Chapitre 7
«C'est tellement bon de te retrouver Abigail.»
Point de vue d'Abigail.
J'avais passé une très bonne soirée bien que cela aurait pu être une situation gênante et bien que Zac avait eu du mal à accepter ce dîner. Ce moment quelque peu intime m'avait permis de réfléchir à tout ce qu'il s'était passé depuis un an. Je me rappelais de ce jour où nous avions dérapé et que j'avais dit à Justin que je lui en voudrais toute ma vie si je tombais enceinte de lui et que je le haïrais sans fin. Et bien, à l'heure actuelle, je n'avais plus envie de ça. Je n'avais plus envie de le haïr pour ce qu'il s'était passé. Du moins, pour le moment. Parce qu'il avait changé et parce que je voulais faire des efforts pour qu'on s'entende bien.
Mon père avait également apprécié le dîner. Il avait été content de discuter avec Justin dans un autre endroit que l'hôpital. Il le trouvait simple, sympathique, charmant mais surtout vrai comme l'année dernière. Il m'avait dit qu'il sentait qu'il n'était pas le genre à jouer un double jeu et que s'il aimait, il aimait de tout son cœur. Il avait une opinion bien définie de lui.
Cela m'avait fait encore bizarre de le voir prendre dans ses bras Julian. Et certaines personnes pourraient penser que cela avait dû me motiver à lui dire la vérité cependant, au contraire, ça me poussait à ne pas le faire. Parce que je savais qu'il prenait dans ses bras Julian car il était pour lui un bébé comme les autres mais s'il savait que c'était son fils, les choses ne seraient certainement pas pareilles.
Et je ne voulais pas briser ça maintenant que nous commencions à créer un lien d'amitié et que nous retrouvions une certaine complicité. Je préférais que les choses restent comme ça. Surtout que j'avais eu l'impression hier soir de le redécouvrir. Mais je savais que je devais lui dire la vérité alors je devais me préparer à ce que notre nouvelle relation s'effondre tôt ou tard. Malheureusement.
Julian pleurait à outrance dans mes bras. Je ne comprenais pas ce qu'il avait. Je lui avais changé sa couche et l'avais nourri, il devrait être en train de dormir. J'étais en panique parce que je devais m'en aller pour passer une visite médicale post-grossesse et je ne pouvais pas l'emmener avec moi. Mon père était sur le point de partir au travail ainsi il ne pouvait pas le garder en attendant mon retour.
- Pourquoi tu n'appelles pas Zac ? me proposa-t-il.
- Parce qu'il m'a dit qu'il n'était pas disponible aujourd'hui.
En réalité, il me faisait un peu la tête à cause du dîner même s'il m'assurait du contraire. Je comprenais que ce genre de situation le dérangeait et en plus de ça, je lui avais dit que je ne reverrais plus Justin mais il devait maintenant accepter le fait que je voulais être ami avec lui.
- C'est ton copain et le père adoptif de Julian. Il a aussi sa part de responsabilité là-dedans.
- Je ne peux pas l'obliger à le garder, le défendis-je.
- Comment tu comptes faire alors ? Tu vas l'emmener avec toi ?
- Je ne sais pas. Aide-moi papa.
- Et Justin ? Pourquoi tu ne lui demanderais pas ? Il n'a pas voulu lâcher Julian hier, suggéra-t-il.
Ce n'était pas stupide comme idée mais c'était dangereux. A tous les niveaux. Justin pourrait remarquer que Julian avait un air de famille, il pourrait aussi s'attacher au bébé et à un autre niveau, il pourrait le tuer étant donné qu'il n'y connaissait rien en la matière.
- Et s'il me pose encore la question de la mère ?
- C'est toi la mère, c'est à toi de gérer ça, répondit-il. Et vois le bon côté des choses, ça l'entraînera pour plus tard parce que je te rappelle que tu finiras par lui dire la vérité.
- Je vais appeler Briana, me résignai-je.
- Tu fais comme tu veux.
Il embrassa ma joue, récupéra son sac et quitta la maison me laissant seule dans cette merde. J'attrapai mon téléphone en ayant toujours Julian dans les bras et appelai ma meilleure amie.
- Décroche, je t'en supplie, murmurai-je presque paniquée.
- Allô ?
