Chapitre 8

— Bonjour...
— Déjà levé ?
— Depuis quelques minutes, seulement. Bien dormi ?
— J'ai connu pire... Tu retournes quand chez ta mère ?
— À la fin de la semaine. Promis, après, je te laisse tranquille.

Hermione sourit et sortit le bidon de lait et la confituredu frigo. Assis à la table de la cuisine, le Serpentard était enroulé dans une robe de chambre en éponge verte, les cheveux simplement disciplinés aux doigts. Il avait remonté une jambe contre son torse et faisait des mots croisés, abandonnés là par sa colocataire la veille.

— Je t'ai déjà dit que tu ne m'ennuyais pas, Malefoy, dit celle-ci.
— Je sais, mais j'ai aussi l'impression que tu ne vas pas bien et j'ai l'impression d'être de trop.
— Je vais très bien, je suis juste encore un peu ébranlée par la guerre, c'est tout.
— Justement... Et vivre dans la maison de Rogue n'arrange rien, je pense. Même si tu n'étais pas proche de lui, tu l'as vu mourir, de la pire façon qui soit... Assassiné.

Hermione serra les mâchoires.

— C'est ma maison, Malefoy... Je n'ai nulle part ailleurs où aller, je n'ai pas de nouvelles des Weasley depuis le mois de juin et Harry a assez à faire avec ses Moldus pour s'encombrer de moi.

Malefoy pinça la bouche.

— Viens au Manoir... dit-il alors en haussant les épaules. Quelques jours, deux semaines, pas plus, juste pour te reposer et voir d'autres têtes. Tu tiendrais compagnie à ma mère un moment, elle se remettrait plus facilement de la disparition de mon père.

Hermione serra les lèvres et grimaça.

— Je ne sais pas, dit-elle. Peut-être que je pourrais passer quelques jours à Poudlard aussi...
— Pour revoir encore et encore les cicatrices que les Mangemorts ont fait au château ? Sérieux ?

Hermione se mordit la lèvre puis inspira profondément et secoua la tête.

— Laisse-moi un peu de temps pour y penser, tu veux ? dit-elle.
— Comme tu veux, moi je pars dimanche dans l'après-midi. Si tu veux m'accompagner, tu sais où me trouver.

Le blond se leva alors et disparut dans sa chambre. Hermione soupira puis prépara le petit-déjeuner et elle était en train de siroter son café tout en grignotant des toasts beurrés quand le blond revint, habillé et traînant une odeur de savon après lui.

— Et si on sortait aujourd'hui, demanda soudain la Gryffondor.
— Sortir ? Dehors ?

Hermione haussa un sourcil et Malefoy posa brièvement le regard sur la Gazette du Sorcier qui traînait sur la table.

— Tu as pourtant dit que...
— Je sais, tu n'es libre que depuis une semaine et rien n'est encore paru, mais le Ministre n'est pas stupide, il sait que tu vis chez moi, il l'a bien compris. S'il avait voulu, les Aurors auraient débarqué depuis longtemps, tu ne crois pas ?

Malefoy fit la moue.

— Je ne sais pas... Ça me paraît risqué, dit-il.
Vous êtes levés, les jeunes ?

Hermione et Malefoy se jetèrent un regard étonné puis se rendirent dans le salon.

— Bonjour, professeur, dit Hermione. Que se passe-t-il ?
Rien de grave, je venais simplement annoncer une bonne nouvelle à Drago.
— Ma mère est rentrée chez nous ? demanda le blond.

Rogue resta muet une seconde puis secoua la tête.

J'irais me renseigner, dit-il. Non, je voulais juste vous signaler que l'acte de libération est passé dans le journal de ce matin, reprit-il.
— Le mien ? demanda le Serpentard. Pourtant le journal...
— Je le reçois vers neuf heures, dit Hermione.
— Ah d'accord.
Les deux, dit Rogue. Oh, j'imagine que ça a dû faire grand bruit donc si vous sortez aujourd'hui, restez sur vos gardes...
— Avec un garde du corps comme elle, je ne risque rien, grimaça Malefoy en montrant Hermione du pouce.

