Chapitre 20

«Peut-être que je finirais par t'en vouloir si les choses ne s'arrangent pas avec elle.»  

Point de vue de Justin.

Mon cœur s'arrêta de battre. Kiara était là. Au plus mauvais moment. Je ne savais pas comment réagir. Abigail était juste à côté de moi et me regardait confuse. Mes deux ex petites-amies se rencontraient pour la première fois. Je n'aurais jamais pensé que cela arriverait un jour. Comment allais-je gérer la situation ? Kiara et moi étions séparés depuis très peu de temps mais Abigail et moi s'étions embrassés la veille. J'étais clairement dans la merde. 

- Je t'avais dit que je viendrais, me dit Kiara. 
- Je ne pensais pas que tu serais là aussi vite. 
- Bonsoir Kiara, intervint ma mère. 
- Bonsoir Patricia. 

Elles se prirent dans les bras. Abigail me lança un regard que je ne saurais décrire. Elle semblait déjà agacée par la situation alors que cela ne faisait même pas une minute que Kiara avait fait son entrée.

- Donc c'est toi Abigail ? reprit Kiara en entrant. 
- C'est bien moi. Et tu dois être la fille qui veut me séparer de mon fils, je me trompe ? 
- Et tu es celle qui veut me séparer de mon copain, je me trompe ? 
- Oh... fit Abigail en fronçant les sourcils. Donc tu es en train d'insinuer que c'est moi la méchante dans l'histoire ? 

En temps normal, j'aurais trouvé ça très sexy de voir deux filles se disputer pour moi mais là c'était sérieux, je ne pouvais pas laisser la situation s'envenimer.

- Bon, ça suffit, vous n'allez pas vous embrouiller, y a Julian qui dort, intervins-je.
- Si, j'ai besoin de régler mes comptes avec elle, dit Abigail. 
- C'est toi qui fous la merde dans mon couple mais c'est toi qui as besoin de régler tes comptes ? rétorqua Kiara d'un air narquois. 
- C'est moi qui fous la merde ? Alors je devrais m'excuser d'avoir un enfant avec lui ? surenchérit Abigail. Ecoute-moi bien, j'étais là la première et que ça te plaise ou non, je fais toujours partie de sa vie aujourd'hui. Et puis quel couple ? Vous n'êtes même plus ensemble. 
- Tout ça parce que tu fais ta salope avec lui. 

Abigail vit rouge. D'un coup d'éclair, je donnai Julian à ma mère et au même moment, Abigail se jeta sur Kiara. Je m'interposai in extremis entre elles et éloignai Waller pour l'éviter de faire quelque chose qui aggraverait la situation. J'attrapai son visage entre mes mains et l'obligeai à me regarder droit dans les yeux. Elle était furieuse. Elle n'avait pas du tout apprécié l'insulte que lui avait lancé Kiara ce que je pouvais comprendre. 

- Calme-toi Abigail, essayai-je de la raisonner. Ça ne sert à rien de se battre.
- Elle essaye de me voler Julian et ose me traiter de salope ! Je ne peux pas rester calme Justin ! Je la hais !
- S'il-te-plaît. Fais-le pour moi. 

J'insistai mon regard sur elle. 

- Et puis, ça serait dommage que t'abîmes ton beau visage, tentai-je de la faire rire.

Elle se retint de sourire et retira mes mains de son visage. 

- Je vais y aller, dit-elle.
- Merci.

Ainsi, elle récupéra Julian et ils partirent. Ouf. Nous l'avions échappé belle. Il ne restait donc plus que Kiara, ma mère et moi devant l'entrée. Je décidai d'emmener Kiara dans ma chambre pour qu'on puisse discuter enfin tranquillement. Enfin, j'espérais que ce serait tranquillement. J'avais encore du mal à réaliser qu'elle et Abigail avaient été sur le point de se battre pour moi. Elles avaient été à deux doigts de réaliser un de mes plus grands fantasmes. 

