Chapitre 7
Nous entrâmes dans une vaste salle pleine d'obstacles: la salle de jeux. À peine quelques secondes plus tard, toute l'équipe nous rejoignit.
_La répartition d'habitude ? me demanda John.
_Bien sûr, sauf que Julia sera avec nous cette fois.
_Qu'est-ce qu'on va faire ? m'interrogea Blade.
_Jouer au paintball.
_T'es sérieux ?! C'est génial ! Je rêvais depuis longtemps d'y participer avec mes amis.
Soudain, son allure s'assombrit de tristesse.
_D'ailleurs, ma famille me manque énormément. Quand est-ce que je peux rentrer à la maison ?
_Je suis navré que dans ton état, tu vas les vider de leur sang dès tu les apercevras. Mais je te promets qu'on va les visiter quand tu seras apte de te maintenir consciente. Maintenant, tiens cela, dis-je en lui tendant un fusil, des munitions et l'équipement nécessaire bleu.
Le compteur commença et nous courûmes vers nos cachettes. Le match débuta. Je me déplaçai d'un milieu à un autre essayant de frapper nos adversaires. Les couleurs s'explosaient des deux côtés. Mais peine perdue, nous étions tous doués.
Je me cachai derrière un mur, en train de recharger mon arme. Quand j'entendis un cri.
_Sensei, attention !
J'entendis le clic et plongeai à côté, dans l'espoir d'éviter la boule de peinture. Le bip annonçant que la projectile a atteint sa cible, se répandit dans la salle. Mais à ma grande surprise, ce n'était pas moi qui était éliminé mais Malo.
Il se mit à crier tous les noms d'oiseaux, en maudissant sa chance.
_Julia, quelle précision ! Un excellent coup à la tête. Comment te sens-tu ?
_Excitée à cause de l'excès d'adrénaline. Achevons-les. Couvre-moi s'il te plaît.
Sur ce, elle sauta et s'élança vers le camp ennemi. Elle usait de sa vitesse de vampire pour parer les différents coups et s'infiltra au sein des adversaires. Un grand bip sonna dans tous les coins de la salle. Quelques minutes après, la vampire revint saine et sauve.
_Sensei, mission accomplie. Que des coups à la tête.
_Vous voyez. C'est mon apprentie guerrière qui vous a vaincus.
_Plus folle que son maître, en plus. Elle était entrée au milieu de notre cachette. Elle sautait de coin en coin avec l'agilité d'un gibbon, et tirait sur nous avec la précision d'un aigle, ajouta John. Elle nous élimina tous un par un. On la voyait à peine. Bref, elle était plus rapide que notre reflexe.
_Je suis heureux que j'ai gardé cet atout, commenta Rocky.
_Bravo, Julia. Tu as fait vraiment un très bon travail, la félicitai-je.
...
Mon quotidien pour les deux mois suivants se résumait tout simplement en l'entraînement intensif de ma vampire et mes éducations avec Angela. C'était vraiment exténuant.
<<Ne vous trompez pas. Je ne parle pas de l'école des humains. J'avais déjà réussi cette dernière et en plus avec mention très bien. Vous devez avoir conclu que c'est du baccalauréat que je parlais. Revenons à nos moutons. Chez les surnaturels, on n'a pas d'école primaire, ni de lycée d'ailleurs, uniquement une université et un centre de formation. À l'âge de dix-huit ans, nous passons un test, comprenant des épreuves physiques, magiques et voire intellectuelles. Les élites sont admis à l'université. Tandis que le reste est obligatoirement formé pour ce que vous, les humains, appelez métiers artisanaux et petits métiers. Bref, ça inclut l'armurier, le couturier, le plombier, l'électricien et j'en passe. Quant à ceux qui échouent totalement, ils sont recrutés à l'armée surnaturelle >>
Me voilà au dojo, accompagné de Julia.
_Je crois que je suis devenue imbattable. J'ai appris tous les techniques, m'affirma-t-elle, enchantée.
_Voyons, voyons, tu te surestimes ou tu nous sous-estime ? demandai-je.
_C'est une confiance en soi.
_Tu as raison, je ne peux pas nier cela tant que nous n'avons pas monté au ring.
Je la précédai au tapis et commençai l'échauffement.
