Écrit le 06/02/2018 

« Tu n'as pas de vie sociale. » avait-elle dit.

Je n'étais pas contrariée. Ce n'était pas non plus une triste vérité. En réalité, je me sentais éperdument seule. Oui, j'avais rencontré [C] et [J] à la FAC. Oui, mes autres amis, connu au lycée, étaient à des kilomètres de moi. Mais, je n'étais pas heureuse. Je me sentais chez moi nulle part. Mon seul moment d'escapade était quand je lisais des livres, que j'imaginais des histoires avec de la musique dans les oreilles ou quand je regardais encore et encore les mêmes films ou épisodes de séries télévisées. Tout ceci, étrangement, me faisait se sentir bien. Mais, ce n'était pas le monde réel. La vraie – et misérable vie – c'était ça : des parents divorcés depuis que j'avais 12 ans, une sœur jumelle (fausse) avec qui je ne m'entendais pas toujours bien, une mère qui vivait avec un homme strict et aux convictions focalisées, un père qui n'assumait pas son rôle, une petite sœur qui paraissait plus âgée que moi et une chatte qui était probablement – non, c'était certain – le chat du Diable en personne.

Comment j'ai pu en arriver là ? Je me revois encore jouer avec mes Playmobil à un Noël. Il y avait un carrosse et deux chevaux blancs. J'avais aussi eu la tour de Raiponce. C'était un grand objet mauve. La Barbie avait de longs cheveux. Il y avait aussi eu un petit dragon en peluche mauve. Quand on mouillait un petit tableau, une peinture apparaissait. J'étais aussi cette gamine – très flippante – qui a un moment dessinait le symbole de la série « Mystère », une série de 2007. J'adorais reprendre des musiques du groupe de musique « Les Kidtonik » mais aussi du Jena Lee ou encore la version française de « The best of both world » de Miley Cyrus. J'avais rêvé d'être un jour la Miss de ma région pour concourir pour Miss France, j'avais souhaité devenir pirate et combattre avec Peter Pan, j'avais aussi fait un pacte avec une amie, étant petite, pour qu'on aille à Secret Story 11, mais Dieu merci l'idée m'est passée. Aujourd'hui je suis la fille qui veut vivre au Canada, changer le monde, ouvrir une chaîne Youtube, avoir un cochon domestique... Mais c'est juste aussi des espoirs.

Je ne sais vraiment pas comment j'en suis arrivée là. Je ne pensais jamais avoir des idées noires comme l'envie de partir loin ou pire de mourir. Jamais je n'aurais pensé que je me sentirais aussi triste, aussi malheureuse. La vie que je mène n'est pas celle que je veux. Je ne vis pas, je suis un automate dans une société. Je suis prisonnière de cette fausse vie.

Désolé, ça sent vraiment la déprime swhshshs