Chapitre 29


ATTENTION CE CHAPITRE CONTIENT DES SCÈNES DÉCONSEILLÉES POUR LES PLUS JEUNES

Lisa

Ca y est, avec Julien tout est redevenue comme avant. Cela me fait un bien fou de le retrouver, j’aurais eu du mal à supporter d’arrêter notre histoire avant même qu’elle n’ait commencé.

On a pu profiter des vacances pour se connaître d’avantage. Nous sommes  partis nous balader à La Rochelle, pique-niquer sur la plage et il m’a même emmené au Casino. J’ai vu également Sophia pour notre journée spa et je lui ai parlé de Julien sans dire que c’était lui, bien sûr. Ce soir, Julien nous a fait livrer une pizza et nous dînons en tête à tête dans son bureau.

Pendant la fête de mon anniversaire, j’étais prête à parler à Camille de ma relation avec Julien, mais comme tout a dégénéré, je n’en n’ai pas eu l’occasion. Depuis cette soirée,  je n’ai pas donné signe de vie hormis cette après-midi, quand je l’ai croisé à The house white avec ma mère. Je veux retrouver mon meilleur ami mais comment lui pardonner ? Il m’a dit des horreurs que j’ai du mal à effacer de ma mémoire. Il me faut encore un peu de temps.

- Tu ne manges pas ? me demande Julien.

- Si, si, bien sûr.

Je mange trois bouchées d’affiler, et manque au passage de m’étouffer.

- Tu es prêtes pour demain ?

- Pour demain ?

- Oui la reprise des cours, c’est pas demain ? Allo, Lisa t’es avec moi ?

- Ah oui, excuse moi, je …

- Pensais à Cam ?

- Oui mais en tant qu’ami, meilleur ami, dis-je pour le rassurer. Je n’arrête pas de me dire que ca ne peut pas se terminer comme ça, mais je n’arrive pas à …

- Il faut que tu lui pardonnes, ma puce.

Je suis estomaquée. Je ne sais pas ce qui me surprend le plus, le fait qu’il m’appelle « ma puce » ou qu’il me dise de pardonner Cam.

Il se rapproche de moi, colle sa hanche à la mienne, met sa main sur ma nuque, rapprochant mon visage du sien. Il colle son front sur le mien et dépose un baiser sur mon nez.

- Fais le pour toi et pour nous. Je vois que tu souffres de cette situation et je veux retrouver ton sourire, le vrai, pas celui que tu fais pour faire plaisir aux gens. Je sais que tu sera comblée que s’il est dans ta vie. Quand à moi, j’attends que tout redevienne comme avant entre vous pour que l’on puisse dévoiler notre histoire.

Je monte à califourchon sur lui et l’embrasse passionnément. Ses mains remontent sous mon t-shirt, le long de mes côtes et me caresse. J’avance mon pelvis instinctivement et me cambre sous ses baisers qui descendent le long de mon cou. Il fait glisser le bout de sa langue le long ma clavicule. Je gémis et sens une moiteur entre mes jambes.

De son côté,  je sens le ronflement de son pantalon s’accentuer. Je suis flattée de lui faire un tel effet. Je me balance d’avant en arrière frottant ma culotte sur sa braguette afin de masser mon clitoris. Si ça continue je vais jouir sans que Julien me touche intimement.

Julien se lève et j’enlace mes jambes autour de ses fesses. Il me plaque contre un mur, m’embrasse sauvagement. Au bout de quelques minutes, il me fait me glisser par terre et me repousse.

- Stop ma puce, il faut s’arrêter là.

- Mais je…

- Chuuuuut. Je veux que ta première fois sois parfaite et c’est pas ici que ça le sera. En plus, je ne suis pas sûr que tu sois prête. On va prendre notre temps ok ?

- Comment tu sais que je suis ...

- Vierge ?

Il me suce le lobe de l’oreille et me chuchote  :

- Je le sais c’est tout.

- Tu en es sûr ? Parce que tout à l’heure tu as insinué que je couchais avec Camille dans ton dos.

- Mes mots ont dépassé ma pensée, pardonne moi. En plus c’était ridicule parce que j’ai entendu Maxime en parler au bar.