- Oh Bri ! Merci !
- Qu'est-ce qu'il y a Abby ?
- J'ai besoin que tu gardes Julian le temps d'une matinée.
- Quoi ? s'exclama-t-elle. Ce n'est pas possible.
- S'il-te-plaît Bri ! Tu es mon dernier recours, la suppliai-je.
- Et tu as demandé au père ?
- Il ne peut pas.
- Le vrai père ? Le père biologique ?
- Ce n'est pas à lui de le garder.
- Si justement Abby ! rétorqua-t-elle.
- Tu ne peux pas être de mon côté pour une fois ? soufflai-je.
A quoi cela me servait-il d'avoir une meilleure amie si cette dernière ne pouvait pas être là pour moi et me rendre un service ?
- Plus sérieusement, j'ai déjà un truc de prévu avec Paul et sa famille. Je ne peux vraiment pas Abigail. Je suis désolée. Sinon ça aurait été avec plaisir.
- Je te hais Briana Chambers !
- Moi aussi Abigail Waller, rit-elle. Et fais taire ce petit garnement.
Je raccrochai et grognai. Pourquoi moi ? Il ne me restait plus qu'une solution. J'aurais aimé ne pas en arriver là mais je n'avais plus le choix. Je composai, après une longue hésitation, le numéro de Justin. Il décrocha immédiatement.
- Qu'arrive-t-il à Abigail Waller pour qu'elle m'appelle un dimanche matin ?
- Est-ce que je te dérange ?
- Jamais Waller.
Je ris. C'était le genre de phrase qu'il me sortait il y avait un an de cela.
- J'ai besoin que tu gardes Julian le temps de quelques heures.
- Moi ? fit-il surpris.
- Euh... J'ai promis à mon père de le garder mais finalement je ne peux pas. J'ai demandé à Zac et Briana mais ils ne peuvent pas non plus. Tu es mon dernier espoir Justin.
- Euh... Ouais... OK... D'accord. Je peux le faire. Mais le problème c'est que je n'ai jamais gardé un bébé de toute ma vie.
- Alors si tu peux avoir l'aide de ta mère, ça serait cool.
- Elle est là. Elle m'aidera.
- Merci Justin. Tu me sauves la vie. On sera là dans vingt minutes.
- Je vous attends.
Je raccrochai et me dépêchai de préparer les affaires de Julian. J'allais être en retard. Je posai mon fils dans son landau - ce qui arrêta ses pleurs - et réunis ses couches, son biberon, ses lingettes, ses vêtements et le reste nécessaire pour que tout se passe bien. Je sortis la poussette et la dépliai avant de déplacer Julian à l'intérieur. Je l'attachai soigneusement. J'étais bien contente qu'il soit sage dans ce moment de rush. Une fois prête, je quittai l'appartement.
Une vingtaine de minutes plus tard après l'appel, j'arrivai à destination. Je toquai à la porte, un brin nerveuse. Elle s'ouvrit presque instantanément. Justin apparut, vêtu d'un pull noir léger à capuche et d'un jean déchiré de la même couleur, un sourire aux lèvres. Ses cheveux tombaient en bataille sur son front. Sa barbe et sa moustache venaient d'être fraîchement taillée. Il sentait terriblement bon. Je ne pouvais pas nier le fait qu'il était très attirant mais je n'étais pas venue pour ça.
- Encore merci Justin, dis-je.
- Ce n'est rien. Viens, entre.
Il m'aida à porter la poussette. Je retrouvai à l'intérieur sa famille qui semblait m'avoir également attendu. La poussette une fois posée, je partis les embrasser un par un puis revins vers Julian qui se tenait encore sagement avec son doudou dans les mains.
- Je ne peux pas rester, je suis pressée.
- Où est-ce que tu vas ? me demanda Justin.
- Oh... Euh... Je vais passer une visite médicale.
- Un dimanche ?
- Oui, mon médecin ouvre son cabinet spécialement pour moi.
- Pourquoi ? Tu as un problème ? me demanda la mère de Justin.
- Non c'est une simple visite de routine mais mon médecin s'en va en vacances très prochainement alors c'était le seul jour où nous pouvions accorder notre emploi du temps, expliquai-je.
- Et bien vas-y file alors. Ne t'inquiète pas, on s'occupera bien de ton petit-frère.
