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.chapitre dix.
.as the world caves in.
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James Buchanan Barnes resta planté au milieu du hall d'entrée encore de longues minutes, réalisant que Belial était parti pour de bon et qu'il le rêverait sûrement jamais.
Il sentait la rage et la peine chatouiller la frontière de son esprit, comme si le Soldat de l'Hiver était de l'autre côté et qu'il attendait patiemment que Bucky baisse ses barrières pour rentrer avec toute sa violence.
Bucky qui sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps, se précipita dans les escaliers et claqua la porte de l'appartement derrière lui, haletant pour essayer de contenir les sentiments dévastateurs qui montaient en lui.
Il poussa un cri déchirant avant de tomber à genoux et de marteler le parquet de son poings humain. Gémissant et pleurant, il ne comprenait plus ce qu'il se passait autour de lui. Les ombres de la nuit étaient projetés sur les murs grâce à la lumière de la rue encore animée, elles dansaient et le narguaient comme s'il était un enfant qui n'avait pas eut le jouet qu'il voulait.
Il avait la tête qui tournait et des tâches aussi grosses que des ballons perturbaient sa vision. Un haut-le-cœur le secoua violemment, il eut tout juste le temps de se traîner jusqu'à la salle de bain avant de vomir son repas du midi.
Bucky resta penché au-dessus des toilettes pendant presque une heure, incapable de s'arrêter de pleurer et de vomir. Il n'avait plus rien à rendre depuis longtemps mais son estomac continuait à se contracter douloureusement dans le vide, lui arrachant un gémissement à chaque fois.
C'est alors qu'il était en train de s'endormir sur la cuvette, qu'il décida de se doucher avant d'aller se coucher. Il se releva en tremblant et après s'être déshabillé, Bucky se laissa glisser dans la baignoire.
Il resta longuement dans le bain à peine tiède qu'il s'était fait couler, se sentant beaucoup trop faible pour en sortir.
Pendant ce temps il pensa à ce qu'il allait faire maintenant, Belial n'était plus là, et ça n'était vraiment pas un sentiment agréable. Il sentait une affreuse douleur dans sa poitrine, une douleur qui d'abord était psychologique mais qui faisait tellement mal que la souffrance en était rapidement devenue physique également. Il avait l'impression d'être retourné à Hydra, que quelqu'un lui opérait le coeur sans anesthésie.
Bucky pensa sérieusement à laisser le Soldat de l'Hiver prendre le dessus. Peut-être que grâce à lui, il n'aurait plus cette douleur. Mais il n'aurait plus non plus ses souvenirs. Mais peut-être que ne plus avoir de souvenirs de sa courte relation avec Belial était une bonne idée, il retournerait à la case départ mais au moins, il ne souffrirait plus.
De toute façon, il savait très bien que sans la présence de l'étudiant, Bucky allait rapidement sombrer. Le silence était revenu aussi brusquement que le retour d'une gifle, l'oppressant dans le hurlement de ses pensées. Il se retrouvait une fois encore face à celles et ceux qu'il avait tué. Belial avait raison sur toute la ligne, il avait tué des gens innocents, il était un monstre. Il méritait de mourir pour expier ses fautes.
Mais il devait tenir bon, au moins jusqu'à Washington. Il ne pouvait pas rester ici, même si Belial le haïssait, lui continuait à entretenir un sentiment si étrange à son égard, qu'il était incapable de le détester en retour. Il ne voulait pas mourir ici, Belial aurait des ennuis sinon. Et il ne pouvait pas rester ici en étant vivant, si Belial rentrait demain et le voyait, leurs nerfs allaient lâcher. Belial lui hurlerait dessus en pleurant et lui ne pourrait pas résister à l'emprise destructrice du Soldat de l'Hiver, il était trop proche de son esprit pour espérer résister à un nouvel assaut de sa part.
Non, c'était sûr et certain, s'il était là quand Belial rentrerai, le Soldat de l'Hiver le tuerait sans une hésitation.
Bucky ne dormit pas de la nuit, incapable de fermer l'oeil à cause des flashs horrifiques des meurtres du Soldat de l'Hiver, il décida de lire un livre à Belial qui traînait par terre.
Le lendemain matin, peu avant l'heure de partir, Bucky attrapa de quoi écrire et laissa un mot à Belial, en espérant que cette bouteille jetée à la mer trouve la fin qu'il espérait.
