25🐲Pour toi

[TALYA]


— Est-ce que tu as vu Talya récemment ?

— Ce n'est pas elle là-bas, qui traine un corps de... Ah. Ne regarde pas, Aelarion.

— C'est le meilleur moyen pour que je le fasse. Qu'est-ce que... où est le reste du...

— Je t'avais dit de ne pas céder.

Balançant sur le sable la tête découpée et encore sanglante d'un éclaireur de l'Alliance Etincelante, Talya rangea son épée dans son fourreau avant de se laisser tomber devant le feu de camp.

Elle passa sa main sur son visage crasseux puis poussa un long soupir fatigué avant de fixer les braises et de murmurer :

— C'était trop facile.

— Tu me fais peur depuis quelque temps.

— La ferme, Aelarion. Retourne dans ta forêt si tu n'es pas prêt à te salir les pattes.

— Est-ce qu'elle a ses menstrues ?

Myrte donna un puissant coup de poing dans le ventre du demi-dragon, le forçant à s'en aller loin de l'aura de danger que représentaient les deux femmes.

— Sagesse divine, tu parles... Mais on peut l'excuser un peu car tu n'es vraiment pas facile à vivre et à suivre en ce moment.

Talya ne la contredit pas et son amie ne lui demanda pas la raison de ses soudains accès de violence calmés par ses disparitions dans le désert à la recherche d'ennemis à tuer.

Après avoir retrouvé Talya dans le château, devenu le centre de commandement de l'armée des monstres et du nécromancien, Myrte avait passé une nuit blanche à s'occuper de son amie tremblante.

À l'instant où elle avait compris et révélé que Sinath et Vyrr étaient les mêmes personnes, le monde semblait avoir changé. L'elfe ne pouvait plus voir le nécromancien que comme un individu répugnant et cruel.

S'il passait la majorité de son temps à Greenland avec son élève, Sinath et elle avaient déjà eu quelques contacts. Il avait été certes arrogant, mais aussi de bon conseil. C'était lui qui lui avait mis dans la tête l'idée de devenir plus indépendante et de tout faire pour revendiquer sa place de Prodige.

Le souci n'était pourtant pas son acceptation, mais bien la réaction de Talya. Après cette nuit à l'enlacer pour qu'elle s'arrête de trembler et pleurer, plus aucune larme ne coula. Le lendemain, Talya était différente.

Cassé à l'intérieur... mais ardente.

Il y avait un feu étrange dans ses yeux. Comme si le chaos s'était un peu plus emparé d'elle.

Myrte n'arrivait pas à voir un semblant d'amour chez elle.

« Ou alors l'amour chez les dragons né de la rage » pensa-t-elle en observant la jeune femme nettoyer ses ongles incrustés de sang.

— Est-ce que tu as parlé à Vyrr depuis... ?

— Pour quoi faire ? Jakesh m'indique où aller pour les aider et je m'y rends. Point. D'ailleurs, je dois aller lui faire mon rapport.

— Alors tu t'engages sérieusement dans cette guerre ? Tu n'as aucune hésitation ? Peut-être qu'un jour proche, tu feras face à Emmett et au Héros. Tu as grandi et a été élevé par eux.

Talya se redressa et passa ses mains sur son pantalon pour retirer des grains de sable avant de déclarer :

— C'est Faraeline qui m'a élevé, pas eux. C'est Arwin, mon frère, pas Emmett. C'est Arley, mon père, pas le Héros.

— Et Vyrr ?

— Arrête ça.

— Est-ce que tu le détestes toujours autant ?

— Je vais voir Jakesh.

— Tal, tu ne pourras pas fuir éternellement tes sentiments. Il faudra que tu mettes ça au clair avant la fin.

Elle ignora Myrte et se contenta de prendre la tête de l'éclaireur avant de traverser chacun des camps pour parvenir devant les grilles du château.

Les reptiliens en poste la laissèrent entrer sans un mot et pénétrer dans le hall qui était envahi par des soldats faisant la queue pour récupérer leurs victuailles aux cuisines.

Lorsqu'elle arriva devant la bibliothèque où se tenait le centre des opérations stratégiques, un gobelin arriva essouffler devant elle, une lettre à la main. Il n'attendit pas qu'elle pousse la porte pour la dépasser et entrer en pleine réunion entre Jakesh et le nécromancien regardant de haut la carte de la région.