J'affichai un sourire puis quittai leur demeure après avoir embrassé Julian. Cette famille était vraiment adorable et gentille avec moi. Je leur devais beaucoup encore une fois. Je me rendis ainsi sans plus aucun stress à mon rendez-vous. J'espérais seulement que Julian ne ressente pas mon absence mais vu comment il aimait bien la compagnie de Justin, il ne remarquerait rien.
...
J'étais de retour du rendez-vous. Tout aillait bien au niveau de mon corps. Il fallait juste que je continue à mettre de la pommade pour éliminer les dernières vergetures qui me restaient au bas du ventre. J'arrangeai mes cheveux avant de toquer à la porte. J'avais hâte de retrouver mon fils et de savoir si tout s'était bien passé. Ce fut la petite Jazmyn qui m'ouvrit accompagnée de Thomas.
- Ah Abigail ! Tu arrives au mauvais moment, me dit ce dernier avec un sourire contradictoire aux lèvres.
- Ah bon ? fis-je confuse.
- Justin est en train de s'amuser avec lui.
Je souris et il me laissa entrer. Je retrouvai effectivement Justin assis sur le canapé avec Julian dans les mains qu'il s'amusait à embrasser sur la joue en faisant des bruits de pets. Et à entendre les rires du bébé, cela lui plaisait. Mon cœur se gonfla. J'avais devant moi mon fils passant du bon temps avec son père biologique et c'était peut-être la plus belle vue au monde. Je m'avançai vers eux sans manquer une miette du spectacle. Ils étaient tellement beaux ensemble et ça m'arrachait le cœur de l'avouer.
- Ça fait cinq minutes qu'il fait ça ! me dit Jazmyn.
- Je crois que je vais l'adopter, me dit Justin droit dans les yeux.
Ma bouche s'entrouvrit mais aucun son ne sortit. A cet instant précis, je me sentais mal de lui cacher une chose pareille. C'était cruel de ma part. Mais c'était trop dur pour moi et je préférais que les choses restent ainsi pour le moment. Il me fallait du temps avant d'être prête à lâcher la bombe.
- Il faudra que tu restes à Boston alors parce que j'ai besoin de mon frère, lui souris-je.
Il se contenta de sourire en retour et rapprocha Julian de lui en le prenant dans ses bras. Mon cœur se gonfla une nouvelle fois. Pourquoi était-il si adorable avec lui ? Il me troublait tellement en agissant ainsi. Il se leva et contourna la table basse.
- On va dans ma chambre ? me proposa-t-il étrangement.
- Euh... OK, dis-je perplexe.
- On revient, dit-il à sa sœur et au copain de sa mère.
Je le suivis bien que je ne comprenais pas pourquoi il voulait m'emmener là-bas. Ce n'était certainement pas pour les mêmes raisons que l'année dernière.
- Ta mère n'est pas là ? lui demandai-je.
- Elle est partie faire quelques petites courses, me répondit-il sans se retourner.
Nous arrivâmes dans la pièce et il ferma la porte derrière moi. Je ne savais pas pourquoi mais je sentais là un piège. Il se tourna vers moi avec son fils dans les bras.
- Oh tu veux peut-être que je te le rende ?
- Tu peux le garder encore un peu si tu veux, lui répondis-je.
Il s'assit alors sur le lit en gardant Julian qui semblait très à l'aise dans les bras de son père. Le petit gardait les yeux verrouillés sur lui comme si quelque chose sur son visage le fasciner. On aurait dit moi l'année dernière quand Justin s'approchait trop près de moi.
- Il faut que je te dise quelque chose Abigail, prit-il un air sérieux. Je veux être honnête avec toi.
J'hochai la tête tandis que les battements de mon cœur se mirent soudainement à s'accélérer.
- Je pense que Julian n'est pas ton frère. Je pense que c'est ton fils.
Mon cœur s'arrêta de battre. Ma respiration se coupa. Je restai stoïque. Merde. Que devais-je dire après ça ? Je n'avais pas prévu qu'il me révèle ça, si soudainement. Je ne m'étais pas attendue à devoir tout expliquer maintenant. Que fallait-il que je fasse ? Mon corps me disait de fuir mais je pouvais à peine bouger.
