Chapitre 11

Kiny

En me réveillant, une lumière aveuglante m'éblouit. Je dois cligner au moins plusieurs fois des yeux afin de m'y habituer. De part la blancheur des murs, je comprend que je me trouve dans un hôpital. Je déteste tellement ce lieu ! Pour moi, ce n'est qu'un endroit pleins de mauvais souvenirs, sans oublier les odeurs de médicaments dégueulasses.

En voulant me relever, je sens un poids à côté de moi et j'aperçois des jambes. Eh bien, ce gros benêt de Jules n'a pas trouvé un meilleur endroit pour dormir, si ce n'est mon lit ! D'ailleurs, je ne savais pas que les lits d'hôpitaux étaient assez grand pour deux. Bien, puisqu'il dort, autant en profiter pour le regarder.

Le regarder ! Mais pourquoi faire ?

Bah quoi, quand il parle, il perd de sa beauté, je n'y peux rien ! En plus, il est tout mignon comme un bébé tellement il paraît serein. J'ai dû le bousculer car il se réveille et jette un coup d'œil à son téléphone. Il soupire et se relève. Je croise ses yeux gris, et il me sourit.

- Bienvenue parmi nous, me dit-il.

Voilà, il suffit qu'il dise quoi que ce soit pour perdre trente pourcent de sa beauté. Mais bon, au moins il est gentil pour l'instant.

- Merci. Mais pourquoi on dort tous les deux dans un lit d'hôpital ? Il n'y avait pas d'hôtel de disponible pour Noël ??

Il rit à ma blague et je fais de même. Il se lève finalement du lit.

- Il y a des gens qui attendaient patiemment ton réveil. Je vais les appeler.

J'acquiesce et il sort de la chambre. Au moins dix bonnes minutes se sont écoulées jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur une multitude de visages. Ils ont vraiment attendu...

- Eh ma chérie ça va ? me demande la sœur Miller.

- On était très inquiet, ajoute Émilie.

- Tu nous as drôlement fait peur Kiny, renchérit Alena.

- Je vois que vous êtes tous là, dis-je avec un sourire jusqu'aux oreilles. Vous vous êtes donné rendez-vous ici pour fêter Noël ?

- Oh mais pas du tout. D'autres n'ont pas pu entrer à cause de l'infirmière, me dit Alena.

On rit tous de bon cœur. Qui l'aurait cru ? Me retrouver le jour de Noël à l'hôpital. Entourée de ma famille, je sais qu'elle est recomposée et incomplète. Mais elle reste ma famille. Jules se mets près de la fenêtre quand, un monsieur vêtu d'une blouse blanche frappe et entre dans la chambre.

- Ah! La belle au bois dormant est debout. Allez Mesdames et Monsieur, ajoute t-il en remarquant la présence de Jules. Sortez !

Le docteur, grand, avec une barbe blanche et une tignasse de tigre fait sortir tout le monde. Bien évidemment ils ne sortent pas en silence, ils râlent tous, tels les grands enfants qu'ils sont. Sauf Jules qui trouve leur réaction amusante. Une infirmière entre à son tour.

- Miss Roland, je suis le docteur Chetavlo. Laissez moi vous dire qu'il n'y a jamais eu autant de monde dans une chambre d'hôpital le soir de Noël. Ils vous aiment tellement ! Il faut ajouter que vous nous avez fait une peur bleue.

- Je ne sais même ce qui s'est passé docteur, dis-je d'un ton surpris. Je me souviens juste d'avoir glissé.

- Eh bien, ma petite, tu t'es évanouie après la chute. Malgré les premiers soins des secouristes, tu ne t'es pas réveillée. Ton poignet a été touché et hormis cela, tout va pour le mieux.

Je souffle pendant que le docteur ne cesse de commenter ses phrases compliquées. Je ne m'étais même pas rendue compte que mon poignet s'est cassé.

- Je t'ai prescrit quelques remontants. En plus c'est les vacances, vous devriez vous reposez, non, vous les jeunes !

- Euh... Oui, je crois. Merci, docteur.

