58. « les Grizou »


Trois semaines plus tard
Saint-Pétersbourg, Russie
Estrela Miguel

Je supporte de tout mon coeur Antoine et il faut dire qu'il joue plutôt bien. Mais je supporte également le Portugal qui se débrouille plutôt bien également et demain, le Portugal va jouer contre l'Argentine pour les quarts de final. La France joue ce soir et je serais là pour le match mais Antoine n'est pas encore au courant.

J'ai réussi mes examens et mon travail de fin d'études et j'ai finalement obtenu mon diplôme. Je suis tellement contente mais je n'ai rien dit à Anto. Je lui ai fait croire que je n'ai pas réussi mon travail de fin d'études et que je vais devoir rester pour le rendre en août mais c'est simplement pour lui faire une surprise.

Je suis déjà en Russie, à Saint-Pétersbourg. Je suis arrivée ce matin seule, je n'ai pas peur de prendre l'avion seule, je suis déjà assez grande. Je vais quand même avoir 23 ans dans un peu plus d'un mois. Personne ne pouvait m'accompagner et je suis venue seule. Je pense que ce sera peut-être une bonne idée au final parce que nous pourrons bien profiter de nos retrouvailles. Ah, je ne vous dis pas comment le petit Anto m'a manqué. C'est tellement calme sans lui et je n'aime pas ce calme.

J'ai bien évidemment appelé Paul pour qu'il essaye de m'arranger une place au stade où ils jouent ce soir et il est au courant que je viens. J'espère juste qu'il a su ne rien dire à Anto parce que sinon ça gâche toute la surprise. J'ai été voir Paul quand je suis arrivée et il m'a passé mon ticket pour que je puisse entrer dans le stade. Là, je suis en train de rentrer et je cherche ma place. Oh, je suis à côté des femmes des joueurs. Je ne sais pas si je vais me sentir à l'aise auprès de toutes ses belles femmes.

- « Tu dois être la copine d'Antoine. » Me dit une femme qui est assise à mes côtés.

Paul n'a vraiment pas fait les choses à moitié. Je suis vraiment tout devant.

- « Oui. » Dis-je en souriant.

- « Je suis Marine, la femme d'Hugo. » Dit-elle en me souriant.

Je réfléchis quelques secondes pour savoir qui est le fameux Hugo, je ne connais pas tous les joueurs de l'équipe française.

- « Hugo Lloris ? » Demandais-je pour être sûre.

On ne sait jamais, il pourrait y avoir plusieurs Hugo.

- « Oui. »

- « Enchantée de faire ta connaissance. » Dis-je en lui souriant toujours. « Je suis Estrela. »

- « Ton prénom, on le connait déjà tous. » Dit-elle.

Je fronce les sourcils. Comment se fait-il qu'ils connaissent déjà tous mon prénom ?

- « Antoine n'arrête pas parler de toi et les gars s'amusent à le taquiner. »

Je ne savais pas que monsieur Grizou parlait beaucoup de moi. Je vois que je deviens célèbre grâce à lui.

- « Il parle vraiment beaucoup de moi ? » Demandais-je.

- « Si Estrela était ici, elle dirait ça. » Dit-elle en essayant d'imiter la voix d'Anto. « Il faut absolument que je parle à Estrela, elle me manque trop. »

Elle me fait rire.

- « C'est toi ou Mia. » Dit-elle. « Mais c'est mignon de le revoir si amoureux. »

Mon sourire s'agrandit. Je commence à parler avec elle d'un peu tout. Elle m'informe qu'elle est mariée depuis 6 ans à Hugo et qu'ils ont deux filles. Elle m'avoue qu'elle espère avoir un troisième enfant et qu'elle aimerait avoir un petit garçon. J'espère que son vœu s'exhausera. Elle m'a présenté les autres femmes des joueurs mais je ne connais pas la moitié des joueurs qu'elle m'a cité. Elle m'a dit qu'elle me les montrera pendant le match.

Je lui ai expliqué que je suis portugaise, que je n'aime pas trop le foot et que je ne connais pas vraiment l'équipe de France. Je n'ai regardé que les matchs du Portugal jusqu'à présent mais maintenant que je suis avec Antoine, je vais l'effort de m'intéresser à l'équipe de France. Le foot est tout pour lui et je sais que ça lui fait plaisir que je m'y intéresse. Alors je fais l'effort et j'avoue que pour l'instant, le foot s'est avéré être plutôt intéressant.

- « Erika est souvent présente ? » Lui demandais-je.

Je suis très curieuse. La presse n'a plus parlé d'Erika et d'Anto, enfin, si mais il a simplement été dit qu'Erika avait un nouveau copain et je pense que c'est ce qui a mis fin à tout ça. Je suis vraiment soulagée que la presse ait arrêté de parler d'eux deux parce que sinon je pense que j'aurais été capable de prendre le premier avion pour que la presse arrête de parler d'eux.

