Chapitre 29

«Tu es à moi maintenant Waller.»  

Point de vue d'Abigail.

Il l'avait dit. Enfin. Ces mots que j'aurais voulu entendre il y avait un an de cela. Je ne savais pas comment réagir. Je ne m'y étais tellement pas attendue. J'arrêtai mes pas et le regardais surprise. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine. 

- T'es sérieux ou tu me fais une blague ? ne pus-je m'empêcher de lui demander.
- Je suis très sérieux Abigail, me répondit-il avec un sourire amusé de ma question.
- Comme ça là ? D'un coup ?

Il rit.

- J'ai besoin que tu sois mon exclusivité et que je sois la tienne, déclara-t-il. J'en ai marre d'avoir l'impression de jouer sans arrêt.

J'étais bouche bée. J'avais l'impression de rêver. J'étais à deux doigts de crier de joie, c'était tellement irréel pour moi. Mes mains en tremblaient presque. J'étais comme revenue à l'école primaire. Il l'a dit putain !

- Tu me prends au dépourvu Bieber.
- Ne me dis pas que je suis sur le point de me prendre mon premier râteau.
- Non, secouai-je la tête.

Je fis un pas vers lui et posai mes mains sur son cou. Mon regard était noyé dans le sien. Je ne réalisais vraiment pas. Nous étions passés par tellement de choses, tellement de disputes, de révélations, de rapprochements, d'éloignements et c'était seulement maintenant qu'il voulait être mon petit-ami.

- Non, pas du tout, ajoutai-je. Je veux bien être ton exclusivité. 

Un sourire naquit sur ses lèvres. Il posa ses mains sur mes hanches et me colla encore un peu plus à lui. Et dans la suite logique des choses, nous finîmes par nous embrasser. En tant que couple. Plus besoin de se cacher. De dire que l'on ne faisait que s'amuser. C'était enfin officiel. J'étais à lui et il était à moi. 

Il me prit la main et entrelaça nos doigts. Je souris intérieurement. J'avais l'impression d'avoir un nouveau Justin devant moi. 

- Alors on est en couple ?
- Je crois bien, répondis-je.
- Tu es à moi maintenant Waller, me murmura-t-il.

J'étais à lui, oui. Mais pour combien de temps ? Je ne voulais pas douter et préférais me dire que si ça avait pris autant de temps c'était que la décision était mûrement réfléchie. Nous rentrâmes chez lui où nous retrouvâmes sa mère et Thomas dans le salon. Ils étaient assis autour de la table à manger et devaient discuter du déménagement. 

- Ça va ? nous demanda Pattie. C'était intéressant ?
- Euh... C'était très intense, répondit Justin en faisant référence à ce qu'il s'était passé. Difficile à suivre. Je n'ai pas pu tout retenir. 
- Bien, fronça-t-elle les sourcils un peu confuse. Et donc ?
- Et donc j'ai encore du temps devant moi. Je n'ai que dix-neuf ans. 
- C'est ce que je t'avais dit.

Nous décidâmes de les rejoindre à table. Il y avait des piles de papiers sur cette dernière. Ils devaient avoir énormément de choses à régler.

- Vous êtes en train de vous occuper du déménagement ? leur demanda Justin.
- Oui. Mais on a quelque chose d'encore plus urgent à régler, lui répondit Thomas.
- Ah bon ?
- La location de cette maison prend fin dans moins d'une semaine. Il faut impérativement qu'on trouve une autre maison à acheter ou louer si on ne veut pas se retrouver à l'hôtel.

Justin et moi prîmes un air surpris. Il ne restait vraiment plus de temps. 

- On doit commencer les visites maintenant alors ? supposa Justin.
- Il faut d'abord qu'on sache ce qu'on veut trouver, répondit sa mère. Est-ce que toi, Abigail, tu veux rester avec ton père et donc on resterait dans cette configuration où Justin vivrait avec nous et Julian alternerait entre chez vous et chez nous ? Ou bien, est-ce que vous voulez un appartement pour vous trois et dans ce cas on va devoir trouver deux nouveaux logements ? Ou encore, vaudrait-il pas mieux qu'on loge tous dans une même maison ? C'est à vous de nous dire. 

Je retins mon souffle quelques secondes. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère du tout. Il fallait qu'on pense au bien être de chacun d'entre nous mais surtout à celui de Julian. Quel était le meilleur choix à faire ? Je n'en avais aucune idée. De plus, Justin et moi venions à peine de nous mettre en couple. Nous n'étions pas encore posés sur des bases solides. 

