Désolée d'avoir autant tardé à poster la suite... Bonne lecture ! 💙
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Son coeur se serra atrocement mais il parvint à garder un visage et une voix neutre.

« Je t'aiderais à prépare tes affaires demain si tu veux, ça ira plus vite. Tu sais, je t'en veux vraiment pas, ta réaction est parfaitement compréhensible... »

Même si tu m'avais promis que tu ne partirais pas... mais au fond, pouvait-il vraiment le blâmer ?

« Préparer mes affaires ? Mais pour quoi faire ?

- Pour partir ? C'est pas ce que t'apprêtais à me dire ?

- Où est-ce que t'as été chercher ça ? Je t'ai promis quelque chose non ?

- Oui mais les choses sont différentes maintenant alors...

- Ce n'est pas parce qu'elles sont différentes que je vais m'enfuir lâchement. Déjà, je tiens toujours mes promesses. Surtout quand je les fais à mon... enfin...

- Tu peux dire meilleur ami tu sais...

- ça sonne un peu bizarre après ce que tu m'as dit je trouve...

- Ouais c'est vrai.

- Bref quand je te fais une promesse à toi. Et j'ai pas l'intention de partir Frank. Jamais. »

Une vague de joie se répandit dans tout son corps. Allan n'allait pas partir. Allan allait rester. Et chose encore plus importante, Allan ne semblait pas le détester. Il n'avait pas une once de colère ou de dégoût dans le regard. Juste une petite nuance de gêne quand il croisait son regard, mais ce n'était rien à côté de tout ce qu'il avait pu imaginer.

« Par contre, est-ce que toi, tu ne vas pas finir par partir ? Parce que... je pourrais jamais t'offrir ce que tu veux Frank ou en tout cas que tu aimerais. Et j'ai pas envie de te voir souffrir... »

Allan venait d'enfoncer le doigt pile sur le problème auquel il essayait de ne pas penser. Il avait réussi à cacher tout ça derrière la barrière du "toute façon avant de penser à ça, faudrait déjà qu'il accepte de continuer à te parler une fois qu'il saura tout".

Mais maintenant que cette barrière venait de sauter, il ne pouvait plus faire comme si tout ça n'était qu'un problème secondaire. On pouvait même dire que c'était en train de devenir un problème de premier plan.

Effectivement, comme allait-il réagir à la longue, lorsqu'Allan continuerait de sortir, rencontrerait quelqu'un, ferait peut-être sa vie avec ? Frank serait-il capable de supporter tout ça ? Rien n'était moins sûr. Il suffisait de se rappeler sa réaction lorsqu'il était tombé sur Allan et sa compagne d'un soir la dernière fois. Et à ce moment-là, ce ne serait pas Allan qui l'abandonnerait, mais lui.

« Très franchement Allan j'en sais rien du tout... tout ce que je sais, c'est que pour l'instant la situation me convient très bien comme ça. Pour la suite... je peux pas te dire parce que j'en sais vraiment rien.

- D'accord. Mais si un jour les choses sont trop dures pour toi, ne reste pas. Fais ce que tu as à faire pour être heureux, ou en tout cas pour souffrir le moins possible. Ok ?

- Je... ok. Merci Allan. »

La minuterie du four eu la bonne idée de se rappeler à leur bon souvenir pour leur signifier que leur repas était prêt.

« Oh t'as préparé une pizza ? Super ! »

Malgré sa gêne qu'il ne parvenait pas entièrement à cacher, Allan faisait de gros efforts pour se comporter le plus normalement possible avec lui et il lui en était tellement reconnaissant. C'était sûrement égoïste de sa part, mais savoir qu'Allan restait Allan malgré tout ça, ne faisait qu'accentuer les sentiments qu'il éprouvait pour lui. Son amour n'avait sans doute jamais été aussi fort qu'à cet instant. Mais il ne devait rien laisser paraître et se concentra sur la découpe de la pizza.

« Elle est super bonne ta pizza Kinours !

- Merci. »

Merlin qu'il aimait ce surnom débile tout à coup, synonyme de normalité et signe que tout était presque comme avant cette annonce. Frank avait une telle chance d'avoir Allan dans sa vie. Peu de gens pouvaient se vanter d'avoir la chance d'avoir un meilleur ami aussi merveilleux.

Au fil des minutes, l'ambiance était de plus en plus détendue. Les choses semblaient vraiment redevenues comme avant, alors même que la révélation de Frank aurait dû avoir l'effet totalement inverse sur leur amitié. Plutôt que de les avoir éloignés voire séparés à jamais, l'aveu de Frank les avait rapprochés, soudés dans cette épreuves qu'ils traversaient ensemble.

Leur amitié plus forte que tout, plus forte même que l'amour leur offrait la possibilité de profiter de l'un et l'autre sans détruire ce qu'ils avaient toujours été, à savoir Allan et Frank, le jeune garçon brun et le jeune blond, le sang-pur et le né-moldu, toutes ces choses qui auraient dû les séparer et qui au contraire les avaient rapprochés et qui leur permettait aujourd'hui d'être encore là l'un pour l'autre, de se soutenir dans les pires situations et de se vouer une confiance sans limite qui allait au delà de toute logique.

Ce soir-là, lorsque Frank partit se coucher, ses pensées ne furent pas emplies de désespoir et de tristesse mais d'une profonde reconnaissance pour Allan qui malgré tout parvenait à rester lui-même et qui avait préserver leur duo de l'apocalypse qui était sur le point de le détruire.

Allan était vraiment quelqu'un d'exceptionnel et au fond, il était parfaitement logique que Frank ait développé de tels sentiments pour lui. Il n'existait personne qui lui ressemble, personne qui soit aussi parfait pour lui, qui le comprenne aussi bien qu'Allan. Il espérait simplement que ce ne serait pas lui qui les diviserait un jour en ne supportant plus la situation qu'il avait lui-même crée...

Il récupéra son téléphone et ouvrit l'application messages avant de sélectionner sa conversation avec Allan. Un dernier petit message et il pourrait plonger dans les bras de Morphée pour passer la meilleure nuit qu'il ait passé depuis maintenant plusieurs semaines.