''Tu n'oublieras pas tes choses avant de partir à l'école. Tu vas chez ta mère ce soir.''

Charles vient mettre les assiettes sales dans l'évier pendant que son fils finissait son jus d'orange.

''Ouais, je sais.'' Marmonna son adolescent avant de se lever et se diriger vers la salle de bain et de continuer de se préparer pour sa journée de classe.

Charles l'observa faire un moment. Il ne comprenait pas. Son garçon n'avait pas l'air gay. Il ne prenait pas soin de son apparence plus que n'importe quel autre garçon. Sa garde-robe se résumait à une paire de jeans et un t-shirt, quoique sa mère avait décidé qu'il irait au privé et donc portait un uniforme qui camouflait son manque de style. Qui plus ai, il était grassouillet et devait parfois ce battre avec lui pour qu'il prenne sa douche tous les soirs. Les homosexuels prenaient soin de leur apparence pourtant. Il prenait autant de temps que les filles à se préparer le matin, non? Quoique dans la Casa de Papel, il y avait un gros nounours qui était gay. Il se souvient avoir été surpris en l'apprenant. Son fils était peut-être vraiment gay.

''Bon, je vais prendre l'autobus. Bye pa'. À la semaine prochaine.'' Dis le gamin qui avait enfilé son uniforme d'école.

''Oui, bye, mon gars.''

Il l'observa quitter et se dépêcha d'aller fouiller sa chambre sachant que son fils ne remettrait pas les pieds ici avant une semaine. Il observa rapidement la chambre de son adolescent à la recherche de quelque chose pour le trahir. Une photo de lui et son petit-ami, peut-être. Ou bien une lettre d'amour cacher. Un magazine d'homme nu qui...

Finalement, il n'était plus sûr de vouloir fouiller la chambre.

Il s'arrêta un moment en regardant autour de lui. L'ordinateur portable de son garçon était parti avec lui, donc il ne pourrait fouiller son historique. Chose qu'il n'avait de toute façon pas envie de faire, ne voulant pas savoir qu'elle genre de pornographie il regardait. Il tourna son regard vers la table de chevet de son fils. Oserait-il regarder à l'intérieur? Et s'il trouvait un pénis en silicone? Il ne voulait pas trouver ça. Un masturbateur ne le dérangerait pas, mais l'autre option le dégoûtait un peu trop. Mais en même temps, il devait s'assurer que son fils se protège et c'était là qu'on mettait nos condoms, non?

Il tira doucement le tiroir et soupira soulager, voyant une boîte de capote neuve et ouverte. Donc il se protégeait. Il n'aurait pas le sida. C'était rassurant. Il fit comme s'il n'avait pas vu le tube de lubrifiant et referma le tiroir. Son fils était sexuellement actif. Avec possiblement, à 90%, un garçon.

''Bordel de merde.''

Il quitta la chambre de son gars toujours autant perturber. Que devait-il faire? Sur internet, ça disait de ne pas lui en parler et attendre que l'enfant vient ce confier, mais il n'avait pas envie d'attendre et d'être dans le doute et le malaise éternellement. Il était gay ou il ne l'était pas? Peut-être aussi qu'il se faisait des idées. Que c'était une mauvaise blague de son garçon. Qu'il devrait arrêter de penser à ça. De toute façon, il n'aurait pas de réponse d'ici une semaine. Son téléphone sonna dans sa poche et il répondit en voyant que ça provenait de son patron.

''Oui?''

''Nous avons un gros contrat. Viens au bureau maintenant.''

Il prit ces choses et quitta donc sa maison. Un gros contrat tout de suite après celui de la chanteuse. C'était une bonne opportunité. Son agence privée offrait la possibilité d'engager des gardes du corps ou des agents de sécurité. Agent de sécurité, il y avait toujours des petits contrats ici et là, mais garde du corps, c'était plus rare. Il préfèrait nettement plus jouer les gardes du corps pourtant. Il aurait aimé mieux police, mais il avait échoué les examens d'entrer chaque année. Garde du corps c'était la même vibe. Il s'arrêta devant leur agence qui contenait un minuscule bureau et entra. Trois de ses collègues s’y trouvaient déjà. Deux hommes et la seule femme de l'agence. Il les salua de la tête, les croisant par moment, lorsque plus d'un garde ou agents était requis. Le nouveau arriva peu de temps après et il était complet.  Les cinq employés qui avaient reçu la formation garde du corps étaient là. 

''Bien le bonjour à vous. J'ignore si vous avez suivi les nouvelles, mais le PDG d'une compagnie pharmaceutique a reçu plusieurs menaces de mort en à peine deux jours. Il nous a donc contactés pour assurer sa sécurité et celle de sa fami...''

''C'est lui qui aurait agressé sexuellement une fille?'' Coupa le petit nouveau. ''Il va avoir un procès, non?''

''Ce point n'est pas important.''

''Bah, il est quand même accusé d'un crime grave. Vous voulez que votre boîte soit rattachée à un violeur?''

