Chapitre 25

«Ça peut aller très loin Abigail.»    

Point de vue d'Abigail.

Je m'étais rendue le plus vite possible chez Justin laissant Julian sous la garde de mon père encore une fois. J'avais entendu sa détresse à travers le téléphone. J'avais peur de découvrir qu'il avait fait une connerie le temps que j'arrive. Je toquai fortement à la porte et Pattie m'ouvrit, un air triste au visage. Je la pris dans mes bras.

- Justin m'a mise au courant, lui informai-je.
- Merci d'être là. Il est en furie dans sa chambre.
- Je vais aller le voir.

Je me détachai d'elle et montai d'un pas frénétique à l'étage pour le rejoindre. Je ne pris pas la peine de toquer à sa porte et entrai. Ma bouche s'entrouvrit de choc quand je découvris l'état de sa chambre. Tout avait fini au sol. Ses vêtements, ses chaussures, ses clés, son chargeur... Tout. Qu'est-ce qu'il t'a pris Justin ? 

Il se retourna vers moi et je m'avançai vers lui. Je remarquai directement ses yeux humides. Il pleurait. Merde.

- Abigail.

Il me prit dans ses bras, désespéré, et me serra fort contre lui. Je ne l'avais jamais vu si vulnérable, si fragile et si brisé. Je l'entendais pleurer contre mon épaule et cela sonnait comme le pire son au monde. Ma gorge se nouait à mon tour et je savais que je pleurerais aussi dans très peu de temps.

Il se détacha de moi et s'assit sur son lit en se tenant la tête entre les mains. Je commençai à mordiller ma lèvre inférieure me sentant très inconfortable dans cette situation. Je savais que je devais le calmer, le réconforter, le raisonner mais cela était presque impossible. Nous avions atteint un point de non retour.

- On a fait tout ça pour rien, l'entendis-je dire. Ils l'ont repris.
- Pourquoi ils ont fait ça ?
- Parce que Thomas est en garde à vue Abigail ! me répondit-il en relevant sa tête. Notre situation n'est plus considérée comme stable ! 

Je ne savais pas quoi dire. Qu'étais-je censée dire ? Tout s'était effondré pour lui. 

Il se leva et se plaça devant moi.

- Calme-toi s'il te plaît Justin...
- Non, je ne me calmerai pas. Pas cette fois-ci.

Toutes les émotions les plus sombres se lisaient sur son visage. Il n'y avait que Jazmyn qui pouvait le mettre dans un état pareil. 

- Je suis parti un an en Australie pour rien ! J'ai fait confiance à Thomas pour rien ! J'ai cru à un nouveau départ pour rien ! Et je t'ai laissé ici pour rien !

Mon cœur manqua un battement. Ses yeux transperçants en prononçant ces mots me paralysèrent.

- Thomas est parti, ma sœur aussi. Ma mère ne supportera pas ça et partira aussi. Et toi...
- Et moi je resterai là, dis-je presque en murmurant.

Il me fixait, silencieusement, cherchant dans mon regard si mes paroles étaient sincères. Et subitement, le temps semblait s'être arrêté. Il n'y avait plus que lui et moi. Au milieu d'un champ de bataille que nous gagnerions certainement pas. Il était là, debout devant moi, ses yeux bordés de larmes verrouillés sur les miens et le voir si brisé le rendait étrangement un million de fois plus attirant. 

Son regard descendit sur mes lèvres et avant que je ne réalise ce qu'il s'apprêtait à faire, nos bouches ne firent plus qu'un. Mon souffle se coupa. Mon corps entier se paralysa. Je ne répondais plus de moi. Bordel de merde. Sa main attrapa ma nuque et nos lèvres se mirent à bouger en rythme. Une vague de chaleur insoutenable m'envahit.  

Puis la porte s'ouvrit tout d'un coup, nous prenant de court. Nos lèvres se décollèrent aussitôt. Sa mère apparut, son téléphone à la main, l'air hâtif. 

- Oh... Pardon, fit-elle en comprenant qu'elle était arrivée au mauvais moment.
- Non, ce n'est rien, dit Justin en faisant un pas en arrière. 

Il reprit ses esprits, essuya ses larmes et passa une main dans ses cheveux. 

- L'avocat de Thomas a appelé, il nous donne rendez-vous dans son bureau maintenant, nous annonça-t-elle.
- Allons-y alors, dit-il sans hésitation. Tu viens avec nous ? me demanda-t-il.

