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Être réveillé par un soleil aveuglant, ce n'est franchement pas l'idéal. Surtout quand on a passé une mauvaise soirée et nuit. 

Mais ce n'est pas grave, tant que je suis bien au chaud, moi ça me va.

       

Me retournant délicatement, je prends soin de ne pas trop bouger, de manière à pouvoir garder le bras de mon meilleur ami sur la hanche.

Sa bouille endormie est adorable, et malgré moi, malgré lui, j'arrive à sourire sincèrement face à ce spectacle.

      

Je n'ai jamais pu que fondre face au visage angélique de Son Jooheon.

Il est l'un de mes péchés mignons.

    

Comment ne pas flancher devant cette magnifique bouille attendrissante ?

Sa petite bouche toute bouffie est si adorable. 

      

Dans un mouvement inconsciemment, il me sert un peu plus contre lui, et je ne peux m'empêcher de lui pincer doucement la joue, avant de glisser la main dans ses doux cheveux récemment redevenus bruns.

Joo aime l'extravagance, surtout depuis qu'il traîne avec Minhyuk, un chouette petit gars qu'on a rencontré pendant notre nouvelle année à l'université. Poussé par ce dernier, il a durant quelques semaines eu la tignasse d'un orange flamboyant, mais s'est vite lassé.

    

Grognant de bonheur, sa tête se love dans le creux de mon cou. 

Le sourire niais collé sur mes lèvres ne veut plus s'en aller.

Je l'aime si fort.

      

Après quelques nouvelles gesticulations, mon colocataire de chambre finit par ouvrir ses petits yeux fatigués. Son sourire contamine son visage dès que ses iris croisent les miens, et je lui réponds avec un plaisir non dissimulé.

     

_ Bonjour, marmonne-t-il, les mains posées sur mes joues, pour caresser plus facilement de ses pouces mes paupières gonflées.

     

Par instinct, je ferme les yeux, et profite des caresses réconfortantes de mon ange gardien.

    

_ Bonjour, réponds-je, d'une voix rocailleuse.

     

Nous restons comme ça le temps d'une éternité, avant d'être rappelé à l'ordre par son estomac gargouillant, tel le cri d'une baleine à bosse.

Nous pouffons en choeur, et malheureusement pour moi, la question que je redoutais plus que tout arrive enfin.

     

_ On descend ? chuchote-t-il, sans me brusquer.

     

Je soupire bruyamment, et sers un peu plus le tissu de son t-shirt. 

Comprenant directement, il me sourit de manière compréhensive.

     

_ Il ne sera pas debout avant un moment, souffle-t-il. Autant descendre maintenant pour parler aux parents.

_ Mmh, acquiescé-je, plus que récalcitrant.

     

Nos regards ne se lâchent plus, et je peux sentir combien il me partage sa force et son courage.

    

_ Tu l'as toujours su, pas vrai ? craqué-je au bout de longues minutes, les larmes coulant silencieusement sur mon visage.

      

Sans réfléchir, il enlace mon cou de ses bras, et colle sa pommette à mon crâne, tout en caressant mon dos et mes cheveux de ses petites mains soyeuses.

Son parfum aux odeurs de fruits m'inonde les narines, et je m'accroche fortement au dos de son haut.

        

_ Je pense qu'il m'a fallu un peu de temps, mais disons que ça fait un peu plus d'un an que je l'ai compris, avoue-t-il, me laissant doubler le nombre de mes larmes.

_ J'ai dû faire des choses tellement risible durant ces années, soupiré-je, de ma voix larmoyante. Tu n'as jamais rien laissé paraître, tu ne m'en as jamais voulu ? posé-je, l'estomac en vrac.

_ Je me suis voilé la face au début, confie-t-il. Je ne pensais pas ça réellement possible, alors je me suis longtemps fait croire que tout ça n'était que mon imagination. Et puis, au fil des mois, j'ai dû me rendre à l'évidence que c'était bel et bien le cas. Tu n'étais pas si discret que ça. Enfin, c'est surtout parce que je te connais par coeur. Je ne pense pas que quelqu'un d'autre ait pu le comprendre, ne t'inquiète pas pour ça.

_ Est-ce q-que tu m'en as voulu ?

_ Non, jamais, dit-il du tac au tac, faisant glisser entre ses doigts quelques-unes de mes mèches de cheveux. J'ai trouvé ça très étrange, mais jamais je ne t'en ai voulu. Jamais je ne pourrai t'en vouloir chéri, tu le sais bien. Je suis juste attristé.

_ Attristé ? demandé-je, le nez appuyé contre son épaule au tissu trempé.