- Donc tu vas tout gâcher pour une fille comme ça ? fit-elle toujours remontée.
- Fais attention à ce que tu dis Kiara, c'est la mère de mon fils, la prévins-je.
- Elle t'a retourné le cerveau. Je n'arrive pas à croire que tu sois tombé dedans, me dit-elle avec dégoût. Vous vous êtes remis ensemble, c'est ça ?
- Non, pas du tout. On vient à peine de se séparer Kiara. 
- Alors pourquoi tu prends sa défense Justin ? Et moi dans tout ça ? J'ai toujours été là pour toi, je ne t'ai pas laissé tomber quand tu m'as annoncé que tu avais un enfant ! Comment tu peux me tourner le dos comme ça ? 
- Je ne te tourne pas le dos Kiara ! C'est toi qui as rendu les choses difficiles ! Je n'en veux plus de la garde exclusive et tu ne veux pas l'accepter !
- Donc tu ne veux pas te battre pour nous deux !
- Mais il y a tellement d'autres solutions que la garde exclusive ! Laisse Julian en dehors de notre relation ! Tu n'es pas sa mère !

Elle secoua la tête. 

- C'est ça le problème, je ne suis pas sa mère alors je ne fais pas le poids face à Abigail.
- Abigail n'a rien à voir avec notre rupture Kiara et tu le sais.
- Non justement ! Je ne le sais pas ! Notre couple a volé en éclats depuis que tu la fréquentes de nouveau. Comment tu veux que je m'imagine une autre raison à notre rupture aujourd'hui ? 

Les larmes commençaient à perler ses yeux. Cela me faisait mal de la voir comme ça. Je ne voulais pas qu'elle pleure à cause de moi. Je ne le méritais pas. 

- Kiara... m'approchai-je d'elle.
- Non, fit-elle un pas en arrière. Tu me quittes après six mois, après m'avoir présenté à ta famille, après t'avoir présenté à ma famille, après toutes ces fois où tu m'as dit que tu m'aimais et que tu ne te voyais pas sans moi, après toutes ces fois où tu m'as dit que tu te battrais toujours pour nous deux, après tout ça Justin. Tu peux comprendre que je t'en veuille.

Elle était effondrée. Et quelque part au fond de moi, je l'étais aussi. Parce que j'avais tellement essayé de faire les choses biens avec elle, de ne pas reproduire les mêmes erreurs que j'avais faites avec Abigail et malgré cela, notre relation avait quand même pris fin. Je l'aimais, j'aimais Kiara mais peut-être pas assez pour être prêt à faire n'importe quoi pour elle ni assez pour la retenir.

- Je suis désolé.
- Alors c'est vraiment terminé...
- Je ne reviendrai pas sur ma décision Kiara. Je pense sincèrement qu'il vaut mieux qu'on en reste là.
- Alors j'ai une question pour toi. Est-ce que tu m'as vraiment aimé ? Ou tu t'es juste forcé ?
- Evidemment que je t'ai aimé Kiara. Tu sais que je n'aurais pas pu me forcer et encore moins pendant six mois.
- Alors je ne comprends pas comment tu peux dire adieu à notre relation comme ça, aussi facilement.
- Arrête de penser que c'est facile pour moi, ça ne l'est pas.
- Pourtant c'est l'impression que tu donnes Justin. 

Je baissai les yeux. Je ne pouvais plus affronter son regard. Je me sentais un peu coupable même si je n'arrivais rien fait de mal. 

- Tu n'as plus rien à me dire ? me demanda-t-elle.
- Pour l'instant, non, répondis-je. Je pense qu'il vaut mieux que tu partes et que tu ne m'attendes pas.

Elle me lança un dernier regard de désespoir mais je restai de marbre alors elle s'en alla. Je me sentais soulagé mais j'aurais aimé que les choses se passent autrement entre nous deux. J'aurais aimé ne pas la faire souffrir parce que cela me donnait l'impression que j'étais toujours le méchant dans l'histoire et que je n'arrivais pas à prendre soin d'une fille sans lui briser le cœur à la fin. 

Je décidai de partir chez Abigail. Je ne savais pas pourquoi mais je ressentais le besoin de la rassurer, de lui dire que Kiara et moi c'était toujours terminé et que j'étais toujours pleinement investi dans l'éducation partagée que nous aurions auprès de Julian. Je voulais aussi savoir comment elle allait puisqu'elle avait été à deux doigts de se battre avec Kiara. Je réussis à m'introduire comme d'habitude dans son immeuble puis me présentai devant sa porte d'entrée. Je toquai et après une bonne dizaine de secondes, elle m'ouvrit. Elle n'avait pas l'air d'être de bonne humeur.

