Chapitre 22
«Si ma famille l'apprend, je vais me faire éclater.»
Point de vue de Justin.
Cela faisait trois jours que Waller m'adressait à peine la parole. Trois jours d'incompréhension totale. Qu'avais-je fais de mal ? Je ne comprenais pas. On avait couché ensemble, on s'était réveillé de bonne humeur puis changement radical de comportement. Si elle regrettait ce qu'il s'était passé et qu'elle préférait qu'on prenne nos distances, elle pouvait me le dire au lieu de fuir comme ça.
Je souris en voyant enfin le visage de Jazmyn en dehors de sa foutu chambre. Il était temps. Cependant, elle n'avait pas changé d'avis au sujet de retourner en Australie. Je me demandais jusqu'à quand elle allait faire la tête de mule comme ça. Il n'y avait qu'une seule bonne nouvelle à ces deux derniers jours, je m'étais réconcilié avec Kiara. Nous étions simplement amis dorénavant mais c'était déjà une bonne chose. Elle s'était excusé pour le scandale qu'elle avait fait et toute la méchanceté qu'elle avait eu envers Abigail. J'étais vraiment content de son initiative et j'avais l'impression de retrouver la fille qui m'avait fait craquer il y avait six mois de cela.
Néanmoins, je ne comptais pas me remettre avec elle. J'avais compris qu'elle avait été plus un pansement qu'autre chose bien que je l'avais sincèrement aimé. Je devais me détacher d'elle amoureusement parlant et me concentrer sur ma famille et moi-même. Elle le savait et même si elle faisait comme si elle me comprenait et que cela ne lui dérangeait pas qu'on reste amis, je savais qu'elle se forçait et qu'au fond, elle espérait qu'un jour, tout redevienne comme avant.
Ma mère revint de chez Abigail. Elle s'était occupée de récupérer Julian pour moi. Etant donné que je ne savais pas pourquoi Waller était distante avec moi et je préférais ne pas forcer avec elle. Ma mère m'apporta Julian jusque dans ma chambre et le posa dans son lit.
- Elle n'avait pas l'air dans son assiette Abigail quand je suis venue récupérer le petit, m'annonça-t-elle.
- En même temps, ça fait deux jours qu'elle fait la gueule mais qu'elle ne dit rien.
- Tu ne lui as pas demandé ce qu'elle avait ?
- J'ai essayé mais j'ai vite abandonné.
- Tu penses que c'est à propos de quoi ?
- Je ne sais pas, ça peut être à propos de tout avec elle.
Elle leva les sourcils.
- Et bah, cette situation a l'air de t'énerver, fit-elle en s'asseyant à côté de moi.
- Ouais ça me soûle.
- Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?
Je me redressai pour la regarder correctement dans les yeux.
- On a couché ensemble, lui avouai-je.
- Quand ça ? fit-elle surprise.
- Il y a trois jours. Le soir de l'arrivée de Kiara.
- Une pulsion trop forte encore une fois ? me demanda-t-elle comme agacée.
- Qu'est-ce qu'il y a ? fronçai-je.
- Je ne sais pas si tu t'en rends compte Justin mais tu joues avec les gens.
- Pas du tout !
- Si Justin. Kiara débarque, tu la quittes et la fais pleurer et juste après tu vas coucher avec Abigail. Tu ne trouves pas qu'il y a un problème quelque part ?
Il était vrai que vu comme ça j'étais clairement un salaud.
- Et puis tu te réconcilies avec Kiara et tu rigoles avec comme si de rien était. Tu as dit à Kiara qu'Abigail et toi aviez couché ensemble ? Et tu as dit à Abigail que Kiara et toi êtes finalement en bons termes ?
- Non, je n'ai rien fait de tout ça.
- Pourquoi ? Tu penses que ce n'est pas utile de préciser ?
- Maman, pourquoi tu m'agresses comme ça ?
- Parce que tu es papa maintenant et il était vrai qu'avant je ne disais rien à propos du fait que tu étais un coureur de jupons mais maintenant tout est différent.