_ Tu semble si déstabilisé lorsque tu es à ses côtés, explique-t-il. Et quand on aborde le sujet des femmes ou des amours, tu sembles si triste. Voir des larmes sur le visage des gens que j'aime, c'est ce qui me terrifie le plus, souffle-t-il, en embrassant à plusieurs reprises mon crâne. J'aimerais ne plus jamais revoir ton visage comme il était hier soir, malheureusement pour moi, j'ai l'impression que ça ne fera qu'empirer au fil du temps. Je suis vraiment désolé pour toi chéri.

_ Tu es désolé parce que tu sais que mes sentiments seront toujours à sens unique, pouffé-je, amer. Je le sais aussi, confié-je, en laissant glisser de nouvelles larmes, mais ne t'inquiète pas, ça finira par passer.

_ Ce qui s'est passé hier va continuer Hyunggie, et ça va finir par te détruire. Tu as vu comment tu as agi hier ? me remémore-t-il, douloureusement.

_ Je m'en veux tellement, si tu savais. J'ai fait souffrir tellement de monde, simplement parce que je souffrais moi-même. J'ai agi sous le coup de la colère, si tu savais comme je regrette. Je vous aime tellement, pleuré-je, de moins en moins calme.

_ Je le sais mon coeur, je le sais. Mais ne t'inquiète pas, ils t'ont déjà pardonné. Tu les connais aussi bien que moi, me rassure-t-il. Sèche-moi ces vilaines larmes de ta magnifique frimousse, et descendons manger quelque chose, d'accord ? Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, mais tu verras que ça va très vite se régler, mmh ? conclut-il, en essuyant mes joues de ses pouces.

        

Je hoche la tête, discret, et sors avec une lenteur monstre du lit. Je me change rapidement pour enfiler un jogging et un t-shirt large, et descends à contre-coeur, juste derrière mon frère adoptif.

La fin des escaliers malheureusement déjà arrivée, je peux désormais avoir une vue directe sur le salon, où mes parents sont assis, collés l'un à l'autre.

Mon coeur bat à tout rompre, mes yeux piquent atrocement, et je trifouille le téléphone dans mes mains pour tenter de me calmer. Une main se glisse dans le bas de mon dos, et j'aperçois rapidement Joo à mes côtés, toujours disposé à me donner tout son courage pour affronter cette situation plus que compliquée.

Avançant à pas lourd, je me retrouve finalement à côté du canapé. Mes aînés tournent la tête vers moi, et je baisse la mienne par instinct. Je gigote d'un pied à l'autre tout en tournoyant toujours le petit objet bloqué dans mes mains. Ma gorge est nouée, et je me retiens si fort de pleurer que j'en ai presque des envies de vomir.

Je soupire difficilement pour me donner du courage, et relève la tête, pour bloquer mes prunelles certainement rouges dans les leurs, inquiètes et attristées.

      

_ Bonjour, murmure d'une douce voix Jin-ri.

     

Je fonds en larmes instantanément, le plus silencieusement possible, recroquevillé sur moi-même, la nuque me faisant souffrir tant je baisse la tête.

      

_ Je suis tellement désolé, si vous saviez, baragouiné-je, entre quelques sanglots que j'essaie vraiment de faire discrets. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je n'aurais jamais dû parler comme ça. J'ai dû vous faire souffrir et vous décevoir, je suis tellement, tellement désolé, marmonné-je, la tête toujours dirigée vers le sol.

      

Des bras m'enlacent dans la seconde, et je reconnais très facilement l'odeur et le corps de ma deuxième maman. Elle me caresse les cheveux et le dos, un peu comme son fils un peu plus tôt, tout en m'embrassant le front. Une deuxième paire de bras se joint à l'autre derrière moi, et je suis certain qu'il doit s'agir de l'aîné.

     

_ Tu ne nous décevras jamais fiston, confie simplement papa.

_ On est juste attristé que tu penses de cette manière, souffle à son tour maman.

      

Mes bras se referment automatiquement autour des fines hanches de cette dernière, le visage posé contre son épaule, et les yeux ne retenant plus aucunes larmes.

     

_ Je suis vraiment désolé, reniflé-je bruyamment. Vous prenez si soin de moi, vous me soutenez et m'aider chaque jour de ma vie. Vous êtes ma deuxième famille. Vous m'êtes si précieux. Je n'aurais jamais dû dire de si grosses idioties. Pardonnez-moi, s'il vous plaît. Je vois bien que je suis important pour vous aussi. Je ne penserai plus jamais ça, je vous le promets.