Charles et les 4 autres personnes présentes tournèrent leur regard vers lui surpris. Le patron croisa les bras en observant son employé.

''Notre travail n'est pas de déterminer si une personne et coupable ou non et si c'est une bonne personne ou non. Nous travaillons pour protéger tous ceux qui ont les moyens de nous payer.''

''Moi, je ne veux pas protéger un violeur.''

''Il est innocent tant et aussi longtemps qu'il n'est pas déclarer coupable et tant et aussi longtemps qu'il...''

''Je ne le protégerais pas.''

''Bien.'' Dis le patron énerver. ''Vous pouvez quitter, je vous rappellerais.''

Le nouveau quitta et Charles hocha la tête découragée.

''J'ai oublier de vous prévenir, mais il tenait des propos désagréables dans le dos de la femme que nous devions protéger.''

Le patron observa Charles.

''Et... homophobe.'' Dit-il se surprenant lui même.

''J'aurais une discussion avec lui. Je crois qu'il n'a pas bien cerné le principe de notre travail. Peu importe. Nous avons été engagés par l'homme afin d'assurer sa protection à lui et sa famille. Depuis que les accusations sont tombées, il a reçu plusieurs menaces de mort envers lui et parfois les membres de sa famille. Sa femme aurait même été agressée physiquement, alors qu'elle faisait l'épicerie hier. Voilà pourquoi il nous a contactés.''

Il se tourna pour prendre trois dossiers sur la table. Il ouvrit le premier avant de le refermer et le tendre vers la femme.

''Vous vous chargez de la femme. Voici ses informations. Comment la contactez et sa routine habituelle de la journée.''

Il ouvrit le second dossier avant de les tendre vers les deux autres hommes.

''Vous de l'homme. Ils ne désirent pas de protection lorsqu'ils sont à leur demeure. Ils ont confiance en leur système de sécurité. C'est surtout pour les déplacements et leur sortit public qu'ils demandent à être accompagnés. Il se pourra donc que vous soyez tranquille chez vous sur votre divan et vous vous faites appeler à leur chevet. Ne vous en plaignez pas. Le prix augmente avec  la variété du travail.''

Il n'ouvrit pas le dernier dossier avant de la tendre à Charles.

''Tu t'occuperas du gamin. Tu as un adolescent à ta maison. Tu dois savoir comment les gérer. Selon son horaire, il faudra simplement aller le chercher à son domicile et le déposer à son école tous les matins, puis le chemin inverse le soir. Il sort rarement voir des amis, mais tu devras quand même l'accompagner à ces moments-là. Selon son père, il rentre très tard ses derniers jours et ça l'angoisse. Des questions? Tout ce que vous avez besoin de savoir est dans le dossier fourni. Votre travail commencera maintenant. Contactez vos clients et organisez leur protection. N'oubliez pas d'être professionnelle en tout temps.''

Le groupe approuva avant de s'écarter dans la pièce pour lire le document et entrer en contact avec le client. Charles alla s'asseoir sur une chaise près de la porte et ouvrit le dossier. Il observa le visage de l'adolescent blasé. Il observa son nom: Baptiste. Ce nom ne lui disait rien, tout comme son visage. Il tourna la page pour observer sa routine et figea voyant le nom de son école. Il allait à la même école que son fils. Il retourna à la première page en observant son visage de nouveau.

''Bordel de merde.''

Il était sûr à 70% que c'était le garçon qu'il avait vu dans la chambre de son fils. C'était une farce, rassurez-le. Le gamin avait un look ordinaire de monsieur tout le monde. Il devait confonde. Il l'avait après tout à peine entrevu lorsqu'il fuyait la maison avec son fils. Il n'avait pas l'air gay non plus, donc il n'avait sûrement pas été le garçon qui avait embrassé son fils. Non? Il devait éclaircir ça rapidement. Il sortit son téléphone pour envoyer un message texte à l'adolescent.

Bonjour, je suis le garde du corps engager par votre père pour votre protection. Je vous attendrai devant votre école à la sonnerie de celle-ci pour vous ramener en toute sécurité chez vous. 

Il indiqua aussi son numéro de plaque d'immatriculation et la voiture qu'il conduisit pour être certain que le gamin le trouve avant d'envoyer le message. Puis il quitta les lieux pour reprendre le chemin vers chez lui.

Arrivé dans son domicile, il s'assit devant son ordinateur pour aller voir le profil Facebook de son fils. Il fouilla sa liste d'amis et aperçut effectivement le nom de Baptiste. Donc il était ami. Assez pour l'être sur Facebook, peu importe ce que ça signifiait. Pourtant leurs deux profils continuaient d'afficher célibataires. Il observa les photos de son fils, mais n'en trouva aucune avec le garçon. Toute celle qu'il voyait était avec ses amis de longue date qu'il connaissait déjà. Il voulait faire la même chose avec le profil du dénommé Baptiste, mais n'étant pas son ami, il n'avait accès à quasiment rien.

