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If I could go back
Just for a night
I would see the future
And I'd make it alright

Le procès de Forsythe Pendleton « FP » Jones. Si on avait dit à Elyana Bennet qu'elle assisterait un jour à une telle chose, elle n'y aurait jamais cru. Oui, il avait souvent baigné dans des affaires pas très nettes, mais il avait une raison. Tout ce qu'il faisait, il le faisait pour Jughead. Pour Jellybean. Lorsque Cheryl lui avait parlé de son désir d'y témoigner, elle avait d'abord été un peu effrayée. Ensuite, elle s'était souvenue des excuses que la rouquine avait présentées à Jughead.

- Je pense témoigner en sa faveur, lui avait-elle alors expliqué. Mes parents...c'est mon père, le responsable. Et ma mère n'est pas mieux, en voulant le nier. Jughead mérite d'obtenir justice pour son père, tu ne crois pas ?

Elyana aurait pu répéter ces propos à ses amis, mais ils n'auraient jamais cru possible que Cheryl Blossom éprouve la moindre compassion pour le père de leur ami. Pourtant, c'était le cas. Maintenant que le grand jour était arrivé, elle était plus tendue que jamais, encore plus que pour le procès de son propre père. Après tout, FP avait toujours eu une place pour la jeune fille dans son cœur. Elle ne comptait plus le nombre de fois où il l'avait tirée d'affaires, au Whyte Wyrm. Elle voulait obtenir justice pour cet homme autant que Jughead.

- Miss Blossom, la cour va vous entendre.

- Je parle en mon nom, et au nom de ma mère, commença Cheryl, assise bien droite à la barre. Nous pardonnons FP Jones pour avoir aidé à maquiller le meurtre de mon frère. Et nous demandons la clémence de la cour.

Jughead, installé entre Elyana et Betty, laissa échapper un discret soupir de soulagement, à l'instar de l'accusé, assis juste devant eux.

- La responsabilité de FP a été exagérée pour nous donner ce dont le suicide de mon père nous prive : un point final.

- Je compatis, mais je ne saurais ignorer la nature des crimes de Mr Jones, répondit calmement le juge chargé de cette affaire. Il n'a aucune circonstance atténuante.

À ce moment-là, ceux qui soutenaient FP croyaient être cuits. Comment répondre à ça ? Les menaces d'un homme mort étaient impossibles à prouver, malheureusement. De là où ils étaient, les trois amis virent FP baisser la tête : il semblait avoir abandonné. Betty, elle, lança un regard encourageant à Cheryl.

- Mon père l'a menacé ! lâcha Cheryl, contre toute attente et à une vitesse incroyable. J'ai surpris une conversation, un jour, dans le bureau de Papa. Papa a dit qu'il ferait du mal à Jughead si FP n'avouait pas. Est-ce assez atténuant pour vous ? le provoqua-t-elle après un court silence.

- À la lumière de ces révélations, reprit le juge, je propose de prendre un peu de recul pour réévaluer certains aspects de cette affaire. Il sera ensuite temps de reparler de la sentence. La séance est levée.

Elyana n'en croyait pas ses oreilles. Certes, le procès était en quelque sorte ajourné, mais cela signifiait que FP avait une chance de s'en sortir. Cette chance, il fallait la saisir, ne pas la laisser passer. Jughead se leva pour enlacer son père, tandis que les deux filles se regardèrent, toutes les deux heureuses à l'extrême. Ils avaient gagné du temps et ça, c'était non négligeable. Très vite, ils se rendirent tous les trois chez Pop's, comme prévu. Ils étaient enthousiastes, le graffiti avait été recouvert et les Vixens étaient là. Le restaurant, lui, demeurait vide, obscurcissant les espoirs des étudiants. Toutefois, l'arrivée inattendue d'Alice Cooper leur mit un peu de baume au cœur...avant qu'elle n'annonce ses projets d'article pour le diner : « Requiem pour Pop's » semblait être un titre peu encourageant.

- Tu es monstrueuse, mère, déclara Betty d'un ton étonnamment calme. Mais tu n'écriras pas cet éloge funèbre.

Et elle voyait juste : à peine un quart d'heure plus tard, Elyana ne savait plus où donner de la tête. Elle venait à peine d'apporter des milkshakes à un jeune couple qu'elle était déjà chargée d'un plateau de burgers. Lorsque les Pussycats débarquèrent, leur tête ne disait rien qui vaille. En effet, Josie avait l'air très en colère.

- Pourquoi Diable as-tu dit sur tous les réseaux sociaux que les Pussycats donnaient un concert gratuit, ici, ce soir ? demanda-t-elle à Betty, énervée.