Il décida de partir bien avant l'heure prévu, c'était la première fois qui prendrait le train et il devait se concentrer un maximum pour surpasser sa peur de la foule. Peut-être que s'il entrait dans un état de dissociation et de déréalisation, il y arriverait plus facilement ? Mais Bucky n'avait aucune envie de s'infliger ce genre de crise qui pouvait le faire vriller à tout moment, il devait contrôler sa tête, ses pensées. Son esprit devait se fortifier et résister aux appels incessants du Soldat de l'Hiver.
Alors il devait rester conscient, pour lui mais principalement pour la vie des civils qu'il croiserait. Bucky n'était pas un tueur, il n'avait jamais voulu faire ça, alors il n'allait plus jamais le refaire.
Il arriva dans la rue principale avec son sac sur le dos et un couteau dans la veste, il avait caché le reste de ses affaires dans une ruelle déserte, dans un petit renforcement dissimulé à la vu de ceux qui ne le cherchait pas.
Aussitôt que la marée humaine le faucha, il attrapa le stimtoy que Belial lui avait offert, dans sa lettre il l'avait prévenu qu'il l'avait gardé. Étrangement, ça l'aidait plutôt bien à se contrôler et à garder les pieds sur terre. Il dissociait de moins en moins souvent et bien moins violemment que quand il ne l'avait pas. Au-delà de sa fonction physique, pour Bucky, il avait également une fonction sentimentale, psychologique. C'était un cadeau de la seule personne qu'il appréciait, forcément ça l'aidait énormément.
Même après hier soir, Bucky n'arrivait pas à détester Belial. Pourtant il n'avait jamais eut besoin de quoi que ce soit pour détester quelqu'un, alors pourquoi avec Belial c'était différent ? Pourquoi malgré toute la haine et la peine échangées ces dernières heures, il n'arrivait pas à lui en vouloir, pourquoi avait-il envie de le serrer dans ses bras et de ne plus jamais le quitter ?
Bucky aurait bien demandé à Belial ce que tout ce qu'il ressentait signifiait, mais Belial n'était plus là, il était seul maintenant.
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Lorsque qu'il arriva à la gare, la foule fut plus dense encore et Bucky sentit une vague d'angoisse le dévaster. Il inspire et expira longuement, comme Belial le lui avait montré, ce n'était pas le moment de craquer. Il mit une bonne quinzaine de minutes à se calmer correctement, relativisant dans son esprit, se disant que ce n'était que des êtres humains sans aucun danger pour lui. Il était quelqu'un de normal, habillé normalement, son bras tueur était caché et une casquette rouge était vissée sur sa tête. Personne ne le reconnaîtrait, personne s'en prendrait à lui. Le Soldat de l'Hiver était derrière une porte bien fermée, il ne viendrait pas saccager cette vie grouillante.
Bucky commença à avancer, jouant toujours avec son stimtoy et se répétant inlassablement que tout irait bien, qu'il allait monter dans ce train, arriver à Washington et qu'il n'aurait tué personne.
Mais s'il avait fait plus attention, s'il avait laissé le Soldat de l'Hiver prendre le dessus, il aurait compris que quelque chose ne tournait pas rond. Il aurait sentit la présence d'un homme dissimulé dans l'ombre qui espionnait ses moindres faits et gestes.
Les minutes qui suivirent se passèrent comme dans un rêve, il avançait sans trop savoir vers où, jetant des coups d'œil aux panneaux d'affichage pour voir où était son train. C'était la première fois qu'il faisait ça et il se sentit légèrement soulagé quand il comprit que tout était indiqué de façon clair.
Ses jambes le portèrent d'elles-mêmes jusqu'à son quais, son train était déjà là alors il ne resta pas une seconde de plus au milieu de la fourmilière humaine. Bucky grimpa dans le wagon et chercha sa place.
Quand une voix annonça le départ du train quelques minutes plus tard, personne ne s'était assis à côté de lui, il était seul dans son coin, personne ne le remarquait à son plus grand bonheur. La machine se mit en branle et le paysage commença à défiler derrière la vitre.
Bucky sentit quelque chose de positif se propager en lui, il était heureux d'avoir réussi mais il était triste que Belial ne soit pas avec lui. L'étudiant l'aurait félicité, aurait été heureux avec lui, et Bucky aurait rougit de plaisir, il l'aurait serré dans ses bras. Mais il n'était plus là et Bucky était seul.
