Chapitre 24
J'imagine mes cheveux volant au grès du vent, m'emportant dans un autre univers. Une brise glacée frôle ma joue, timidement. Des frissons me recouvrent le corps, de froid ou d'excitation. Puis, une bourrasque de vent m'arrache un petit cri de surprise, me faisant perdre le contrôle.
Une mini tornade s'échappe de mes mains et se répandant dans toute la salle, faisant voler une multitude de feuilles et stylos en tout genre. Les élèves ouvrent grand les yeux, sous le coup de la surprise. Puis, je me tourne vers Nathan qui lui ne m'a pas quitté des yeux.
Nos regards convergent ensemble, ne faisant plus qu'un. Je ne veux pas supprimer cette connexion qui me fait perdre tous mes moyens, me donnant des papillons dans le ventre. Le prof attire mon attention en criant :
-C'est impossible. C'est du jamais vu. Impossible. Impossible. Impossible, continue-t-il sans s'arrêter.
-Tout va bien monsieur ? demande un élève, faisant sortir le professeur de sa transe.
-Oui ne vous inquiétez pas. Continuons voulez-vous bien, déclare-y-il en reprenant d'un coup son sérieux. Pour l'instant, l'air, le feu et l'eau font partis de vous dès le départ et sans entraînement ce qui est digne d'un vrai miracle. Nous allons donc voir si vous réussissez aussi du premier coup pour la terre ce que je doute fortement.
Il fait une pause, faisant durer le moment. Je savais qu'il allait me demander de refaire ça. Mais lorsque mon pouvoir encore nouveau s'est échappé de mes mains, j'ai eu peur. Peur d'avoir pu faire du mal à quelqu'un. Je ne veux pas que cela se reproduise, préférant tout arrêter mais une personne a une autre chose en tête.
-Diana, concentrez-vous et faites le vide une nouvelle fois dans votre tête. Nous sommes déjà à la moitié du test ...
-Monsieur arrêtez, vous voyez bien qu'elle ne veut pas continuer, déclare Nathan qui s'est levé précipitamment de sa chaise.
-Je vous prie de vous rassoir. Nous sommes tous passés par là et ce n'est pas maintenant que cela va changer, continue-t-il avec un calme légendaire.
-Mais regardez-la, dit Anna.
Toutes les personnes de la classe me regardent maintenant sauf... le prof. Je n'ai jamais de chance, je vous l'avez bien dit.
Chance 0. Malchance 2. Discrétion -1.
-Je ne demande l'avis de personne. Asseyez-vous et taisez-vous. Point, dit-il en perdant patience.
Ils allaient continuer mais je hoche la tête, signe que je me débrouille et leur fait un sourire reconnaissant. Malheureusement pour moi, je dois faire le travail le plus dure, me rassurer moi-même. Ce n'est pas gagné vu comme mon cœur bat à pleine vitesse. Le prof retourne dans son armoire, rapportant un pot avec de la terre. Il me le tend , me faisant au passage un sourire rassurant.
Je ferme les yeux en comptant mes respirations avec mon petit pot ridicule dans les mains. Une, deux. Une, deux. Une, deux ... Je n'y arrive pas, mon rythme cardiaque bat toujours aussi vite. J'entends des chuchotements, disant que ce n'est que de la mascarade et que je n'y arriverais pas. Petit à petit, je me sens tout à coup dans un autre monde, loin de cette classe.
-Je t'attendais Diana, déclare une voix à l'accent mélodieux.
Tout à coup, je ne vois plus mes mains mais une clairière, LA fameuse clairière. L'arbre de mon rêve se tient en son centre, reposant majestueusement. Je m'approche, voulant être de nouveau en contact avec son âme. Une silhouette avec une longue robe blanche et de longs cheveux de la même couleur arrive, frôlant l'herbe de ses pieds nus.
-Déesse, dis-je en mettant un genou à terre.
-Ma fille, réveille toi voyons; elle fait une petite pose, attendant que je me relève et continue. Comment vas-tu ?
-Bien, je me sens sereine ici.
-Je ne te demande pas ici et tu le sais très bien ... Tu peux tout me dire, cela restera entre nous, déclare la Déesse en me faisant un clin d'œil alors que son visage changeait pour devenir une autre personne.
-J'ai peur de ne pas réussir et de décevoir mes proches. Si je causais un accident par mon manque d'entraînement ? Si l'inverse je n'arrivais à rien faire ? Il y a quelques semaines, je ne savais rien de ce monde puis, tel un boomerang, j'ai appris que les sorciers, métamorphes et fées existaient. Mais je ne suis pas prête, je ne le saurai jamais je pense.
-Ne t'inquiète pas. Tout va s'arranger tu vas voir, chaque chose en son temps.
-Merci.
Je baisse la tête, n'osant pas dire ce qui me tracasse le plus. Bien évidement Elle s'en rend compte.
-Tu peux tout me dire, Diana. Je ne te jugerai pas.
-Tout à l'heure, lorsque le professeur m'a demandé de créer du vent, mon pourvoir m'a échappé et j'ai créé une petite tornade dans la classe. Rien de grave juste des feuilles et stylos qui sont tombés mais je n'ose plus le refaire de peur de causer quelque chose de plus grave. J'ai un blocage.
La Déesse prend mes mains dans les siennes, me regardant dans les yeux et dit :
-Écoute moi ma fille. Tu es une personne formidable et tu ne pourras jamais faire de mal à personne. Tu as l'âme pure et ce n'est pas tous les jours que l'on voit ça. Tu feras d'extraordinaires choses même si tu devras faire des sacrifices pour y arriver. Tu découvriras de formidables personnes mais d'autres auquel même tes cauchemars ne pourront rivaliser. Tu as un long parcours devant toi, semé d'embûches et de passions. Sache que je serai toujours là pour toi.
Mon cœur se réchauffe suite à ces magnifiques déclarations qui me remontent le moral. Comment pourrais-je contredire les dires de la Déesse ? Un sentiment d'espoir et de confiance se forme en moi. Puis, la clairière s'efface petit à petit pour ne devenir qu'un vague souvenir, souvenir à l'allure de conte de fée. Je ne vois plus cet arbre à la magie pure mais mes mains où une rose se tient dans le petit pot.
Des centaines de cris d'admirations fusent dans la classe, me faisant sortir de ma transe. Pardon, des centaines ? J'ouvre brutalement les yeux et découvre une salle remplie à craquer d'élèves. Dans le couloir, une foule s'y masse, poussant pour pénétrer dans la classe. Ils me regardent de façon admirative et pleine d'envie.
-Comment fais-tu ? demande une fille sortant de nul part puis une autre et encore une autre qui pose la même question.
Je ne comprends plus rien. Pour moi, ce que je fais est extraordinaire, digne d'un film. Je ne comprends toujours pas comment moi, une personne normale, peut faire cela. Mais eux, ce n'est pas nouveau pour eux qui sont nés dans ce milieu, rien d'extraordinaire.
Tout à coup, un élève arrive en courant suivi d'un surveillant, voulant le rattraper. Mais que se passe-t-il encore ? Si j'avais su ce que j'allais entendre, j'aurai préférer ne jamais faire parti de ce monde :
-Un assassinat a eu lieu à cinquante kilomètres et personne n'a retrouvé le coupable. Il erre encore en liberté.
Ça ne fait que commencer. Que le jeu commence ma belle.
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