je me levais posais la bouteille de lait sur la table du salon et retournais dans ma chambre. Je ressortais les livres de dessous mon lit et retournais dans le salon. J'allumais la lumière, prenais l'ordinateur de l'appartement et l'allumais. Je respirais un grand coup puis ouvrais le premier livre. Je retournais à la page où je m'étais arrêté, fronçant les sourcils. Un petit papier y était glissé, blanc contrairement au reste des pages qui étaient jaunies par l'âge. Je l'ouvrais et en lisais le contenu. Le nom d'un site internet ainsi que « Famille originelle Royale Psi » étaient écrit. Il n'existait qu'un site correspondant à cette recherche, je cliquais dessus et la page s'ouvrit, semblant être un autre moteur de recherche interne au site. Une fenêtre s'ouvrît, contenant trois questions auxquelles il fallait répondre pour accéder à la page.

-Le nom des quatre créateurs du pacte absolu ?

-Les premiers Psis apparus aux États-Unis étaient du/de...

-Entre quels Psis une guerre a éclaté ?

Je répondais aux questions après un bref instant de réflexion.

-Seth, Elizabeth, Zane, Lexie

-Du Feu

-Feu et Air

Les réponses chargèrent puis le site s'ouvrit. Je tapais dans la barre de recherche « Familles originelles ». Je cliquais sur actualité. Il n'y avait rien sur les familles, aucune nouvelle de la descendance ou des familles en général... Je quittais donc l'onglet actualité et ouvrait la première page.

« Apprenant que la jeune Elisa, de son nom complet Elizabeth, avait un don de plus que son entourage, le peuple se divisa en deux et il y eu des soulèvements, ils voulaient tous comprendre pourquoi elle avait le droit à un tel privilège. En effet, une rumeur courrait comme quoi la jeune fille du feu de quatorze ans avait un don : Rapidité hors du commun. »

« Dans chaque famille, un don en plus apparue cher l'un des jeunes hérités. Le jeune homme de la Terre, Zane, pouvait se rendre invisible. La jeune fille de l'Air, Lexie, elle pouvait voler. Quant au garçon de l'Eau, Seth, lui avait le don de pouvoir respirer sous l'eau. »

Mon regard se perdit dans l'écran, je ne saisissais pas réellement l'information. Je me j'étais presque sur mon clavier, retournant dans la barre de recherche et tapant « Marque en forme de flamme ». Le temps que la page charge quand je cliquais sur entré, me parut bien long ! Je cliquais sur le premier lien qui semblait répondre à mes attentes. Je défilais la page, cherchant la partie du texte qui m'intéressait, trouvais enfin.

« La marque de la royauté est un gène héréditaire transmit de génération en génération. Pour chaque famille, le symbole est associé à leur élément. On peut donc identifier les héritiers par une tache brune sur leur peau, en forme de flamme, goutte d'eau, feuille ou tourbillon d'air. Marque commune à chaque membre des familles originelles. »

La marque, la rapidité, les pouvoirs plus puissants que la normale, tous ces éléments ne menaient qu'à une seule conclusion : j'étais descendante de la famille originelle du feu, et on cherchait à me le cacher. J'avais une famille, je n'étais pas orpheline, on nous avait menti. Mais pourquoi ? Qui nous avait envoyé ici ? C'était incompréhensible ! Je prenais ma tête dans mes mains, totalement perdue et passablement agacée par la situation. Je me mordais furieusement la lèvre, tapotant du pied par terre. Je en savais pas comment réagir, comment prendre cette révélation, à me demander si c'était possible. Pourquoi moi ? Je sortais ma tête de mes mains, me penchant à nouveau sur mon écran. Je soupirais mais cliquais à nouveau dans la barre de recherche. Je tapais le nom de Lake-Moon. La page s'afficha, me présentant plusieurs propositions de sites. Je cliquais sur le premier.

