Chapitre 41 : les choses en mains
Julien Lenoir
Encore une petite heure et je serai arrivé en France. Ensuite ne me reste plus qu'à prendre le train et je pourrai rejoindre Clémentine. J'ai bien vu qu'elle était dans un état déplorable hier soir. Elle se forçait à sourire et à être joviale mais son regard etait éteint. Vide. Elle avait peur. Et vu les infos que je viens de récupérer par mail sur son ex, je comprends mieux. C'est loin d'être un enfant de cœur le mec.
Vols avec arme, trafics nombreux et variés en tout genre mais le pire est ce qu'il a fait à Clémentine ! Rien que d'y repenser j'ai juste envie de ...... Je l'aurai devant moi ce salopard je ne donne pas chère de sa peau. Je ne suis pas en général un homme violent. J'ai toujours trouvé une façon de régler les choses autrement que par la violence. Ce n'est pas la peur qui me fait réagir comme ça, mais j'ai de l'argent, de très bons contacts, à quoi bon me salir les mains. Je m'adapte en général très bien face à la personne et au problème sans avoir à passer par la violence.
Là...... Ce type ....... Je ne sais pas ce que je pourrai lui faire mais il passerait un sale quart d'heure.
En plus j'ai vu sa photo, je ne comprend pas ce qui a pu l'attirer. Il est quelconque. Brun, yeux enfoncés dans les orbites, marrons. Rien de bien attirant. C'est vrai que les photos de casiers judiciaires ne sont pas faites pour vous mettre à votre avantage mais on voit bien qu'il est plus que bas de gamme.
Clémentine est si douce ... Ok elle a un sacré caractère mais je pense qu'elle se l'ai forgé après tout ce qu'elle a traversé. Ce qui est plus que légitime.
Merde quoi le mec l'a quand même vendu à des types de passage. Il l'a battu !! Elle a eu des côtes brisées, une jambe et un bras cassé, la mâchoire brisée également. Ca me donne froid dans le dos. Mes poings me font mal tant je les serre en relisant ce chapitre qui hélas détaille tous les coups et blessures qu'elle a subit.
Et ça à duré des mois et des mois.... Comment a t'elle pu subir ça en silence. Sans réagir. C'est fou quand même. Ce n'est pas la clémentine que je connais. Ce n'est pas MA Clémentine. Ma clémentine ..... Ça sonne bien..... Il faut bien que je reconnaisse les choses, j'aime cette fille. Elle est la première depuis longtemps pour qui j'envisage un avenir commun.
J'aime aller chez elle. C'est réconfortant. Apaisant. Naturel. Elle ne m'a jamais proposé de rester là plus longtemps. J'arrive le soir et repars le lendemain matin. Je n'ai pas encore passé un week end complet chez elle. Elle ne me l'a jamais proposé et je ne lui ai jamais demandé. Je n'ai pas de jeu de clés de son appartement non plus. Quand je vais chez elle, c'est suite à un de nos appels. Généralement elle ou moi proposons de passer la soirée ensemble. Ce qu'elle ne sait pas c'est que depuis la première nuit chez elle j'ai toujours dans le coffre de ma voiture un sac avec ma trousse de toilettes et un change. Ça dépanne bien.
"Mesdames et messieurs nous arrivons à destination, aéroport Paris Orly 2. La température extérieure est de 21°. Le commandant de bord et l'équipe navigante vous remercions et espérons que vous avez passé un vol agréable. Nous vous demandons de ne pas détacher votre ceinture avant l'arrêt complet de l'appareil. Merci. Ladys and Gentlemen..........."
Enfin .... C'est parfait. Avec le décalage horaire il est 11h du matin. Je serai sur place à 13h. Il ne faut surtout pas que je rate le train pour Lille. Vers 14h je serai avec elle. Elle a besoin que je sois là. Je l'ai senti paniqué. Ca va elle n'est pas seule ce matin. J'ai eu le temps d'appeler Carine avant de partir. Elle allait chez Clémentine en attendant que j'arrive.
Je ne remercierai jamais assez Carine et Laurent d'être là. Carine qui sert de nounou auprès de Clémentine et le pauvre Laurent qui m'a fourni tous les documents concernant son ex, ce fameux Nicolas. Quel ordure ce type ! Bordel je suis dans une rage quand je pense à lui !! Allez respire Julien. Tu es là ça ira mieux.
"Merci d'avoir voyagé avec nous, monsieur Lenoir. A bientôt" me salue l'hôtesse de bord.
- Merci mademoiselle. Très bon vol comme d'habitude. Au plaisir.
L'hôtesse rougit aussitôt. C'est fou cet effet que je peux faire sur la gent féminine. C'est vrai que j'ai tendance à en profiter et j'aime ça. C'est toujours agréable que d'avoir des femmes en pâmoison devant soi mais depuis que j'ai rencontré Clémentine cela me fait sourire. Avant j'aurai donné ma carte avec mon numéro à l'hôtesse par exemple. Un coup d'un soir. Aucunes promesses. Rien d'autre que le charnel et le plaisir partagé. Ensuite Ciao tout le monde. Ca me convenait parfaitement. Plus maintenant. J'ai d'autres envies. D'autres besoins. Je dirai d'autres attentes.
Voilà nous y sommes. Le train est à l'heure. Il en a fallut moins d'une que je le rate mais finalement j'ai réussi à l'attraper à temps. Dans deux heures je serai avec elle.
Je vais appeler Carine. Prendre la température.
- Coucou ma belle, c'est ton frère préféré. Ca va ? Tu es avec Clémentine ? Tout va bien ? Je suis dans le train. A 14h je suis là.