- Et que Zac est le père, poursuivit-il.
Dieu merci. Je soufflai intérieurement de soulagement. J'avais cru pendant un moment que tout allait exploser.
- Je pense que tu nous le caches car tu ne veux pas qu'on te juge et cela expliquerait pourquoi nous n'avons toujours pas rencontré Rachel, la soit-disant mère de Julian et pourquoi tu t'occupes plus de lui que ton père ne le fait.
Je ne dis rien. Je ne savais pas quoi dire. Il était proche de la réalité mais il ne connaissait pas la partie la plus importante du secret. Était-ce finalement le bon moment pour tout lui dire ? Devais-je mettre fin à cette mascarade maintenant ?
- Si j'ai raison, je ne sais pas pourquoi tu as peur qu'on te juge. Tu es maman Abigail et même si tu as à peine dix-neuf ans c'est une bonne chose, que tu l'aies choisi ou non.
- Justin...
Il me fixait intensément. Il arrivait à me faire sentir terriblement coupable. Il fallait que je lui dise tout, maintenant. J'avais beaucoup trop attendu. Peut-être qu'il ne réagirait pas si mal que ça. Peut-être même qu'il serait content d'apprendre qu'il était père. Tais-toi Abigail. J'essayais de me rassurer du mieux que je pouvais, en vain. Il allait péter un câble, c'était certain.
- OK... me lançai-je. Justin... Il faut que...
Son téléphone portable se mit soudainement à sonner. Il était sur sa table de chevet. Il le prit en faisant attention à ne pas faire tomber Julian puis décrocha. Putain. Pour une fois que j'avais pris mon courage à deux mains !
- Allô maman ?
- Oui Justin ! Je suis devant ton magasin de sous-vêtements préféré, tu as besoin que je t'en achète ?
Justin n'avait pas mis le haut-parleur mais je pouvais quand même tout entendre. Je souris amusée en attendant les paroles de sa mère. Il le vit et sourit aussi.
- Non maman, ça va aller.
- Est-ce qu'Abigail est déjà venue récupérer son frère ?
- Elle est avec moi là.
- Oh d'accord. Tu lui diras qu'elle peut nous laisser son frère quand elle veut, il n'y a pas de souci. C'est comme s'il faisait partie de la famille. Et puis, il est si adorable.
- Je lui dirai.
- A tout à l'heure.
- Bisous maman.
Il raccrocha et posa son téléphone à côté de lui sur le lit. Julian n'avait pas bougé d'un poil depuis l'appel. Il était définitivement très calme en compagnie de son père. Je m'approchai de lui et lui caressai le peu de cheveux qu'il avait en espérant que Justin ne reviendrait pas sur ce qu'il avait dit. J'espérais que cela détournerait l'attention.
- Tu as toujours cet élastique autour du poignet, remarqua-t-il.
Il l'attrapa et une étincelle traversa mon corps entier. Ses yeux se posèrent sur moi quelques secondes, il devait l'avoir senti. Je me sentis rougir. Pourquoi mon corps avait-il réagi ainsi ?
- Tu t'en rappelles ? dis-je d'un ton surpris.
- Bien sûr.
- Tu veux peut-être que je te l'offre ?
- Tu ne me ferais pas cet honneur, me taquina-t-il.
Je ris et me dégageai de son étreinte toujours un peu gênée d'être si près de lui.
- Ça te va bien d'avoir une barbe, le complimentai-je avec innocence.
- Merci, sourit-il. Ça te va bien les cheveux longs.
- Tu n'étais pas obligé de me faire un compliment en retour, ris-je.
- Je voulais vraiment te le dire.
- Merci, me sentis-je rougir à nouveau.
Il se reconcentra sur Julian et le posa délicatement sur son grand lit.
- Je reviens, me dit-il.
J'acquiesçai bien que je n'avais aucune idée de ce qu'il allait faire. Ainsi, il s'éclipsa et me laissa seule avec le bébé.
- Ça va mon amour ? me tournai-je alors vers ce dernier.