- Wow, vous nous posez une colle là, lâcha Justin. 
- Moi je pense que le choix le plus judicieux à faire serait de prendre une maison commune, déclara Thomas. Comme ça le père d'Abigail ne sera pas seul, Jazmyn pourra voir Justin quand elle le voudra et on aura plus besoin de faire des gardes alternées. Il suffirait de trouver une maison assez grande pour qu'il y ait un coin pour tout le monde mais qu'en même temps on puisse tous se retrouver facilement. 

Il n'avait pas tort. Il marquait même là un très bon point. 

- Je suis d'accord, approuva Pattie. Et puis prendre un appartement pour vous trois alors que vous n'êtes même pas en couple et d'ailleurs nous ne savons pas non plus si vous comptez vous remettre ensemble un jour, c'est très risqué.
- On... On s'est mis ensemble, révéla Justin.
- Ah oui ? Vraiment ? fit-elle surprise. C'est une bonne nouvelle ça !
- Félicitations ! nous dit Thomas.
- Merci, fis-je gênée.
- Vous voulez donc peut-être avoir votre intimité ?
- Euh... Pour ma part, dis-je. Je suis OK pour la maison commune. Je pense aussi que c'est le meilleur choix. Mais je ne sais pas si nous avons assez de ressources financières pour vous aider à payer les charges. Je veux dire, ça va être une très grande maison et ça va coûter cher, expliquai-je.
- Justin ? se tourna-t-elle vers son fils.
- Je suis pour la maison commune aussi.
- Et bien, nous sommes tous d'accord alors. Il faudra qu'on en rediscute avec ton père Abigail mais ne t'inquiète pas pour le loyer ou les charges, ça va nous coûter moins cher que les deux autres options.
- Et je vais travailler, ajouta Justin. Je vais bouger mon cul pour participer aussi financièrement.
- J'ai besoin que ça soit équitable entre nous, soulignai-je.
- Ça le sera. Ne t'en fais pas. On te le promet, me dit Thomas.

Je leur faisais entièrement confiance. Ils étaient comme mes parents secondaires. Notre conversation fut interrompue par Julian qui s'était mis à pleurer. Justin et moi le rejoignîmes dans la chambre pour le calmer. Nous dûmes lui changer sa couche et le nourrir. Une fois tranquille, je m'allongeai sur le lit et Bieber fit de même. Il posa ses bras sous sa tête tandis que je posai mes mains sur mon ventre. 

- On va habiter ensemble, dit-il avec un ton que je ne saurais décrire.
- Ça fait bizarre.
- Ça fera plus de parties de jambes en l'air le soir, rit-il. 

Je lui tapai l'épaule. 

- Je ne pensais pas que ma vie changerait autant en te rencontrant Waller, prit-il un ton plus sérieux.
- Est-ce ça te fait peur ?
- Non et toi ?
- Oui. 
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai peur que ça ne marche pas, répondis-je.
- Si on y met du nôtre, ça marchera.

Evidemment mais je connaissais notre tempérament et tous nos défauts et cela allait être un long travail. 

- Tu sais, je regrette vraiment que tu n'aies pas été là pendant la grossesse, déclarai-je.
- Moi aussi. Je n'ai même pas vu de photos de toi à cette période.
- Je n'en ai pas pris beaucoup. En plus, j'ai manqué la moitié de ma grossesse.
- C'est vrai que tu as fait un déni.
- Mon ventre était tout plat et dès que j'ai appris la nouvelle, en quarante huit-heures, il avait pris la forme qu'il aurait dû avoir.
- Comment tu l'as su ?

Je fus soudainement gênée. C'était en rapport avec Zac et je ne pensais pas que c'était quelque chose qu'il voulait savoir. 

- Zac a voulu que je fasse un test de grossesse parce que le préservatif avait craqué. Je l'ai fait et voilà le résultat.
- Tu pensais alors qu'il était de lui au début ?
- Non. Ils m'avaient indiqué le nombre de mois. J'ai su directement que c'était le tien. Ça ne faisait même pas cinq mois que nous étions ensemble Zac et moi.
- Comment tu as réagi ?
- J'ai pleuré, de colère.
- Arrête ! Tu étais très honorée d'attendre un bébé de moi !
- Oh oui ! Un enfant de Bieber, je peux mourir en paix, dis-je ironiquement. 

Il rit. 

- Imagine à quel point les choses auraient différentes si...

S'il n'avait pas couché avec Clara ? Tais-toi Abigail.

- Si on s'était dit ce qu'on ressentait l'un pour l'autre ? terminai-je sa phrase.

Soudain, on entendit quelqu'un toquer à la porte puis une petite tête dépasser. C'était Jazmyn. Elle entra timidement dans la pièce. 

