9 : ''Fantasy-Circus'' (1/3)
Il fallut que le vieux Weng encourage Manuel à prendre la direction du petit groupe pour que celui-ci accepte. Aucun des trois autres protagonistes n'y trouva à redire, même si leur chef se considérait comme ''Désigné volontaire''. Le nom du groupe fut plus difficile à trouver. La dérive verbale qu'entraîna une moqueries de Oneshot sur la ''bande de clowns'' qu'ils étaient, le détermina : Fantasy Circus.
Le symbole, fut crée en conséquence : un crane blanc avec un rictus mauvais, maquillé comme un clown, une énorme perruque verte fluo et un nez rouge, l'ensemble dans un cercle vert à fond noir.
Lors d'une discussion avec Happy summer, le pirate informatique les informa qu'il s'occuperait de trouver les fonds nécessaires à l'aventure contre l'acceptation d'une requête : que la professeure Wolkeazurblau et lui-même soient intégrée à l'équipe en faisant valoir les compétences médicales et techniques. Après quelques hésitations et un ''vous ne le regretterez pas'' Manuel accepta ; à contre-coeur. Tégos partageait son avis. Le pirate informatique lui annonça également que l'armée avait officiellement suspendu l'avis de recherche dont ils faisaient l'objet.
Un soir, ils se réunirent tous devant une carte pour choisir le meilleur itinéraire pour rejoindre l'Afrique. Les chimères voulaient se diriger vers l'est, rejoindre les montagnes, descendre vers les Alpes, puis, prendre un bateau pour la cote nord-africaine. Oneshot et Fernand, eux, voulaient prendre les voies rapides vers le sud, rejoindre Marseille et prendre le bateau de là-bas.
Manuel décida de passer par les montagnes, et d'aller de cité chimère en cité chimères. Il justifia son choix en arguant qu'il n'avait plus confiance dans les déclarations de l'armée régulière. Et même si Salida n'était plus une princesse en puissance, cette faction n'avait, à priori, aucune raison de les pourchasser. Salida et Tégos assurèrent que le petit groupe serait bien reçu.
« - Maintenant, il va falloir trouver un moyen discret pour sortir de la zone dévasté, déclara Fernand un soir à table, je tiens pas a avoir un satellite braqué sur nous en permanence.
- Ouais, on a pu entrer discrètement, entre-autre parce que personne ne s'attendaient pas à ce que l'on aille dans la zone dévastée. Mais ils savent certainement où nous sommes depuis le temps... Sortir sera plus compliqué, commenta Manuel, et, pour le coup, je n'ai pas d'idée.
- Pourquoi ne pas utiliser le Mastodonte ? Demanda Salida, même s'il ne fonctionne plus, les tunnels doivent encore être praticables non ? »
Rachida regarda la princesse de manière réellement surprise. Quand aux autres protagonistes, ils ne comprirent pas de quoi elle parlait.
« - Comment connais-tu l'existence du mastodonte ma chérie ? Demanda la marocaine.
- Livre d'Histoire-Géographie de terminale, chapitre neuf : développement des territoires, Transferts de masses de production aux pages cent-quatre-vingt-un à deux cent. Pourquoi ?
- Rachida, qu'est-ce que le Mastodonte ? Demanda Fernand.
- Ce qui permet à la zone dévastée de survivre malgré les rationnements.
- Tu as même lu et mémorisé les numéros de pages ? Interrogea Hicham.
- Oui pourquoi ?
- Là, tu fais peur. Lui filez jamais les textes de lois.
- Lequel ? Le code civil ou le pénal ? »
Sous la surprise, le neveu de Rachida en laissa tomber sa fourchette. Salida souriait, heureuse d'être arrivée à quelque chose.
« - Ça ne nous dit pas ce que c'est, recentra Manuel.
- Ma chérie, là, tu en sais plus qu'eux. Le mastodonte, qui n'était plus utilisé a été retiré des manuels scolaires. Il n'était pas important pour apprendre la vie ici. Dis-moi donc ce que tu en sais.
