30. « Tu seras ma femme. »




( Ce chapitre est court !) bonne lecture 💕

Elle contracte ses sourcils, cherchant à comprendre ce que je dis. Gemma est étonnée, c'est limite si sa bouche lui tombe.

— Ta famille veut te vendre. Peut-être faut-il leur montrer qu'il ne contrôle plus rien. Je poursuis.

— Thémis qu'est ce que tu veux dire par là..

Avant même qu'elle finisse sa phrase j'attrape le billet, je dépose la pointe du morceau de papier sur la flamme d'une bougie près de nous. Je dépose mon regard sur elle, alors que je la vois pâlir. Ses pupilles s'enfoncent sur les flammes qui dévorent son titre de voyage.

— Il semblerait que le temps soit venu pour toi de renier le nom de ceux qui te bafouent ?
Je marque une pause. Gemma Falconetti. Ça sonne pas si mal. Je dis un sourire en coins alors qu'elle... elle reste silencieuse. Épouse moi.

Etrangement, elle rit aux éclats. Pendant un instant même j'ai pensé avoir fais une blague. Un sourire naissant sur mon visage, voir son visage s'illuminer de cette manière ne me laisse pas indifférent.

— Tu te moques de moi n'est ce pas ? demande-t-elle après s'être éclairer la voix constatant que je la regardais plus qu'honnête.

— Tu ne trouveras pas plus sérieux.

— Toi... Et moi ? Impossible. Elle se redresse et lève presque les bras au ciel, refoulant l'idée. Elle me contourne mais rapidement je saisi son bras, la retournant face à moi.

— Tu ne seras plus qu'une simple protégée. Tu porteras mon nom. Tu seras ma femme. Ils te fuirons autant qu'ils me fuient. Mais je ne ferais rien sans ton consentement Gemma, tu as le droit de refuser.

Elle s'élance mais les vibrations de son téléphone l'interrompent.

— Je, hum- Il y'a l'enterrement de mon ami demain dans la matinée.
Elle relève les yeux vers moi. Je veux- J'aimerais que tu m'y accompagne.. dit-elle à voix basse. S'il te plaît.

Je n'aime pas ça... Les enterrements, je les déteste. Pas seulement pour ce qu'ils signifient, mais pour tout ce qu'ils réveillent en moi. Ce silence étouffant, les murmures à peine audibles, les regards fuyants qui n'osent croiser le tien. Et cette odeur de fleurs, lourde, omniprésente... comme si elle cherchait à couvrir l'odeur de l'absence. Mais ce n'est pas ça qui me hante le plus.

C'est ce sentiment d'impuissance. On se tient là, figé, à écouter des mots qu'on voudrait refuser. À regarder un cercueil qu'on ne veut pas voir. Et pourtant, tout est là, devant toi, brut, sans échappatoire. Ça me ramène à trop de souvenirs... à des moments où j'étais trop jeune pour comprendre, mais pas assez pour être épargné. Les enterrements me rappellent que peu importe combien on essaye d'avancer, la perte reste, comme une ombre qu'on traîne derrière soi. Alors non, je ne les supporte pas. Je ne les supporterai jamais.

Pourtant, pour elle, j'irais. Elle n'affrontera pas ça seule.

— Je t'y accompagnerais. Je lui réponds. Tu n'y fera pas face seule. Puis lorsque ce sera passer je te parlerai de comment nous allons procéder pour.. ton mariage.

— Parce que je dois quand même me marier avec cet homme ?

— Fais moi confiance Kiymetlim.

Je jure qu'elle ne sera pas déçu.

Finalement nous montons à l'étage. Face à nos chambres respective nous restons en arrêts. Je finis par passer le pas de la mienne quand elle annonce.
— Ne me laisse pas seule ce soir.. S'il te plaît.

J'ai un moment de réflexion puis je m'avance vers sa porte tandis qu'elle s'installe silencieusement dans son lit.

— Fais moi de la place. Je glisse après avoir refermé la porte derrière moi.

Elle soulève la couverture laissant place au tissu blanc qui recouvre le lit. Naturellement j'ôte mon t-shirt sous son regard qui étrangement est fuyard.

Ce n'est pas comme si son corps avait ressenti une vague d'extase qui fit trembler tout son être sur le plan de travail de ma cuisine. Pensais-je.
Pourquoi est-elle mal à l'aise ?

Je m'allonge posant une main derrière ma tête, elle dépose timidement sa tête sur mon torse dénudé. Je la sens limite hésiter à respirer.

— Tes cheveux. Susurrais-je

— Mes cheveux ? Me demande t'elle étonné.

— J'aime leur odeur. Je surenchéri.

— Fleur de cerisier. Elle répond alors que je sens sa respiration ralentir.

Elle dort. Elle en avait besoin. Et peut-être devrais-je faire de même ? Si je parviens à chasser la colère qui brûle en moi.

Son père. Si je pouvais me lever maintenant et le pendre en plein milieu de la ville pour ce qu'il ose lui infliger je le ferais. Je sens mon coeur se contracter faute de mes pensées qui me mettent en colère.