J'acquiesçai et il quitta la chambre avec sa mère sans tarder. Je pris une grande inspiration tentant à mon tour de reprendre mes esprits. Pourquoi tu m'as embrassé Bieber ? Je laissai cette question en suspend dans ma tête et partis les rejoindre. Ils décidèrent de se rendre chez Maître Robbins à pied étant donné qu'il ne travaillait pas loin de la maison. Ils marchaient d'un pas frénétique que je n'arrivais pas à suivre. Ils étaient impatients de savoir si nous devions garder espoir ou abandonner. 

- Il t'a rien dit de plus ? demanda Justin à sa mère.
- Non, juste de venir le voir. 
- Tu penses qu'il a une bonne nouvelle à nous annoncer ? 
- Je lui fais confiance. Il nous ferait pas nous déplacer pour nous annoncer une mauvaise nouvelle. 

Elle n'avait pas tort. Et j'étais désormais dans un état d'esprit optimiste. Nous arrivâmes après cinq minutes de marche devant le bâtiment qui abritait le bureau de Maître Robbins. Justin appuya sur la sonnette et la porte s'ouvrit directement. Nous pénétrâmes alors dans un grand couloir éclairé d'une lumière blanche aveuglante. Nous avançâmes jusqu'à un comptoir où une femme était présente. Ce devait être la secrétaire.

- Vous êtes la famille Bieber ? nous demanda-t-elle directement.
- Oui, répondit Pattie.
- Je vais vous emmener au bureau de Maître Robbins. 

Ainsi, elle se leva et nous dirigea vers l'avocat de Thomas. Elle toqua à la porte pour nous puis l'ouvrit. Nous vîmes alors celui qui nous avait donné rendez-vous assis derrière son bureau, nous attendant. Nous entrâmes dans la pièce. 

- Les Bieber, Monsieur Robbins, lui dit sa secrétaire.
- Merci, la remercia-t-il.

Et elle s'en alla en fermant la porte derrière nous. L'avocat se leva pour nous serrer la main puis nous invita à nous asseoir sur les trois chaises présentes en face de lui. Je jetai un coup d'œil autour de moi pour observer la pièce immense où nous nous trouvions. Il était clair qu'être avocat ça payait bien. 

- Comment allez-vous ? nous demanda-t-il poliment.
- Nous sommes toujours aussi inquiets, répondit Pattie.
- Et bien, j'ai des nouvelles pour vous. J'ai étudié le dossier de la cliente qui a porté plainte. Elle s'appelle Emily Yang. Elle a été une patiente de Monsieur Hoffman pendant cinq ans. Elle l'était encore avant qu'il ne parte en Australie. Elle a commencé à le consulter quand elle est tombée en dépression après avoir perdu sa sœur jumelle dans un accident de voiture.

La pauvre. 

- Est-ce que vous avez trouvé quelque chose qui pourrait prouver que son accusation est fausse ? demanda Justin. 
- Madame Yang a trois enfants et est mariée. Enfin... Jusqu'à ce que le divorce avec son mari soit prononcé. 

Il se redressa et attrapa un stylo pour le faire balader entre ses doigts. 

- Steven Yang, continua-t-il. Quarante-sept ans. Chef d'une grande agence immobilière ici à Boston dont Emily Yang en est une employé. J'ai appelé Monsieur Yang et il m'a dit qu'il comptait licencier sa future ex-épouse quand le divorce sera acté. Il m'a également informé que Madame Yang n'a jamais travaillé autre part qu'avec lui car elle n'a aucun diplôme. Cela veut donc dire qu'elle va se retrouver dans une situation précaire quand ils seront divorcés.
- Et qu'est-ce que ça a avoir avec le procès de Thomas ? demanda Pattie confuse.
- Monsieur Yang va déménager. Lui et Madame Yang vont devoir se partager une pension alimentaire dont cette dernière n'en a pas les moyens sans travail. De plus, Monsieur Yang peut obtenir la garde exclusive s'il le souhaite. Emily Yang est dans une impasse, il lui faut de l'argent. 
- Et elle a donc porté plainte contre Thomas ? eus-je l'air de comprendre où il voulait en venir.

- Si elle gagne le procès, Monsieur Hoffman devra lui verser une grosse somme d'argent qui l'aidera suffisamment jusqu'à ce qu'elle trouve un nouveau travail.
- Mais pourquoi tout ça pour de l'argent ? Il n'y avait pas un autre moyen ? Dealer ? Je sais pas moi... fit Justin. C'est ridicule.