Je me levai du lit et commençai à faire les cents pas dans la pièce.
- Alors qu'est-ce que tu comptes faire ? Jongler ente les deux jusqu'à ce que tu sois décidé ?
- Je ne veux aucune d'entres elles ! haussai-je le ton malgré la présence de Julian qui dormait. Kiara et moi sommes maintenant amis et je ne veux pas être en couple avec Abigail.
- Alors pourquoi tu as couché avec elle ?
- Une pulsion trop forte ! C'est bon ? Tu es contente tu as raison !
- Justin, c'est pas à moi que tu dois en vouloir, c'est à toi-même.
On sonna à la porte ce qui interrompit notre discussion.
- Tiens, ça doit être Kiara. Tu pourras lui annoncer la nouvelle dans ce cas. Et tu as intérêt à le faire sinon je m'en chargerai.
Je soufflai agacé tandis qu'elle s'en alla accueillir mon ex petite-amie. Julian se mit subitement à pleurer n'arrangeant pas la situation. Je le pris alors dans mes bras pour essayer de le consoler. Kiara entra dans la pièce un sourire sur les lèvres et ferma la porte derrière elle. Elle portait une robe blanche fleurie et des sandales. C'était plaisant de la voir vêtue comme ça étant donné qu'elle était plutôt du genre short, débardeur et basket.
- Oh, j'arrive au mauvais moment on dirait, fit-elle.
- Non, ne t'inquiète pas, il va se calmer.
- D'accord. Ça va sinon ?
- Ouais...
- Tu es sûr ?
- Il faut que je te parle, lui annonçai-je.
Je m'assis sur le bord du lit, Julian était toujours dans mes bras en train de pleurer. Elle resta debout et posa son sac à main à côté du mur.
- Je n'ai pas été totalement honnête avec toi, commençai-je. Je ne t'ai pas tout dit.
- Je t'écoute alors.
Je redoutais de la voir pleurer encore une fois mais je devais me lancer sinon ma mère le ferait à ma place et ce serait pire. Mais il était vrai que si ça n'avait tenu qu'à moi, je n'aurais rien dit.
- J'ai... J'ai couché avec Abigail le soir de ton arrivée...
- T'es sérieux Justin ? se mit-elle directement en colère.
- Oui...
- Quand ? Avant ou après notre discussion ?
- Après.
- Après en plus ! Après m'avoir dit que notre rupture n'avait rien à voir avec elle ! T'en as pas marre de te foutre de la gueule du monde comme ça ? criait-elle.
Les pleurs de Julian redoublèrent et je maudissais ma mère de m'avoir mis dans cette affreuse position.
- Alors quoi ? Vous êtes ensemble maintenant c'est ça ?
- Non, pas du tout. On se parle à peine.
- Mais alors pourquoi c'est arrivé ?
- Je ne sais pas. On n'a pas réfléchi. Ça s'est fait comme ça, c'est tout.
Elle secoua la tête et ce fut à son tour de faire les cents pas dans la pièce.
- Justin, je te parle en tant qu'ex copine, pas en tant qu'amie, ce que t'as fait c'est un manque de respect total. Tu as craché sur toute notre relation en couchant avec elle, me lança-t-elle au visage les larmes aux yeux.
- Je suis désolé, j'ai merdé. Ce n'est pas ce que je voulais.
- J'ai merdé ! J'ai merdé ! C'est exactement ce que tu as dit à Abigail l'année dernière non ? Alors quoi ? Tu es en train de redevenir le salopard que tu étais avant ? C'est Boston qui te rend aussi con ? déversa-t-elle sa haine sur moi.
- Je ne sais pas ce que je pourrais dire de plus...
- Mets-toi à ma place deux minutes ! Comment tu aurais réagi si j'avais couché avec mon ex le soir de notre rupture ?
- J'aurais pété un câble, répondis-je sincèrement. Et je t'aurais fait la misère.
- Voilà Justin...
- Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. Je te le jure. J'ai besoin que Kiara mon ex copine me pardonne et que Kiara mon amie accepte toujours d'être mon amie, tentai-je de la faire sourire.
Elle s'arrête en face de moi et me regarda longuement en réfléchissant. J'attrapai sa main et la tirai près de moi.
- Allez, s'il-te-plaît, oublie ça.
- Kiara ton ex copine n'oublie pas mais Kiara ton amie veut bien faire un effort.
Je souris et elle sourit aussi puis nous nous prîmes dans les bras. Si Waller avait été à sa place, elle ne m'aurait jamais pardonné et m'aurait donné un bon coup dans les testicules. C'était toujours plus facile avec Kiara.
...
Abigail m'avait envoyé un message dans l'après-midi pour me prévenir qu'elle ferait des heures supplémentaires ce soir, que son patron la ramènerait chez elle ensuite et donc qu'elle nous pourrait pas récupérer Julian. Enfin de retour chez elle vers vingt-et-une heures, elle m'informa que je pouvais venir. Je pris donc ma voiture et partis avec le bébé la rejoindre.
Je me demandais si ce serait toujours froid entre nous ou pas. Si c'était le cas, je comptais lui demander pourquoi parce que son manège avait beaucoup trop duré. Je me garai en double file devant son immeuble et entrai dans ce dernier avec Julian dans son landau. Je montai les escaliers deux par deux jusqu'à arriver à son étage puis toquai à la porte. Elle m'ouvrit après quelques secondes. Habillée d'un jogging et d'un t-shirt, elle venait sûrement de prendre sa douche.
- Merci, me dit-elle presque sèchement en attrapant le landau.
Elle s'apprêta à refermer la porte mais je la bloquai. Il fallait que j'aie des explications. Tout de suite.
- On peut parler ? lui demandai-je.
- De quoi ?
- De ton comportement.
Elle me scanna étrangement de haut en bas puis fit un pas sur le côté pour me laisser entrer. Je fermai la porte derrière moi.
- Je vais d'abord mettre Julian dans son lit.
Je ne dis rien et la suivis jusque dans sa chambre. Elle fit ce qu'elle avait dit qu'elle ferait puis s'assit sur le lit en croisant les bras sous sa poitrine me faisant comprendre qu'elle m'écoutait désormais. Mais, soudain, on entendit des coups puissants tambouriner contre la porte d'entrée puis une voix grave nous menacer.
Abigail se releva immédiatement, apeurée et son premier réflexe fut de prendre notre fils dans ses bras.
- Justin ! Qu'est-ce qu'on fait ?
- Je... Je ne sais pas ! commençai-je à paniquer.
Les coups continuaient de se faire entendre et je priais pour que la porte ne finisse pas par s'ouvrir. Waller courrait partout dans la pièce essayant désespéramment de trouver une solution. Et moi, j'étais incapable de réfléchir.
- Je vais cacher Julian dans le dressing et toi barricade la porte, finit-elle par trouver.
Je m'exécutai n'ayant pas une meilleure idée - à vrai dire aucune autre idée - et tirai le lit pour qu'il se retrouver contre la porte. Abigail ouvrit son dressing, attrapa tous les vêtements qu'elle y trouva pour former une sorte de matelas et y posa Julian dessus. Elle referma ensuite à trois quarts la porte coulissante puis se tourna vers moi pour m'aider.
Le mec derrière la porte d'entrée n'avait pas faibli, il nous ordonnait toujours de l'ouvrir et donnait des coups inlassablement contre cette dernière.
- Et s'il rentre Justin, on fait quoi ? me demanda Abigail au bord des larmes.
J'arrêtai de m'agiter et remis mes idées en place pour être en mesure de réfléchir correctement. Il fallait que je montre que c'était bien moi le père de famille. Je me devais de les protéger.
- Est-ce que tu as quelque chose qu'on pourrait utiliser comme une arme ?
- Une paire de ciseaux pointus, c'est tout ce que j'ai.
- Tu n'as pas quelque chose de plus long ?