Les minutes défilèrent au rythme du paysage, Bucky était perdu dans ses pensées mais une voix derrière lui le fit sursauter. Il se retourna brusquement et le contrôleur se recula un peu, effrayé par le regard incendiaire de l'ancien soldat.
- D-désolé monsieur, dit le jeune contrôleur, je voudrais juste contrôler votre billet.
Bucky fronça les sourcils et se souvînt de ce que Belial lui avait dit. « Tu dois toujours garder ton billet avec toi, quelqu'un viendra le vérifier pour être sûr que c'est bien ton train. »
Le visage de Bucky se radoucit légèrement mais il restait sur ses gardes, de sa main humaine, il tendit le bout de papier au jeune homme qui s'empressa de le valider. Il lui souhaita une bonne journée et un bon voyage avant de déguerpir à toute vitesse.
Bucky soupira et reposa sa tête contre la vitre, les yeux dans le paysage défilant.
Il luttait pour ne pas s'endormir, Bucky avait été habitué à dormir que très peu lorsqu'il était à Hydra. Quand il était réveillé du coma artificiel qui le maintenait en vie, les scientifiques d'Hydra l'empêchaient de se reposer convenablement lorsque son corps en avait besoin, ils le poussaient à l'épuisement.
Alors depuis qu'Hydra avait été détruite, Bucky avait essayé de dormir normalement pour reposer son corps et son esprit, mais c'était sans compter les démons qui le hantaient et la panique qui menaçait de le submergé à chaque instant de faiblesse.
Puis il y avait eut Belial, comme une bouffée d'air frais. Quand il était avec lui, Bucky avait l'impression qu'il sortait enfin la tête de l'eau après une éternité à se noyer sans rien pouvoir faire pour lutter.
Mais il n'était plus là et Bucky était seul. Encore.
Bucky ferma rapidement les yeux, il devait se ressaisir, il ne devait plus penser à lui. Il avait une nouvelle mission, c'était ça qui comptait à présent. Il devait aller à Washington et retrouver ses souvenirs, avec ou sans l'aide de Belial.
La voix de la conductrice du train annonçant qu'il arriverait dans quelques minutes résonna alors dans le wagon, le tirant brusquement de ses pensées. Bucky se releva, attrapa ses affaires et serra son stimtoy dans sa main avant de se rendre devant les portes de sortie.
La machine était secouée dans tous les sens et grâce à son incroyable équilibre, Bucky n'avait aucun mal à rester debout, contrairement aux autres passagers qu'il voyait se casser la figure à chaque secousse. Bucky esquissa l'ombre d'un sourire, si Belial avait été là, il n'aurait pas manqué de se moquer des gens qui trébuchaient.
Mais il n'était plus là et Bucky était seul.
Il se forçait à répéter cette phrase en boucle dans sa tête, pour se faire à l'idée, pour l'accepter et avancer.
C'était compliqué, il avait mal dans sa poitrine, mais il allait y arriver, il n'avait pas le choix de toutes façons.
Bucky descendit du train et sans réfléchir il courut presque jusqu'à la sortie de la gare. Après quelques coups d'œil de repérage, il s'enfonçât dans la première ruelle déserte qu'il trouva pour se calmer. Ce voyage avait été fort en émotion, il avait dû prendre sur lui bien plus que d'habitude et cette fois-ci, il n'y avait eut personne pour l'aider. Belial brillait par son absence.
Après de longues minutes assis contre un mur à refaire le point avec son esprit et à chasser le Soldat de l'Hiver de ses pensées, Bucky se releva. Il ne savait pas où il allait, mais il devait impérativement trouver un endroit où s'installer.
Alors il commença à déambuler dans les rues comme il l'avait fait à son arrivée à New-york. Il marchait en analysant les bâtiments, à la recherche d'un à l'air décrépi et inhabité.
Il erra ainsi pendant de longues heures et c'est en fin d'après-midi, alors qu'il s'était bien éloigné du centre-ville, qu'il trouva l'endroit parfait.
Devant lui se dressait un imposant immeuble, la porte d'entrée était cassée et s'ouvrait sans avoir de sécurité. Bucky y rentra sur ses gardes, il ne voulait pas avoir de mauvaises surprises.