- Oh!! Mais de rien, dit-il d'un ton léger. L'infirmière viendra faire un contrôle rapide et vous serez libre dans une heure. Bon rétablissement ma petite.

Il récupère une sorte de perfusion intraveineuse, qui m'était destinée et la tend à l'infirmière. Arrivé devant la porte, il me fait un sourire et s'en va. L'infirmière s'en va à son tour et une autre remplace. Celle-ci fait des trucs que je ne comprends pas et elle les note dans un carnet. Elle vérifie mes yeux et elle note encore quelque chose sur le carnet. Elle touche mon poignet plâtré avec délicatesse avant de prendre la parole.

- Bien Mademoiselle Roland, dit-elle, vous allez bien et il n'y plus de quoi s'inquiéter. On a déjà donné l'ordonnance à un membre de votre famille. Vous pourrez sortir quand les produits arriveront. Rétablissez-vous vite.

Elle me tend un sac qui contient mes affaires.

- Merci.

Elle me sourit et s'en va. Je descends du lit et je frissonne à cause du sol froid. Je retire la blouse de l'hôpital avec difficulté et je vide le sac sur le lit. Je choisis un jeans bleu, un petit haut blanc et un grand cardigan noir. La porte s'ouvre où moment où je finis de mettre mon jeans. Je mets le haut et je me retourne pour voir qui c'est.

- Désolé, je ne savais pas que tu t'habillais.

En plus d'être con, c'est un voyeur ! En face de moi, il y a un Jules tout rouge qui a plaqué ses deux mains sur ses yeux. Quel comédien ! A cet instant, je sais que mon visage est aussi rouge qu'une tomate. C'est la première fois qu'un homme me surprend à moitié habillée. Et il fallait seulement que ce soit lui...

- Ne t'inquiètes pas. J'ai fini.

Il retire ses mains et me fait un sourire gêné.

- Euh...en fait... Ma mère voulait savoir si tu voulais quelque chose. Elle rentre à la maison pour ramener à manger.

Mon ventre gargouille à l'entente de ce mot. Quel traitre !

- Oh. Maintenant que tu le dis, j'ai très faim. Dit lui de patienter, on vient manger chez vous.

Il sourit de toutes ses dents et il s'en va. Je mets mon cardigan, ensuite mes bottes fourrées et je m'assois sur le lit. Soudain quelqu'un frappe avant d'entrer.

Enfin quelqu'un se décide de frapper !

Vraiment.

- Kiny...

- Hm...

Je me retourne et je vois deux jolies enfants accompagnés d'Alena.

- Je te présente Alex et Julien. Mes enfants.

- Waouh, ils sont trop mignons, dis-je en me rapprochant d'eux.

Ses enfants sont trop mignons, une jolie petite fille et un joli petit garçon. En voyant leur ressemblance, on devine facilement qu'ils sont jumeaux. Je m'accroupis à leur niveau et j'embrasse chacun des deux choux.

- Ils ont quel âge ? je demande en les regardant.

- Le 15 Mars, ils auront trois ans.

Alex me fait un bisou alors que Julien me montre le chiffre trois avec ses petits doigts, trop mignon.

- Salut la compagnie, dit Vianney en entrant comme un boulet de canon. J'ai tes médicaments, on peut s'en aller.

- Ah! Au fait, j'ai promis aux Celvhino qu'on ira dîner chez eux.

- Oh oui, je sais. A l'instant, ton petit ami m'en a fait part.

- Hein, quoi ! Alena et moi crions à l'unisson.

- J'ai dit quelque chose de mal ? demande t-il confus.

- Je ne sais pas ! Kiny j'ai de quoi m'inquiéter ? Me demande Alena en levant un sourcil, comme l'aurait fait papa.

- Ah non hein ! Jules n'est pas du tout mon petit copain. C'est juste un ami.

- Ah bon ?

Vianney me fait un clin d'œil et sors de la chambre avec le petit Julien sur ses épaules. Alena entraîne la petite Alex avec elle. Je récupère mon sac avant de dire au-revoir à cette chambre qui m'a accueilli pendant quelques heures. Je ne veux pas revenir en tout cas !

