Mon idée était simple, une séance de double cultivation éprouvante laissez la place à un peu de repos ; avant d'étudier les livres laissés par mon maître, puis pratiquer l'alchimie, repas léger, apprentissage de la gravure et terminer sur la double cultivation. Mon niveau me m'autorisait moins de repos et donc plus de temps pour progresser.

La première session m'épuisa, comme toujours. Pas le choix, il me fallait atteindre le niveau d'ainé martial au plus vite pour activer les Neuf pagodes. Pour cela, ma force spirituelle devait dépasser les 600 points et je n'étais pas encore à mi-chemin vers le second niveau.

Pas le temps de me relâcher, l'alchimie pourrait me fournir quelques élixirs utiles pour m'aider à progresser plus vite. Je déballai toutes les herbes puis m'appliquai à les classer avant d'ouvrir les manuels d'alchimies et botanique laissés par mon maître.

Pour progresser, les pilules de m'aideraient jusqu'au pic du rang d'Ainé martial. La guilde des Alchimistes en produisait en quantité, mais largement au-dessus des moyens du clan. J'en avais fabriqué en quantité pour les Shen, les ingrédients, bien que communs, le taux de réussite était bas. Pourtant, les ingrédients et le procédé de raffinage notés par mon maître me paraissaient simples, bien plus qu'à l'époque et les herbes différentes. J'avais bien de l'héliobore, de la saponine bleue et des feuilles d'hibiscus, il me manquait du pissenlit pourpre, de la fétuque de brume de l'écorce de saule. Que des ingrédients abondant autour de moi.

Je pris donc une dague et filai dans la forêt, après trois heures de cueillettes, ma récolte me plaisait, j'avais même pu tuer un lièvre cornu. Sa viande me tiendrait l'estomac et les fioles de son sang seraient parfaites pour mon entrainement aux sceaux.

Dès mon retour, j'installai le chaudron, disposai les ingrédients avant de m'assoir en tailleur. Je mobilisai mon esprit puis le dirigeai vers l'écorce de saule et commençai à le purifier, puis passai aux autres plantes dans le but d'en fusionner les propriétés. Dans l'ordre préconisé, introduire les liquides médicinaux obtenus dans le cœur du fourneau pour les mélanger avant de condenser le résultat en pilules. La concentration nécessaire pour extraire les essences était très importante pour mon niveau. De la sueur perlait de mon front, une douleur lancinante pulsait lentement dans mon crâne. La pression exercée sur mon esprit s'intensifiait à mesure que le temps passait. Si je n'avais pas déjà appris à la gérer, j'aurais échoué sans le moindre doute.

Finalement, le flash lumineux caractérisant une réussite arriva, répandant avec lui l'exhalation des arômes de l'élixir. Après avoir essuyé le sang qui coulait de mon nez, les quantités dépassaient mes compétences. Il me fallait réduire, trop forcer pourrait me causer un contrecoup aux séquelles définitives