Rogue renifla, sourit, puis quitta son fauteuil et disparut. Hermione soupira alors et regarda le blond avec un sourire.

— Shopping ? dit-elle.

Malefoy sourit et rigola.

— Et comment ! Va t'habiller, on prendra un petit-déjeuner sur le Chemin de Traverse.

Hermione rigola en retour puis disparut à l'étage.

Vingt minutes plus tard, la pendule sonnait huit heures du matin, ils étaient tous les deux parés à sortir, bourse tintinnabulante en poche, et ils transplanèrent sur le pas de la porte de la maison.

.

— Quelle journée !

Hermione déposa ses paquets miniaturisés sur la table de la cuisine et Malefoy ferma la porte d'entrée dans son dos en souriant.

— Je crois que je n'avais encore jamais dépensé autant d'argent dans des vêtements ! dit-il, amusé.
— Tu me fais marcher ! Tu es plein aux as !

Malefoy haussa les sourcils puis secoua la tête.

— Je t'assure, je n'ai jamais autant dépensé d'argent en vêtements... Du moins, en autant de vêtements !

Hermione éclata de rire.

— Tu devais sûrement débourser mille Gallions juste pour un costume, non ? dit-elle en redonnant leur forme normale à ses paquets.
— Non, quand même, mais deux ou trois cent Gallions, oui, facilement...
Et avec quel argent avez-vous payé tout ça ?

Hermione et Malefoy se regardèrent puis se rendirent dans le salon où Rogue les toisait depuis son portrait, les bras croisés, assis dans son fauteuil.

— Celui de ma mère, répondit Malefoy.
— Et moi, le mien, ne vous en faites pas.

Rogue plissa les yeux et décroisa les bras.

De toute façon, Miss Granger, mon argent est désormais le vôtre, dit-il. C'est inscrit noir sur blanc sur mon testament...

Hermione sourit et Malefoy lui jeta un coup d'œil. Cette histoire de succession lui donnait l'impression d'avoir manqué quelque chose, qu'une partie du récit lui manquait pour tout comprendre.
À vrai dire, il trouvait la Gryffondor étrange quand elle était en présence du portrait du défunt professeur. Elle agissait presque comme s'il était encore vivant et capable de la sermonner réellement. On pourrait presque la croire...

Amoureuse, songea Malefoy. C'est ça, elle me fait penser à une fille amoureuse qui minaude devant son soupirant...

Il regarda Rogue, puis Hermione, ignorant leur conversation, et quand la jeune femme sourit, il fronça les sourcils.

Je dois partir, dit soudain Rogue. La Directrice m'appelle... Quand rentrez-vous, Drago ?
— À la fin de la semaine, si tout va bien.

Rogue opina puis se leva et disparut derrière le cadre de son tableau. Malefoy se tourna alors vers Hermione qui lui jeta un regard.

— Non, rien, répondit le blond. Allons ranger nos achats, il va être l'heure du thé...

La brunette opina puis récupéra ses paquets et monta dans sa chambre pour les ranger. Elle s'admira un moment devant le grand miroir en posant les vêtements contre elle, puis, fière de ses achats – elle n'avait pas fait de vrai shopping depuis des années, la dernière fois avec sa mère – elle rangea le tout dans la penderie en songeant brusquement à ses parents amnésiques.
En parallèle de ses révisions, elle avait commencé à chercher le moyen de renverser le sort d'Oubliettes, mais elle n'avait rien trouvé qui rende ses souvenirs à une personne victime de ce sort, pour l'instant. Elle avait prévu d'aller parler au médecin qui s'était occupé de Gilderoy Lockhart, plusieurs années en arrière quand il avait essayé de lancer ce même sort à Harry et Ron, avec la baguette brisée de ce dernier. Le sort s'était alors retourné contre lui, bien plus violent que prévu, et l'avait privé de la totalité de sa mémoire. Aujourd'hui, il en avait récupéré un peu, à force d'acharnement, mais les médecins pensaient qu'il ne récupérerait jamais la totalité de ses souvenirs.

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