Le gobelin donna la missive à Jakesh en murmurant simplement « Ça vient de l'Ouest » avant de quitter la pièce. Le reptilien déposa le message près de Vyrr puis s'exclama :

— Prideblaze ! Je vois que tes deux jours dans le désert furent fructueux !

L'absence de réaction de Vyrr à l'arrivée de Talya la vexa tant qu'elle balança la tête coupée sur la table, à quelques millimètres de la carte, mais la salissant tout de même de taches de sang.

Les sourcils froncés, mais ne relevant pas un instant le menton, Vyrr repoussa de sa dague la tête un peu plus loin avant de secouer le parchemin et de se reconcentrer.

— J'ai tourné près de l'arène, commença Talya en se focalisant sur Jakesh. Ils sont tendus depuis que les combats se sont arrêtés, mais les gérants contribuent bien à l'effort de guerre et entrainent les plus faibles recrues.

— Bien, bien... Vyrr ?

— Hm.

— J'ai pris plus de temps parce que j'ai trouvé un marché de nomades ainsi qu'un groupe de réfugiés en route pour nous rejoindre. J'ai pris soin de leur indiquer la route la plus surveillée et c'est comme ça que, parmi les nomades, j'ai trouvé un éclaireur.

— Tu es allée loin en peu de temps, c'est remarquable. Vyrr ?

— Hm.

— Je n'ai pas pu faire ça proprement. Du coup, il faudra peut-être dédommager certains vendeurs. Mais s'il y avait d'autres éclaireurs, le message est bien passé.

— C'est parfait, merci. Vyrr... as-tu quelque chose à rajouter ?

Le nécromancien ne semblait avoir aucun intérêt pour Talya et, alors qu'il semblait changer d'attitude, il se contenta d'ouvrir très lentement la lettre avec sa dague et de la lire.

— Est-ce que tu as besoin d'autre chose, Talya ? Ou tu veux peut-être assister à notre réunion ?

— Je...

Les mots se bloquèrent dans sa gorge lorsqu'elle vit apparaitre, l'espace d'une seconde, un sourire sur le visage de l'elfe corrompu.

Elle sentit son cœur s'embraser de colère et, lorsque la température augmenta suffisamment pour que les écailles de Jakesh transpirent, ce dernier se racla la gorge et dit :

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en se tournant vers Vyrr d'un air gêné. Des nouvelles du front ?

— Alerya est vivante.

Lorsqu'elle entendit le nom d'une autre femme lui étant inconnu, l'extrémité de la table la plus proche de Talya se mit à prendre feu. Vyrr arqua un sourcil et leva doucement la tête pour croiser son regard et dire :

— C'est la fille de Nelian, mon exécuteur. Elle avait disparu depuis longtemps et elle vient de rentrer à Givreciel pour retrouver son père. Est-ce que ça te pose un problème ?

— Je vais vous laisser... murmura Jakesh avant que Talya ne l'arrête avec son bras.

La jeune femme fixa le nécromancien en silence jusqu'à ce que ce dernier passe une main dans ses cheveux gris et les attache en arrière. Les yeux de Talya suivirent le mouvement des manches de la chemise ample de Vyrr, dévoilant ses bras à la fois fins, mais musclés, avant de s'attarder sur ses veines puis de revenir vers ses iris rouges.

L'air dédaigneux de Vyrr la fit grogner comme un animal avant qu'elle ne quitte la pièce d'un pas décidé et claque violemment la porte. À cause de sa fureur, Jakesh s'empressa d'agiter un chiffon pour éteindre les flammes sur la poignée.

— Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?! demanda-t-il tout essoufflé. Talya était-

Le reptilien s'interrompit en regardant Vyrr, sa tête soutenue avec lassitude sur sa paume, alors qu'il semblait à la fois très contrarié et...

— Tu rougis ?

— Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?

— Si ! Ta peau grise est teintée de rouge !

— Je vais prendre tes écailles et en faire une armure, puis je me servirais de tes restes pour les manipuler et te faire récurer le sol des latrines jusqu'à la fin du monde. Maintenant dégage avant que le peu de sympathie que j'éprouve à ton égard ne disparaisse.

Le reptilien ne se fit pas prier pour quitter la bibliothèque, laissant seul l'elfe corrompu déposant la lettre sur le bureau avant de s'éloigner et faire face à la fenêtre.