Il sourit ce qui me réchauffa le cœur. Le pauvre, s'il savait qu'il était la cause de la plupart de mes problèmes aujourd'hui... Mais je m'énerverais jamais contre lui à propos de ça et j'espérais qu'il ne se sentirait pas fautif plus tard s'il apprenait que j'avais abandonné mon rêve pour lui. J'aimais Julian plus que tout même si cela ne se voyait pas la plupart du temps et je ne voulais que son bonheur. Ainsi, lui octroyer quatre parents - étant donné que Justin et moi étions tous les deux en couple - n'était vraiment pas la meilleure décision à prendre. Du moins, c'était la conviction que j'avais. Mais je devais quand même dire la vérité.
J'entendis Justin faire son retour. Je le vis s'approcher du lit avec le doudou de Julian dans les mains. Il le posa sur son petit ventre et le nouveau né l'agrippa de ses minuscules doigts. Un sourire naquit sur mes lèvres. Il prenait vraiment bien soin de lui.
- J'espère qu'il ne se mettra pas à pleurer maintenant que je ne le tiens plus dans mes bras, me dit-il en se tournant vers moi.
Il attrapa l'ourlet de son pull de ses deux mains et le tira vers le haut. Il se retrouva alors torse nu ce qui me secoua quelque peu.
- Il fait trop chaud, justifia-t-il son geste.
Il ouvrit son armoire et en ressortit un t-shirt gris. Il l'enfila aussitôt ce qui me rassura. Il referma le meuble et me refit face.
- Tu as plus de tatouages, non ? lui demandai-je.
- Oui. J'en ai cinq en plus. Approche.
Je m'avançai quelque peu timidement. Il tendit son bras et me montra ce qu'il avait ajouté à sa peau. Il m'expliqua ce que c'était et quelle était la signification de chacun mais j'étais trop troublée pour l'écouter. Le désir de le toucher monter en moi. C'était horrible. Je ressentais à nouveau une certaine attirance pour lui. Je me sentais comme poussée vers lui. C'était inexplicable mais interdit. Il fallait que je cesse ça.
Je fis un pas en arrière et détournai le regard. Je ne pouvais le laisser me faire tourner une nouvelle fois la tête. Non. La situation était déjà trop compliquée comme ça.
- Ça va ? remarqua-t-il mon égarement.
- Oui, oui. J'adore tes nouveaux tatouages.
- Merci.
Je repartis aux côtés de Julian. Peut-être que plus loin j'étais de Justin, mieux je me portais.
- Tu as raconté le dîner à Zac ? me demanda-t-il subitement.
- Non. Il a préféré ne rien savoir pour une fois, répondis-je après m'être assise sur le lit.
- C'est un jaloux maladif, je me trompe ?
- Non, souris-je.
Je commençai à caresser le ventre du bébé pour me détendre. Il réagissait positivement à mes caresses.
- Alors, comment vous vous êtes retrouvés Zac et toi ? poursuivit-il étrangement.
- Comme j'étais à Harvard, on se croisait souvent et donc on a fini par se fréquenter à nouveau avant de se mettre ensemble. Ça s'est fait lentement mais sûrement.
- Qu'est-ce qui est différent de l'année dernière ? Il a changé ?
Je savais qu'il essayait de comprendre pourquoi je n'étais pas sortie avec Zachary il y avait un an de cela puisque maintenant j'étais finalement en couple avec lui. Cependant, je ne savais pas si cela le dérangeait que je sois avec celui qui lui faisait autrefois "concurrence".
- Tout Justin. Je ne pourrais pas t'expliquer.
Il devait sûrement penser "je n'étais plus là, voilà pourquoi" ou alors "parce que lui est resté" et peut-être que ça aurait pu être une raison de pourquoi j'étais avec lui aujourd'hui sauf que c'était bien plus que ça. Il était un garçon exceptionnel et je me sentais chanceuse de l'avoir à mes côtés.
- Et toi ? Comment ça s'est fait avec... Comment elle s'appelle déjà ? Kiara ?
- Oui. Je l'ai rencontrée à une soirée et on s'est directement bien entendu. J'ai eu un petit coup de cœur pour elle.
Un coup de cœur ? A ce point là ? Elle devait être vraiment spéciale à ses yeux. J'aurais bien aimé la rencontrer pour savoir ce qu'elle avait que je n'avais pas eu pour suffire à Justin.
- Tu penses que c'est la bonne ?
- Je ne sais pas. Il est encore trop tôt pour le dire mais elle est ma première véritable petite-amie et ça ne me dérangerait pas qu'elle devienne la seule, me répondit-il droit dans les yeux.