- Je peux venir avec vous ? nous demanda-t-elle.

Nous acquiesçâmes. Elle referma alors la porte derrière elle et grimpa sur le lit en se plaçant entre nous.

- Vous faîtes quoi ? 
- On discutait, lui répondit son frère.
- Maman m'a dit que vous êtes retombés amoureux.

Justin et moi échangeâmes un regard surpris, ne sachant pas quoi dire. Était-il encore amoureux de moi ? Il avait sûrement des sentiments mais... A vrai dire, je n'en avais aucune idée.

- On est en couple, oui, lui dit-il.
- Est-ce que ça veut dire que vous allez faire un autre bébé ?
- Non, pas tout de suite Jazmyn, ris-je. Il faut d'abord que Julian grandisse un peu.
- Mais je ne dirai pas non pour avoir une fille, révéla Justin.

Mon cœur manqua un battement. Je le regardai agréablement surprise. Il se contenta de sourire. 

- Moi aussi je veux que ça soit une fille.
- Doucement s'il-vous-plaît, m'exclamai-je. J'essaye encore de digérer mes dernières traces de vergetures et ma prise de poids.
- J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer, nous déclara-t-elle de façon soudaine. 

Justin se releva comme pour être prêt à encaisser ce qu'elle allait dire. Je fis alors de même. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-il inquiet.
- Je crois que les tortues sont mortes, grimaça-t-elle.

Nous prîmes impromptement un air soulagé parce que nous avions été, malgré nous, habitués à pire mais cela restait dramatique.

- Pourquoi tu dis ça ?
- Elles ne bougent plus. 
- Ça ne fait même pas un mois Jazmyn ! éleva-t-il le ton.
- Je suis désolée...

Elle commença à avoir les yeux qui se perlèrent alors je fis signe à Justin de rester tendre avec elle. Pour qu'elle ne se mette pas à pleurer, je pris Julian et le posai sur le grand lit pour que Jazmyn puisse s'amuser avec lui. Puis, je partis avec Bieber vérifier l'état des tortues. 

- Heureusement que je ne t'ai pas écouté et que je n'ai pas pris un chien, me dit-il en sortant de la pièce.
- T'es vraiment fâché ? 
- Oui. Je lui faisais confiance.
- Ce n'est encore qu'un enfant.

- Et c'était des tortues. Il n'y avait pas plus facile comme responsabilité.
- Eh, dis-je en lui attrapant le bras.

Je le tirai contre moi et enroulai mes bras autour de son cou. Je détestais le voir énervé comme ça. 

- C'est rien, lui dis-je tout bas. Je l'avoue, c'était quand même des êtres vivants mais franchement, avec tous les problèmes qu'on a eus, on peut être soulagés que ça ne soit que ça. Tu ne trouves pas ? 

Il me regarda longuement. Je savais qu'il ne tiendrait pas longtemps avant de retrouver le sourire. Et ce fut le cas. Ses lèvres se arquèrent puis il déposa un baiser sur les miennes. 

- Heureusement que tu es là pour défendre ma sœur, me dit-il.
- Comme si tu lui en aurais vraiment voulu, soufflai-je.
- Oui, fit-il la moue.

Je roulai des yeux. C'était vraiment un enfant quand il le voulait. Nous découvrîmes par la suite que les tortues étaient bien mortes et avec l'aide de Jazmyn, nous les avions enterrées dans le jardin qui n'était pourtant pas le nôtre. Justin avait bien évidemment  semblant de pleurer pour faire culpabiliser sa petite sœur. Il pouvait vraiment être cruel parfois. Mais il fut réprimander ensuite par sa mère ce qui me fit bien rire. 

...

Deux jours s'étaient passés. Nous avions enchaîné très vite les visites - sans avoir trouvé pour l'instant ce que nous cherchions - après l'accord de mon père dont la santé n'était toujours pas au beau fixe,. Aujourd'hui, il était en repos et allait enfin consulter un médecin. J'étais avec Justin et Julian dans la voiture. Nous revenions du restaurant où nous avions profité d'un moment en famille à trois. Tout allait pour le mieux entre nous. J'étais ravie.

Nous arrivâmes devant l'immeuble. Justin s'occupait de détacher Julian pendant je déverrouillai la porte d'entrée. J'avais un sourire indécrochable au visage. Nous montâmes les escaliers tranquillement jusqu'à arriver à notre étage. Notre fils dormait paisiblement dans les bras de son père. 

J'ouvris la porte de l'appartement et ce fut un choc terrible quand je découvris mon père, allongé sur le sol, inconscient. 

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