- Qu'est-ce que tu fais là ? me demanda-t-elle confuse.
- Je voulais te voir pour qu'on parle un peu. 
- Où est Kiara ? 
- Je ne sais pas. On a discuté et elle est partie.

Elle fit un pas sur le côté pour me laisser entrer. Ainsi, je pénétrai chez elle et tout naturellement, nous allâmes dans sa chambre. Je m'allongeai sans gêne sur son lit après avoir retiré mes chaussures et elle fit de même à côté de moi. Julian dormait donc nous pourrions discuter sans être interrompus. Je me demandais dans quel état d'esprit elle était. M'en voulait-elle de ne pas lui avoir dit que Kiara viendrait ? 

- Je ne me suis pas remis avec elle, lui annonçai-je en posant mes yeux sur elle.
- Elle est venue ici pour ça ?
- Elle voulait que j'aie l'audace de la quitter droit dans les yeux et ce que j'ai fait.
- Alors tu savais qu'elle venait...
- Oui.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Je comptais te le dire mais elle est venue beaucoup plus vite que ce que je m'étais attendu.
- Ça t'a fait quelque chose de la revoir ?

Je levai mes yeux au plafond et le fixai.

- Ça m'a fait bizarre, oui, dans ce contexte. Nous étions ensemble et heureux la dernière fois qu'on s'était vus. Mais... Je ne sais pas... Ça me fait chier que ça soit terminé, c'est vrai, on est quand même resté plus de six mois ensemble mais je m'attendais à ce que ça me fasse plus de mal que ça. Tu vois ce que je veux dire ? 

Je reposai mes yeux sur elle. Elle hocha la tête.

- Je n'ai jamais autant fréquenté la même fille et je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas en train de pleurer.
- Je comprends ce que tu veux dire. Tu étais amoureux d'elle alors ça aurait dû te bouleverser.
- C'est pour ça qu'aujourd'hui je me demande si j'ai vraiment été amoureux d'elle, lui déclarai-je. Parce que je sais que j'étais amoureux de toi Abigail et ma séparation avec toi m'a fait dix fois plus de mal.

Elle me regarda longuement avant de fuire mon regard, sûrement gênée. 

- Et toi avec Zac ? Ça s'est arrangé ? préférai-je changer de sujet.
- Il m'a appelé hier soir pour s'excuser. Il m'a dit qu'il s'en veut de ce qu'il s'est passé, qu'il voulait à la base me tester pour savoir de qui je prendrais la défense mais te voir le prendre de haut de comme ça l'a mis hors de lui et la situation a dérapé. 

La tester ? A l'anniversaire de ma sœur ? Quel tocard.

- Je ne l'ai pas reconnu Justin, poursuivit-elle. Je suis tellement déçue de ce qu'il a fait. Il pouvait me tester s'il le voulait mais pas chez toi et pas avec du monde autour. 
- Je suis d'accord avec toi.
- Je ne suis pas capable de lui pardonner pour l'instant. Je préfère m'éloigner de lui.
- Tu as failli faire la même erreur que lui, lui fis-je remarquer sur le ton de l'amusement.
- Je ne peux vraiment pas me la voir Justin. 
- J'ai vu ça, souris-je. Et je pense de toute manière que tu ne la recroiseras pas.
- Je l'espère. 

J'aimais le fait qu'Abigail savait se défendre et qu'elle ne se laissait pas faire. Ce genre de fille avec du caractère, c'était ce qui m'avait toujours plu.

- Comment va Jazmyn alors ? J'espère qu'elle a pu passer à autre chose.
- Non, répondis-je. Elle est encore en colère contre tout le monde. Elle ne veut pas nous adresser un mot et elle ne sort de sa chambre que pour manger, aller aux toilettes et se laver. Je commence à m'inquiéter.
- Je suis désolée Justin. C'est de ma faute.
- Ce n'est pas de ta faute, c'est celle de Zac.
- Mais c'est moi qui ai insisté pour le faire venir. Je suis surprise que tu ne m'en veuille pas.
- Peut-être que je finirais par t'en vouloir si les choses ne s'arrangent pas avec elle. 

Je soupirai et agrippai mes cheveux de mes mains. 

- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai senti que les choses finiraient par mal tourner, dis-je. Heureusement que Julian va mieux et est en bonne santé. C'est la seule nouvelle qui peut nous remonter le moral aujourd'hui.
- D'ailleurs, il faudrait qu'on prenne un rendez-vous chez le médecin pour le faire vacciner.
- Je m'en chargerai si tu veux.
- Non, ne t'inquiète pas, je vais le faire. Je connais son médecin traitant.

Abigail se tourna de profil vers moi et posa sa tête contre la paume de sa main. Ses cheveux tombèrent jusque sur le matelas et couvraient à moitié son visage alors elle passa une mèche derrière son oreille pour le dégager. Qu'est-ce qu'elle est belle.

- Je me rappelle de ce jour où on est parti à la piscine avec Jazmyn et sa nounou. Je me rappelle de ce qu'il s'est passé dans la cabine, ce qui nous a conduit là où on est aujourd'hui. Je me rappelle m'avoir dit et t'avoir juré que si je tombais enceinte, je t'en voudrais toute ma vie. Et je l'ai pensé sincèrement et fortement. Ce jour-là, le jour où j'ai appris ma grossesse, le jour où j'ai présenté ma lettre de démission à Harvard et encore le jour où on s'est revu après un an.

Ses yeux me transperçaient. Ils captivaient toute mon attention. 

- Mais je ne sais pas pourquoi aujourd'hui, je n'arrive plus à t'en vouloir. 
- Parce que je suis Justin Bieber, Waller, souris-je.

Elle sourit faisant apparaître ses fossettes.

- C'est peut-être pour ça alors. 

Mon portable n'arrêtait pas de vibrer. Je le sortis de ma poche et vis que Kiara m'avait harcelé de messages. Je les ignorai tous et posai mon téléphone sur le lit. Abigail se leva au moment et je posai alors mes yeux sur elle. Elle était en train de fixer l'écran de mon téléphone où une photo de Kiara et moi s'affichait encore en tant que fond d'écran.

- Il faudrait que je le change avec une photo de Julian, m'empressai-je de dire inexplicablement gêné.
- Il faudrait que je fasse les courses, changea-t-elle de sujet. Julian commence à manquer de couches et de lait en poudre.

Elle se dirigea vers son bureau et attrapa une feuille blanche pour y inscrire ce qu'elle avait besoin de racheter. Je me mis alors à observer son plan de travail et à parcourir les différents tiroirs qui s'y présentaient. Cela ne semblait pas la déranger. Puis, je tombai sur le devoir de philosophie que j'avais fait l'année dernière. Le devoir qui lui avouait que j'étais à cette époque amoureux d'elle. 

- Tu l'as gardé, lui dis-je étonné.
- Evidemment.
- J'ai quand même eu un A en faisant un hors sujet.
- C'est normal, ton sujet parlait d'Abigail Waller, m'imita-t-elle.
- Est-ce que tu savais que je t'aimais avant de lire ça ?
- Non Justin puisque tu as fait ce que tu as fait.
- Alors avant que je fasse ce que j'ai fait ?
- Non plus. Pour moi, c'était impossible.

Je reposai le devoir à sa place initiale et m'appuyai contre le mur en attendant qu'elle finisse sa liste de courses. Je ne comprenais pas pourquoi c'était impossible pour elle que j'eus pu tomber amoureux d'elle. Il était vrai que je n'avais pas souvent été très démonstratif mais j'avais fait des choses pour elle que je n'avais fait pour personne d'autre et elle le savait. 

Elle termina enfin sa liste et posa le stylo sur le meuble. 

- J'ai faim, dit-elle en posant ses yeux sur moi. On va manger ? me proposa-t-elle en s'approchant de moi.

J'attrapai son avant-bras pour la retenir et elle me regarda confuse. Je me décollai du mur et fis un pas vers elle.

- Je me demande comment tu as fait pour ne pas t'en apercevoir. 
- De quoi ? fronça-t-elle les sourcils.
- Que j'étais amoureux de toi.

