9- Vérité
Le réveil, pareil a tout les autres réveils, s'annonçait pourtant particulièrement ennuyeux ce matin la. Non pas qu'Heloise n'éprouvait pas le désire de s'extirper de son lit, mais plutôt que la perspective de revoir ses demis frère ne l'enchantait guère.
Hier, l'ambiance pesante du véhicule s'était poursuivie jusqu'au dîner, où personne ne parlait, et surtout n'adressait la parole à Jack. Ou plutôt celui ci paraissait si menaçant et d'humeur massacrante que tout le monde avait plongé le nez dans son plat en se gardant bien de lever les yeux.
Heloise ne comprenait toujours pas pourquoi tout le monde se pliait à ses quatre volontés, pire, à ses humeurs de tendance changeante, alors qu'il n'avait que 21 ans. Ce dernier point sidérait la jeune femme, qui voyait l'obéissance presque aveugle que Katherine, Gabriel, et même son père lui accordait. Bien qu'elle le trouva exécrable, arrogant et très mal élevé, Heloise avait préféré imiter le comportement général lors du dîner de la veille. Par pure lâcheté, elle devait bien l'avouer. Il faut dire qu'avoir un lion enragé entre ses pattes ne l'avait guère engagé sur le moment, et cette première impression ne s'était pas évaporé avec le temps.
Et en ce quatrième matin depuis la rentrée, elle n'avait absolument pas envie de le recroiser en croquant dans une tartine. De plus le jeune homme semblait tout particulièrement remonté contre elle. Encore une preuve de son idiotie, selon la jeune fille.
En soupirant, elle se résolut pourtant à descendre dans la salle à manger, habillée pour aller en cours.
- Heu.. bonjour... salua t elle sa famille.
La moitié, à savoir son père et Kathy, lui adressèrent un sourire rayonnant, alors que l'autre moitié, Jack et Gabriel, l'ignorèrent délibérément.
Elle haussa les épaules, habitué à force, et pris place entre son père et le frère cadet. Apparement, la nuit n'avait pas apaisé les tensions, et l'électricité envahissait l'air comme un nuage chargé de promesses négatives.
- Bon... je vais y aller. Bonne journée.
Cette soudaine déclaration sembla tirée Antoine de ses pensée, il planta le même regard bleu qu'Heloise dans ceux de sa famille;
- Hep! La héla t il alors qu'elle se dépêcher de quitter le foyer familial. Ou crois tu aller comme ça jeune fille? Katherine t'emmène, c'est trop dangereux que tu y ailles tout de seule.
- Une amie m'accompagne, ne t'inquiète pas.
Avant qu'il ne réplique, elle avait déjà claqué la porte et se précipitait aux côtés d'Alexia.
- Hey!
- Alors? Comment ça va? Pas trop sonnée depuis hier?
Si son amie savait... Elle était complètement perdue, et surtout persuadée qu'on lui cachait des choses. Des choses graves.
- Mes demis frères ont réagis bizarrement quand je leur ai annoncé la nouvelle de l'attaque hier. Comme si... comme si ils étaient au courant d'une chose que je ne devais pas savoir...
- Attends... depuis quand t'as des demis frères toi?
Heloise leva les yeux au ciel. Elle ne se connaissaient que depuis quelques jours et elle avait complètement omis ce détail de sa nouvelle vie.
- A oui... soupira t elle. Jack et Gabriel... c'est deux la c'est vraiment quelque chose je t'assure...
- Ma pauvre... j'avoue qu'avec ma sœur je n'avais pas ce problème.
Une sœur, pourquoi n'avait elle pas de soeur? Au lieu de ça, deux garçons insupportables lui étaient tombés sur les bras. Elle poussa un profond soupir...
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Alexia n'avait révélé à personne ses liens de parentés, étonnement. Sûrement avait elle perçu la détresse de son amie. En tout cas Heloise lui en était reconnaissante.
Toute la petite bande débattait de la soirée à venir du vendredi prochain;
- Rose! Soutenait Alexia. Il faut que le thème soit rose.
Brandon ricana.
- T'es bien une fille toi. Non mais tu t'es entendue? Rose! Et puis quoi encore! Hors de question, je propose noir.
Margot fit mine de s'étrangler.
- Et toi t'es bien un mec! Du noir, mais n'importe quoi! C'est une fête d'anniversaire, pas un enterrement!