- Ce sont des suppositions.
- Mais si c'est de l'argent qu'elle veut, on peut lui en donner. On peut lui dire de retirer sa plainte contre une certaine somme, suggéra Justin.
- C'est faisable mais il ne faut pas se précipiter. Monsieur Hoffman va être de nouveau interrogé dans moins d'une heure puis il va être confronté à Madame Yang. Les avocats seront autorisés donc j'assisterai à la confrontation. J'analyserai ses faits et gestes et je devinerai très rapidement si c'est l'argent qui l'intéresse. On pourra alors trouver un arrangement à l'amiable si c'est le cas.

- Pourquoi pas attendre que les vingt-quatre heures soit écoulées ? demandai-je. Il sera libéré et...
- Evidemment que nous attendrons les vingt-quatre heures. Mais s'ils obtiennent une autorisation de le garder plus longtemps ou qu'ils trouvent un moyen de le mettre en détention provisoire, les choses seront alors plus compliquées. Et un procès pour un viol peut prendre énormément de temps. Et en plus de ça, je sais que vous avez perdu Jazmyn ce matin. Alors il vaut mieux régler cette histoire au plus vite.

- Je suis d'accord avec Maître Robbins, déclara Justin.

J'avais peur que cet arrangement à l'amiable se retourne contre nous. Et si Emily Yang rapportait cette proposition à la police ? Ils penseront fortement que Thomas est coupable et qu'il essaye d'acheter son silence. Je n'étais pas certaine que c'était la meilleure solution. Si Thomas était innocent, il serait forcément relâché tôt ou tard. Mais Maître Robbins s'y connaissait bien mieux que moi dans ce milieu là alors je devais juste me taire et lui faire confiance.

- Maman ?
- OK. Si c'est ce qu'il faut faire pour qu'ils relâchent Thomas. Mais combien devrons-nous mettre ? 
- Je demanderai à Monsieur Hoffman. C'est son argent.
- Est-ce qu'il sera d'accord au moins ?
- Certainement.
- Non, fit-elle finalement. Ne lui dîtes rien. Je ne veux pas qu'il soit au courant. Comme ça, cette proposition ne pourra pas se retourner contre lui. Je payerai moi. Tenez-moi au courant de la somme que vous aurez négociée auprès de Madame Yang et je payerai.
- C'est vous qui décidez Madame Bieber.
- Merci.
- Très bien. Je vais aller au commissariat. Je vous tiens informés dès que j'ai du nouveau, dit-il en se levant.

Nous quittâmes ainsi nos chaises également.

- Est-il possible que je lui rende visite ? lui demanda Pattie.
- Bien sûr. Il est encore en garde à vue donc il est accessible pour l'instant. Vous voulez que je vous y emmène ? 

Elle se tourna vers nous pour savoir si nous comptions aller rendre visite à Thomas. Justin proposa qu'on aille tous au commissariat puis que nous verrions après, là-bas, de ce que nous ferions. Ainsi, nous récupérâmes la voiture de Justin et nous nous rendîmes là où Thomas était retenu. On nous informa une fois arrivés qu'une seule personne aurait le droit de parler avec lui - hormis son avocat. Justin et moi laissâmes alors naturellement la place à Pattie et nous quittâmes donc l'endroit plus rapidement que prévu. 

Nous regagnâmes la voiture et une fois à l'intérieur, Justin soupira et tapa le dos de sa tête contre le dossier du siège, les yeux portés vers le haut. Je le fixais. Sentant mon regard sur lui, il tourna sa tête vers moi. 

- Ça a l'air de s'arranger, lui dis-je.
- Sauf que tout ne tient qu'à une seule chose. Si c'est l'argent qui l'intéresse ou pas. Imagine si elle veut vraiment traîner Thomas en justice. Ça peut aller très loin Abigail.
- Mais tu vois vraiment Thomas violer quelqu'un ? Thomas, Justin ! Ce mec est un ange !
- On a tous une part en nous que personne ne voudrait voir. Tu ne peux pas savoir s'il est en réalité un gros bâtard.
- Je refuse de penser une seule seconde qu'il ait pu forcer qui que ce soit à coucher avec lui. Cette Emily Yang est désespérée. Elle a forcément fait ça pour l'argent.

Justin ne dit rien et gardait ses yeux plantés dans les miens. Notre baiser de tout à l'heure tournait alors en boucle dans ma tête. Putain. On ne peut pas être amis. Je me demandais ce qu'il devait se dire dans la sienne. Requestionnait-il l'accord qu'on avait établi au restaurant ? Ou alors cherchait-il juste du réconfort le temps que la situation s'arrange ? 