- En deux-mille trois cent quarante un, lors de la signature des traités anti forces militaires, un état nommé Europe comprit que les conflits avaient juste changés d'aspect. Pour maintenir la compétitivité de ses moyens de productions, il fallait que ces derniers soient mobiles, il créa alors un immense réseau de tunnels particulièrement énormes et profondément enterrés, capable de transporter des bâtiments entiers. A cause des énergies en jeu, seules certaines grandes villes eurent accès au réseau. Le système s'appelait Mastodonte. L'ancienne ville de Clermont-Ferrand étaient l'une d'entre-elle. Si je me réfère au plan que j'ai vu, continua Salida en levant les yeux au plafond, elle était le nœud du réseau pour l'Europe occidentale... Quoi, qu'il y a-t-il ? Demanda la tigresse face à l'étonnement de la tablée.
- Princesse... murmura Tégos, sidérée, d'être passée à coté de ce genre d'information
- Passez-moi l'expression, mais là, elle me troue le cul. Commenta Fernand.
- Comment est-ce que tu sais cela ? Interrogea Manuel.
- Dites, vous ne pensiez tout de même pas que j'allais attendre sagement sans rien faire que vous reveniez de vos entraînements dans vos machines. Alors j'ai lu et j'ai appris. Je me suis dit que ce serait toujours utile. »
*
« - Alors ? Demanda le professeur Belamour en descendant un escalier qui menait au sous-sol.
- Ils sont dans la zone dévastée. » Répondit le capitaine Aquil hors de son champs de vision.
L'escalier de bois descendait au centre de la pièce, à droite, du matériel informatique, le capitaine Jugo regardait une vidéo de Yin et Tégos combattre ensemble. L'endroit était sombre et mal aéré mais discret. La petite maison ici occupée se situait à la limite entre la ville de Clermont-Ferrand et la zone dévastée. Le lieu avait gardé son intérieur fonctionnel, le sous-sol, en revanche se trouvait aménagé à leur convenance. La scientifique en profita pour regarder comment ils s'étaient organisés. Le grands sous-sol de la maison avait été séparé en quatre, un coin cuisine, un coin pour dormir, un coin pour les commodités et un dernier pour le travail. En dehors du petit coin douche, il n'y avait aucune séparation entre les différentes fonctionnalité de la pièce. L'ensemble était même plutôt sommaire. Lits de camps et cantines de vêtement pour les chambres, réchaud et matériel de camping pour la cuisine, un seau percé pour la douche. Seul les équipement d'espionnage de travail était de grande qualité. La scientifique réfléchissait, elle avait demandé aux deux soldats de retrouver les cinq fugitifs. Leur manière de réagir à la demande fut grandement appréciée : ils avaient juste dit ''Ok''. Pas de questions, pas de ''Par où je commence ?'' ou de ''Quelles sont les moyens à disposition. ?''. Il s'étaient lancé à la poursuite des Berserkers en premiers, considérant que c'était là une priorité. La seule chose qu'elle reçu, fut des demande de mobilisation de matériel, qu'elle signa sans se poser de questions. Ce fut un conducteur de camion un peu trop bavard de la zone dévastée les avaient mis sur la piste. Ils eurent la confirmation de leur présence en piratant les caméra de sécurité de la caverne d'entraînement pour les AMC. Ils eurent cependant besoin d'un alibi pour entrer dans le dédale souterrain. Le commerce entre les deux territoire leur en fournit un, car même ralenti, il existait quand-même. Les deux commandos purent rester discrets et pénétrer dans les dômes sous une couverture mercantile. Une simple filature les mena jusqu'au restaurant.
Depuis, ils attendaient les ordres.
« - Tous ? Demanda la scientifique.
- Tous, confirma Jugo devant son écran. Dernièrement y'a eu de l'action pour les quatre. La princesse a été violentée et, comme nous le supposions, la main de jade s'en est mêlé. La triade protège nos quatre fugitifs. Y'a eu de la casse...
- Elle est vivante ? Coupa le professeur.
- Oui...
- Alors ce n'est pas grave. Vous allez y retourner, et surveiller tout leurs faits et gestes. Des traces de Mylène Ferreira ?
- Non, aucune. » Répondit le soldat aux cheveux roux, torse nu qui se dirigeait vers une cantine pour y prendre un tee-shirt.
« - Je dois vous prévenir professeur, extraire ces quatre personnes de la zone ne se fera qu'avec leur consentement.
- Ou alors avec beaucoup de dégâts et une armée, cru bon de compléter son acolyte, cet endroit est une véritable forteresse civile. »
Elle leur sourit, elle les appréciait : intelligent, et obéissant. Depuis sa discussion avec Happy Summer, elle ne voulait rien négliger, même la plus improbable des possibilités. Elle leur en fit part :
« - Non, vous allez vous débrouiller pour les accompagner, et me faire des rapports réguliers sur leurs évolutions.