Il expira lentement en regardant le ciel perpétuellement crépusculaire sur ces Terres Désolées avant de se murmurer en jouant avec les bagues à ses doigts :

« Tu ne me pardonneras jamais, mais je... »

Ses réflexions s'interrompirent lorsqu'on frappa à la porte pour solliciter sa présence hors du château. Il espéra sincèrement que Talya ait quitté les camps de monstres pour ne pas la revoir de nouveau si tôt.

Son cœur et sa raison ne tiendraient pas.



🔥



— Elle me fait penser à ses parents.

Jakesh et Jugi observaient, comme tous les autres soldats, leur camarade Imul se faire malmener par l'épée de Talya pendant leur entrainement.

Le fessier s'écrasant avec violence sur la terre, le reptilien supplia d'arrêter l'humiliation alors que la lame de son ennemie touchait les écailles de son menton.

Talya planta son épée dans le sol avant de tendre la main et d'aider Imul qui ne put s'empêcher de rougir au contact de la jeune femme.

Cette dernière détacha sa chevelure blonde pour l'aérer alors que ton corps transpirait par l'effort de l'exercice depuis des heures. Cela faisait des jours qu'elle faisait tout pour éviter Vyrr et focaliser son attention sur autre chose.

Mais l'attention qu'elle avait attirée sur ses performances au combat venait de lui desservir lorsqu'elle sentit une puissante énergie chaotique se rapprocher du terrain d'entrainement.

— Jakesh, commença Vyrr en retirant sa capuche noire, les soldats ne sont pas prêts ?

— Ils le sont, sauf s'ils tombent sur quelqu'un comme elle.

— Voyons ça.

Soudain, alors qu'elle essuyait la sueur sur son front, des squelettes armés d'épées et boucliers apparurent devant elle. Elle jeta un regard assassin au nécromancien qui l'ignora et agita ses doigts pour contrôler ses guerriers.

Son arme dégainée, elle ne perdit pas un instant pour se ruer sur les squelettes qui, fût-elle surprise, étaient bien plus agiles et expérimentés que ses précédents adversaires.

— Celui avec sa lance... il a les mêmes mouvements que... Arley ? Ou alors je suis devenu dingue.

— Bien vu. Parce que mes créations gagnent en expérience. J'ai regardé pendant très longtemps mes compagnons de guerre afin de m'inspirer d'eux.

— À côté, tu es du pipi d'orc, commenta Jugi en désignant Imul.

— Va mourir, archer de mes deux.

— Attention, Vyrr, on sait ce qui s'est passé lorsqu'Arley et Yara se sont battus.

— Il s'est passé quoi ? demanda Imul.

— Elle l'a embrassé pour le déstabiliser et le foutre à terre.

— Une humaine respectable.

Le nécromancien ne les écoutait pas et se concentrait sur le combat, ses mains se tordaient dans tous les sens lorsque Talya donna un violent coup dans un squelette dont les os s'éparpillèrent tout autour d'eux.

Vyrr réagit à temps lorsqu'il la vit foncer dans sa direction et sortit la dague à sa ceinture contrant avec difficulté l'épée « Hope » qu'elle aurait dû, comme sa mère, rebaptiser « Envy » depuis leur dernier échange.

Tous les soldats s'écartèrent et certains osèrent encourager la jeune femme malgré la crainte de recevoir un châtiment de la part du nécromancien.

— Tu cherches à me tuer ? lui dit-il avant d'esquiver un coup.

— J'attaque la source du problème.

— Afin que ta vie « soit moins douloureuse sans moi » ?

— C'est trop tard. Tu l'as déjà corrompu.

— Ne m'accuse pas de tous les malheurs qui te frappent.

Soudain, alors qu'il pensait éviter de justesse un coup mortel sur sa tête, Talya en profita pour lui faire un croche-pied et lui bloquer les bras avec ses jambes.

La pointe de sa lame à quelques centimètres de son visage, l'expression du nécromancien devint de plus en plus mauvaise jusqu'à ce qu'il laisse s'échapper un rire moqueur.

— Ne baisse jamais ta garde.

La jeune femme releva lentement la tête avant de comprendre qu'au moindre mouvement, les quatre nouveaux squelettes autour d'elle n'hésiteraient pas à tirer leurs flèches.

Un silence inconfortable s'installa sur le terrain d'entrainement jusqu'à ce que les reptiliens applaudissements et célèbrent la victoire de l'elfe qui pourtant était en posture désavantagée.

— Tu meurs, et après quoi ? Je ne les comprends pas. C'est moi qui gagne.

— Parce qu'ils m'ont déjà observé sur le champ de bataille et qu'ils ont considéré ce que tu as ignoré.