Nos regards s'accrochèrent. Elle resta stoïque. Je lâchai délicatement son bras pour glisser ma main dans la sienne. J'avais envie d'elle. Maintenant. J'avais besoin de sentir à nouveau son corps contre le mien, sa sueur se mélanger à la mienne, ses ongles griffer ma chair, son cœur battre au même rythme que le mien. Je ne savais pas si c'était le baiser que nous avions échangé hier qui avait ravivé en moi tout le désir que j'avais pour elle mais je ne pourrais me contenter d'un simple baiser cette fois-ci. J'en voulais plus. Je voulais tout d'elle.

Ses yeux bleus continuaient de me fixer dans une totale incompréhension. Je posai mon autre main sur sa joue et caressai de mon pouce sa peau pour la mettre en confiance. Elle ferma les yeux à mon touché. J'en profitai alors pour prendre mon courage à deux mains et l'embrasser. Mon cœur se gonfla. Un millier d'émotions parcourent ma colonne vertébrale. Ses lèvres douces me rendaient fou. Bordel.

Elle détacha sa main de la mienne et mit fin à notre baiser. Un sourire naquit sur son visage qui n'était qu'à quelques centimètres du mien. Elle passa une main à l'arrière de ma tête qu'elle caressa et l'autre s'accrocha au bas de ma nuque. Ses caresses m'envoyaient des frissons à travers tout le corps. Je posai instinctivement mes mains sur sa taille. Nous avions l'air d'un couple désormais. 

Je me noyais dans le bleu océan de ses yeux. Je la dévorais du regard. J'étais clairement encore attiré par elle et c'était sûrement parce qu'on ne devenait jamais vraiment indifférent face à son premier amour. 

- Parce que tu m'as donné toutes les raisons de croire que tu n'étais pas amoureux de moi.

Elle avança lentement son visage près du mien et mes paupières se fermèrent à la même vitesse. Je sentis ses lèvres se poser sur les miennes et elles m'embrassèrent tendrement. Je renforçai l'étreinte autour de sa taille. La pression de sa bouche contre la mienne se fit plus forte. Tout devint alors trop fort, trop intense, trop palpitant. 

J'attrapai le bas de son haut que je fis passer au dessus de sa tête. Elle en profita alors pour retirer mon t-shirt. Mes chaudes mains glissèrent le long de ses bras la faisant frissonner. Mon regard se porta sur sa poitrine. J'allais enfin pouvoir la goûter. Après avoir fantasmé dessus des milliers de fois. Elle agrippa la ceinture de mon jean et me tira contre elle. Ses lèvres assaillirent les miennes pendant qu'elle déboutonnait mon pantalon.

Ses mains me tripotant plus la sensation de ses lèvres me faisaient bander terriblement. Elle réussit à défaire mon jean ainsi je le jetai par terre. Quelque peu essoufflé, je la regardai retirer son short. Je mordis ma lèvre inférieure. Comment t'as pu te passer d'elle Justin ? Elle était désormais en sous-vêtements, blancs, devant moi et je demandais comment cela se faisait que je ne lui avais pas encore sauté dessus. 

Je m'avançai vers elle et elle recula en même temps, un sourire scotché à ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle cogne son lit et tombe dessus. Je me baissai alors pour faire rencontrer nos lèvres à nouveau mais elle glissa plus haut pour faire rentrer son corps entier dans le lit. Mon visage se retrouva alors à hauteur de son ventre. Plat, il n'avait laissé aucune trace de l'accouchement si ce n'est une petite trace blanche à peine visible. 

Je déposai un baiser dessus avant de remonter tout doucement vers sa poitrine, son cou, puis ses lèvres. Je sentais sa chair frémir à chaque contact. Nos yeux se rencontrèrent une nouvelle fois et les siens me fusillèrent. Elle passa sa main dans une mèche de mes cheveux puis me sourit. Je me sentais bien, tellement bien que cela ne me semblait pas réelle. 

Elle bascula au dessus de moi me surprenant quelque peu puis s'assit au niveau de mon appareil génital. Je laissai s'échapper un soupir. Elle glissa ses mains derrière son dos et retira son soutien-gorge me rendant euphorique. Mon Dieu. Elle était belle. Elle était merveilleuse. Elle était merveilleusement belle. Je me redressai pour coller mon torse contre sa poitrine nue. Une décharge électrique paralysa mon corps une fraction de seconde. 