Je ne lui poserais pas de questions là-dessus tant que Thomas ne serait pas relâché et que Jazmyn ne serait pas de retour à la maison. Mais il était clair que nous aurions une discussion un jour ou l'autre. Il me fixait toujours comme s'il attendait quelque chose de ma part. Je fronçai alors les sourcils confuse. Sa main se posa sur la mienne et m'attira vers lui brusquement. Je poussai un soupir surprise. Je me rattrapai en posant une main sur son torse. Mon visage se retrouva en face du sien. Il va encore t'embrasser.

Je m'apprêtai à recevoir son baiser quand mon portable se mit à sonner dans ma poche. Je m'écartai alors de lui pour reprendre ma position initiale et attrapai mon cellulaire. Je vis sur l'écran que c'était mon père. Je décrochai. 

- Allô ma fille, j'ai besoin que tu prennes le relais avec Julian. On m'a appelé, je dois partir travailler. 
- OK, j'arrive.
- Je t'attends. 

Je raccrochai. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Justin.
- Mon père doit aller travailler du coup il faut que je rentre pour m'occuper de Julian. 
- Putain, j'ai oublié que j'avais un fils, lâcha-t-il de manière impromptue. 

Je lui tapai l'épaule et il rit. 

- Je t'y emmène, me dit-il.

Il se redressa et démarra la voiture. Une dizaine de minutes plus tard nous étions arrivés. Il se gara devant l'immeuble et sortit avec moi du véhicule. Nous retrouvâmes mon père dans le salon qui m'avait attendu avec Julian dans les bras, réveillé. Je récupérai ce dernier auprès de moi directement. 

- Oh, bonjour Justin, fit mon père.
- Bonjour Monsieur. 
- Est-ce que Thomas a été sorti d'affaires ? 
- Non, pas encore. 
- J'espère que ça sera bientôt le cas. Il a tout mon soutien.
- Merci pour lui. 
- Et j'espère aussi que la petite Jazmyn sera bientôt de nouveau parmi nous. 
- Je l'espère aussi.
- Bon, je dois y aller. Je viens de lui donner son biberon, m'informa-t-il.
- Ça marche. A ce soir papa.
- A ce soir. Au revoir Justin.
- Au revoir Monsieur.

Il quitta ainsi l'appartement. Je partis m'asseoir avec le bébé dans les bras et couvris ce dernier de bisous. Sa présence m'avait directement remonté le moral.

- Je peux l'avoir ? me demanda Justin. 
- Oui. 

Je me levai et lui tendis Julian. Il le prit et le brandit en l'air avant de l'assaillir à son tour de bisous. Je souris. 

- Tu m'as manqué toi, lui dit-il. 
- Je croyais que tu avais oublié son existence, lui rappelai-je en riant. 
- Il est pas obligé de le savoir. 

Je secouai la tête en mordant ma lèvre inférieure et il sourit. 

- Tu veux quelque chose à boire ou à manger ? lui proposai-je.
- Non, ça va, merci. 
- Vu comment tu étais en colère ce matin, je ne crois pas que tu aies pris le temps de manger quelque chose. 
- C'est vrai mais je n'ai pas faim. 
- D'accord, c'est comme tu veux. 

Soudain, son téléphone se mit à sonner. Il réussit à le récupérer de sa poche tout en gardant Julian près de lui et décrocha. 

- Allô ? [...] Je suis occupé avec Julian et j'ai des merdes qui me sont arrivées mec. [...] Je t'expliquerai. [...] Oui je te tiens au courant. [...] A plus Val. 

Il raccrocha et jeta le téléphone sur la table basse. 

- C'était Valentin ? lui demandai-je.
- Ouais.
- Qu'est-ce qu'il voulait ? 
- Qu'on se voit.

Je levai discrètement les sourcils mais pas assez pour que Justin ne le remarque pas.

- Tu lui en veux toujours pour le club de strip-tease ? 
- Je trouve qu'il est bizarre. Un jour il va tout faire pour nous rapprocher et le jour d'après, il va tout ruiner. 
- C'est vrai qu'il est indécis comme mec. C'est Elizabeth qui l'a rendu comme ça.
- Je pense surtout qu'il aime bien foutre la merde. 
- Arrête, il essaye aussi d'arranger les choses. 
- Parce qu'il se sent coupable. 

Il ne dit rien. 

- Il compte rester ici jusqu'à quand ? demandai-je.
- Je ne sais pas. Il ne me l'a pas dit. Tu as peur qu'il me fasse faire n'importe quoi ? 
- Non, ce n'est pas ça.
- Ne t'inquiète pas, j'ai compris la leçon.
- Tu as intérêt Bieber. 

Il sourit amusé. 