Vyrr baissa les yeux pour désigner le bras de Talya, très légèrement entaillé par la dague du nécromancien. La blessure était si superficielle qu'elle ne l'avait pas senti et pourtant, tout le monde sauf elle semblait l'avoir vu.

— Je suis le maitre des poisons. Si j'avais la bonne dague, tu serais déjà tombée raide morte il y a une minute.

Elle planta sa lame à côté de sa tête, emprisonnant quelques mèches de cheveux blanc de son adversaire, lorsqu'elle murmura :

— Tu seras éternellement fourbe... N'est-ce pas, « Sinath » ?

Comme elle l'espérait, ses paroles firent immédiatement effet. L'elfe corrompu ouvrit grand les yeux et, l'espace d'un instant, elle vit ses lèvres trembler, jusqu'à ce qu'il reprenne le contrôle de ses émotions.

Et qu'il les fasse disparaitre du terrain d'entrainement.

Absorbés par le portail qu'il avait créé sous eux, ils tombèrent violemment contre l'herbe sèche du jardin de roses fanées et d'épines du château de Leone.

— Tricheur !

— Qu'est-ce que tu m'as dit ?!

— Tu ne veux pas être humilié devant tes soldes-

— Non ! Tu as parlé de Sinath. Comment est-ce que tu...

Vyrr n'arriva pas à poursuivre sa phrase. Talya retira son épée bloquant ses cheveux et la rangea dans son fourreau avant de s'éloigner en direction du buisson de rose et d'épines au fond du jardin.

Celui gardant prisonnier l'épée NoMercy ainsi que l'âme de sa mère.

Depuis que le château avait été libéré de l'emprise du miasme d'Anorra, elle parvenait à se tenir à l'endroit où des semaines plus tôt ses poumons brûlaient.

Pourtant, y être était toujours éprouvant. Encore plus à cet instant.

Lorsque l'elfe corrompu arriva près d'elle, elle laissa s'échapper un grand soupir.

— Aelarion le naïf est en partie responsable. Il a débloqué ma mémoire. Puis j'ai réalisé des choses qui se sont confirmés en relisant tes lettres.

— Mes lettres ?

— Celles que tu m'écrivais chaque année pour mon anniversaire.

Vyrr baissa la tête, le regard perdu, avant de couvrir sa bouche de sa main.

— J'étais ivre la plupart du temps.

— Je t'ai déjà vu écrire ivre à la taverne et ta plume n'est pas aussi belle. Tu t'étais appliqué. Chaque année... Et j'ai fini par comprendre. Je suis resté un moment dans le déni, mais c'était évident : Vyrr et Sinath étaient la même personne.

Talya s'assit sur l'herbe morte et arracha une des épines du buisson avant de la faire rouler sur sa paume. Si son visage exprimait une colère froide, à l'intérieur, elle était perdue.

— Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

Elle sursauta en entendant le rire mauvais de Vyrr avant qu'il ne s'assoie à ses côtés.

— Tu oses me demander pourquoi ?! Tu as lu mes lettres, tu sais pourquoi j'ai fait tout ça.

— Pour me manipuler et me faire rejoindre ton camp.

— Pour toi.

Ses dents vinrent mordre sa lèvre pour réprimer un sourire et une vague étrange de joie malgré sa colère.

Et Vyrr ne lui laissa aucun répit.

— Au début, c'était pour tes parents. Pour Yara, parce que... les remords me tiraillaient les entrailles. Ensuite, c'était pour vous. Arwin et toi. Puis ma conception de la justice... Mais au fil des années, j'ai réalisé que c'était pour que la petite fille qui m'a offert un ruban ait un avenir moins sombre et sanglant.

— C'est raté.

— Je sais que je te dégoûte. Pour ce que j'ai fait à ta mère... la guerre, les massacres, les complots et les manipulations... Et surement parce que... Putain... Je n'avais pas prévu ça, Tal.

Son cœur battait si fort qu'elle en sentait les pulsations au bout de ses doigts. Lorsqu'il tourna la tête vers elle et croisa son regard, quelque chose en elle se compressa fort.

— Je méprise les violeurs, et j'en suis devenu un avec comme seule excuse « ma survie ». Je ne souhaitais pas être tel ces vieux porcs d'humain qui s'entiche de gamine n'ayant même pas passé l'adolescence... Alors...

— C'est pour ça que tu m'as repoussé, lorsque tu étais Sinath.

— Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? J'ai deux cents ans de plus que toi, Tal. Je suis un elfe corrompu, au service du chaos, et que le monde entier désire voir écarteler. Qu'est-ce que je peux...

Vyrr rompit leur contact et laissa sa tête tomber contre ses mains avant de rapprocher ses genoux de son corps.

— Qu'est-ce que je peux apporter à une femme aussi merveilleuse que toi, si ce n'est le malheur ?

À cet instant, elle sut que personne d'encore vivant n'avait vu le nécromancien dans un état de pareille vulnérabilité.

Elle se détesta de se sentir exclusive et surtout chérie par un être réputé comme n'ayant pas de cœur.

— Sinath est tombé amoureux de toi, poursuivit-il, c'est pour ça que j'ai dû le tuer.

— Non. Arrête de mentir. Tu me dois l'honnêteté pour tout ce que tu as fait. Là, maintenant, qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

— Je ne ressens rien p-

— Vyrr Loraelyan Rhapsody. Est-ce que tu m'aimes ?

L'elfe corrompu sentit une pression forte venant de l'épée NoMercy emprisonnée des ronces, comme si l'âme de Yara voulait le forcer à répondre.

Alors il céda. La tête toujours sur ses bras, il la tourna vers Talya et se mordit l'intérieur de la joue jusqu'au sang sans savoir qu'à cet instant, elle perdit le souffle en l'observant.

Vyrr avait retrouvé sa couleur de peau d'origine, ses cheveux blonds, ses yeux violets et... elle arrivait à entendre les battements de son cœur qui n'auraient pas dû exister.

« Je suis pitoyable. Je me nourris des miettes d'attention que tu me donnes. Je me déteste d'être devenu si faible que ta seule présence dans une pièce me trouble. Encore plus pour toute la déception que je t'ai provoqué par mes actions.

Je suis détestable, je le vois que tu me hais depuis que tu sais la vérité sur moi. Cette vérité qui montre que je suis ignoble, cruel, manipulateur, menteur, sans pitié ou empathie... Que je suis un monstre sans cœur, comme tu me l'as rappelé.

Chaque jour est une torture. À chaque fois que je te vois ou que je sens ton parfum, j'ai envie de détruire tout ce qui nous entoure pour me retrouver seul avec toi.

Peut-être que tu n'arriveras jamais à pardonner les raisons de mes agissements, mes erreurs, tout ce que j'ai fait ou ce que j'aurais dû faire... Mais depuis que j'ai conscience de mes sentiments... Ma motivation, c'est toi.

C'est ta vie, Aetalya.

C'est parce que je veux te donner le meilleur des mondes que je le couvre de sang et de désolation.

Parce que je veux que ton futur soit suffisamment brillant pour que tu oublies tout ce qui te relit à moi. »

Il avait parlé d'une traite, sans la lâcher un instant du regard. Ses joues avaient rougi, ses yeux brillaient et menaçaient de laisser s'échapper des larmes.

Et à cet instant, après tout ce qu'il venait de dire et qu'elle aurait pu trouver insuffisant comme excuse avec ce qu'il avait fait...

Elle approcha sa main de son visage et en dégagea une mèche blonde.

— Chaque jour, je te découvre un peu plus chaotique que la veille, et pourtant... malgré tes erreurs impardonnables, ma rage et la haine que ressent le reste du monde à ton égard...

Talya prit une inspiration alors qu'une larme coula sur sa joue et vint rejoindre son sourire triste.

— Je suis désespérément tombée amoureuse de ton imperfection.



Hello~ ça fait longtemps ! Ça va ? Je ne pouvais pas revenir avec un petit chapitre, non, il fallait que ce soit long et fort en émotion 🤭

Qu'avez-vous pensé de la façon de Talya de gérer ses découvertes sur Vyrr ? De leurs échanges et des sentiments de Vyrr enfin exprimé ? Et de la réponse de Talya ? 🤔

J'espère que la suite vous plaira ! On se retrouve pour le prochain chapitre ! N'hésitez pas à soutenir cette histoire en votant/commentant/la partageant à vos proches🥰



NEWS IMPORTANTE ❗

Mardi 10 octobre, je sors une nouvelle romance urban fantasy qui est déjà complète et dont un chapitre sortira chaque mardi à 17h30. Soyez aux aguets et n'hésitez pas à vous abonner à mon compte pour avoir la notification quand ça sera disponible 🥰



Bon ok il a pas la peau grise et les yeux rouges, mais on est pas loin de la réalité 😏

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