Last Lies-parti unique-
Plongée dans le noir, la lumière des phares des voitures balayait par moment la pièce lui permettant d'apercevoir son reflet dans l'écran de sa télé. Son regard vide fixait l'image pathétique qu'il se renvoyait.
Une loque. Un déchet. Une enveloppe sans âme, se laissant mourir lentement et douloureusement, étouffant dans sa propre détresse.
Il faisait peine à voir, affalé sur son canapé. Il se donnait l'impression d'être une tâche immonde sur un objet neuf.
Il ne se souvient plus vraiment quand il lui avait offert mais ça devait encore être une de ses innombrable preuve d'amour.
Il n'était plus vraiment sûr qu'il n'est jamais su ce qu'est l'amour.
Une nouvelle voiture passa et il eut la chance infinie de pouvoir capter l'image de son visage meurtri. Les traces de rouge sur ses joues, son œil qui commençait déjà à bleuir, ses cheveux blond platine en bataille et sa lèvre inférieur qui gonflait, un peu de sang séché au coin de celle-ci. Un rictus mauvais se dessina sur ses lèvres et un rire aigre résonna dans la pièce, secouant son corps d'une douleur intolérable. Il fut d'ailleurs surpris d'être encore capable de la ressentir. Il pensait s'y être habitué. Il pensait qu'il avait enfin prit la plie mais il devait avoir mis la pédale douce cette fois-ci.
C'est vrai que baiser un type qui à la gueule en sang, ce n'est pas forcément le plus sexy.
D'habitude, il prenait tellement de coup qu'il finissait par tomber dans un état d'inconscient étrange. Il ne sentait plus vraiment son corps et pourtant il n'était pas tombé dans le noir complet. C'était quelque chose de surprenant et en même temps il était heureux quand ça arrivait. Il ne ressentait plus de douleur. Ni physique. Ni émotionnel. Il devenait aussi lourd qu'un sac et aussi vide que l'espace. Les coups résonnaient dans son crâne, en écho avec les insultes qu'il lui jetait au visage.
Cette fois ci, il avait mal. Partout. Aussi bien dans sa peau que dans son cœur. Il sentait encore son poing s'abattre sur son visage et ses mots venimeux lui rappelait quel était sa place.
Il avait décroché son téléphone. Innocemment, par réflexe, pour lui rendre service. Il pensait que c'était son boulot mais non. Il lui avait parlé. C'était sans doute ça qui l'avait mis dans une colère noire et maintenant il se sentait vide et briser.
Il aurait pu supporter les coups, mais il avait fallu qu'il baisse son pantalon et le prenne comme s'il n'était rien de plus qu'une poupée vide. Un objet qu'on peut jeter quand le temps l'a abimé ou bien qu'on se soit laisser de lui. Il n'était plus qu'une simple poupée de chiffon aux yeux en boutons décousu et le sourire éternel rapiécé.
Il venait de comprendre.
La lumière inonda la pièce d'un coup. Le blond tourna son visage abimé vers le petit brun qui venait de se précipiter sur lui, l'engouffrant dans la chaleur de ses bras.
« Oh Yoongi... Murmura le brun en s'écartant de lui pour pouvoir jeter un coup d'œil à ce qui rester de son meilleur ami. J'ai fait aussi vite que j'ai pu... Yoongi, ça ne peut plus durer... Je... Je ne supporte plus de te voir comme ça... Je sais que tu l'aime mais J-
-Prends moi dans tes bras HoSeok, murmura à son tour Yoongi en passant ses bras autour du coup de son ami.
Alors qu'il laissa la chaleur apaisante du brun l'envelopper avec douceur, ses yeux se posèrent sur la table de la cuisine.
Elle était là. Cette boite blanche et son fichu ruban doré. Il pouvait déjà imaginer le petit mot qui l'accompagnerait.
« Je suis désolé, mon sucre. Une urgence au bureau. J'ai dû y retourner. Je suis vraiment désolé pour aujourd'hui, je sais que tu veux simplement pouvoir m'aimer au grand jour et je le veux aussi mais tu dois comprendre que les choses prennent toujours du temps. On sera bientôt ensemble Yoongi, c'est promis. »
A cette pensée, une nouveau fou rire lui gratta la gorge mais il se retient de le laisser exploser. HoSeok finirait par croire qu'il est totalement timbré. Alors il s'était contenté de penser qu'il aurait tout simplement pu lui dire qu'il avait envie de se taper sa secrétaire après lui avoir régler son compte.
Mais après tout, il n'était plus à un mensonge près.