Quelque chose se serra dans ma poitrine. Cela me faisait mal de savoir qu'il considérait Kiara comme sa première véritable petite-amie, surtout après ce qu'il avait dit hier lors du dîner. Et de plus, après tout ce qu'il s'était passé entre nous, après tout ce qu'on s'était dit et tout ce qu'on avait échangé. C'était comme si le peu de relation que nous avions eu n'avait pas compté. Et c'était blessant parce que pour moi ça avait compté.
- Et toi ? Tu penses que Zac est le bon ?
- Je l'espère, je suis vraiment bien avec lui.
- Je te le souhaite.
- Merci. C'est gentil.
Une certaine tension semblait s'être installée, par ma faute sûrement. Je décidai alors de mettre un terme à tout ça et m'en allai avec Julian. La vérité n'avait toujours pas éclatée mais je venais de découvrir que Justin pouvait me faire encore de l'effet ce qui n'était pas une bonne chose. Je me demandais s'il était réellement possible qu'on puisse devenir amis. Deux êtres autrefois fous amoureux l'un de l'autre pouvaient-ils bâtir une relation d'amitié ?
Je voulais y croire. Et puis, ses tatouages m'avaient toujours troublée. C'était juste l'effet qu'ils me donnaient, ça ne voulait rien dire.
...
Ses yeux me transperçaient. Son regard était intense et m'appelait. Il s'avança vers moi et je posai une main sur son torse pour l'empêcher d'aller plus loin. Mais il retira ma main et agrippa mes hanches fermement. Il me tira contre lui et je laissai échapper un soupir, déstabilisée.
- Waller, on n'est pas obligé de résister, murmura-t-il.
Il colla son front au mien. Plus aucun centimètre séparait nos deux visages. Ma respiration était bruyante. J'étais submergée par mes émotions. Une partie de moi voulait le pousser loin de moi et l'autre voulait qu'il ne me lâche plus. Il baissa son regard sur mes lèvres et avant que je ne dise quoi que ce soit, il les embrassa. Des milliers de papillons envahirent mon ventre. Ce contact m'avait envoyée dans un autre monde.
Je fermai les yeux et prolongeai le baiser. C'était incroyablement bon. Je ne m'en lasserais jamais. Ses lèvres contre les miennes était la meilleure sensation du monde. Manquant de souffle, il interrompit notre échange et je rouvris les yeux. Je me retrouvai étrangement allongée sur son lit. Il était placé au dessus de moi, complètement nu, et je l'étais aussi.
- C'est tellement bon de te retrouver Abigail, me dit-il.
Il parsema mon cou de baisers puis descendit lentement vers ma poitrine jusqu'à atteindre le bas de mon ventre. Mes doigts agrippèrent le drap. Le plaisir qu'il me procurait me faisait me tortiller dans tous les sens. Il s'y prenait toujours aussi bien.
- Justin, gémis-je.
- Tu n'es pas prête.
Il se redressa et sans que je ne m'y prépare, s'introduit durement en moi. Un son rauque s'échappa du fond de ma gorge. Putain. Quel salaud. Il entreprit des va-et-vient rapides m'arrachant des cris répétitifs. Il y allait fort, me faisant parfois mal mais c'était ce qui me plaisait avec lui. C'était sauvage et unique. Je fermai les yeux et mordis ma lèvre inférieure pour contenir mes gémissements. Chaque coup de rein faisait vibrer mon corps entier.
Tout se passait à merveille. Puis, je sentis un liquide se verser en moi. Je me redressai paniquée et m'écartai de lui. Mon cœur battait la chamade mais plus pour la même raison. Il venait d'éjaculer en moi.
- Justin ! criai-je.
- Ce n'est pas grave, tu prendras la pilule du lendemain et tout ira bien.
- Je te faisais confiance !
- De toute façon, je préfère Kiara.
Je me réveillai en sursaut, le souffle coupé. Je touchai mon visage pour m'assurer que j'étais bien réel. C'était le cas. J'allumai ma lampe de chevet et attrapai mon téléphone pour regarder l'heure. Deux heures du matin. Je soufflai de soulagement. Bordel. C'était quoi ce foutu cauchemar ?
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