J'attrapai sa nuque et l'embrassai sauvagement. Il n'y avait plus qu'elle, je ne voyais plus qu'elle. La chaleur de nos deux corps pourrait enflammer la pièce. Je ne pouvais plus attendre. Pas de préliminaires, j'avais besoin d'être en elle maintenant. Je la portai et l'allongeai à nouveau sur le matelas. Mes mains fébriles attrapèrent l'ourlet de sa culotte en dentelle et la glissèrent le long de ses jambes jusqu'à ce qu'elle se retrouve par terre. 

Les battements de mon cœur s'accélèrent une fois qu'Abigail fut complètement nue devant moi. Je pris un court instant pour capturer cette image dans ma tête pour toujours. Cette image d'elle, attendant qu'on ne fasse plus qu'un. 

- Il y en a dans ma table de chevet Justin, me sortit-elle de mes pensées.

Je m'empressai alors de récupérer un préservatif là où elle me l'avait indiqué et de l'enfiler. Je me replaçai au dessus d'elle et enfouis ma tête dans son cou. Je dirigeai d'une main mon érection vers l'entrée de son vagin. Je la sentis agripper mes cheveux quand mon pénis commença à se frayer un chemin en elle. Puis, une fois entièrement à l'intérieur d'elle, nous lâchâmes un gémissement commun. 

J'empoignai son sein d'une main pendant que je commençais à donner des coups de reins. C'était tellement bon. Moi en elle, je ne pouvais demander plus. Peut-être que nous étions allés trop vite et que nous regretterions ça tôt ou tard mais ce que nous vivions à cet instant précis en valait le coup. Parce qu'en ce moment même, nous étions au sommet du monde. 

...

Les pleurs de Julian me réveillèrent. Abigail dormait encore paisiblement à ma droite. Je me levai non sans mal du lit, attrapai mon boxer pour l'enfiler et pris le bébé dans mes bras pour essayer de le bercer. Il ne fallut pas beaucoup de temps à sa mère pour qu'elle ouvre les yeux à son tour. Je repensai tout de suite à la nuit que l'on avait passée - comme un couple. Dans les bras l'un de l'autre, nos doigts entrelacés. Je ne savais pas ce que cela pouvait signifier pour elle mais je savais que, pour moi, il était encore trop tôt pour qu'on essaye à nouveau quelque chose. Nous venions à peine de rompre avec nos ex respectifs et il y avait encore tellement de choses à régler avant que l'on pense à s'engager dans une nouvelle relation. 

Peut-être qu'on avait dérapé, peut-être qu'on aurait pas dû coucher ensemble mais je ne regrettais pas cette nuit que j'avais passé avec elle parce que j'avais eu l'impression pour la première fois depuis mon retour à Boston que je l'avais entièrement retrouvée. Physiquement et intérieurement. 

Elle attrapa le drap blanc et le colla à elle avant de se redresser puis de se lever. Ses cheveux légèrement en bataille tombaient jusqu'au niveau de ses avants-bras qui tenaient avec attention le tissu contre elle pour qu'elle ne se retrouve pas nue devant moi. Ses yeux étaient à peine ouverts. Je souris. Quelle beauté. Elle s'avança vers nous. 

- Ça va ? me demanda-t-elle.
- Oui mais lui pas trop on dirait.
- Je crois qu'il a faim. Il faut descendre dans la cuisine pour le nourrir.
- J'y vais.
- Attends, je t'accompagne. Tu vas sûrement croiser mon père.
- OK.

Elle se dirigea devant un tiroir, se mettant dos à moi, et fis tomber par terre le drap. Je tournai étrangement le regard. J'aurais certainement profité de cette vue autrefois. Je continuais pendant ce temps à bercer Julian même si la seule chose qui le calmerait d'après Abigail serait un bon biberon. 

- Tu travailles aujourd'hui ? lui demandai-je.
- Oui, répondit-elle.
- Je peux aller faire les courses pour toi si tu veux. 
- Ça m'arrangerait, merci Justin.
- C'est normal. 

Une fois tous les deux habillés, nous allâmes dans la cuisine et croisâmes le père d'Abigail.

- Bonjour Monsieur, le saluai-je.
- Oh, bonjour Justin ! me serra-t-il la main un peu surpris. Ah oui, c'est vrai. C'était ton tour, ajouta-t-il avant de jeter un coup d'œil à sa fille.
- Mon tour ? fis-je confus.
- Laisse tomber, me dit Abigail. Papa, tais-toi, lui souffla-t-elle.