Yoongi estimait être quelqu'un avec un minimum de moral et de principe. Il n'avait jamais volé, battu qui que ce soit ou bien même consommer le moindre produit illicite. Il était un conducteur raisonnable, ne buvait pas à outrance et n'avait jamais menti de façon délibérer.
Il était une bonne personne qui se contentait de vivre simplement le temps qu'on lui avait imparti sur cette Terre, estimant qu'il n'était pas nécessaire de le rendre plus pénible qu'il ne l'était déjà.
Jusqu'à ce qu'il croise la route de Jeong JungKook.
JungKook était comme une révélation. Une bourrasque de nouveauté. Une tempête fantastique et destructrice dans la vie tranquille de Min Yoongi.
Il était grand, jeune, beau, dynamique, drôle et attendrissant. Il avait le package complet prince charmant. C'était le nouveau responsable de son service. Il avait ce sourire enfantin qui le rendait adorable et ce regard brûlant de désir qui le rendait irrésistible.
Yoongi s'était retrouvé dans ses filets sans même s'en rendre compte. Avait-il seulement essayer de résister ? Il n'en était plus certain. Peut-être un peu au début. Mais sa détermination était aussi vite retombée. Il pensait qu'il avait enfin trouvé celui qu'il lui fallait.
Le début avait été difficile. Yoongi n'était pas stupide, il savait bien que quelque chose n'était pas claire dans le comportement du plu jeune. Il était absent, ignorer ses appels, s'inventer des réunions, arranger des rendez-vous à des heures pas possibles et dans des endroits dont Yoongi ignorait jusqu'à l'existence. Le blond n'avait pas le droit de se rendre chez lui, n'avait le droit de l'appeler chez lui non plus, n'avait pas le droit de lui montrer la moindre affection lorsqu'il était au bureau.
Yoongi avait d'abord cru à une de ses romances épiques, cachées au gout fantastique d'interdit et avait voulu y croire.
Et puis il y avait ces gâteaux. Lorsque JungKook passait à la maison, même pour un court instant, il lui rapporter un sublime gâteau de sa pâtisserie préférée et Yoongi était aux anges. Pour lui c'était la preuve que JungKook le connaissait, tenait à lui. En quelque sorte.
Mais son bon sens n'était pas soudainement mort et il ne pouvait pas empêcher cette petite voix au fond de lui de le rappeler à la réalité.
JungKook lui mentait.
Yoongi ne savait pas encore à quel sujet il lui mentait. Du moins pas au début.
Oh, ça n'avait rien à voir avec le fait que JungKook soit marié. Certes, le plus jeune ne l'avait pas dit lorsqu'ils avaient commencé à se fréquenter mais Yoongi l'avait rapidement découvert. Mais JungKook lui avait juré. Il lui avait juré qu'il n'aimait que lui, qu'il était son sucre à lui, qu'il allait la quitter pour lui. Yoongi ne l'avait pas cru. Il n'était pas idiot. Il avait assez vu de feuilleton et lu de bouquin là-dessus pour savoir que jamais JungKook n'aurait l'audace de quitter sa femme. Et encore moins pour un homme. Elle était sa place dans la société, sa clé pour les grands postes de ce monde, son accès à la célébrité et à l'argent. Yoongi était un mec doué au lit qui suce sans doute mieux qu'elle. Il ne prendrait jamais sa place. Il le savait.
D'ailleurs il en avait tellement conscience qu'il avait à peine menti à ce sujet à son entourage. Il était évident qu'il n'officialiserait jamais sa relation mais il avait tout de même tenu à dire à ses amis et sa famille qu'il était en couple avec quelqu'un. Pour la première fois, il leur avait menti délibérément. Mais ça ne comptait pas vraiment à ses yeux, parce que c'était un petit mensonge. Il leur avait dit être en couple mais aussi que ça ne durerait pas. Et puis les mensonges se sont accumulés. Son meilleur ami pensait d'ailleurs qu'il était simplement en couple avec un homme violent tandis que sa mère continuait d'espérer que les choses s'arrangent pour qu'elle puisse enfin avoir un beau-fils.
Non, son mariage n'était pas quelque chose qu'il cachait et Yoongi ne se faisait aucune illusion par rapport à ça.
Par contre il avait eu l'audace de croire qu'il était le seul avec qui le gamin trompait sa femme.
Il les avait surpris en pleine ébat dans le bureau du plus jeune. JungKook et sa secrétaire en pleine partie de jambe en l'aire sur le fauteuil du jeune brun.