- Salut Ju. Oui Ca va ne t'inquiète pas. Tout est sous contrôle. Je suis venue avec Fred. Et Nathalie nous a rejoint. On est en train de se mater des films et picoler. C'est la fiestaaaaaa. Rigola Carine au téléphone alors que j'entendis du bruit de voix derrière.
- Parfait. Enfin ne va pas la soûler non plus. J'aimerai bien qu'elle soit en forme. Allez à tout à l'heure. Bisous et merci ma cacahuète. Tu es un ange. Je t'aime.
- Je t'aime frérot. À tout'
Je suis rassuré. Ca a l'air d'aller. J'aurai bien voulu parler à Clémentine mais je ne veux pas lui montrer mon stress. Elle l'est déjà assez comme ça.
Il ya longtemps que je n'ai pas appelé Carine par son surnom. Cacahuète .... Ça remonte à loin ça. Elle est allergique à l'arachide. Et quand elle était petite elle disait toujours "Carine pas cacahuète" c'est devenu son surnom.
Je vais envoyer un SMS à Laurent. Je l'ai encore planté à Boston. Ça fait deux fois. Je sais qu'il a compris. Mais quand même. Ça ne se fait pas. Je n'ai pas l'habitude de faire passer ma vie privée avant ma vie professionnelle. Il faut aussi dire qu'avant ma vie privée il n'y en avait pas. Quasi inexistante.
"Bien arrivé. Je suis dans le train. Désolé de t'avoir lâché comme ça. Merci de ton aide. On se voit demain à ton retour. Tchuss."
"T'en fais pas Bellot. Va rejoindre ta pamplemousse. Embrasse la pour moi. Je gère. Je passe ma dernière soirée avec la réceptionniste. La belle blonde."
Il est infernal celui là. Il ne changera pas. Pourtant il avait l'air d'avoir eu un faible pour Nathalie. Dommage.
"Bonne soirée avec ta blonde alors. Le bisou à Clémentine sera fait. A Nathalie aussi ? Elles sont ensemble ..."
"Ha ... Bon ok. Je me tape pas la réceptionniste. C'est Andrew ce soir de toutes façons. Et je ne suis pas encore gay mdrrrr. Embrasse nos femmes"
"Andrew .... Lol. Ok ca sera fait. À demain. J'arrive à Lille."
Putain quel traffic quand même. Je viens de me payer 14h de trajet. Ajouter à ça le décalage horaire. Plus la rage que j'ai au fond des tripes j'ai juste envie de m'avaler une entrecôte pour calmer la colère. L'instinct bestial et primaire à l'état brut. J'espère qu'ils ont prévu mieux que des chips ou des cacahuètes.
Ha super, Georges a déposé ma voiture comme prévu sur le parking de la gare. Parfait. Ne me reste plus qu'a foncer à Seclin et je pourrai être avec ma belle.
Apres ça, je pourrai réellement m'occuper du cas de l'abruti qui lui sert d'ex copain.
A nous deux le Nicolas. Tu vas savoir ce qu'un Lenoir est capable de faire. On ne joue pas dans la même cours mon grand.
J'arrive sur le parking de sa résidence. Enfin résidence .... Ce sont des HLM mais c'est agréable quand même. Ce ne sont pas des tours et en plus il y a beaucoup de verdure. J'ai pu me garer pas très loin.
- Clem' c'est Julien. Tu m'ouvres ?
Ça m'agace cet interphone en fait .... Comment lui demander quelle me laisse une clé ? Ça serait plus simple quand même.
- Bonjour ma puce. Mais pourquoi pleure t'elle ??? J'ai a peine passé la porte qu'elle s'est jeté dans mes bras et a fondu en larmes. C'est tout ma belle. Je suis là. Ca va aller maintenant ok. Ne pleure pas.
Elle sent bon. Elle sent la noix de coco. Son parfum de gel douche. Je la serre dans mes bras, j'ai envie de la protéger. Personne ne lui fera de mal. Personne. Tant que je suis là ça n'arrivera plus jamais. Je l'aime.
- Je vais te protéger. Je ne laisserai personne te faire de mal. Plus jamais. Je t'aime Clémentine. Je t'aime vraiment.
- je t'aime aussi Julien. Et on s'embrasse. Comme si le simple fait de reconnaître que nous nous aimons suffit à tout stopper.
- Viens. Allons dans ton salon. Je dois embrasser Nathalie pour Laurent. Dis je avec un clin d'œil à Clémentine.
- Et moi je pues de la gueule ??? Me dit très élégamment ma sœurette. La beauté d'une déesse et le phrasé d'un camionneur.
- Viens ici toi !!! Jalouse va !
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Il a attendu toute la matinée devant chez elle espérant la voir sortir et pouvoir la suivre, et pourquoi pas lui parler mais tout ce qu'il a vu ce sont des connards rentrer chez elle. Une beauté blonde qui ressemble à une mannequin et sa satanée copine, sa collègue de boulot, accompagné d'un mec qui ressemble à un rugbyman. Une vraie armoire à glace. Et là maintenant c'est cet espèce de Don Juan avec sa Porsche Cayenne .... C'est quoi ce bordel. Depuis quand elle fréquente le beau monde ma Clem ?
Ça ne sert à rien que je reste là. Je ne pourrai rien faire aujourd'hui. Merde ! J'avais tout bien combiné en plus. Une intervention sur un chantier juste à côté. Chantier urgent qui aurait pris la journée. Je vais devoir annuler, appeler mon suivi pénitencier pour lui dire que c'est annuler et devoir trouver un autre jour. Fait chier aussi ce bracelet. Saleté va.
T'inquiète Clém' on se reverra. Tu m'appartiens.
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