_Je veux que tu utilises ton potentiel complet, me défia-t-elle.
_Sois en sûre.
Au même instant, vint Angela.
_Allez Vickie, on doit réviser. Il ne nous reste pas beaucoup de temps, encore moins le temps d'un combat.
_T'inquiète, je te rejoindrai à la bibliothèque avant que tu ne remarques mon absence même.
_Je m'en fous. Quel paresseux ! me cria-t-elle avant de quitter.
Je demandai à ma vampire si elle était prête et nous entamâmes le duel. Je baissai ma garde dès le début. Elle s'approcha de moi prudemment. J'essayai un rapide et puissant low-kick qu'elle évita, mais ne vit pas le salto arrière qui le suivit. Elle ne se rendit compte que quand mon pied s'abattit sur son crâne, finissant le combat par K.O en à peine cinq secondes.
Je la laissai comme ça et rejoignis ma cousine. Elle était à mi-chemin
_Je t'ai dit que ça ne va pas durer longtemps, lui dis-je.
_Si vite ?!
_Je ne t'ai pas vaincu au hasard.
_Tu as raison, me sourit-elle.
Nous étions assis tous les deux en train de revoir ce que nous avons appris et acquérir de nouvelles informations.
<<Je sais que ça peut vous choquer, mais me croyez-vous si je vous dis que la plupart des savants, inventeurs et écrivains étaient des surnaturels. Des vampires et des loups-garous. Mais le plus surprenant est que à leur époque, ils étaient réfutés par la communauté magique, les considérant comme des personnes qui ont brisé les lois de la nature. Et ce n'est que quelques années plus tôt que nous nous sommes rendus compte de la vraie valeur de ces héros. >>
Nous restâmes là-bas pour de longues heures.
_Angela, je crois que ça suffit pour aujourd'hui.
_C'est vrai, on a étudié assez. On a tout appris par cœur. C'est amplement satisfaisant. Nous devons aller nous reposer pour le test physique demain.
J'accompagnai ma cousine jusqu'à sa chambre. Julia s'était déjà endormie, de la glace sur la bosse dans sa tête. Je profitai d'une bonne nuit de sommeil.
...
Contrairement à d'habitude, ce jour-là je me réveillai sans l'aide d'Angela. Elle arriva dans ma chambre, et fut émue de me voir déjà debout et habillé. Nous discutâmes un peu avant de descendre prendre le petit déjeuner.
_Alors, les enfants, comment vous sentez-vous ? nous demanda John.
_Un peu stressée, répondit Angela en jouant avec ses doigts.
_Tu n'as pas à l'être, si tu es arrivé à me vaincre c'est que ça signifie que tu aura sûrement une note complète, la rassurai-je en croquant dans ma tranche de viande crue dégoulinant de sang. Un repas bien énergétique.
_Vickie a raison, tu es une guerrière, c'est héréditaire, ma chère nièce, ajouta ma mère.
Plus tard, nous nous dirigeâmes vers le palais militaire. Durant tout le trajet, Jo et tante Armide nous bombardaient de conseils. Angela et moi, rejoignîmes les autres candidats. Tandis que notre famille se dirigea vers les gradins.
La place grouillait de monde. Le jury était au milieu de l'arène. Ils étaient seulement trois. M. Boland le directeur de l'université. Avec ses deux mètres long, son allure imposante, il était respecté et craint par tout le monde.
L'accompagnait M. Taylor le grand maître des arts martiaux. Il n'avait pas un physique d'un guerrier, mais en avait la réputation. On disait qu'il était si rapide qu'une fois, il avait fini un combat avant que le chrono marque sa première seconde.
S'ajoutait à ces deux derniers Mme Louise, la femme la plus sage et la plus savante de tout l'univers.
Ils laissaient tellement régner une ambiance lourde et gênante que j'ai vu plusieurs élèves trembler. Quant à nous deux, on s'étaient même familiarisés avec eux. Comme vous saviez, toute ma famille sont des hauts gradés. Rocky, mon oncle, était l'alpha du monde. Mon père une légende, les autres des membres bien placés dans le DLCC et encore. En d'autre mots, il nous était arrivé à maintes fois de les rencontrer, de dîner chez eux, d'assister à leur discussions, même parfois de les voir sourire.