Bon, rien ne servait de s'affoler. Ils étaient amis Facebook simplement, car il allait à la même école. Son fils avait plus de 300 amis facebook, clairement pas tous des gens avec qui il était proche. Ce n'était peut-être pas lui le garçon qui sortait avec son fils. Si quelqu'un sortait avec. C'était peut-être un onenight qu'il avait surpris? Une curiosité qui était depuis morte?Il rêvait en couleur. Son fils devait être gay. Il avait merdé où? C'était de sa faute? Son fils n'avait jamais voulu jouer aux poupées enfants et avait toujours traîné avec d'autres garçons, pourtant. Le fait qu'il aille à une école privé pour garçon? Ne connaissant de fille de son âge, il ses tourner vers ses camarades de classe?

Non. Non, ce n'était pas ça. Sur internet ça disait que ça ne fonctionnait pas comme ça. Son fils avait toujours eux cet intérêt. Mais, il ne connaissait rien en couple homo, comment il allait continuer à le guider?

Il tenta de penser à autre chose, puis l'heure de fins des cours approcha et il alla chercher son jeune client. Il se stationna devant l'école et sortit de sa voiture pour attendre son client. Il observa tout les visages qu'il vit espérant voir le garçon qui avait été embrasser son fils. Après plusieurs visages inconnus, il vit Baptiste approcher. C'était lui qui y ressemblait le plus. Charles serra les dents dans une tentative de sourire et Baptiste figea en l'observant. Soudain, son regard ennuyé se transforma en colère.

"Si vous croyez que je vais embarquer là-dedans, vous avez tort! Je n'ai pas besoin d'un chien de garde. Je rentre à pied." Dit-il avant de l'éviter et continuer son chemin.

Tout ce que Charles avait en tête était que le gamin n'était pas seulement digne de l'adolescence, mais aussi très hautain. Elle était belle sa voiture pourtant.

"Votre mère s'est fait agresser hier, l'avez-vous simplement oublié?"

Le jeune garçon s'arrêta avant de se tourner vers lui.

"Non, mais moi à ça différence, on ne me connaît pas. Je n'étais pas au côtés de mon père devant les caméras quand les accusations sont tombées. Qui m'agressait rendu là?"

"Bien. Vous discuterez de ça avec votre père. Je veux simplement vous escorter."

"Et moi je refuse. J'ai 16 ans, je crois que j'ai le droit de prendre mes propres décisions!"

"Vous refusez donc un transport gratuit."

"C'est exact." Dit le garçon toujours autant haineux et décidez.

Puis il lui fit dos et recommença à marcher. Charles se retient de dire à voix haute ce qu'il pensait tout bas. Jamais son fils aurait craché sur un lift gratuit, mais lui était visiblement trop prétentieux. Il retourna dans sa voiture et suivit de loin le garçon qui entra dans un autobus de ville. Il suivit ensuite l'autobus, jusqu'à voir le garçon sortir et continua de le suivre doucement, jusqu'à ce que le garçon arrive devant sa demeure plutôt luxueuse. Il sortit de sa voiture et le suivit, ce qui sembla irriter l'enfant.

"Vous avez fini de me suivre! Ça fait peur votre truc!"

"Je suis payé pour assurer votre sécurité. Évidemment que je vais vous suivre et puis je dois visiblement parler à votre père vu votre manque de coopération." Répondit Charles avec un faux sourire.

Le garçon roula des yeux avant d'entrer dans sa demeure. Charles le suivit et vit le père arriver en entendant la porte s'ouvrir.

"Dis-lui d'arrêter de me suivre!" Grogna l'adolescent en le désignant.

Le père tourna son regard vers Charles avant de reporter son attention sur le garçon.

"Je le paie pour te protéger."

"Je ne t'ai rien demandé!"

"Change de ton, jeune homme!"

"Rien à foutre! Je te déteste de toute façon!" Dis le garçon avant de fuir dans une autre pièce.

Le père le regarda faire avant de se tourner vers le garde du corps et lui offrir un sourire.

"Merci de l'avoir escorté. Il vous attendra demain matin pour aller à l'école."

"Vraiment? Il ne semblait pas ravi."

"Je vais lui parler. Vous, faites juste votre job."

Charles s'inclina avant de se diriger vers la sortie. Une chose était sûre. Ça ne devait pas être le gamin timide qu'il avait vu avec son fils. Celui-là était exécrable.

"Oh, et si mon fils vous demandez de l'amener au Skate park, refusez. J'ignore ce qui l'attire là-bas depuis un moment, mais il est hors de question qu'il traîne avec les voyous qui s'y tiennent."

Charles figea une main sur la poignée de la porte. Le skatepark? Yohan traînait toujours au skatepark. N'était-ce pas là qu'il avait fui avec son copain la dernière fois?

"Oui, monsieur." Dit-il la gorge serrer et la main tremblante avant de quitter.