     

Par automatisme, leurs bras se resserrent autour de moi, et je reçois des baisers partout sur la tête. Je suis chouchouté comme un prince, et par ces simples attentions, je suis heureux de me dire qu'ils m'ont déjà bel et bien pardonnés.

Je suis tellement chanceux.

     

_ Ne pleure plus mon coeur, tu n'as jamais eu besoin d'un quelconque pardon, on ne t'en a jamais voulu. S'il te plaît, ne pleure plus, je n'aime pas voir ton si beau visage gâché par les larmes.

_ Merci, merci, merci, murmuré-je, en continu.

     

Soudain, une troisième masse s'ajoute sur nous, et les petits rires de mon abeille résonnent dans la pièce.

      

_ On est si beau ! s'écrie ce dernier, joyeux.

_ Bonjour, salue calmement une cinquième personne.

      

Le coeur ratant un battement, mes doigts se crispent sur le bassin de l'aînée.

Tout le monde se décale lentement, et mon regard trouve directement le sol. Mon meilleur ami, toujours derrière moi, me suggère de me retourner, en tirant délicatement sur mon bras. Il me relève ensuite la tête de ses petites mimines, et me sourit franchement, tout en essuyant de ses pouces, mes larmes devenues presque sèches. Il se décale ensuite, et je découvre bien vite son frère placé derrière lui.

Mon coeur redémarre et triple la vitesse habituelle de ses battements par minute, et mes yeux ne peuvent rien fixer d'autres que son torse nu et parfait.

J'ai tellement envie de le caresser, mon Dieu.

         

_ Ça va mieux ? demande ledit Dieu, en caressant ma tignasse désordonnée.

          

Mes iris plongent automatiquement dans les siens, et étonné, je ne sais rien faire d'autre que hocher maladroitement la tête, gêné.

Il finit par rejoindre la cuisine, tandis que moi, je ne sais quoi faire, quoi dire, ni quoi penser.

La discussion que j'avais avec mes parents s'est terminée très brusquement, et seul mon meilleur ami reste à mes côtés.

Je ne comprends plus rien à la situation.

          

_ J'vais pisser, chuchote ce dernier. Rejoins-le dans la cuisine et parle-lui. J'ai la meilleure famille au monde, avoue-t-il. Personne ici ne peut en vouloir à ta bouille d'ange.

      

Il s'avance vers la salle de bain avant même d'avoir fini sa phrase, me laissant une nouvelle fois comme un con debout dans le séjour.

Avalant tout l'air que mes poumons peuvent engouffrer en une seule fois, je m'avance difficilement jusqu'à l'îlot central, que je finis par contourner.

L'aîné des frères se retourne, un bol de céréales en main, la bouche déjà pleine, et dépose la cuillère dans le lait quand il me voit face à lui, tremblant comme une feuille.

Ses doigts fourragent de nouveau mes cheveux, et je ferme instinctivement les yeux face à ses caresses que j'aime tant.

Je suis tellement paniqué que je suis réellement à deux doigts de vomir le peu de chose que j'ai pu ingurgiter la veille.

         

_ Hyung, soufflé-je, de manière à peine audible.

_ Mmh ?

_ Tu n-ne m'en veux pas ? risqué-je, les yeux humides bloqués dans les siens, sincèrement doux et gentil.

_ T'en vouloir ? se répète-t-il, comme pour lui-même. Non, bien sûr que non. Je ne pourrai jamais t'en vouloir, dit-il, d'un sourire discret. J'étais étonné. Tu n'avais encore jamais élevé la voix. J'étais un peu énervé, je l'admets, parce que tu as été irrespectueux envers Suhyun, mais finalement, je me suis juste inquiété pour toi. Tu n'avais pas l'air bien du tout. Je voulais te rejoindre dans ta chambre, mais elle m'a retenu. J'aurais dû insister, confie-t-il, songeur. J'aurais dû, parce que je sais pertinemment que tu as dû culpabiliser toute la nuit. Tes yeux sont rouges et gonflés, explique-t-il, en me fixant de ses prunelles tristes.

_ Tu aurais dû insister, marmonné-je, en jouant avec mes doigts, les yeux de plus en plus humides.

          

J'aurais tellement aimé que tu me dises tout ça hier soir.

J'aurais eu besoin que tu me dises tout ça hier soir.

        

J'ai bien trop pleuré.

Mon coeur me faisait si mal.

          

Un bruit d'assiette que l'ont pose sur une surface dure se fait entendre, et ensuite, des bras viennent m'enlacer délicatement.

Sa chaleur m'envahit, ses bras fort engloutissent mes épaules, et l'une de ses mains se pose sur l'arrière de mon crâne, m'obligeant à nicher le visage dans le creux de son cou.