Une fois qu'elle portera mon nom, je jure sur tout ce qu'il y'a de plus chère à mes yeux dans ce bas monde que plus personne ne l'offensera. D'un geste automatique, j'enroule ma main autour de son corps. Le parfum de son corps me berce tant et de manière incontrôlée qu'à mon tour, mes paupières s'alourdissent comme jamais plus elle ne s'était alourdie depuis longtemps. Mais alors que je m'évanouis dans les bras de Morphée j'entends la voix de la jolie brune :

— Thémis.. marmonna- t-elle. Merci. ose- t-elle.

— Bonne nuit Kıymetlim.

GEMMA



Après la nuit passée aux côtés de Thémis, je m'étais réveillé l'air de rien comme si j'avais été frappé par une machette. Mon oreille sifflait et étrangement mon cerveau cognait. Mais j'avais la sensation d'un repos suffisant, réparateur. Réveillé par l'impossibilité de bouger, j'avais ouvert les yeux, constatant que j'étais en fait prisonnière de bras imposant. Ceux de Thémis.
Il me maintenait si fort qu'on aurait cru qu'il craignait qu'il m'arrive un truc, que je m'éloigne ou encore m'évapore.

Ma tête déposée sur le torse du très cher individu, je sentais sa respiration d'une lenteur à en tomber par terre.

Je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà vu se reposer, ou même clore ses paupières pour un semblant de repos. Pourtant ce matin là, le réveiller aurait sonné dans mon esprit comme étant un crime.

Dans l'impossibilité de bouger ou le manque de volonté de me détacher, je m'étais retrouvée hypnotisée par ce fameux tatouage qui m'appelait tant chaque fois que je l'apercevais, je l'avais vu pour la première fois la nuit où il était rentré blessé. Je ne lui ai jamais demandé ce qui lui était d'ailleurs arrivé ce soir. Peut-être devrais-je ? Il était quand même rentré à moitié cassé si je n'abuse. Je peux encore revoir ce moment où je l'aperçois s'écrouler à terre. Ce qui est étrange et que je n'arrive pas à expliquer c'est l'inquiétude que j'avais ressenti quand il n'était pas près de moi ou lorsque je ressens pour une raison que j'ignore qu'il est trop près d'un danger.

La haine que je peux ressentir à son égard et la seconde qui suit mon coeur va battre la chamade à son contact bien trop rapproché, éveillant tous mes sens les plus cachés. Toutes ces choses que je peine à expliquer. Tout comme je peine à expliquer le fait qu'il ait été le seul à avoir pu, à avoir su me toucher sans que je ne prenne peur. Le seul en qui je voue une confiance inexpliquée alors que j'ai conscience d'une part d'ombre en lui.


Plus tard dans la journée



— La famille à Lino souhaite commencer. Il ajoutait alors que je me battais pour ravaler mes larmes.

C'était un cauchemar. Un cauchemar duquel je voulais me réveiller. Il passait un doigt sur ma joue, essuyant la seule larme apparente.

— Sortez. Ordonnais t-il à toutes les personnes présentes avec moi dans la chambre, qui n'avait cessé de m'observer dans un pénible silence.

Je relève le regard à sa hauteur.

— Tu n'es pas obligé d'y aller si tu ne veux pas Kıymetlim.

Il le fallait. Je lui devais bien ça. Il a perdu la vie au prix de mes mensonges. Gardant le silence, je contournais son corps me dirigeant vers la salle.


Ellipse d'une semaine


Ce jour là, à été comme une renaissance pour moi. Un nouveau départ. Forcer.
J'étais désormais « orpheline » puisque mon père avait été prêt à me vendre dans un but que j'ignore, mon meilleur ami avait été assassiné et ma meilleure amie s'était avérée être la pire salope qui puisse exister. Et bientôt, j'allais devoir me marier. Changer d'identité, de nom. Pour ma sécurité.

Après l'enterrement, il m'a demandé d'aller me changer les idées. Avec une dénommé Tycia, il m'a expliqué que Tycia était la sœur de Dario. Je me souvenais de l'avoir croisé pour la première fois devant l'ascenseur des locaux Falconetti. Quand Dario m'avait exposé son brin de folie alors que je ne le connaissais que depuis quelques minutes. Elle ne m'avait adressé qu'un simple sourire après avoir remballer son frère d'une manière assez drôle.

Je savais de par son affirmation qu'elle ne lui était pas inconnue. Mais trop pensive je n'avais pas cherché à en savoir plus. Puis je pensais ne plus jamais avoir à faire à eux..

Je ne pensais même pas me retrouver là un jour.

Elle était d'une splendeur à tomber, tendre et réconfortante.

L'après midi que j'avais passé avec elle m'avait donné un coup de booste. Son teint était tendrement bronzé, ses yeux d'une couleur noisette verte à en faire chavirer des cœurs. Rien qu'à son allure, elle paraissait tendre. Même sa voix est à en couper le souffle, une berceuse. Plus tard dans la soirée, elle s'était décidée à rester avec moi. Elle m'avait raconté tout plein de choses, elle a même réussi à me faire pleurer de rire. Et c'était de sa voix similaire à un chant de sirène qu'elle m'avait laissé m'engourdir.

Un après-midi extraordinaire. Pour une nuit agréable.

~

À très vite !
With love Ana. ✨

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