- Comme quoi ?
- Tout ce qui sort de l'ordinaire. On ne sait pas ce que ces gosses vont devenir. N'intervenez pas, sous aucun prétexte, mais si leurs vie venait à être menacées en dehors de tout combat, ramenez-les moi. »
- Bien madame, acquiesça le capitaine aux cheveux roux, concernant leur départ, nous pensons tout les deux qu'ils sont sur le point de quitter la ville enterrée.
- Dépêchez vous alors.
- Nous pensons qu'ils vont utiliser le Mastodonte pour Genève. De là, ils vont tenter de rejoindre le front de l''Afrique.
- Pourquoi pas directement Marseille ?
- Madame, corrigea Frantz en mettant la vidéo en pause, la sortie Marseillaise a été détruite, les chimères ont bouché la sortie lors de la dernière guerre. De plus, Manuel Ferreira a été désigné comme chef. C'est lui qui a choisit de passer par là. Visiblement, ils sont en train de monter un escadron de combat, avec nom, logo, et tout et tout. L'une des chimère y participe, l'autre leur cache qu'elle apprends le pilotage d'armure.
- Autre chose ?
- Oui, Happy summer a dit qu'il les rejoindra en Afrique avant de passer le portail. »
*
* *
*
Le Kaliek se déplaçait rapidement dans les collines. Osrak sourit dans le poste de pilotage télécommandé. La vitesse était grisante, et la réactivité de ma machine extraordinaire. En dehors de l'aspect télécommandé elle adorait les piloter. Le décors désertique et abandonné défilait tout autour d'elle sans plus de bruit que l'Erapha alimentant la machine. La pierre et la poussière, éparpillés de manière totalement aléatoire sous un soleil de plomb, placé dans un ciel mauve pastel et sans nuages ne lui procurait aucun sentiment particulier. Tout était normal : cet endroit ressemblait aux nombreux mondes Silridriss conquis.
Ces engins sont fantastiques, je comprends pourquoi le Capitan a tant insisté pour sauver cet esclave : elle fait du bon travail.
« - Maîtresse Osrak ? C'est Rig-rid. Comment est-ce que cela se passe ? Demanda la Gnome derrière elle, dans l'atelier.
- Bien. Que veux-tu ? Soit brève, dit-elle sèchement.
- J'ai crée un adversaire virtuel a partir des démons d'Alikaross. Est-ce que vous voulez l'affronter ? »
Un rictus mauvais se dessina sur le visage reptilien :
« - Quelle valeur leur donnes-tu ?
- J'en ai deux : le premier correspond au données de l'arène, le second à la bataille de la quatrième flotte. Ils sont de niveaux différents, mais suffisamment réalistes pour être de redoutables adversaires.
- Fait moi affronter le blanc, voir un peu ce qu'il donne au corps à corps. La version la plus violente et la plus forte dont tu disposes.
- Euh... commencer par la version de l'arène avec cette version est...
- Esclave, dois-je sortir du simulateur pour me faire mieux comprendre, demanda Osrak, en tournant la tête là ou aurais-du se trouver la gnome dans l'atelier.
- Non, bien sûr. Je ramène votre Kaliek au navire, attention, voici votre adversaire. »
Immédiatement après, le décors désertique au entourait le Kaliek de l'enseigne disparue au profit d'un environnement plat, gris, avec un ciel noir. L'horizon, au loin, puait l'ennui d'un monde sans aspérité.
Dans le poste de pilotage, l'enseigne vit la machine blanche apparaître devant elle. Lentement, le visage canin dirigea son regard vers elle. Un regard froid, avec une haine sourde et implacable. Sortant une épée de la ceinture du Kaliek, la combattante Silridriss se mit en position de combat. Pourtant, son adversaire ne bougea pas d'un pouce, se contentant de la regarder.
Soudain, elle se jeta à l'assaut.
Avec une facilité déconcertante, le démon d'Alikaross, dévia la lame et la jeta à terre d'un simple croc-en-jambe. La combattante reptilienne sentit certaines des queues de son adversaire transpercer son dos et ressortir par le ventre. La douleur fut atroce. Elle fut encore pire lorsque le démon la souleva avec les appendices pour la positionner face à lui. De nouveau, elle chercha à se dégager, et à frapper. Mais le bras de sa machine vola en éclats sous le tir de pistolet lorsqu'elle leva son arme. Le monstre blanc allait l'achever, il se prépara à frapper.