Yoongi n'avait pas réussi à en vouloir à JungKook. Elle était jolie cette fille, c'était normal sans doute pour un type qui soit habitué à sauter des filles et qui se soit lasser de sa femme de vouloir retrouver les bonnes vieilles habitudes. Ce n'était sans doute pas simple d'accepter sa bisexualité d'un coup. Pour lui c'était la faute de la demoiselle. Elle s'était jeté sur son homme, l'avait séduit et avait profité de lui. De toute façon, elle n'en voulait surement qu'à son argent.
JungKook l'aimait mais il avait besoin d'un peu de temps.
Et puis il était toujours aussi doux avec lui. Il le couvrait de baiser, d'amour et de cadeau. Yoongi avait l'impression d'être important et aimer à un niveau qu'il n'atteindrait jamais.
Puis JungKook avait commencé à changer. Elle aussi était couverte de cadeau et d'attention tandis que le blond passait lentement et définitivement au second plan. Il venait de moins en moins le voir. Moins longtemps, juste le temps du sexe et de déposer ce fichu gâteau avec un petit mot cherchant à l'excuser de façon plausible. Tandis qu'elle était suspendue à son bras, riant à gorge déployer, agitant ses nouveaux bijoux sous les yeux du bureau entiers. Plus personne n'avait le moindre doute, quelque chose se passait entre ses deux-là, JungKook était donc devenu officiellement aux yeux de tous un homme adultère. Mais ce que les gens ignoraient ce qu'elle n'était pas la première, que c'était lui, Min Yoongi son amant numéro un, que c'était lui que JungKook aimait le plus.
Enfin c'est qu'il pensait quand il était seul dans le creux de son lit, en sueur et fiévreux dans les bras du brun et pourtant se sentant atrocement seul et geler. Il n'y avait plus la moindre trace d'amour dans le regard du plus jeune et Yoongi avait fini par se demander si elles n'avaient jamais été présentes.
C'est sans doute à ce moment-là que les coups avaient commencé. Yoongi avait dû laisser son cœur parler pour une foi. Il avait dû lui demander pourquoi il lui faisait ça. Il avait dû lui demander s'il l'aimait encore, s'il l'avait jamais aimé. JungKook lui avait répondu que c'était simplement pour qu'elle se taise et qu'il l'aimait avec tout son corps. Finalement Yoongi lui avait demandé pour qui il se prenait et JungKook lui avait répondu par une gifle puis il était parti en laissant un gâteau au gout amère derrière lui.
Yoongi avait d'abord cru que c'était de sa faute. Alors il s'était excusé en espérant ne pas voir disparaitre son bonheur si sucré. Mais le gâteau était doucement entrain de pourrir et Yoongi avait fini par en être dégouté.
Il était passé par toute les étapes possibles. Il s'était dit que c'était sa femme le problème. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait laissé le tromper ? Pourquoi n'avait-elle pas su garder son marie à ses coté. Puis il s'était dit que c'était hypocrite de sa part. Il ne valait pas mieux qu'elle dans ses cas-là. Après tout, lui non plus n'avait pas su garder JungKook près de lui. JungKook le trompait autant qu'il l'a trompé elle. L'ironie de la situation lui donnait envie de mourir. Puis il s'était dit que c'était la faute de cette fille, elle avait tout fichu en l'air, c'était parce qu'elle avait séduit JungKook que les choses avaient tourné de la sorte.
Finalement, il avait enfin les idées claires. Debout, le visage en miette et le corps douloureux, faisant face à un magnifique entremet au framboise recouvert d'un glaçage miroir rose pétant, il avait finalement compris. Sa femme n'était pas responsable, sa secrétaire non plus, lui-même n'était pas en tort. Leur seul crime était d'être tombés sous le charme d'un homme mauvais. Tout était de la faute de JungKook. Cet homme avide ne les avait jamais aimés, aucun d'entre eux. Ni sa femme, ni sa secrétaire, ni Yoongi. JungKook n'aimait que sa personne et l'argent. Tout ce qui l'intéresser était sa personne et ses besoins. Il se fichait bien du mal qu'il pouvait faire aux autres s'il en tirait quelque chose, qu'importe ce que c'était. De l'argent, de la gloire, du sexe, un peu d'affection factice. Sa femme était là pour l'argent, sa secrétaire pour le sexe et Yoongi pour l'affection. JungKook se sentait aimer et c'était tout ce qui compter.