O

n est tous rentré à la maison. Kiny était très rayonnante. On dirait même que ces quelques heures qu'elle a passé à dormir lui ont fait du bien. Le dîner s'est passé dans la plus belle ambiance qu'il puisse exister. Pendant le repas, une bonne nouvelle a été annoncée par Alena.

- Votre attention s'il vous plaît, aujourd'hui nous sommes très heureux d'avoir retrouvé Kiny. Voilà pourquoi avec Vianney, on a décidé de la prendre avec nous.

Je ne sais pas ce qui a été le plus hilarant. Le fait que j'ai sauté de joie ou encore le fait que Kiny soit tombé de sa chaise à cause du saut qu'elle a effectué. Je ne peux décrire cette vague de joie que j'ai ressenti. De tous les Noël que j'ai eu a fêté, celui-ci est de loin le plus beau.

C'est vrai quoi ! Tu rencontres une fille dans ta nouvelle école, vous vous disputez dès les premiers instants, sans oublier qu'elle t'a frappé devant la moitié des élèves. Ensuite, le prof l'assigne pour t'aider à te rattraper, vous finissez ensemble pour un exposé, tu l'aides à sortir d'une situation assez cocasse, tu l'invite à dîner chez toi le jour de Noël, pour t'excuser de ce que tu l'as fait. Il s'avère que vous êtes nés le même jour, en plus, c'est le jour de Noël. Après tout ce qu'elle a vécu pendant au moins six ans, elle reçoit une nouvelle pareille. J'ai vraiment l'impression de vivre l'une de ces histoires clichées qui passent à la télé.

Quand tout le monde part, je retourne dans ma chambre. Apres m'être changé, je remarque la présence d'un paquet sur mon lit. Quand je l'ouvre, je tombe sur un appareil photo numérique. Le petit mot indique :

" Merci beaucoup pour ton cadeau. Bizarrement, on a eu la même idée. Il est vraiment beau. Joyeux anniversaire, Jules.

K.R"

J'avais aperçu les quelques clichés de sa bulle, j'ai compris que cette fille aimait la photographie. Mais comment as t-elle su pour moi ?

***

Ce matin, je le suis réveillé avec un mal de crâne énorme. Je n'ai rien à faire à la maison et donc, j'ai pris l'habitude de passer les journées à me promener dans la ville. Hier, j'ai passé un merveilleux Noël, mais aussi un bel anniversaire. Cependant, je me suis souvenu qu'on a un exposé à faire avec Kiny et j'ai décidé de travailler dessus. Très mauvaise idée... J'ai dormi tard et voilà que n'hérite d'un mal de tête. Il n'y a que moi pour me mettre dans ce genre de situation.

Après une bonne douche, je me sens beaucoup mieux. Mes parents n'étant pas du matin le lendemain de Noël, je prépare le petit déjeuner pour tout le monde et je me sers. Mon ventre cri famine et je n'ai pas la patience d'attendre ces deux dormeurs. En plus, avec ces gaufres qui me font de l'œil, je me sais incapable d'y résister.

Dans l'après-midi, je récupère mon nouvel appareil photo, impatient de l'utiliser. J'ai du ramener le petit déjeuner dans la chambre de mes parents car comme je l'avais deviné, ils ne descendront pas aujourd'hui.

Rouler sur ma moto me fait toujours autant de bien. Sentir ce vent s'infiltrer dans mes vêtements, me sentir maitre de la vitesse que j'utilise pour conduire. Depuis cet accident, je fais un peu plus attention mais parfois, j'accélère un peu plus juste pour voir ce que ça fait.

Il y a quelques jours, j'ai découvert un bel endroit vers le lac du parc mais n'ayant plus d'appareil à cause de mon père, je n'ai pas pu capturé ce beau paysage. Aujourd'hui, je ne vais pas me gêner !


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Hello la compagnie.

J'espère que ce chapitre vous plaira 😉.

Stéphanie 🖤

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