- Super, dis-je en rougissant.

- Ca me plait de te faire découvrir tous ces plaisirs.

Je dépose un baiser léger sur ses lèvres qui sourient et engouffre mon visage dans son cou pendant qu’il me prend dans ses bras.

- Merci

- Merci ?

- Pour tout. Nous. Cam et tout le reste.

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On a reprit les cours depuis trois jours et j’ai tout fait pour éviter Camille. Ce qui a plutôt fonctionné sauf aux heures de sport où sa classe a cours en même temps que la mienne. Mais comme lui fait du Hand-ball et que moi j’ai pris danse contemporaine, on s’est juste croisé à la sortie du vestiaire.

On s’est regardé mais aucun de nous n’a parlé. Il a essayé de glisser sa main dans la mienne mais je me suis esquivée. Il ne m’envoie plus de message et c’est mieux ainsi, je peux vraiment prendre du recul.

J’ai compris que j’avais également ma part de responsabilité dans tout ce fiasco, que j’avais donné des signaux contradictoires à Cam et qu’il n’était pas le seul fautif.

Tout ce que je pensais être des signes d’amitié, chez Camille, était en fait de l’amour. Et j’ai accepté tout ça, sans me douter de rien. Il m’a fallut du temps pour comprendre que j’étais naïve et me remettre en question. 

Afin de faire le vide une dernière fois avant de parler à Camille, je me suis isolée dans l’amphithéâtre du lycée. Les élèves n’ont pas le droit d’y accéder mais la concierge est une bonne cliente de ma mère. On a pu donc sympathiser et certains mercredis après-midi, quand il est libre, elle me laisse les clefs pour travailler tranquillement dans une atmosphère différente de celle de ma chambre ou d’une salle de permanence.

Je n’ai ouvert le cadeau de Cam qu’hier soir, ne me sentant pas prête avant. J’ai versé quelques larmes quand j’ai vu qu’il m’avait offert un recueil de cent partitions de musique Disney. Il voulait donc que je me remette au piano.

J’ai arrêté le piano il y a deux ans, quand je me suis cassée le poignet lors d’une chute de cheval, pendant des vacances avec mes parents.  Les médecins m’ont dis que je ne pourrais pas jouer professionnellement, j’ai donc tout arrêté, meurtrie par cette nouvelle. Cam a essayé de me faire changer d’avis à plusieurs reprises mais sans succès.

Le silence de l’amphithéâtre m’apaise et c’est sans pression que je m’installe sur le siège noir et rouge. Les mains légèrement tremblantes, j’installe le livre et ouvre à la page où j’ai glissé un premier post-it. Je glisse mes mains sur les touches blanches et noires et commence par un morceau facile. Je commence à jouer la bande original d’Alice au pays des merveilles. Pour une reprise ce n’est pas si mal. Je pose les pieds sur les pédales et assemble le tout. Je me permets même de donner un tempo un peu jazzy. C’est tellement agréable de jouer, comme si le piano était le prolongement de mes mains. J’enchaine avec plusieurs morceaux comme « You’lle be in my heart » que j’avais joué à l’enterrement des parents de Camille, puis les musiques de La belle et la bête, Peter Pan… je ne m’arrête pas pendant plus d’une heure. Je commence à jouer «Farewell» de Pocahontas, et là je me rends compte d’une chose. Je ne veux pas le perdre ! Pocahontas est le seul disney où la princesse ne fini pas avec l’homme de sa vie et je refuse que ca m’arrive, je ne veux pas perdre cette amitié que j’ai avec Cam.

Il est mon pilier dans ma vie, mon meilleur ami. Mes larmes coulent sur mes joues mais je ne m’arrête pas de jouer pour autant. Je souhaite juste une chose, n’avoir rien gâcher.

J’espère qu’il n’est pas trop tard pour m’excuser moi aussi. Il a toujours tout fait pour moi et je n’ai pas su lui pardonner au moment où il a fait un écart. Il avait besoin de moi.

Je donne tout sur ce dernier morceau, lâchant mon désespoir dans chaque note. À la fin du morceau, je mets le livre dans mon sac et me précipite vers les escaliers quand je bute contre quelqu’un.

        

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