Chapitre 21 : Flos Hiemtis
- Harry, me force pas à te lancer un sort, je sais que tu es réveillé.
Pourtant, il n'était pas tant réveillé que ça. Il lui fallut une bonne minute pour reprendre ses esprits avant de distinguer la tignasse flamboyante de son meilleur ami penchée au-dessus de lui. Il mit ses lunettes et le monde devint clair, et il eut même un mouvement de recul en voyant la baguette que Ron pointait sur lui. Pourtant le roux n'en usa pas, et, voyant qu'Harry était finalement réveillé, il se leva et retourna dans la salle commune, lui laissant le temps de finir de se réveiller et de s'habiller tranquillement.
En regardant dehors, Harry put voir Hagrid qui sortait les citrouilles géantes du festin de la veille, et surtout l'équipe de Gryffondor s'entraîner sur le terrain de Quidditch. Il devait au moins être onze heures, car il pouvait voir d'ici qu'ils faisaient un match amical, et il en conclut que l'entraînement avait commencé depuis quelques temps déjà. Il se dépêcha de se glisser hors de ses couvertures et d'enfiler des vêtements confortables avant d'aller dans la salle commune, encore à moitié endormi. Il était le seul à avoir l'air aussi fatigué, et les autres semblaient l'attendre depuis longtemps déjà. Il s'excusa et les suivit dehors, sans savoir où ils allaient ni ce qu'ils allaient faire. Il savait juste qu'il n'avait pas le choix, donc il suivait. Il croisa le regard amusé de Drago qui était prêt à se moquer de lui, mais au grand étonnement d'Harry il ne dit rien, se contentant de secouer la tête, un sourire moqueur marquant ses traits fins. Ils sortirent du château sous le soleil de début novembre, et Harry resta quelques instants ébloui par une lumière si vive alors qu'il venait de se lever. Il frissonna sous le vent frais qui balayait les bords du lac et s'apprêtait à remonter chercher sa cape quand il aperçut le professeur Chourave qui les attendait, tout sourire. Il croisa ses bras pour se réchauffer et s'approcha avec les reste des 8es années de leur professeur de botanique.
Neville cependant alla se placer à côté d'elle et se tourna vers les autres élèves, très fier de lui. Et là Harry la vit. Dans ses bras se tenait une petite plante complètement noire, qu'Harry n'avait jamais vue. Neville prit la parole, devant les regards interrogateurs de ses amis.
- Mon projet est de planter un arbre en mémoire de la maison Dumbledore, et j'ai choisi le Flos Hiemtis parce qu'il porte les couleurs de la maison. Le tronc, comme vous pouvez le voir, est entièrement noir, alors que les feuilles sont blanches et les fleurs aussi d'ailleurs, et vous allez bientôt pouvoir le voir fleurir parce qu'il fleurit l'hiver, justement son nom signifie « fleur d'hiver » et ...
Après ce flot de paroles il semblait perdu, à la recherche de ce qu'il avait prévu de dire. Il dût abandonner parce qu'il fit bientôt venir les autres élèves pour leur donner des instructions pour planter l'arbre. Chourave était en retrait et les regardait en souriant, apparemment très fière de Neville. Une heure plus tard l'arbrisseau était en terre près de la cabine d'Hagrid avec des barrières en bois pour le protéger en attendant qu'il pousse (ce qui ne serait vraiment pas long au début selon Neville). Ils était tous les 11 à regarder cette plante toute noire et rabougrie avec une certaine tendresse et impatience de le voir grandir, et de découvrir les fleurs blanches apparemment immaculée. Harry était en train de regarder une fourmi monter sur une tige quand il vit Ernie s'éclipser discrètement par derrière pour aller en direction de la forêt interdite. Il ne dit rien, pensant qu'il allait revenir peu de temps après. Après tout, il était grand et responsable, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.
Hermione n'était pourtant pas du même avis, et, alors qu'ils travaillaient ensemble dans la salle commune, elle se mit à pleurer, trop inquiète pour son petit ami. Ron démarra au quart de tour en insultant Ernie et Harry dût s'interposer entre les deux avant qu'une troisième guerre mondiale n'éclate. Il fallut plusieurs minutes pour les séparer, et Harry se retrouva avec Hermione en train de pleurer sur le canapé alors que Ron était en train de parler à Dean et Seamus à l'autre bout de la pièce. Pansy lâcha un petit « ridicule » avant de sortir prendre l'air, aussitôt suivie par Suzanne et Hannah, désireuses d'éviter les crises de jalousie du Gryffondor. Neville et Drago étaient au milieu de la pièce, ne sachant pas où se mettre, mais aucun des deux ne se leva de sa chaise pour autant. Pour rassurer sa meilleure amie, Harry partit avec elle à la recherche d'Ernie dans le château, laissant les garçons seuls dans la salle commune. Ils venaient tout juste de passer les armures à la sortie des escaliers quand Hermione prit la parole.