Je marchais avec ma cousine, quand mon épaule heurta quelqu'un. Je m'excusai systématiquement.
_Regarde où tu mets les pieds ou je te règle ton compte. Tu sais qui je suis ? Je suis le fils...
_Nous sommes tous des fils de nos pères. C'est toi qui constitue ton identité, pas ta famille.
Je le laissai bouche bée et m'en allai.
_Alain Dubois, appela la jurie pour l'épreuve physique.
C'était l'arrogant que j'avais heurté plus tôt. Après avoir testé ses capacités, ils donnèrent leur note finale. C'était un classe A. Puis vint le tour d'Angela. Je l'encourageai d'une tape sur le dos et lui souriai.
Elle s'avança avec fierté.
_Mademoiselle Sinner, nous aimerions mieux vous connaître.
_Je voudrais avant tout vous remercier pour l'effort fructueux que vous nous offrez. Je suis Angela Sinner, de la meute royale, fille de Frank Sinner et Armide Claws. J'aimerais bien étudier à votre université et devenir plus tard une agent spéciale. Je suis passionnée d'arts martiaux. D'ailleurs, j'en perfectionne plusieurs. En outre, je suis l'élève de John Batty.
_Enchantés Mme Sinner. Êtes-vous prête pour le test ?
_Absolument, Seigneur.
_Dans ce cas commençant l'épreuve.
Je vous épargne les détails, Angela a réussi avec excellence et pour cela elle a été classé en S.
<<Dans le cas où vous êtes nouveau dans le monde magique, les étudiants sont répartis en quatre groupes selon leur score qui sont à l'ordre croissant: D, C, A et S. La classe S est la moins remplie de toute. En effet, ma cousine est la première élève maintenant depuis dix-sept ans. Autrement dit, Rocky et Malo étaient les derniers élèves de classe S. >>
Elle remercia la jurie, les salua et vint dans notre direction. Dès qu'elle arriva à mes côtés, elle sauta dans mes bras en criant de joie. Les candidats se succédaient et je fus enfin appelé. Je m'avançai d'un pas sûr.
_Bonjour M. Parker. Pourriez-vous vous présenter ?
_Sûrement monsieur. Tout d'abord, j'ai l'honneur de me tenir devant vous. Ceci dit, je suis Victor Parker, connu surtout sous le nom de Vickie Schrill, me contentai-je de dire.
Devant mon silence, le directeur me demanda ébahi.
_C'est tout ?
_Pardon monsieur. J'ai cru que me présenter d'avantage serait un manque de respect pour vous. Pour illustrer ce que je voulais dire, quand on parle de Albert Einstein à un docteur en mathématiques, lui dire que c'est lui qui a énoncé la théorie de la relativité équivaut à de l'ironie et de la moquerie. Cela revient au fait qu'on donne l'information à celui qui l'ignore, et que de telles choses sont des évidences.
_Je comprends bien où tu veux en venir et j'aime beaucoup ta manière de penser. Vous voyez
que ta personne est bien célèbre et que ton nom suffit pour te présenter, surtout que tu t'adresses à nous, confirma Mme Louise.
_Allez offre-nous un spectacle digne de ton nom, me dit le directeur en m'offrant son plus beau sourire, signe de sa satisfaction.
_Merci monsieur.
Le parcours commençait par un marathon de deux kilomètres.
Je sortis Keen et Shrill à l'orée et m'élançai comme un éclair. Comme j'aimais ce sentiment d'être libre et de voler comme un oiseau lorsque je courais à pleine vitesse.
L'épreuve suivante était l'althérophilie. J'avais à choisir entre plusieurs poids disposés. Le plus lourd d'eux pesait seulement cinquante tonnes. Je fermai mon pouce et mon index sur la barre et commençai à jongler avec, faisant quelques acrobaties parallèlement. Finalement je n'avais qu'à me transformer. En un clin d'oeil, j'étais déjà sur quatre pattes poilus. Tout le monde resta épaté devant l'immensité de mon totem et son pelage blanc étincelant. Je hurle et envoyai mon énergie vers le public. Immédiatement, toutes les têtes s'abaissèrent en signe de soumission.
_C'est fantastique. Mais peux-tu envoyer ta puissance vers nous ?
_Avec plaisir, monsieur.
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