Tout disparu.
La machine blanche, le sol gris, le ciel noir... Ne laissant qu'Osrak sur une petite plate-forme de deux mètres de diamètre, dans une cage de laiton au milieu de l'atelier des Kaliek, à bord du navire amiral de la quatrième flotte. Face à elle, le Capitan Arsear, les bras croisés, la regardait sans aucun sentiment.
La Silridriss s'attrapa les épaules, la douleur de la frappe du démon était encore là. Mais l'humiliation d'avoir perdu à plates coutures, était bien plus douloureuse, sans parler de la manière dont la regardait actuellement son supérieur.
« - Sors de là Osrak.
- Non, tant que je n'aurais pas vaincu cette chose je ne ...
- Idiote ! Coupa sèchement le Capitan, C'est moi quoi ai demandé à l'Esclave de te faire affronter l'un des démons pour que tu te rendes compte de leurs dangerosité. Il faudra minimum trois machines pour vaincre une seule de ces atrocité.
- Je veux continuer, réussi-t-elle à articuler entre ses dents. »
Durant un court instant, elle avait espéré l'assentiment d'Arsear. Mais ce dernier se détourna, et sorti de la pièce en répondant : « Fait comme tu veux. Mais lorsqu'ils sortiront, tu feras ce que je te dirais. »
Elle resta ainsi un moment, à regarder dans le vide avant de déclarer à Rig-rid, en reprenant une position de combat : « Encore ! »
*
* *
*
L'énorme camion du Sniper descendait dans les entrailles de la terre à l'aide d'un imposant ascenseur. Il n'était pas le seul, huit autres gros porteurs étaient là. De différentes marques, de différentes formes, et de différentes couleurs. Les camions étaient bâchés ou complètements fermé, l'un d'entre-eux était même blindé. L'ascenseur totalement découvert comme une simple plate-forme mobile se mouvait à l'aide d'énormes roues dentées qui s'inséraient dans les parois de la cage d'ascenseur. Elle roulaient sur les murs, maîtrisant parfaitement la descente de l'énorme plate-forme. Tout était plus ou moins recouvert de rouille ou d'oxydation. L'ensemble, bien que vital, ne semblait pas faire l'objet d'un entretien particulier. L'ambiance extérieure était sombre et oppressante. Des choses bougeaient dans le noir dans des grincements et craquements inquiétants. Le faible éclairage, avec l'imagination humaine, transformait la plus petit ombre en monstre cauchemardesque prêt à vous sauter dessus une fois le dos tourné.
Et les ténèbres faisaient le paysage.
Dans la remorque du camion de Oneshot, les quatre machines étaient bâchées, et plusieurs caisses contenant le matériel du professeur Wolkeazurblau remplissaient les quelques espaces vide. L'habitacle du camion s'étalait sur toute la vingtaine de mètres de largeur de celui-ci. Sur deux rangs, Il y avait amplement la place pour toute la petite équipe. L'arrière avait été complété avec les affaires vestimentaires des différents passagers, plus quelques affaires annexes comme du matériel d'urgence et quelques armes légères. En dehors de la scientifique et des chimères, les trois autres passagers portaient des pistolets automatiques. A la radio résonnait un reggae que seul le conducteur semblait apprécier.
« - Je me demande comment va se débrouiller Rachida maintenant que nous sommes partis ? S'interrogea Salida.
- Rassures-toi, elle se débrouillait sans vous avant notre arrivée, expliqua Fernand avachi sur le siège, elle devrait s'en sortir après notre départ.
- Ça me fait, comment vous dites... un pincement au cœur de la laisser seule.
- Y'a toujours Hicham.
- Elle s'en sortira, je ne m'en fait pas pour elle, confirma Tégos, moi, ce qui m'inquiète, c'est la profondeur de ce puits : ça fait une demi-heure que l'on ne cesse de descendre.
- Tu as peur ?
- Elle n'est pas la seule. A chaque fois que l'on a pénétré dans des installations enterrées, ça ne s'est pas toujours bien passé, dit le Sniper avant de se retourner vers Daniela. Au fait professeur, a quoi ressemble Happy summer ?
