Jour 8 - Automutilation
[ CW : Automutilation / Violence / Sang / Contenu sexuellement explicite / Autassassinophilie ]
« Nnh... Aah... Yumeko... »
La lame courait le long de sa peau, tranchant celle-ci aussi facilement que s'il s'agissait de papier. Sa pâleur maladive se tâchait alors de rouge, lorsqu'elle se déchirait sous la pression de l'arme. Plusieurs cicatrices se trouvaient déjà là, datant de plusieurs années, ou de seulement quelques jours, traçant de petites boursouflures au niveau des poignets de la jeune fille. Celle-ci, assise sur le rebord de son lit, haletait de plaisir, de plus en plus fort au fur et à mesure que le rasoir s'enfonçait dans sa chair. Une part d'elle espérait malencontreusement atteindre son artère cubitale, et ainsi perdre suffisamment d'hémoglobine pour y laisser la vie. La perspective de mettre celle-ci en jeu l'excitait grandement, et il s'agissait de l'une des raisons pour lesquelles elle pratiquait ce genre d'activités.
Personne ne le savait, et pourtant, tout le monde s'en doutait. Ce n'était pas bien compliqué, lorsque l'on voyait ces longs bandeaux enroulés autour de ses bras, empêchant quiconque d'entrer en contact visuel direct avec sa peau abîmée.
« Midari Ikishima ? Ouais, elle est un peu bizarre... » disaient les autres.
S'ils savaient.
Tandis que les plaies se formaient, son esprit se faisait envahir d'images de toutes sortes, à la violence plus ou moins intense. Chacune d'elles lui montraient Jabami Yumeko tentant de la tuer, de différentes manières. La strangulation, l'immolation, la noyade, se servant d'un poignard, d'une corde, d'une batte de baseball... Elle plissa son unique œil valide, s'étant crevé l'autre il y avait maintenant plusieurs mois de cela, et serra les jambes en se tortillant, comme si elle cherchait à lutter contre le désir la submergeant.
Le reste n'était qu'ennui et futilité. Mettre sa vie en danger représentait pour Midari le seul moyen de s'amuser, la seule chose qui valait le coup. Et un jour, elle espérait bien en mourir. Et si cela pouvait se faire de la main de cette fille qui l'excitait au point de la plonger dans une palpable folie, elle en serait comblée.
Yumeko... Cette lycéenne se révélait encore plus extravagante qu'elle, si ce n'était encore plus. Cet aspect de sa personnalité était parvenu à faire craquer Midari, faisant exploser son corps aussi violemment que si quelqu'un lui avait tiré dessus. Même Kirari, la Présidente du Conseil des Elèves, qui lui avait promis de la tuer un jour de ses propres mains, ne lui avait jamais produit un tel effet.
S'agissait-il de masochisme, ou de tendances suicidaires ? Peut-être bien un peu des deux. Elle affectionnait la douleur, les marques qui décoraient son corps, ainsi que le sang venant maculer ses vêtements. Pour autant, elle sentait toujours que quelque chose manquait, qu'elle n'allait pas suffisamment au bout des choses. Son plaisir ultime... Mourir, après avoir souffert comme jamais.
Midari ferma les yeux. Elle s'imagina Yumeko pénétrer la pièce où elle se trouvait, s'approcher d'elle avec cet éblouissant sourire sur le visage. Elle vit la jeune fille lui arracher sa lame des mains, avant de la pousser contre le matelas, puis se mettre à quatre pattes au-dessus d'elle.
« Alors, on s'amuse sans moi ? » demanderait la fille aux longs cheveux noirs.
La masochiste ne saurait quoi répondre, et, de toute façon, avant même que le moindre son ne daigne sortir de sa bouche, la main de Yumeko glisserait entre ses jambes afin de titiller son intimité, déjà bien humide à cause de toute l'excitation jusqu'alors ressentie. Au même moment, sa camarade porterait l'arme à sa gorge, tranchant délicatement celle-ci afin de ne laisser qu'un mince filet de sang se former, trop peu pour qu'elle ne soit réellement blessée par l'acte.
« Yumeko... Je t'en prie, Yumeko... Fais-moi du mal... Fais-moi hurler de douleur... » supplierait Midari.
L'intéressée ne prêterait pas attention à ces paroles, laissant son index, puis son majeur entrer en l'intérieur de la masochiste. Un couinement lui échapperait. Puis, les mouvements débuteraient, ses doigts glissant parfaitement dans les méandres de son sexe, grâce à ce liquide lubrifiant s'y créant. La dominante tracerait alors une deuxième plaie dans la chair de Midari, partant d'entre ses clavicules, puis descendant le long de son abdomen, déchirant son uniforme au passage. Cette fois-ci, une importante quantité d'hémoglobine s'écoulerait de la blessure, profondément creusée. Ainsi touchée et maltraitée, la dominée perdrait le contrôle d'elle-même, se laissant couler au fond cet océan de plaisir dans lequel elle avait tangué pendant si longtemps, attendant la vague qui la ferait chavirer.
L'index de son amie se heurterait à un point sensible, libérant les cris luxurieux de la victime, et, la prédatrice abandonnerait la lame afin de porter sa paume à la gorge de Midari, pressant contre la trachée, sa main se maculant du rouge du peu de sang s'étant écoulé de la petite coupure. Elle appuierait, appuierait, privant la masochiste de son air, l'empêchant de prendre la moindre inspiration. Elle ne serait plus en mesure d'exprimer ce qu'elle ressentirait à ce moment-là. Rapidement, la jouissance serait atteinte, et le corps en feu de la jeune fille se cambrerait sous le poids de son délicieux péché.
Sortant de son imaginaire, la lycéenne se rendit seulement compte de l'état de son corps. Elle était allongée, le bras qu'elle avait commencé à attaquer totalement mutilé, au point qu'il était impossible de concevoir que sa peau fut un jour aussi blafarde que la Lune. Entre ses jambes s'était répandu beaucoup de ce liquide blanchâtre propre à l'excitation, tandis que de sa bouche haletante s'écoulait un petit filet de bave. Ses joues, colorées d'une teinte rosée contrastaient énormément avec le reste de son visage, qui avait conservé sa couleur souffreteuse.
Jamais elle n'avait ressenti une telle chose, lorsqu'il s'agissait de plaisir solitaire. Aussi, elle ne pouvait réfléchir décemment, ignorant de ce fait si sa tête tournante venait de la perte de sang ou de l'intensité ayant été ressentie quelques secondes auparavant.
Dans tous les cas, le monde se fit confus tout autour d'elle, se floutant progressivement jusqu'à se faire engouffrer par les ténèbres de l'inconscience.
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