Chapitre 36
«T'as foutu la merde.»
Point de vue de Justin.
J'étais dévasté. Abigail venait de me quitter. Elle avait passé la nuit dans la chambre de son père avec Julian et m'avait laissé seul dans notre nouvelle chambre. A cause de cette révélation, j'avais même dû annuler notre tête à tête au restaurant. J'avais essayé de contacter Valentin pour qu'il me passe le numéro de la salope qui était à l'origine de tout ça, en vain. Il était dix heures du matin, je venais de me réveiller et j'étais bien décidé à tout remettre en ordre avant ce soir.
J'essayai d'appeler à nouveau Valentin. Je ne pouvais rien faire si je ne pouvais pas le joindre.
- Allô ? décrocha-t-il par miracle.
- A quoi te sert ton téléphone putain !
- Du calme, je viens de me réveiller.
- Donne-moi le numéro de Chambers.
- Pourquoi faire ?
- Parce qu'elle a foutu la merde dans mon couple !
- Vas-y raconte.
- Non, je n'ai pas le temps, envoie-moi juste son numéro.
Je raccrochai en espérant qu'il ferait ce que je lui avais demandé. Je posai mon téléphone sur le lit et attrapai au hasard des vêtements dans l'armoire pour aller me préparer. Une fois prêt, je reconsultai mon cellulaire et j'avais bien reçu le numéro. Ainsi, je m'assis puis appelai Briana.
- Oui ? C'est qui ? décrocha-t-elle.
- C'est Justin.
- Oh...
- Ouais, t'as des comptes à me rendre.
- Elle t'en veut ?
- Bien sûr, t'es allé raconter de la merde !
- Je sais que c'est difficile à croire mais...
- On parlera en face à face, la coupai-je. Envoie-moi ta position et je viens te rejoindre.
- OK, si tu veux.
Je raccrochai et sortis de la chambre. Dans la cuisine, je croisai Abigail qui ne me jeta aucun regard. Je contractai ma mâchoire. Comment pouvait-elle m'en vouloir pour ça ? Après tout ce que j'avais fait pour elle, elle m'en voulait pour un rien. J'avais eu raison de penser que nos sentiments n'avaient pas évolué à la même vitesse. Elle ne m'aimait pas assez pour passer outre ce que Briana avait dit.
- Salut Justin, me sourit ma mère.
- Salut.
- Tu vas quelque part ?
- Ouais. Je reviens.
J'attrapai les clés de la voiture et claquai la porte derrière moi. Je tapai l'adresse que Briana m'avait envoyé dans le GPS puis partis dans sa direction. Sur le trajet, mes nerfs commençaient à se tendre. Rien que le fait de devoir me déplacer pour aller voir Chambers me mettait quasiment hors de moi.
Après cinq minutes, j'arrivai devant une maison et je devinai que c'était la sienne. Je me garai. Elle m'attendait déjà. Je sortis de la voiture après avoir coupé le contact et m'approchai d'elle. Elle tenait son téléphone et ses clés dans une main et croisait ses bras sous sa poitrine.
- S'il-te-plaît, ne t'énerve pas Justin, commença-t-elle.
- Tu ne peux pas me demander un truc pareil alors qu'à cause de toi Abigail ne m'adresse plus un mot.
- Je lui ai dit qu'elle ne devait pas t'en vouloir pour ce qu'il s'est passé.
- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- On s'est rapproché à une soirée l'année dernière, en début d'année.
- Rapproché comment ?
- On s'est embrassé plein de fois et on a passé toute la soirée à discuter.
- Et comment ça se fait que je ne m'en souvienne pas ?
- Tu étais complètement soul.
Un frisson de dégoût me traversa le corps m'imaginant en train d'embrasser Chambers.
- OK. Je veux bien te croire. Au moins, ça expliquerait pourquoi tu me détestes autant. Mais pourquoi lui dire maintenant ? Pourquoi attendre l'enterrement de son père pour lui avouer ça ?
- Je sais que je n'aurais pas dû.
- Non, tu n'aurais clairement pas dû. Tu aurais dû garder ça pour toi Briana.
