Hermione manque de retirer son bras.
- Quoi ? Tu as...
Mais Drago ne répond pas. Il pourrait se dégager, partir et ne plus jamais lui parler mais elle pouvait dire à qui elle voulait qu'il avait pleuré. Mais de toute façon qui la croirait ? Un Malefoy ne montre jamais ses émotions.
Seulement il est trop mal à l'aise et se dégage.
La Gryffondor comprend alors. Il a tué quelqu'un quand il s'est transformé en loup.
Hermione ne sait plus quoi faire. Partir ? Attendre qu'il reparle ? Mais elle ne fait aucun geste.
Tout deux demeurent silencieux.
Puis Drago attrape sa baguette et la pointe sur Hermione, la main tremblante.
- Va t'en. Dégage ou je te forcerai.
- Tu ne le feras pas.
- Et comment tu peux en être aussi sûre ? Hein, Granger ? On est pas dans un de tes stupides bouquins, mais dans la réalité.
- C'est simple. Tu as besoin d'aide. Une aide que personne t'as proposé. Et puis j'ai un moyen de te faire chanter. Je sais que tu es un loup-garou.
Drago ne sourcille pas. Pourtant, Hermione aperçoit dans ses yeux une tristesse sourde, aveuglante, une tristesse que personne n'avait remarqué.
Il est incapable de faire du mal à qui que ce soit volontairement.
Et pour la première fois, c'est Drago qui détourne les yeux le premier. Il abaisse en même temps sa baguette. Il est si pâle qu'on pourrait le confondre avec un vampire.
- Tu es incapable de faire du mal à qui que ce soit...
Elle hésite à prononcer son prénom.
- ... Drago.
Le sorcier est surpris de l'entendre prononcé son nom. Personne, hormis Blaise, ses parents et le maître des Ténèbres n'avait prononcé son prénom. Goyle, Crabbe et tous les professeurs l'appelle par son nom.
Hermione hésite puis pose sa main sur son bras.
Drago se raidit, mais bizarrement il ne se dégage pas. On aurait dit que toute son énergie a disparu.
Une fissure s'est créée dans la bulle de Drago et Hermione l'a découvert.
- Je ne t'abandonnerai pas.
Prenant peur, Drago se dégage violemment, manquant de renverser la jeune femme et s'enfuit de la salle.
Il court, ignorant tout. Il court, encore et encore, voulant tout oublier, en hurlant presque, il court jusqu'à qu'il se sente trop fatigué pour continuer.
Hermione demeure là, abasourdi, tout étourdi. Elle n'avait jamais vu une telle tristesse chez quelqu'un, encore moins chez Malefoy. Trop chamboulée pour partir maintenant, elle fixe l'endroit où Malefoy était assis plus tôt. Puis se met à pleurer, sans vraiment savoir pourquoi.
Le Serpentard sait ce qu'il doit faire.
Il se rend dans la Salle Commune et écrit une lettre à sa famille. Il l'envoie, et quand il retourne en cours cet après-midi là, on aurait jamais deviné que Malefoy, ce sorcier méchant et sarcastique, avait laissé Hermione voir une partie de lui.