- Non Justin ! C'est tout ce que j'ai je t'ai dit !
- Passe les moi alors.
Elle courut jusqu'à son bureau et prit cette fameuse paire de ciseaux. Puis elle me les donna. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire avec ça ? S'il avait un pistolet, nous étions foutus.
- Je vais sortir de là et aller jusqu'à la porte d'entrée pour voir dans le judas s'il est armé.
- Tu es sûr de toi ? On devrait juste appeler la police et prier pour qu'il ne finisse pas par entrer.
- Tu appelles la police et pendant ce temps, je vais voir comment il est.
- J'ai peur Justin...
- Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir, dis-je en réalité sans grande conviction.
Je poussai suffisamment le lit pour pouvoir sortir. J'entendis Abigail le plaquer à nouveau contre la porte dès que je fus sorti. Le couloir était allumé, c'était déjà plus rassurant, mais je pouvais quand même entendre les battements de mon cœur qui agressaient ma poitrine. Je marchais lentement, non sans avoir envie de faire demi-tour, jusqu'au salon où la lumière était également allumée. Ma main tenait fermant l'objet qui me servirait d'arme.
Les coups étaient moins frénétiques contre la porte mais il hurlait toujours. En essayant de faire le moins de bruit possible avec mes chaussures, je m'approchai de l'entrée et passai un œil devant le judas. Quel abruti celui-là. Un grand sourire de soulagement naquit sur mes lèvres quand je reconnus le visage de Valentin. Je m'empressai d'ouvrir la porte.
- Qu'est-ce que tu fous là ? lâchai-je.
- Bieber ! s'exclama-t-il heureux de me revoir.
Nous nous prîmes dans les bras. Je le serrai fort contre moi. Cela faisait tellement plaisir de le revoir.
- Une paire de ciseaux ? éclata-t-il de rire. Tu pensais vraiment pouvoir te défendre avec ça ?
- Je savais que c'était toi.
- Oui ! Dis plutôt que tu t'es chié dessus ! se moqua-t-il de moi.
Nous nous tapâmes dans la main.
- T'as pris du muscle aussi à ce que je vois ! lui fis-je remarquer.
- Il le fallait ! Alors, où est Abigail ? T'es pas tout seul ici quand même ?
- Elle est dans sa chambre, enfermée avec le petit. Il faut que je la prévienne que c'est toi.
- Vas-y je t'attends.
Je posai les ciseaux sur la table à manger puis partis retrouver Abigail. Je toquai et lui dis que c'était une fausse alerte et qu'il s'agissait en fait de Valentin. Je n'entendis aucune réaction de sa part puis quelque secondes plus tard, elle ouvrit la porte avec Julian dans ses bras.
- Valentin ? répéta-t-elle pour être sûre.
- Tu te fous de moi ?
- Non, je te jure. Il est là, à l'entrée, il nous a fait une blague.
Elle serra fort dans ses bras le bébé et souffla de soulagement. Puis elle le posa soigneusement dans son lit pour qu'il puisse enfin dormir tranquillement. Nous rejoignîmes ensuite Valentin que j'avais laissé au pied de la porte. Il eut un grand sourire aux lèvres quand il vit Abigail.
- T'es vraiment un gros con ! lui cria-t-elle dessus de façon amicale.
- Ce n'était pas drôle ? se moqua-t-il de nous.
- Pas du tout ! J'ai appelé la police ! Ils sont censés arriver d'une minute à l'autre !
- Ah merde !
- Oui merde Valentin !
- Ce n'est pas grave. Je leur dirais que c'était de ma faute.
Abigail secoua la tête amusée puis l'invita à entrer.
- Comment t'as su que j'étais là ? demandai-je à mon meilleur ami.
- Je t'ai vu au feu rouge dans ta voiture dans la rue d'à côté avec le bébé derrière. Vu que je me rappelle où habite Abigail, j'ai deviné que tu viendrais ici.
- Pas con ce Val.