- « Non, elle ne vient jamais mais les parents d'Anto viennent à tous les matchs avec Mia. » Me répond Marine. « Hugo m'a dit qu'Anto ne voulait pas d'Erika ici parce qu'il savait que la presse allait s'emporter. »

Il ne m'a jamais dit ça. Bon, j'admets que je ne lui ai jamais posé la question parce que je ne voulais pas qu'on se dispute par téléphone, ce n'est jamais cool. C'est déjà assez dur de devoir être loin de lui et en plus, si on se dispute, ce sera encore plus dur.

- « Ah, je ne savais pas. » Lui dis-je.

Le match va commencer et nous nous concentrons sur le terrain. Pendant le petit entraînement de l'équipe, Anto ne m'a pas vu. Il semblait tellement absorber par ce qu'il faisait mais au moment où la Marseillaise a commencé à résonner dans le stade, ses yeux ont rencontré les miens et un énorme sourire s'est affiché sur son visage. Je lui ai souris en retour et à aucun moment, je n'ai détaché mon regard du sien.

Ça fait tellement du bien de le revoir après quatre semaines où je n'ai pas pu le voir en vrai. Je le voyais toujours à travers un écran et ce n'est pas la même chose que l'avoir en vrai devant moi. Il m'a tellement manqué. Pendant tout le match, mes yeux ne suivent que lui et de temps en temps, ses yeux viennent à ma rencontre. Il a tout donné de lui et il a vraiment bien joué. La France a gagné 2-1 contre le Brésil et un but a été marqué par Antoine.

Dès qu'il a marqué, il a couru dans ma direction et il m'a fait un clin d'oeil que je lui ai répondu en lui envoyant un bisou. Il a souri et il a fêté le goal avec ses co-équipiers. Je suis vraiment contente qu'il ait marqué et que l'équipe française ait gagné ce match parce que maintenant, la France est en demi-finale. Je sais qu'Anto est très heureux et je le suis pour lui. Son bonheur fait le mien.

- « Maintenant, nous allons pouvoir rejoindre quelques minutes nos compagnons et après, nous devrons rentrer. » M'explique Marine.

J'acquiesce et elle m'explique que nous pouvons rejoindre rapidement les joueurs pour les féliciter mais qu'après, nous devons les laisser et rentrer à l'hôtel pour qu'ils puissent se changer et tout. C'est bizarre mais bon, nous devons suivre les règles. Nous quittons le terrain pour aller dans le vestiaire. Mon coeur bat tellement vite, j'ai juste envie de revoir mon petit Grizou.

Nous entrons dans les vestiaires et je vois tous les joueurs, torse nu. Ils ont plutôt un gabarit assez impressionnant mais c'est normal, ce sont des sportifs. Par contre, ça ne sent vraiment pas bons. Ça sent la transpi à mort. Mon regard tombe sur le gars qui a conquis mon coeur et il vient dans ma direction. Je le sers dans mes bras, je me sens pas trop à l'aise de l'embrasser ici, devant tout ce monde.

- « Félicitation pour le match. » Lui dis-je.

Il s'écarte un peu de moi et me regarde.

- « J'ai l'impression de rêver. » Me dit-il.

Il me regarde attentivement avec ses yeux et je lui souris. Mon Dieu ! Je suis tellement contente d'être ici avec lui.

- « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Me demande-il. « Tu n'es pas censée être en train de travailler ? »

Je secoue la tête.

- « J'ai réussi. » Lui dis-je.

Et là, il m'embrasse sauvagement et maintient bien mon corps contre le sien. Waouh ! Je ne m'y attendais vraiment pas mais j'ai répondu à son baiser parce que ses lèvres m'ont terriblement manqué. Antoine embrasse à la perfection.

- « Ehh calmez-vous les Grizou ! » Crie un des joueurs.

Le rouge me monte aux joues et je mets fin à notre baiser. Je me sens vraiment mal à l'aise qu'il y ait quelqu'un qui nous ait regardé. Je ne connais pas vraiment les gens qui sont ici et je ne me sens pas à l'aise avec eux pour l'instant mais je finirais par me sentir un peu plus à l'aise avec le temps. Il faut juste que j'apprenne à les connaître et puis, ça ira mieux. Il passe son bras sur mon épaule et regarde les gars.

- « Laissez-moi embrasser ma copine ! » Répond Anto. « Ça fait un mois que je l'ai pas vu ! »

Je regarde tout le monde et tout le monde me regarde. C'est perturbant.

- « Bon, les filles sortez d'ici. » Dit un homme que je ne connais pas.