Mikaël n'en pouvait plus, depuis plus d'une demie heure il regardait ses amis s'entre tuer pour se mettre d'accord sur le thème de la soirée.
- Bon, moi je propose qu'on ne fasse pas de couleur, mais plutôt une sorte de thème comme... costard cravate et robe de soirée exigés. Intervint Heloise qui songeait à leurs tenues déjà achetées et qu'elle n'avait aucune envie de changer.
- Ouais c'est bien ça! Approuva Jason qui voyait Margot et Alexia fusiller Jason du regard. T'en dit quoi Mike?
Ce dernier se fendit d'un grand sourire, peut être parce que les trois autres avaient mis un terme à leur duel silencieux.
- Tenue chic exigée... cela me convient! Je fêterai mon anniv en grande pompe... plaisanta t il en décochant un clin d'oeil charmeur en direction de la jeune femme. Excellente idée Helo!
- Ouais pas mal... grogna Brandon. Mon costard sera noir, je vous le garantie.
- Et ma robe rose! Sourit Alexia de toute ses dents. Heloise tu es géniale!
- Qui sera invité? Demanda t elle avec curiosité.
- Mais... toute notre promo voyons! Sinon se ne serait pas une soirée digne de ce nom...
Heloise faillit s'étrangler. Ils étaient au moins trois cent juste les premières années!
- Et pour les invitations?
- Facile, de trois affiches placardées dans les couloirs suffiront.
Heloise appréhendais de ne pas être à sa place au milieu de tous ces étudiants, mais elle comptait sur la présence de la petite bande pour ne pas se sentir complètement perdue.
- Bon, il faut y aller, on a cours avec l'autre.
A regret, les six étudiants se relevèrent de l'herbe ou ils s'étendaient quelques secondes plutôt pour se diriger vers la grande bâtisse de gauche. Un noeud de forma dans l'estomac de la jeune fille, son troisième cours avec monsieur Lopezis allait débuter dans quelques minutes, ensuite se serait son cours particulier.
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Comme au cours précédant, Heloise avait eu soins de se mettre au dernier rang, entre Jason et Alexia. Finalement, elle avait compris que le débat de l'amphithéâtre était réservé par le fan club du professeur qui le dévoraient littéralement des yeux. Jennifer en faisait évidement partie, et la réplique cinglante de la dernière fois ne semblait pas l'avoir détournée de son but, et Heloise aurait presque put apercevoir de la bave dégouliner de ses lèvres charnues.
Malheureusement, le cours s'acheva trop vite à son goût. Alexia et Margot lui adressèrent un regard emplit de sous entendus, Jennifer la fusilla au passage, et Héloïse rêva de lui céder sa place.
La pièce se présenta alors, effrayante dans sa solitude, et seule Monsieur Lopezis et elle remplissait l'espace.
Comme d'habitude, il lui tournait le dos pour trier quelques dossiers.
- Heu... bonjour... se hasarda t elle.
Lentement, il se retourna et l'enveloppa de son regard glacé.
- Viens. Il avait parlé en espagnol, mais un signe de la main fit comprendre à la jeune femme ce qu'il attendait d'elle.
Son professeur lui fit répéter les mots de l'avant veille en pointant ce qu'il voulait lui faire prononcer.
« Feuille, crayons, tableau, mains, trousse, devoirs, livres, cahiers, moi, toi, classe, élèves, professeur, noir, grand, petit, table, tomber ».
Lorsqu'il pointa du doigts sa veste, elle eut soudainement un trou. Et cela ne sembla pas lui plaire. Il fronça les sourcils, ce qui lui donnait un air terriblement terrifiant, et la dévisagea durement.
- Je ne sais pas...
A l'expression de son professeur, elle sur qu'elle allait passer un très mauvais quart d'heure.
- vous ne savez pas? Grinça t il entre ses dents, en français cette fois.
Heloise secoua la tête, tentant par tous les moyens de se reprendre, mais elle ne put réprimer un frisson en voyant l'expression plus glacial qui la dévisageait sans ciller.
- Je ne veux plus jamais que cela se reproduise, mademoiselle de Zakaplore.
Il n'avait pas élevé la voix, juste tranché l'air d'une tonalité aussi froide que ses yeux.