- Aucune idée. Il m'a contactée quand j'ai commencé à faire des plans pour sortir les deux chimères et les berserkers de la base. Ce personnage reste pour moi une énigme complète.
- Au fait, merci. » Déclara Salida avec un début de sourire.
La scientifique répondit à la princesse déchue par un mouvement de la main.
« - La blouse blanche ne va pas vous manquer ? Interrogea de nouveau Oneshot.
- Non, le travail en labo aux cotés d'une folle m'a amplement suffit une première fois. Inutile de retenter l'expérience. Le travail en treillis ou en bleu me plaît tout autant. Quelqu'un a pensé à prendre un jeu de cartes pour le voyage ?
- Tiens, répondit Fernand en lui tendant une boite en bois, a quoi veux-tu jouer ?
- Je sais pas... Qui joue ? »
Les deux chimères se montrèrent intéressées, Fernand fit de la place sur les sièges arrière avant de s'y installer avec Salida.
« - Ça va ? Tu as l'air pensif, demanda Oneshot à Manuel.
- Ça va, je réfléchissais à ce que Marilyn ressentait lorsqu'elle prenait et donnait des ordres. J'ai maintenant la vie de chaque personne dans ce véhicule sur les épaules. C'est lourd à porter, Répondit-il doucement. J'ai peur de ne pas être à la hauteur.
- Haaa... c'est ça...
- Oui, ça et le fait que c'est toi qui m'a foutu dans cette situation.
- Eh ! Doux-dingue, l'interpella le conducteur attendant que son interlocuteur le regarde pour poursuivre. Le simple fait que tu t'interroges prouve que tu ne feras pas n'importe quoi. Mais, je sens qu'il y a encore d'autres choses.
- Oui, mes parents et ma sœur, j'ai peur des conséquences de mes actes. Sur eux je veux dire.
- Crois-moi, ils ne risquent pas grand-chose : n'oublie pas qu'ils sont précieux pour l'armée. Ensuite ?
- Quel sera l'accueil que nous ferons les chimères ?
- Je crois qu'elles seront heureuses de récupérer leur princesse. Ne t'en fait pas pour cela, grâce à la mémoire, Tégos et Salida se sont assurées que nous n'aurions pas de problèmes. »
Manuel sourit à la confiance qui animait le combattant. Mais il le perdit rapidement : Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression d'occulter un événement important.
« - La succession. »
Il se retourna, cherchant des yeux son interlocuteur. Mais personne ne prêtait attention à lui, quatre jouaient aux cartes et le Sniper tapait en rythme avec la musique sur le volant du camion. Il resta interdit un moment, réfléchissant à cette voix si réelle.
Je rêve, ou Ego vient de me parler... Hors de l'AMC.
« - On est arrivé. »
La phrase du sniper recentra l'attention de tous sur l'immense ouverture noire qui s'ouvrait devant eux. Une immense caverne rectangulaire dans lequel un gros immeuble aurait pu facilement rentrer. Au sol, une énorme et ancienne machinerie avait été recouverte avec des structures en bois. A leur droite, des bâtiments de bois et de tôles, à leur gauche, les camions, rangés sur deux lignes, prêts au départ. Le plafond, recouverts de lampes parfois hors service éclairait l'ensemble d'une lumière suffisante pour y voir clair. Mais ce qui attirait leurs regards, ce fut l'énorme rectangle noir au fond, de la taille de la caverne.
« - La vache, les anciens savaient y faire... murmura Fernand.
- Et encore, corrigea Oneshot, aujourd'hui, on n'a pas assez d'énergie pour la faire fonctionner. Avant, c'était des bâtiments entiers qui passaient par ici. Toute cette machinerie servait à les faire passer dans le tunnel avant leurs envoi. Maintenant, la seule chose que l'on peut faire, c'est utiliser la voie avec des camions.
- Comment est-ce que les colis se déplaçaient dans le conduit ? interrogea Manuel.
- Ils étaient auto-chenillés et totalement autonomes ». Répondit le chauffeur.
L'ascenseur s'arrêta, et les camions commencèrent à sortir pour rejoindre le groupe de ceux déjà garés.
« - Manuel, tu dois te présenter au chef de convoi pour connaître notre position dans le convoi. Les filles, je vous conseille de rester dans le véhicule : ici, il y a des gars des autres zones dévastées, et ils ne vous recevront pas forcément bien. »
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