Chapitre 19 : Se battre ou renoncer ?
Tristan revint chez ses parents complètement dégoûté par la manière dont les choses s'étaient passées. Lou ne lui avait même pas laissé le temps de s'expliquer ! Et son père dans tout ça ! Bon sang, s'il l'avait eu là, sous la main, il lui aurait fait regretter ses manigances. Quel idiot il avait été de se laisser ainsi manipuler !
- Bonjour mon chéri, l'accueillit sa mère en interrompant le fil de ses pensées. Que fais-tu là ?
- Je peux dormir ici ce soir ?, demanda-t-il.
- Bien sûr, voyons. Il y a un problème avec Lou ?, s'inquiéta-t-elle en fronçant les sourcils.
- On peut dire ça comme ça..., répondit-il laconiquement.
- Rentre un peu, tu vas nous raconter tout ça..., ajouta son père en lui tapotant l'épaule en un geste de réconfort.
Ils se retrouvèrent bientôt tous les trois face à un chocolat chaud.
- C'est Peter, avoua finalement Tristan. Il m'a manipulé en m'offrant le job de mes rêves et il m'a fait passer pour un arriviste aux yeux de Lou.
- Je n'ai jamais pu le supporter ce gars-là !, grogna Didier.
- Moi non plus, renchérit sa femme. Il croit toujours que tout doit se faire comme il l'entend !
- En tout cas, il a gagné. Lou refuse de me parler. Elle m'a jeté dehors comme un malpropre.
- Je suis tellement désolée, mon garçon, le réconforta sa mère. Mais ce n'est peut-être pas fini. Vous formez un si beau couple tous les deux.
- Pas à ses yeux apparemment..., souffla Tristan.
- Il ne faut pas te laisser abattre !, dit tout à coup Lucia avec force. Si tu tiens à elle, tu dois le lui montrer ! Je suis sûre qu'elle attend de voir si tu vas te battre pour la récupérer !
Sa véhémence le surprit et lui rappela lamentablement le mensonge qu'il avait servi à ses parents. Il était temps de leur avouer la vérité.
- Tu sais, maman, entre Lou et moi, ce n'était pas vraiment du sérieux. Il faut que je t'avoue quelque chose...
Mais sa mère ne lui laissa pas la possibilité de continuer :
- Nous vous avons vus ensemble ! C'est sérieux ! Ça se voit, ça se sent.
- Non, tu ne comprends pas, essaya péniblement de la couper Tristan. Lou et moi, c'était...
- Regarde, lui dit-elle pour le contrer.
Elle lui présenta sa tablette sur laquelle elle fit défiler les photos et vidéos de la soirée qu'elle avait organisée. Devant les yeux de Tristan repassèrent les moments les plus forts : il se revit dansant avec elle les yeux dans les yeux, il aperçut le regard de Lou sur lui alors qu'il n'y faisait pas attention, il se revit l'observant à son insu alors qu'elle discutait avec Mama Caro. Et puis le baiser qu'ils avaient échangé... et leur ballade sur la plage... et les taquineries qu'ils ne cessaient de s'échanger...
Cette semaine qu'ils avaient vécu ensemble leur avait permis de chasser leurs anciens démons, de retrouver des sentiments qu'il pensait enfouis au plus profond de ses souvenirs.
Et l'évidence lui sauta aux yeux : il était toujours amoureux de Louise Davis !
Sa mère avait raison : s'il voulait la récupérer, il fallait qu'il se batte !
- Merci, maman !, dit-il précipitamment en attrapant sa veste pour sortir.
La nuit était tombée, il était tard, mais ça n'avait pas d'importance. Il fallait qu'il aille voir Lou et qu'elle l'écoute pour qu'il puisse la convaincre de ses bonnes intentions et lui dire ce qu'il ressentait pour elle. C'était un besoin impérieux !
Il monta dans sa voiture et fila à toute allure vers la maison de la jeune femme. Il y arriva quelques instants plus tard et sonna nerveusement à la porte sous une fine pluie glacée. Il ne savait absolument pas ce qu'il allait lui dire, mais ça n'avait pas d'importance : il voulait laisser parler son cœur.
Ce fut Jean qui vint lui ouvrir.
- Tristan ?, demanda-t-il, étonné de le voir là. Entre vite.
- Merci, répondit-il en pénétrant fébrilement dans le hall. Est-ce que Lou est là ? J'ai besoin de lui parler !
Agnès apparut dans l'encadrement de la porte du salon.
- Je suis désolée, mon petit, dit-elle, sincèrement navrée. Elle vient de sortir dîner avec Marc.
- Avec Marc ?
C'était la douche froide.
- Elle... elle a décidé de lui donner une seconde chance, avoua-t-elle.
Tristan sentit la terre s'écrouler sous ses pieds.
- Tu arrives trop tard, confirma tristement Jean.
- Ok. Je... hum... vous lui direz que je suis passé ?, s'enquit-il péniblement.
- Bien sûr, tu peux compter sur nous.
Il retourna à sa voiture comme un automate, sous le regard empli de pitié d'Agnès et Jean. Il s'installa au volant et pris une grande aspiration. Trop tard... il était arrivé trop tard... Lou lui avait une nouvelle fois échappé... Elle ne voulait pas de lui, c'était clair maintenant. Elle allait probablement épouser ce Marc de malheur et l'oublier.
Il fallait qu'il s'éloigne de là au plus vite ! Il reprit immédiatement la route vers Saint-Omer. Il avait besoin de tirer un trait sur tout cette histoire. C'était une mauvaise idée dès le départ. Ce pacte n'avait fait que rendre les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà. Espérons qu'au moins leurs mères oublieraient définitivement leurs projets car, pour lui, c'était terminé. Il avait assez donné.
Il mettrait un océan entre eux s'il le fallait.
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