Antoine m'embrasse à nouveau rapidement et me demande de l'attendre devant les vestiaires pour qu'on puisse retourner ensemble à son hôtel. Tout façon, je n'ai pas vraiment le choix puisque je ne sais pas où se trouve son hôtel et je n'ai pas fait de réservation puisque je compte rester avec Anto. Mais peut-être que je ne pourrais pas rester avec lui. Oh, je suis vraiment bête ! J'aurais dû y penser.

Bon, d'abord, j'attends Anto et ensuite, on verra comment les choses se passeront. J'ai de l'argent sur moi au cas où mais je ne sais pas si je pourrais arriver à me trouver une chambre parce que tout doit être rempli à cause du mondial. Les gars finissent par tous sortir ensemble et Anto me présente tous les joueurs. Je me souviens encore des noms que Marine m'avait dit mais j'ai l'impression d'avoir des personnes totalement différentes devant moi.

Ils me saluent et saluent ensuite Anto avant de partir. Il me regarde et hausse un sourcil. Je lui fais un petit sourire timide.

- « Tu vas tout m'expliquer, Miguel ! » Me dit-il.

J'acquiesce et nous commençons à marcher vers sa voiture. Je lui explique tout et que j'ai décidé de lui faire une petite surprise. J'ai envie de pouvoir être auprès de lui dans les moments les plus importants pour lui. Je n'ai pas pu être là au début et j'ai bossé comme une dingue pour pouvoir réussir et être présente maintenant. Je ne sais pas si la France va gagner la demi-finale mais je serais là.

- « Tu ne sais même pas à quel point ça me fait plaisir de t'avoir ici avec moi. » Me dit-il.

- « Je peux imaginer ce que tu ressens parce que je suis vraiment très heureuse de te revoir. » Lui dis-je.

Nous entrons dans sa suite énorme et je m'affale sur son magnifique lit.

- « Est-ce que je pourrais rester avec toi ? » Lui demandais-je.

- « Bien sûr. » Dit-il en venant prendre place à mes côtés. « Et même si tu ne pouvais pas, je me serais arrangé pour que tu puisses rester avec moi. »

Il me regarde et il caresse avec douceur mon visage. Je m'approche de lui et pose ma tête sur son torse.

- « Tu sais, je n'ai peut-être pas eu beaucoup de copains avant toi mais je n'ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi. » Lui dis-je.

Je n'ai eu que Santiago et je regrette vraiment que ce petit con ait été mon premier amour. Ce que je ressens pour Antoine dépasse largement ce que j'ai pu ressentir pour Santiago. C'est vraiment incroyable !

- « Nous allons seulement fêter notre premier anniversaire mais ce que je ressens pour toi est tellement fort. »

Je ne suis pas du genre à m'ouvrir facilement à quelqu'un mais je pense qu'Antoine a le droit de savoir ce que je ressens pour lui.

- « Et c'est pour ça que j'ai bossé comme une dingue pour pouvoir être ici avec toi parce que je n'aurais pas pu tenir jusqu'à la fin du mondial. Je t'aime beaucoup trop. »

Il relève mon visage et me regarde pendant de longues secondes. Son regard est comme illuminé et ses yeux pétillent. Il est vraiment si beau et j'ai comme le sentiment que notre relation sera éternelle. C'est ce que je désire le plus au monde mais je n'ai jamais été aussi sûre de quelque chose dans ma vie.

- « Tu ne sais même pas à quel point tu me rends fou. » Commence-t-il par dire sans me lâcher du regard. « J'ai tout le temps besoin de te savoir à mes côtés, d'entendre ta voix et de voir ton beau sourire. J'ai besoin de sentir tes petites mains sur mon corps parce que tout ça me rassure. Je suis tellement amoureux de toi Este et je ferais absolument tout pour toi. Je serais même prêt à arrêter ma carrière pour toi. »

Oh mon Dieu ! Il est en train de me faire pleurer avec sa belle déclaration là. Personne ne m'a jamais dit quelque chose d'aussi beau.

- « Je ne te laisserais jamais faire ça. » Lui dis-je.

- « Mais tu es bien plus importante que tout ça. »

Je ne le laisserais jamais abandonner son rêve pour moi. Je ne veux pas qu'il regrette tout ça et je sais que c'est ce qui le rend encore plus heureux. Il approche lentement son visage du mien, retire mes lunettes et pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Mais très vite notre doux baiser, prend des allures sauvages et nous finissons par unir nos corps encore et encore. Ne former plus qu'un avec Antoine est quelque chose de magique et c'est notre forme de nous prouver encore et encore que nous nous aimons passionément.


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Voilà, je posterai le prochain chapitre dans une heure 😊

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