- Harry je suis désolée je suis pathétique ... Je ne sais pas ce qui m'a pris mais ... Je suis si stressée cette année et ... J'ai toujours peur de perdre Ron pour toujours mais j'aimerais qu'il comprenne que j'ai le droit de vivre ma vie ... Et Ernie je ... Je sais pas où il a pu aller et ça m'inquiète vraiment ...
Harry la rassura tout le long du chemin. Il ne la trouvait pas ridicule du tout, et il comprenait bien qu'elle s'inquiète à ce point. Se souvenant d'avoir vu partir Ernie vers la forêt, ils partirent vers la cabane d'Hagrid, qui leur dit n'avoir vu personne dans la forêt, alors qu'il en revenait. Ce fut un coup de grâce pour Hermione, qui devint immédiatement livide. Hagrid le remarqua et les fit entrer dans sa cabane pour qu'ils boivent un thé ensemble.
Crockdur sauta sur les deux amis quand ils pénétrèrent dans la maison de bois et se mit à lécher énergiquement Harry au visage, qui perdit ses lunettes. Il fallut à Hagrid et Harry plus de cinq minutes pour les retrouver entre le chien surexcité et Hermione qui voulait partir dans la forêt interdite toute seule. Quand Harry les eut enfin reposées sur son nez il se mit à table avec Hermione et Hagrid, et immédiatement le demi-géant s'inquiéta à propos d'Hermione, peu subtilement.
- Hermione qu'est-ce qui va pas ? T'as pas l'habitude d'en faire tout un plat pour si peu normal'ment.
- C'est pas si peu ! Ernie a disparu et ... ! Si ça se trouve c'est de ma faute je lui ai dit de me laisser tranquille ce matin quand on plantait l'arbre et oh mon dieu si ça se trouve il est perdu à cause de moi et ... !
- Hermione, respire, tout va bien ! Il n'y a pas de quoi s'inquiéter autant, il est pas partit depuis longtemps Ernie ! Et puis, je suis sûr qu'Harry va aller en parler à Miner... pardon la directrice pour qu'il n'y ait pas de problème, n'est-ce pas Harry ?
Harry fit signe que oui, même si ce n'était pas vraiment une question. Il était en revanche plus inquiet quant à l'état d'Hermione qu'à l'absence du Pouffsoufle, et ce fut seulement pour la rassurer qu'il partit après avoir avalé la dernière gorgée de thé brûlant en direction du bureau de la directrice.
Il s'était mis à pleuvoir quand il traversa le parc, et il se retrouva trempé en arrivant en bas des escaliers. Il lança un sort rapidement pour sécher sa robe, mais aussitôt il se repris un énorme seau d'eau sur la tête, que Peeves venait de lui renverser. Le fantôme partit en ricanant et en chantant quelque chose qui ressemblait à « Le petit Potty est trempé, on l'a trompé ! »
Harry secoua la tête et abandonna l'idée de se battre contre Peeves, et arriva donc devant les gargouilles dégoulinant et transi. Il eut à peine le temps de se demander comment entrer dans le bureau de la directrice quand la gargouille dégagea l'escalier en spirale menant au bureau. Il n'hésita qu'un court instant avant de s'engager dans les marches de pierre, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir dire à Mac Gonagall.
Elle était assise à son bureau penchée sur des parchemins, sa main tapotant le bord du meuble en bois comme si elle contenait un certain énervement en lisant les lettres qui se trouvaient devant elle. Fumseck était posé sur son perchoir qui avait été déplacé à côté de la fenêtre d'où, remarqua Harry, il avait une vue sur la tombe de Dumbledore. Il eut un pincement au cœur en repensant à son ancien directeur, qui se tenait d'ailleurs dans son portrait droit et alerte, pile derrière la chaise de celle qui avait repris la direction de l'école. Il regardait Harry de ses yeux bleu-gris, un sourire illuminant son visage et ses yeux pétillant derrière ses lunettes en formes de demi-lunes. Contrairement aux autres directeurs dans les portraits il ne faisait absolument pas semblant de dormir, et pendant tout le temps où Harry attendait que Mac Gonagall lui demande de parler les deux échangeaient régulièrement un commentaire sur ce qu'elle était en train de lire. Finalement, elle posa ses lunettes en soufflant légèrement et sourit à Harry. Elle lui fit signe de s'asseoir.