Ma respiration est désordonnée, et son odeur si légère finit par m'apaiser.

          

          

Le coeur sur le point de réellement lâcher, les bras posés sur son bassin, je souris comme un idiot face à lui.

Cette situation est incroyablement irréelle.

Je suis si gaie.

         

_ Je me suis inquiété toute la nuit, et finalement, ce n'est pas à moi que tu en veux, mais à elle, pouffé-je. Tu arriveras toujours à m'étonner, hyung, dis-je, en serrant son torse contre moi, le nez de nouveau glisser sur son cou.

_ Je ne pourrai jamais t'en vouloir, répète-t-il, chuchotant contre mon oreille, me collant ainsi d'agréables frissons partout sur le corps.

      

Je suis si devenu si gay pour toi, Son Hyunwoo.

      

Qu'est-ce que tu ne me fais pas faire, sérieusement.

       

_ C'est la matinée câlin aujourd'hui ! interviens notre petit frère, en nous enlaçant tous les deux.

        

Nous pouffons, le plus vieux et moi, et nous laissons vite encercler par ses petits bras emplis d'amour et de chaleur. 

Comment résister à la force de persuasion de cet enfant joyeux ?

      

_ Tu devrais te laisser aller plus souvent chéri, confie-t-il, sa joue écrasée contre le bras de son frère, posé sur mon épaule. Si ça me permet de pouvoir faire autant de câlin s'en être repoussé, je ne peux qu'être partant !

_ Je suis désolé, mais ça ne va pas être possible, ris-je, amusé de sa légèreté.

          

Enfin, quoique, songé-je, en serrant inconsciemment plus fort le plus vieux, le nez toujours bien calé contre la peau fine sous sa mâchoire.

Je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie. Mon coeur est gonflé de bonheur.

En quatre ans, je n'ai jamais eu droit à des câlins aussi aimants et intimes de la part de celui que j'aime. 

Comment ai-je pu m'en passer ?

Et comment vais-je faire dans le futur pour trouver des occasions de lui en quémander d'autres ?

      

_ Il a raison sur un point, finit par dire le plus musclé, en tentant de décrocher les deux koalas accrochés à lui. Tu ne dois pas avoir peur d'être honnête avec nous.

     

     

Honnête, hein ?

     

      

Je t'aime Hyunwoo.

      

Pas comme j'aime Jooheon, pas comme j'aime mes parents, ou tes parents, mais comme Yoo Shi-jin aime Kang Mo-yeon, comme Jack aime Rose.

       

Ça te dit que je t'embrasse, juste pour voir ce que ça fait ?

Tu veux bien quitter ta coconne de copine et tenter avec moi ? Tu n'es pas curieux, hyung ?

À ce qu'il paraît, faire l'amour à un homme est cent fois meilleur qu'avec une femme. Tu es sûr de ne pas vouloir tenter ?

Même si je suis inexpérimenté, je suis certain d'être plus doué qu'elle. Je suis sûr qu'une fois que tu auras goûté au plaisir de la chair masculine, tu ne voudras plus jamais toucher les seins d'une femme.

          

_ Je vais essayer hyung, promis. Mais tu sais que je ne suis pas un grand bavard.

_ Je confirme ! Je fais cent pour cent des conversations, râle le cadet, faussement agacé.

_ Ça, je n'ai pas de mal à le croire, pouffe l'autre frère. Vous n'avez pas encore mangé ?

_ Non, se plaint Joo, les sourcils froncés. Mon estomac commence à bouffer ses voisins organes.

_ Pauvre de toi, se moque-t-il, en versant du lait dans une tasse, pour la glisser ensuite dans le micro-onde.

_ Hyung, soufflé-je, alors que je n'ai qu'une envie, celle de pleurer tout en souriant niaisement.

_ Au moins un chocolat chaud Hyungwon, comme d'habitude, dit-il, avant d'engloutir une nouvelle cuillerée de céréales.

_ Il râle, mais il adore tes chocolats. Il dit qu'ils sont meilleurs que les miens, boude mon petit Heonnie.

_ Ça, c'est parce que j'y mets plus d'amour, taquine Hyun, amusé et fier.

_ Ton amour, plus fort que le mien ? Arrête de prendre tes rêves pour la réalité frérot, Hyungwon est à moi, claque le petit, déterminé.

_ Si vous voulez vous battre pour moi, je veux un ring et de la boue.

_ Mais, je vais perdre instantanément ! pleurniche le moins musclé.

_ Pas mon problème.

_ Tu ne mérites pas mon amour ! continue-t-il de râler, alors que je rejoins le salon sans un mot, mon chocolat chaud en main.

       

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