- Bon alors, je veux voir votre fameuse création moi, le petit Julian, prononça-t-il le prénom avec un accent espagnol.
- Il est en train de dormir mais je veux bien te faire cet honneur, lui dit Abigail.
Nous allâmes alors tous dans la chambre. Valentin se retint de rire en voyant le lit déplacé par sa faute puis s'approcha doucement du bébé. Il avait l'air fasciné, comme s'il découvrait une nouvelle espèce sur Terre. C'était drôle à voir.
Julian commença au même moment peu à peu à se réveiller.
- Oh non le pauvre, il a les yeux de son père, me taquina-t-il.
Je lui donnai un gentil coup de poing sur l'épaule. Il rit.
- Alors tu vas lui apprendre à séduire les filles comme tu sais si bien le faire ?
- Ferme-la mec.
- Je plaisante. Il est plus grand que ce que je m'étais imaginé en tout cas.
- Oui, il grandit vite, dit Abigail.
- Toi aussi tu as beaucoup changé, lui dit-il. Physiquement.
- Oui, j'ai pris du poids.
- C'est vrai, dans les...
- Bon, on va y aller, le coupai-je avant qu'il dise une connerie. Bonne soirée Abigail.
- Merci, à vous aussi, dit-elle confuse.
- Tu n'as pas besoin d'aide pour remettre le lit en place ?
- Non, ça va, je vais me débrouiller.
J'acquiesçai puis emmenai Valentin hors de l'appartement.
- Je rêve où tu allais lui dire qu'elle avait grossi des seins ? lui demandai-je une fois dans les escaliers.
- Oui, rit-il. C'est flagrant mec, tu ne trouves pas ?
- Si mais t'étais pas obligé de le lui dire.
- Eh, dis-moi, t'as pu les toucher ?
Un sourire ne put s'empêcher d'apparaître au coin de mes lèvres lui faisant pousser un cri d'étonnement.
- Attends, laisse-moi te raconter tout ça autour d'un verre, lui proposai-je.
Il accepta et nous regagnâmes ma voiture.
- Tu es arrivé quand ? lui demandai-je.
- Il y a deux heures. Je suis allé posé mes affaires chez mes parents tranquillement et on a beaucoup discuté.
- Ils vont bien ?
- Ouais. Je ne leur manque même pas.
Je ris.
- Alors ton job là-bas à Chicago ? Ça va toujours ?
- Ouais, pas de problème. C'est vivre seul dans un vingt mètres carrés qui est chiant. Et de ne pas avoir ma mère pour me préparer des bons plats quand je rentre.
- Et ta copine, Zara, elle ne sait pas cuisiner ?
- Non, c'est son seul défaut d'ailleurs.
- Et c'est le pire, ris-je.
Je décidai de me garer devant le bar le plus proche et qui possédait de la place. Nous entrâmes dans un petit endroit sympa, des néons bleus éclairaient légèrement la pièce et une petite musique de fond était jouée. Nous prîmes place autour d'une table ronde. Valentin posa bruyamment ses bras sur le bois de cette dernière impatient de m'entendre lui raconter les derniers événements.
Je l'informai tout d'abord que la garde exclusive n'était plus d'actualité, ne sachant plus s'il était déjà au courant ou non. Puis, je ne perdis pas de temps pour lui dire qu'Abigail et moi avions couché ensemble après que Kiara et moi avions confirmé notre rupture. Il éclata de rire.
- T'es le meilleur Justin, je te le jure, t'es vraiment le meilleur, dit-il à bout de souffle.
- Je pensais pas que j'étais en train de faire une connerie sur le moment, me justifiai-je en me retenant de rire.
- Et Kiara le sait ?
- Oui, je lui ai dit ce matin. Elle s'est énervée mais elle m'a vite pardonné.
- Évidemment, elle est toujours amoureuse de toi.
- Je sais.
- Et du coup, Abigail et toi ? Vous êtes ensemble ?
- Non, c'est pas du tout le projet. Je n'en ai pas envie. En plus, j'ai l'impression qu'elle m'évite, je ne sais pas pourquoi, répondis-je.