« Lake-Moon est une école Psi située aux États-Unis. Créée en 1950 par Harold Swistermen, elle doit son nom au célèbre événement qui se produit tous les ans le soir de la plus grosse pleine lune. Des particules dans l'eau du lac réagissent à la lumière de la lune et s'illuminent. Un magnifique spectacle s'offre à vos yeux. Il dure une nuit entière avant de disparaître aux premiers rayons du soleil le lendemain et de s'éteindre à nouveau pour un an. Beaucoup surnomment cet événement « Le lac illuminé ». »

Je cliquais sur le calendrier à droite du document et de la photo jointe. Je faisais défiler les jours puis m'arrêtais. La prochaine grande lune était dans deux semaines ! Génial, il faudrait que j'en parle avec les autres, avec un peu de chance ce serait un bon moyen de se barrer d'ici sans qu'on nous voit ! Je retournais dans la barre de recherche et cliquais. Je tapais rapidement : « La vie après les études de Psi ». Rien ne correspondait à ma recherche. En même temps quelle idée idiote... On pouvait faire ce qu'on voulait ! Je retournais dans la barre de recherche et commençais à taper quand j'entendis des pas dans le couloir. Je quittais rapidement l'appli.

-Qu'est-ce que tu fais à une heure pareille ? me demanda Samuel, le visage encore tout endormis, des cernes bien creusés sous les yeux et les cheveux en bataille.

-Rien, répondis-je en refermant l'ordinateur et les livres précipitamment, empilant ces derniers et me levais. Je m'avançais dans les devoirs comme je n'arrivais pas à dormir... Mais je vais retourner me coucher, je suis crevée !