Il regarda partout autour de lui, les mur étaient recouverts d'une tapisserie très abîmée, déchirée à de nombreux endroits. Des toiles d'araignée recouvraient les angles et des cafards courraient sur le carrelage cassé.
Bucky s'avançât dans le couloir à pas feutrés et après quelques mètres, il remarqua une porte en bois usé, il la poussa et un escalier se déroula devant lui. Il descendit les marches en béton avec précaution, posant sa main métallique gantée sur le mur. C'était exiguë et les escaliers descendait sur une bonne dizaine de mètres. Arrivé en bas il tomba sur une autre porte tout aussi abîmée que la première, il entra, près à se battre au cas où quelque chose l'attaquait mais il vit rapidement qu'il était seul.
La pièce était plongée dans l'obscurité la plus totale mais sa main se posa un peu par hasard sur un interrupteur qu'il enclencha. Une petite ampoule tenue par un misérable fil de fer s'allume alors en grésillant, baignant la pièce dans une lumière jaunâtre.
C'était petit et vide. Rien ne témoignait d'une quelconque habitation humaine, seules quelques araignées avaient élues domicile.
Bucky en fit le tour du regard avant de s'avancer de quelques pas et de laisser tomber ses affaires dans un coin. Ça ferait l'affaire.
Il s'asseya contre le mur et prit sa tête entre ses mains. Ça avait été une journée forte en émotions pour lui, il avait besoin de se reposer, il commencerait ses recherches demain.
Ses pensées se tournèrent alors vers Belial et il dû lutter longuement contre la présence du Soldat de l'Hiver avant de réussir à s'endormir.
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À 300 km de là, en plein coeur de New-york, une femme et un homme discutaient dans une chambre d'hôtel.
- Ferme-la Rumlow, siffla la femme en entortillant ses cheveux blancs autour de son doigt. Je dois réfléchir.
Son visage était froncé en une moue concentrée, elle relisait le rapport que lui avait fait le soldat d'Hydra.
- Tu es sûr que c'est lui ? fit-elle en se pinçant les lèvres, on dirait un enfant.
- Oui, je vous assure que c'est la bonne personne, il a quitté son domicile hier soir et n'est revenu que cet après-midi, après le départ du Soldat de l'Hiver.
- Donc ils ne sont plus ensemble.
- Ils ne l'ont jamais été, ils étaient juste colocataires.
- Pas dans ce sens abruti. Ils ne sont plus au même endroit.
- Non, Barnes a prit le train pour Washington ce matin.
Elle poussa un soupire victorieux.
- Parfait, demain je veux que tu approches le gosse. T'en fais ce que tu veux mais il doit me mener à Barnes pour qu'on puisse le récupérer sans accrocs.
- Entendu.
La femme aux cheveux plus blancs que la neige se leva, imité par son bras droit.
Elle marcha jusqu'à la porte de la chambre mais avant de la fermer, elle lui lança d'une voix tranchante :
- Tu as moins d'une semaine, nous ne savons pas combien de temps Barnes restera à Washington. Il doit nous mener à lui avant qu'il ne quitte la ville.
- Bien Madame.
Et elle claqua la porte. Rumlow entendait le claquement de ses talons aiguilles s'éloigner.
Une fois qu'il fut certain de ne plus être dérangé par sa supérieure, il se laissa tomber sur le lit, réfléchissant à la façon dont il allait manipuler sa cible.
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hello ici l'auteur !
alors voilà on arrive enfin dans le coeur de l'histoire !
tenez-vous prêt-e parce que les choses sérieuses commencent maintenant.
et enfin parlons un peu des nouveaux personnages :) honnêtement je les adores et j'ai vraiment hâte de vous les partager.
bref, j'ai six chapitres d'avance pour l'instant, faudrait peut-être que je m'y recolle mais j'ai un conte good omens à écrire :')
j'essaierai de pas prendre de retard sur cette histoire mais si ça arrive, ne soyez pas étonné-e (et ça sera jamais un gros retard, peut-être un jour ou deux mais je ne sauterais pas de publication avant la fin, pas d'inquiétude)
et voilà c'est tout ce que j'avais à dire de mon côté.
maintenant vos avis, qu'est-ce que vous pensez de la tournure que prend l'histoire ?
vos suppositions pour la suite ?
(loyo ne spoil pas stp)
et on se dit à jeudi prochain <3
mars
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