- Je ne me voyais pas le lui cacher plus longtemps maintenant que...
- Maintenant que quoi ? la coupai-je encore une fois. Que ça marche très bien entre nous ? C'est quoi le problème ? Tu es jalouse de nous ?
- Justin, arrête. Tu sais très bien que son bonheur fait le mien.
- Alors je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça.
Je frottai mon visage, désemparé. Elle ne pouvait pas prétendre être une meilleure amie digne de ce nom en sabotant notre couple comme elle l'avait fait.
- Il s'est passé quoi ce soir là ? repris-je. T'étais soul toi aussi ?
- Non. J'étais complètement lucide.
- Alors quoi ? Tu m'en veux ? Tu m'en veux de n'avoir accordé aucune importance à ce qu'il s'est passé contrairement à toi ?
- Non. Je ne t'en veux pas.
- Alors t'en veux à Abigail d'être celle que j'ai choisie ?
- Pas du tout. Je n'en veux à personne. Ça n'a quasiment pas compté pour moi ce que nous avons fait. Je ne pensais pas qu'elle le prendrait aussi mal. Je te jure que je ne l'ai pas dit pour faire du mal à qui que ce soit.
- C'est trop tard maintenant. Elle m'en veut.
- J'aimerais bien t'aider mais elle m'en veut aussi.
- Mais toi c'est normal Chambers. T'as foutu la merde.
Heureusement pour elle qu'elle était une fille et que j'avais changé parce que sinon, je lui aurais certainement éclaté la gueule.
- Elle finira par revenir vers toi, ne t'inquiète pas.
- J'espère bien pour toi, rétorquai-je. Sinon je ne sais pas ce que je te ferais.
- Je pensais que t'avais changé Bieber.
- Je t'emmerde.
Je m'apprêtai à partir mais Valentin surgit de nul part et arriva en trombe.
- C'est quoi le problème ? demanda-t-il directement.
- Mec, ne te mêle pas de ça, répondis-je.
- Je suis ton meilleur pote et je n'ai pas le droit de savoir ?
- J'ai avoué à Abigail que Justin et moi s'étions embrassés l'année dernière et elle nous en veut, révéla Briana sans mon accord.
- Quoi ? fit-il surpris. Vous deux ? Vous avez fricoté ensemble ?
- Apparemment, répondis-je. Mais c'était bien avant qu'il y ait quoi que ce soit entre Waller et moi.
- Et où est le problème alors ?
- A ton avis. Ça ne change rien pour elle.
- Elle abuse. Moi j'aurais rien dit à sa place. Regarde, la preuve, ça me dérange pas.
- Mais toi c'est toi Valentin, rétorquai-je. Elle ne pense pas comme toi. Et ce n'est même pas sérieux entre vous.
Je soupirai. J'étais fatigué de toutes ces conneries.
- Je vous laisse. J'ai quelqu'un à récupérer. Merci Chambers, hein.
- Je suis désolée...
Je secouai la tête et regagnai ma voiture pour rentrer à la maison. Je retrouvai ma mère au même endroit, assise sur le canapé du salon. Je décidai de prendre place à côté d'elle. J'avais grandement besoin de ses conseils.
- T'étais parti où ? me demanda-t-elle.
- Je suis allé voir la meilleure amie d'Abigail qui est la cause de notre rupture.
- De votre rupture ? Vous n'êtes plus ensemble ?
- Non, depuis hier.
Elle me regarda confuse et je lui expliquai alors la raison.
- Tu es sûr que cette Briana est vraiment la meilleure amie d'Abigail ? Ce n'était pas du tout amical ce qu'elle a fait.
- Je sais maman.
- Tu veux que j'aille lui parler ?
- A qui ?
- A Abigail.
- Qu'est-ce que tu vas lui dire ?
- Qu'elle ne devrait pas t'en vouloir pour ce qu'il s'est passé.
- Tu penses qu'elle va t'écouter ?
- Je ne sais pas Justin mais peut-être que ce sont les conseils d'une mère dont elle a besoin.
- J'espère qu'elle t'écoutera alors.
- J'y vais de ce pas.
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