Je passais devant lui avec un grand sourire et retournais dans ma chambre. Je rangeais les livres sous mon lit et me couchais, tentant de faire abstraction des surprenantes découvertes que je venais de faire.

~~~

Le lendemain je me levais en dernière cette fois ci. Je prenais une douche rapide m'habillais et allais directement en cours sans rien avoir avalé. N'ayant pas de cours l'après-midi, j'allais me défouler au stand de tir au gymnase et frapper dans un sac de boxe. Je rentrais à l'appartement vers seize heures en passant par la forêt pour courir un peu. Quand j'ouvrais la porte de l'appartement, il n'y avait personne. Enfin c'est ce que je croyais car Ryan sortit de ma chambre et se posta au milieu du couloir un livre à la main. Je refermais la porte et le dévisageais. Il gardait une expression fermée, indéchiffrable.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je en posant mon sac sur le canapé.

Je me dirigeais vers le frigo et en sortais la bouteille de jus d'orange. Ryan continua à me regarder sans rien dire. Il s'approcha finalement et lança le livre sur la table de la salle à manger pour que je puisse lire le titre. C'était un des livres que j'avais emprunté à la bibliothèque sur les familles originelles. Je fixais Ryan quelques instants, ouvrais la bouche puis la refermais.

-Quand avais tu l'intention de nous en parler ? me demanda-t-il.

Je restais bouche bée et le regardais sans rien dire.

-De quoi tu parles ? l'interrogeais-je, feignant de ne pas comprendre.

-C'est à ça que tu passes ton temps libre ? Tu ne nous cacherais pas quelque chose ?

-Non ! Je fais juste des recherches, j'ai le droit de m'instruire dans les livres d'histoires, je fais ce que je veux !

-Ne te fiches pas de moi !

Il y eut un silence, avant que je ne reprenne la parole.

-Tu es allé fouiller dans ma chambre ? demandais-je.

Ce fut à son tour d'être gêné et de ne pas savoir quoi répondre.

-Samuel m'a dit qu'il t'avait vu hier soir en train d'apparemment bosser mais il a trouvé ta réaction étrange quand tu as refermé précipitamment les livres et l'ordinateur. Je suis donc aller voir dans l'historique de l'ordi pour voir ce que tu trafiquais... J'ai vu le site, j'y suis entré et j'ai vu ce que tu avais recherché. Alors je suis allé dans ta chambre pour trouver tes livres...

-T'es un malade, soupirais-je.

Il ne dit plus rien, fixant le sol. Je regrettais de ne pas avoir mieux caché les livres. J'avais été idiote. Je soupirais et son regard croisa le miens.

-Prends un objet sans importance, n'importe quoi, lui demandais-je.

Il saisit le pot de fleur sur la table à côté de lui.

-Pourquoi faire ? me questionna-t-il.

-Ne dis rien et suis-moi.

On sortit de l'appartement et je fermais la porte derrière nous. On descendit les escaliers, sortit puis contourna le bâtiment. A l'arrière, je lui désignais un pan de mur en retrait avec peu de visibilité.

-Poses la plante ici, lui dis-je en lui désignant le coin.

Il s'exécuta et on repartit, cette fois ci vers ma cachette au bord du lac. On ne parla pas pendant le trajet, on ne se regarda pas, il se contentait de me suivre. Une fois qu'on fut arrivé, je me tournais vers lui.

-Tu veux savoir pourquoi je faisais des recherches, pourquoi ces derniers temps je disparais sans arrêt ? Et bien regarde bien. Tu vois le pot de fleurs qu'on a posé devant l'entrée de l'immeuble ?

Je ne lui laissais pas le temps de répondre, je partais comme une fusée, slalomant entre les arbres. Je courais le plus vite possible, encore plus vite que d'habitude. J'arrivais devant l'immeuble, prenais le pot et repartais aussi vite que je n'étais venue. Je me plantais devant lui en arrivant, et lui tendais la plante. Il la fixa quelques instants, puis releva ses yeux vers moi. Je le regardais sans rien dire. Son visage n'exprimait aucune émotion, il était fermé et indéchiffrable. Puis il disparut, d'un seul coup. Je restais scotché sur place. La plante était toujours visible, elle flottait dans les airs comme par magie. Elle fut déposée au sol et j'entendis des pas.

-Tu viens de la famille originelle de la Terre ? demandais-je, surprise.

Pourtant cela ne m'étonnait pas plus que ça. Comme si je m'y attendais, que je le savais déjà...

-Et toi de celle du Feu... en conclut-il.

Sa voix venait de derrière moi. Je me retournais, le cherchais, mais il était toujours invisible.

-Montre toi, lui ordonnais-je. Je n'aime pas quand je ne te vois pas.

Il n'en fit rien. Je soupirais.

-Toi aussi tu as des visions ? demandais-je.

-Depuis quelques temps oui... Le soir où je suis venu te voir, tu étais dans tous tes états, c'était à cause d'une vision ?

-Oui, avouais-je. Et quand j'ai sauté dans le lac, ça peut paraître idiot, mais je voulais voir si je pouvais courir sur l'eau.

Je l'entendis ricaner et il réapparu devant moi.

-Tu es tarée ! me dit-il en rigolant.

-Je sais.

Je marquais une pose fixant le sol quand une idée me vint à l'esprit.

-Dis-moi, tu t'es déjà servi de ton pourvoir pour nous espionner ? l'interrogeais-je en le regardant avec sérieux.

-Non, rassures toi, je ne ferai jamais ça. Je ne suis pas comme ça un ?

-Ouais...

Je m'avançais vers le bord de l'eau, fixant le lac qui scintillait sous les rayons du soleil couchant. Ryan vint se poster à côté de moi, regardant droit devant lui.

-Tu penses qu'on devrait le dire aux autres ?

Il ne répondit rien pendant quelques instants. Apparemment il n'avait pas réfléchi à la question lui non plus, ou l'avait tout simplement ignoré.

-Oui. Je pense que ça ne leur plairait pas qu'on le leur cache... Il faut se mettre à leur place, on ne réagirait pas super bien si on l'apprenait par nous même plutôt que par eux.

-Tu as raison.

On ne dit plus rien puis il ramassa la plante laissé par terre.

-Il faut qu'on rentre, il va faire nuit et Olivia va encore piquer une crise.

Je hochais la tête et le suivais. On rentrait comme on était venus, en silence, mais soulagé. Je m'étais enfin débarrassé de ce lourd secret, et j'avouais que ça faisait du bien. Il ne me restait plus qu'à l'annoncer aux autres, une tâche sans doute un peu plus compliquée.

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