- Si je te l'avais demandé, tu aurais dit...

- Non ! Si ma mère apprend que j'ai mis les pieds ici...

- Josie, l'interrompit la blonde, tu aimes cet endroit. Je le sais, tu viens tout le temps !

- Même si je voulais aider, il me manque une Cat... Valerie est malade.

- Je peux la remplacer ! intervint Cheryl.

- Je confirme, la soutint Elyana. Elle a une voix d'ange !

- Et si tu veux jouer les Vixens, je peux être une Pussycat ! Si c'est une reprise, je connaîtrai les paroles, j'en suis sûre.

- Tu les aimes, ces frites, Josie, c'est vrai, l'encouragea Melody.

Et c'est comme ça qu'Elyana se retrouva devant ce restaurant qu'elle affectionnait tant, à regarder son amie se produire sur ce toit, avec les Pussycats. Elle se sentait bien, car c'était beau à voir. Ils avaient tous travaillé d'arrache-pied pour cet endroit, et leur évènement avait attiré pas mal de monde. Elle ne croyait pas pouvoir passer une plus agréable soirée quand elle fut surprise par les bras d'Archie, enroulés autour de sa taille, ses mains jointes sur son ventre.

- Vous avez fait du bon boulot, à ce que je vois.

- Et oui, je suis plutôt fière de nous.

- C'est super. Même si...j'ai eu du mal à venir, mais bon, savoir que je te trouverais ici m'a motivé.

- C'est vrai ? demanda-t-elle bêtement en se tournant pour lui faire face.

- Évidemment. Par contre, je ne suis pas venu ici pour rien. Si vous me permettez, Madame la cheerleader...

Il se pencha en avant et posa ses lèvres sur celles de sa belle, l'entraînant dans un baiser doux et amoureux. Elle s'écarta légèrement de lui et se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille.

- Je suis très heureuse que tu sois venu, sincèrement.

Il la serra dans ses bras et, ensemble, ils assistèrent à la fin du concert.

- Et si on allait boire un milkshake ? lui proposa soudain Archie.

- Tu en as envie ?

- Je crois.

- D'accord, allez viens.

Elle s'empara de sa main et le guida à travers les gens, jusqu'à leur banquette rouge, celle où ils s'asseyaient tout le temps. Elyana avait déjà négocié sa pause, alors autant la prolonger. Elle se délectait de son milkshake à la vanille, tout en observant Archie d'un œil attentif : elle voyait bien qu'il n'était pas à l'aise.

- Tu es sûr que ça va ?

- Ouais. Non. Enfin, si. Tant que je serre ta main et que je respire ça va. Wow.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Les yeux d'Archie étaient devenus ronds.

- Retourne-toi.

Elle s'exécuta et eut à peu près la même réaction qu'Archie. Derrière elle, Veronica discutait avec sa mère et un autre homme. Inutile de s'interroger : leur ressemblance indiquait catégoriquement qu'il s'agissait de son père. Jusque là, elle ignorait que Hiram Lodge était sorti de prison, et elle se demandait bien pourquoi on l'avait laissé sortir, d'ailleurs. Étrangement, Veronica semblait tout aussi troublée qu'eux. La situation s'améliora vite, pourtant, car l'homme enlaça sa fille puis partit s'installer à l'autre bout de la pièce avec sa femme. Un peu plus tard, les clients eurent l'honneur découter les remerciements de Pop Tate.

- Elle va me détester, mais ce n'est pas grave, commença-t-il. C'est grâce à cette jeune fille que je peux rester ouvert ce soir, demain, et tant que vous viendrez ! expliqua-t-il en montrant Betty du doigt, un sourire fier et reconnaissant sur le visage.

Tous les clients du restaurant applaudirent, avant d'être interrompu encore une fois.

- Merci aussi aux Lodge, qui m'ont fait un don qui me permettra de voir venir et d'encaisser les coups durs.

- Hey, ça te dit de te tirer dici ? murmura Elyana à loreille de son petit ami. C'est pas que les discours m'ennuient, mais j'apprécierais un peu de temps pour toi, moi, rien que nous deux...

- Ouais, ce serait...super. Mais j'ai un truc à faire. Rejoins-moi plus tard, d'accord ? J'ai hâte.

Il l'embrassa rapidement avant de partir, et quand elle le rejoignit chez lui, après son « truc à faire », elle le trouva tendu. Elle fit tout son possible pour le détendre, mais il restait sur les nerfs. Au moins, il avait dormi, cette nuit-là, et ils avaient bien besoin de sommeil pour affronter la nouvelle qui les accablerait le lendemain.

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-Cxlxnx13

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