- Je peux aller dormir dans ta chambre avec le petit ? J'ai pas beaucoup dormi cette nuit. 
- Oui, vas-y, acceptai-je.

J'allai avec lui dans ma chambre pour retirer mes affaires sur le matelas qui traînaient. Il posa pendant ce temps le bébé dans son landau pour retirer ses chaussures. Puis il prit place dans le lit avec le bébé dans les bras. Il s'allongea de profil et cala Julian à côté de lui. Mon cœur manqua un battement à cette vue. Qu'ils sont beaux.

- Merci Waller. Je te confie mon portable. Si ma mère appelle, réveille-moi, me dit-il avant de fermer les yeux. 

Et cinq minutes plus tard, il s'était déjà endormi. Profitant de cet instant, je pris mon téléphone et captura ce moment en photo - que je n'hésitai pas à mettre en fond d'écran. Je me sentais chanceuse de les avoir tous les deux auprès de moi. 

...

Cela faisait presque trois heures que Justin dormait. J'avais dû récupérer Julian qui s'était mis à pleurer parce qu'il avait fait ses besoins dans sa couche que j'avais dû changer. Pattie n'avait toujours pas appelé. Je ne savais pas si c'était bon signe ou non. J'étais en train de regarder la télé dans le salon avec mon fils dans les bras quand j'entendis des pas s'approcher. Je tournai la tête et vis la mine fatiguée de Justin faire son apparition. 

Il passa une main dans ses cheveux pour dégager de son visage les mèches qui tombaient sur son front. Il avait définitivement bien fait de laisser ses cheveux pousser. Il me demanda directement si sa mère avait appelé et je lui répondis négativement. 

- C'est bizarre, non ? fronça-t-il les sourcils. 
- Je ne sais pas. Peut-être que l'interrogatoire prend plus de temps que prévu et qu'elle préfère attendre là-bas que ça se termine, supposai-je.

- Je vais retourner à la maison. Tu viens avec Julian ? 
- Si tu veux. 

Ainsi, je rassemblai les affaires nécessaires pour pouvoir m'occuper du bébé pendant que Justin le mit dans son landau. Et nous quittâmes donc mon appartement pour la maison des Bieber. Une fois là-bas, nous nous installâmes sagement tous les trois sur le grand canapé. Nous n'avions rien d'autre à faire qu'à attendre que Pattie revienne ou nous appelle. 

- Je vais l'appeler, me dit finalement Justin, impatient.

Il se leva, prit donc son téléphone et contacta sa mère. Aucune réponse. 

- Ce n'est pas normal, grogna-t-il.
- Il ne peut pas lui être arrivé quelque chose de mal Justin. Elle est au commissariat avec l'avocat de Thomas. 
- Je déteste attendre comme ça sans rien faire. 

- Alors faisons quelque chose. 

Il me regarda avec un air interrogateur. J'haussai les épaules. Il reprit place sur le canapé. 

- J'écoute tes propositions, me dit-il.

Je souris amusée et au même moment, Julian se mit à pleurer. Justin partit alors préparer un biberon en moins de cinq minutes. J'étais étonnée de sa réactivité. Il commençait à avoir l'habitude d'être un père. 

- Pourquoi tu ne lui donnes pas le sein ? me demanda-t-il en me tendant le biberon. 
- J'ai essayé une fois mais ça m'a rendu bizarrement très nerveuse et je n'ai plus recommencé depuis.
- Dommage, j'aurais bien voulu voir comment tu faisais, me dit-il avec un sourire en coin.

J'arrêtai deux secondes de nourrir Julian et lui jetai un coussin. Il rit. 

- J'ai peur que Jazmyn croie qu'on l'a encore abandonnée, me dit-il soudainement après cinq minutes. 

- Pourquoi elle croirait ça ?
- Parce qu'elle est de nouveau plus avec nous. 
- Justin, Jazmyn est assez grande pour comprendre que ce n'est pas une situation que vous avez choisie. Elle sait que ce n'est pas de votre faute.
- Mais elle nous en voulait déjà pour ce qu'il s'est passé à son anniversaire. Imagine si elle refuse de revenir maintenant qu'elle est partie. 

- Elle t'aime de tout son cœur. Je ne pense pas que si elle avait le choix, elle refuserait de vivre avec toi, le rassurai-je.
- Je ne sais pas... Je doute de tout maintenant.

Soudain, nous entendîmes des bruits provenir de la porte d'entrée. Nous fronçâmes les sourcils. Justin s'apprêta à aller voir de qui il s'agissait quand nous vîmes Pattie et Thomas débarquer, un immense sourire sur leurs lèvres. 

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