- Vous êtes ici pour apprendre l'espagnol, et non pour vous amuser. Et que vois je? Vous n'êtes même pas capable de retenir un misérable mot faisant parti des plus facile de la langue... J'en déduit que vous n'avez pas pris la peine de le noter en revenant chez vous, est ce que je me trompe mademoiselle?
Inutile de mentir, il l'avait démasqué jusqu'au coup. Elle hocha difficilement la tête.
- A partir de maintenant, à la fin de chaque cours vous noterez chez vous toutes les notions acquises blors de l'heure précédente. C'est ce que vous auriez du faire mardi mademoiselle, mais je vois que vous n'êtes qu'une incapable. Ma tâche n'en sera que plus ardue, je vais devoir inculquer notre noble langue à une petite écervelée impertinente.
Heloise serait les dents pour contenir sa rage. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire d'autre que de le laisser l'humilier. Il était le professeur, elle l'élève, et elle avait besoins de lui. Elle se plierait donc à cet individu qu'elle détestait au moins tout autant que son foutu demi frère.
- La prochaine fois que je vois que vous ne travaillez pas sérieusement, vous le regretterez amèrement. Est ce clair?
- Très clair. Grommela t elle entre ses dents.
- Très clair qui?
- Professeur.
Il se redressa, satisfait qu'elle est pliée devant lui, et darda sur elle son regard de glace.
- Asseyez vous. Intima t il en espagnol. Pour se faire comprendre, il avait décalée une chaise, lui laissant l'espace nécessaire pour s'installer.
Heloise avait compris, et répéta la phrase, encore et encore, jusqu'à acquérir la bonne prononciation.
Ensuite, il lui demanda son âge, avant de pointer un doigt sur son torse et de déclarer en français qu'il avait 25 ans. Ainsi, la jeune femme compris la question et la répéta en boucle avant de formuler la réponse dictée par son professeur.
Il lui fit ainsi assimiler la manière dont on demande le nom, le lieu d'habitation, l'école, les animaux domestiques et les nombres de frères et sœurs.
Tout le long du cours, elle évitait soigneusement de le regarder dans les yeux. Elle avait honte de l'avouer, lais elle avait peur de se regard trop inquisiteur, trop perçant, trop troublant. Il lui avait montré de quoi était était capable, et en n'avait plus aucune envie de le défier, bien qu'elle criait intérieurement d'exaspération.
Son professeur se leva et Heloise se demanda ce qu'il fabriquait. Mais elle jeta un coup d'œil a l'horloge murale. 17h. La jeune femme se leva à son tour.
Il se dévisagèrent un court instant en silence.
L'homme la surplombait de toute sa hauteur, le costume parfaitement lissé, ses cheveux blonds sauvagement coiffés, les muscles de son large torse légèrement bombés. Mal à l'aise, Heloise allait s'en aller, lorsque son professeur agita soudainement la main;
- Hors revoir!
Mais contrairement à toute attente, Heloise ne put réprimer un fou rire dévorant. C'était incontrôlable. Elle le voyait comme ça, agiter la main d'une manière si idiote, contrastant royalement avec son air imposant. Elle n'en pouvait plus de rire, et s'effondrait presque devant son professeur qui la dévisageait, de marbre, comme toujours.
Une main devant sa bouche, elle réprimait avec difficulté des hoquets qui la prenait à la gorge. Heloise avait conscience de passer pour une folle, mais son hilarité ne se calmait pas, et des larmes roulaient le long de sa joue.
Elle était si belle... ses yeux noisettes reflétaient toute l'hilarité dont elle était la proie, ses longs cheveux d'ange se balançaient au rythme de ses hoquets de rire qu'elle ne parvenait pas à réfréner, et toute son espièglerie qu'elle muselait en sa présence éclatait au grand jour. Il aimait la voir ainsi... la voir si...
- Ça suffit mademoiselle. S'entendit il prononcer malgré.
Mais elle, hilare, ne parvenait pas à se calmer.
La danse de ses cheveux...
- Mademoiselle de Zakaplore.
Elle s'arrêta net, rouge de honte. Comment avait elle pu se laisser aller? Il allait maintenant l'assassiner de remarque désobligeantes.
- Vous n'êtes pas là pour vous amuser, garder toujours cela en mémoire.
Il ne lui accorda pas l'ombre d'un regard et se dirigea d'un pas assuré vers la sortie....
Héloïse rangeait ses affaires, la mine sérieuse et l'esprit occupé.
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