- Peut-être qu'elle est retournée avec ce Zac et qu'elle ne t'a rien dit.
- Pourquoi elle serait retournée avec lui ? Je ne vois pas une seule raison valable à ça.
- Je ne sais pas, tu sais les filles, elles sont compliquées.
J'espérais que ce n'était pas le cas mais j'étais certain que ce n'était pas pour ça. On prit nos commandes et nous fûmes servis très rapidement.
- Et donc, dis-moi, comment elle est mère Waller au lit ? me demanda-t-il un sourire en coin.
- Je ne vais pas te le dire mec !
- Tu peux au moins me dire si elle est meilleure que l'année dernière.
- Largement. Il n'y a pas photo.
Il me tendit la main et je la tapai.
- Mais on ne le refera plus, ajoutai-je.
- Arrête Bieber, tu me la fais pas à moi.
- Non, sérieux Val.
- Si ça te fait plaisir Justin, je veux bien te croire.
Nous continuâmes à parler pendant une heure au moins. C'était vraiment une grande bouffée d'air de le retrouver. J'avais l'impression que j'étais le mec de l'année dernière, célibataire, libre et surtout sans enfant sur le dos.
- Bon, mec, il faut qu'on fête mon retour, me dit-il en se levant.
- Ce n'est pas ce qu'on est en train de faire ?
- Non, c'est beaucoup trop calme ici.
- Où tu veux aller ?
- Tu te rappelles de l'endroit où je t'avais emmené quand t'as appris que tu partais en Australie ?
- Putain... Tu veux y retourner ? demandai-je amusé.
- Tu n'es pas partant ?
- Si c'est bon, je te suis.
Nous terminâmes nos verres puis payâmes notre dû avant de quitter le bar et de retourner dans la voiture. Après 5 minutes de trajet, nous arrivâmes devant le club de strip-tease dont Valentin parlait et qui me rappelait de nombreux souvenirs.
- Je ne sais pas si c'est une bonne idée mec, j'ai un gosse, lui dis-je quand nous fûmes dans la queue pour entrer.
- Et alors ? Il le saura ?
- Lui, non, mais si ma famille l'apprend, je vais me faire éclater.
- Ça va, tu n'es pas de garde, tu fais rien de mal.
- Je te jure, tu me fais faire n'importe quoi.
- Allez, détends-toi mec. Me dis pas que j'ai perdu mon pote !
- Et Zara ? Elle s'en fout elle ?
- Elle est à Chicago.
Je ris. Quel culot. Il n'avait pas changé. Après dix minutes de queue, nous entrâmes enfin dans le club. C'était une toute autre ambiance que celle qu'il y avait dans le bar. Des filles à moitiés dénudées se déhanchaient sur tous les podiums. Je ne savais pas ce que je foutais là. Valentin me proposa qu'on s'assoit sur un canapé pour profiter du spectacle. Je n'étais pas à l'aise et cela me mettait en rogne car je n'avais que dix-neuf ans merde ! Pas quarante ! Même si j'étais père dorénavant.
Comme si ma gêne se voyait à des kilomètres, une strip-teaseuse - l'un des seules encore vêtue de son soutien-gorge - s'approcha de moi. Je retins mon souffle. Elle se mit à balader ses mains sur mon torse et à bouger son corps de manière sensuelle devant moi. Je sentais le regard amusé de Valentin à côté de moi.
Elle se retourna et s'assit sur mes cuisses, frottant son postérieur contre mon appareil génital. J'essayais de paraître le plus détendu possible mais mon corps était en réalité totalement crispé. Elle attrapa mes poignets et posa mes mains contre la naissance de sa poitrine. Je commençais tout doucement à avoir chaud. Elle se remit face à moi et sans que je m'y attende, elle retira son soutien-gorge avant de s'éloigner pour retourner sur le podium. Val éclata une nouvelle fois de rire et me tapa fièrement le dos.
- On dit merci Valentin.
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