- Je m'excuse de vous avoir fait attendre, Monsieur Potter, j'avais une affaire urgente à régler, mais j'ose penser que la votre n'est pas sans importance non plus pour que vous veniez me voir un dimanche matin.
- En effet Professeur.
Malgré le sourire rassurant de la directrice et du portrait de Dumbledore, Harry n'arrivait à parler. Il se sentait presque honteux de déranger pour si peu, après tout Ernie allait bientôt revenir, il n'y avait pas de raison d'embêter la directrice avec des choses aussi futiles ...
- Eh bien ? De quoi s'agit-il ?
- C'est Ernie, professeur, il a disparu depuis ce matin et Her... On s'inquiète à son sujet ... Je l'ai vu partir en fonction de la forêt interdite mais je n'ai pas réalisé où il allait et ... Il n'est toujours pas revenu depuis ...
- Depuis quand est-il parti ?
- Au moins 2 heures, voire 3 je dirais.
- Cela ne fait pas encore trop longtemps, mais vous avez eu le bon réflexe en venant me voir, Potter. Toutefois je ne suis pas trop inquiète, je pense qu'il recherchait un peu de calme et il va sûrement revenir dans peu de temps. J'aimerais que vous me préveniez de l'état des choses au dîner ce soir, s'il n'est pas de retour à ce moment là, j'aimerais en être informée pour que nous puissions réagir rapidement à son absence. Cela vous convient ?
- Parfaitement professeur, merci beaucoup. Vraiment.
Harry était complètement soulagé. Il avait eu peur de déranger pour rien Mac Gonagall, mais après réflexion, c'était la meilleure chose à faire, et elle semblait être du même avis. N'ayant plus rien à ajouter, il se préparait à partir quand la sorcière reprit la parole.
- Vous n'avez plus rien à ajouter, Potter ?
- Non, c'est bon, merci beaucoup Professeur.
- Moi, par contre j'aurais quelque chose dont je souhaiterais vous parler.
Harry sentit quelque chose se tordre désagréablement dans son estomac. Qu'avait-il encore fait de mal ? Par instinct il passa en revue les cours où on pourrait lui reprocher de ne pas avoir fait ses devoirs, mais il n'y en avait aucun, puisqu'il s'était mis à travailler plus dur que jamais cette année. Son attitude en cours était aussi, de son point de vue, irréprochable, et il ne voyait pas ce qu'on pourrait l'accuser d'avoir fait en dehors des cours, puisqu'il passait la plupart de son temps à la bibliothèque où dans sa salle commune. Peut-être était-ce ce livre de botanique sur lequel il s'était endormi à la bibliothèque et dont quelques pages étaient maintenant abîmées ? Non, ce n'était pas à la directrice de perdre son temps pour ça. Sa réflexion s'arrêta là, puisque Mac Gonagall reprit :
- Il y a maintenant déjà quelques semaines que je vous ai confié une ... mission, si j'ose dire, et je voudrais savoir si vous avez réussi. J'ai lu dans le journal ce matin que Narcissa essayait à tout prix de faire sortir Lucius de prison et ... je pense que Drago n'est pas sans le savoir, et je ne crois pas me tromper en disant que ça l'affecte beaucoup ?
- Effectivement professeur il ... m'en a parlé hier, il paraissait vraiment ... bouleversé par toute cette histoire ...
- Peut-il compter sur vous ?
- Je ... Je crois. Je pense avoir montré que j'étais là si jamais il avait besoin et ...
- Parfait, Potter. Je savais que je pouvais vous confier cette tâche, vous tenez votre générosité de votre mère, alors rendez-lui hommage en continuant à agir ainsi. Si on n'avait que des sorciers comme vous, il n'y aurait plus de problème de guerre ou quoique ce soit, vous avez montré que vous étiez capable de passer au-dessus de vos différents. Nous en reparlerons plus tard, mais continuez comme ça, je sens que vous êtes sur la bonne voie.
Et avec un sourire entendu, la directrice raccompagna Harry dehors, troublé par cette discussion éclair qu'il venait d'avoir avec elle. La bonne voie pour quoi ? Peut-être pensait-elle qu'ils deviendraient finalement amis, mais c'était vraiment beaucoup espérer de Drago et Harry. Il reste encore trop de rancune, pensa Harry. Il retourna au dortoir, oubliant qu'il était encore dégoulinant, absorbé dans ses pensées. Il pensait tellement à la conversation qu'il venait d'avoir qu'il en avait oublié Ernie.
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