Un gout amère envahie sa bouche tandis qu'une haine qu'il découvrait prenait d'assaut son être entier. Ce gâteau au glaçage parfait lui renvoyer une image parfaite de ce qu'il était. Un objet abimé, sans valeur, un morceau de sucre agréable à suçoter lorsqu'on se sentait seul. Une jolie gourmandise qu'on cache parce qu'on est au régime, un secret inavouable et détestable, qui nous rappelle combien on est faible, immonde et sans valeur. Yoongi était l'encas au régime de JungKook. Un encart qui avait autant d'importance qu'un entremet. Un entremet écœurant.
Il enfonça ses doigts dans la pâtisserie, la déchirant en deux, recouvrant ses longs doigts blancs aux jointures abimés de crème rosâtre et poisseuse. Il arracha des pleines poignées du gâteau, l'éventrant et rependant ses restes fumant partout dans la boite, sur la table et le sol. La pâtisserie qu'il déchiquetait avec toute sa colère lui rappelait son cœur quelque part. C'était ce qu'il avait dû ressentir lorsque JungKook lui avait arraché pour le dévorer à pleine dent juste devant ses yeux larmoyant. Il n'était plus sûr. C'était surement arrivé il y a tellement longtemps maintenant. Est-ce qu'il s'en était seulement rendu compte ? Surement pas, toujours aveuglé par son apparence douce et brillante, comme un magnifique cupcake. Mais comme les cupcakes, sans son glaçage flamboyant, il n'est rien de plus qu'un pauvre muffin fade avec un glaçage écœurant.
Le gâteau se vidait entre ses doigts, rendant ses derniers soupirs pour ne devenir qu'un tas informe, d'un rose pâle et mourant. Il porta lentement les restes du cadavre sucré qui restait sur ses doigts à sa bouche et les lécha en fixant son œuvre.
Alors que le gout mièvre de l'entremet glissait sur sa langue, un rictus étira ses lèvres meurtries et son regard se porta sur la porte.
Il avait demandé à un des responsables de son entreprise qui travaillait souvent avec JungKook s'il pouvait lui donner son adresse prétextant un dossier urgent à lui rendre. Il avait demandé à HoSeok de le conduire jusqu'à chez lui. Il savait parfaitement qu'il n'y serait pas. Il devait être au bureau pour s'occuper de son affaire urgente. Il sonna à la porte, dans la nuit froide de ce début d'hiver, soufflant un peu pour laisser une volute s'envoler dans le ciel noir avec les restes de ses sentiments et remords. Il tenait fermement son téléphone entre ses doigts dans la poche de son mentaux. La porte s'ouvrit sur une charmante jeune femme, une petite brune aux grands yeux et au sourire adorable.
Yoongi sentit ses remords lui retombait dessus et son cœur se resserrait mais lorsqu'il aperçut derrière elle la photo de leur couple, se tenant joyeusement la main dans un parc en pleine été, il se laissa convaincre qu'il faisait ça aussi pour elle.
« On ne se connait pas, je m'appelle Min Yoongi et je travaille avec votre mari. Commença-t-il et elle lui offrit un nouveau sourire avant de lui dire que son mari n'était pas encore rentré.
-Je sais, murmura le blond en sortant son téléphone. Je me suis dit que vous devriez voir ça.
Il lui tendit l'appareil ou on pouvait voir JungKook et sa secrétaire dans leur bureau, s'embrassant comme s'il n'y avait plus de lendemain.
Sans doute qu'il n'y en avait plus pour JungKook d'ailleurs.
Yoongi s'en est voulu l'espace d'un instant, lorsque la surprise sur le visage de la jeune femme fit place à la tristesse et cette colère étrange. Mais cette voix refit surface bien vite, lui rappelant que JungKook ne méritait pas bien mieux.
-Je suis désolé, murmura-t-il enfin avant de tourner les talons.
Il n'était pas sûr qu'il s'excusait parce qu'il avait détruit son mariage en lui montrant ça ou bien parce qu'il ne valait pas mieux que cette fille.
Il était parti en lui laissant le téléphone. Il n'y avait absolument rien à craindre. Ce qui est bien, lorsqu'on est un simple objet sans valeur, c'est qu'on ne mérite pas d'être chérie. JungKook et lui n'avait jamais échangé de texto et n'avait jamais pris la moindre photo ensemble. JungKook se mettait hors de lui lorsque Yoongi le proposait. Après en avoir discuté, Yoongi se rendait à l'évidence : il ne pouvait pas prendre de photo avec le visage couvert de bleu.
Il était monté dans la voiture de son meilleur ami, lui offrant un sourire en lui expliquant que son patron n'était pas là ce soir, qu'il arrangerait ça au bureau demain.
Il se jura aussi que ça serait son dernier mensonge.
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