Quel tour ? Je décidai d'ignorer cela. Monsieur Waller embrassa rapidement son petit-fils puis repartit dans sa chambre. Nous pûmes enfin nourrir Julian qui n'avait pas arrêté ses pleurs depuis. Il ne semblait pas y avoir une certaine gêne entre nous. Je me demandais si elle avait aimé ce qu'il s'était passé hier soir même si ses nombreux gémissements pouvaient me donner la réponse à ma question. Cette fois avait été différente de toutes les autres fois et je ne saurais expliquer pourquoi. Je ne saurais non plus dire si des sentiments envers elle avaient refait surface ou si c'était mon attirance inconditionnelle pour elle qui me rendait comme ça. Mais il y avait quelque chose et je ne savais pas encore quoi. 

...

J'avais fait les courses pour Abigail puis avais emmené Julian dans un restaurant et un parc indoor. L'étape du supermarché s'était nettement mieux passée que la première fois. Je commençais à mieux gérer les pleurs de Julian. J'étais surpris de l'effet que cela pouvait engendrer d'avoir un enfant avec soi. Je n'avais jamais eu autant de regards aguicheurs de filles envers moi en une seule journée. Peut-être que je ne resterais pas célibataire très longtemps si cela continuait. 

De retour devant chez moi, je laissai les courses dans la voiture et sortis avec Julian. Je toquai à la porte et ma mère nous ouvrit. 

- Te voilà enfin, me dit-elle.
- Je suis parti faire quelques courses pour Abigail. 

Je franchis le palier de la porte et me dirigeai dans le salon jusqu'à que je remarquai la présence de Kiara sur le canapé. Mes pas se stoppèrent net. Que foutait-elle ici ? Ne lui avais-je pas dit de partir ? Il y avait des milkshakes et des cookies sur la table basse, Kiara et ma mère étaient clairement en train de prendre le goûter ensemble. 

La blonde aux yeux bleus posa ses yeux sur moi et je détournai le regard pour trouver celui de ma traîtresse de mère. Je lui fis signe de me suivre dans la cuisine tout de suite et elle s'exécuta. 

- Qu'est-ce qu'elle fout ici ? chuchotai-je énervé. 
- Elle a toqué à la porte, je ne pouvais pas lui refuser d'entrer Justin ! C'est quand même Kiara ! répondit-elle en chuchotant.
- Mais on n'est plus ensemble maman ! Elle n'a rien à foutre ici !
- Et alors Justin ? Je te rappelle qu'elle est une très bonne amie de la famille ! Je la considérais encore comme ma deuxième fille avant que tout soit chamboulé ! Comment veux-tu que je sois méchante avec elle ? Je l'adore cette fille !
- Je te rappelle qu'elle est pour la garde exclusive.
- Je sais mais ça n'enlève pas la belle personne qu'elle est. Je ne peux pas l'avoir accueillie ouvertement pendant six mois chez moi et lui fermer d'un coup la porte au nez Justin. Tu comprends ?
- Oui. OK. Mais combien de temps elle va faire ça ? Quand est-ce qu'elle retournera en Australie ?
- Je ne sais pas. 

Je soupirai et secouai la tête, agacé par tout ça. Puis, je décidai de monter dans ma chambre avec mon fils. Je ne voulais pas du tout me joindre au goûter de ma mère et de mon ex petite-amie. Je commençai alors à jouer avec Julian. Il avait bien grandi depuis la première fois que je l'avais vu. J'arrivais encore plus à distinguer les ressemblances entre sa mère et moi. Il avait définitivement mes yeux ce qui était un peu dommage étant donné qu'Abigail en avait de très beaux.

Waller... J'avais pensé à elle toute la journée. Comment notre relation allait évoluer ? Comment tout cela se terminerait ? J'avais peur qu'on gâche tout encore une fois. Si nous essayions quelque chose et que cela ne marchait pas et qu'on se séparait en mauvais termes, il était possible qu'on finisse par se disputer à nouveau la garde de Julian et c'était la dernière chose que je voulais. 

- Qu'est ce que je dois faire avec ta mère ? Tu le sais toi ? demandai-je à Julian.

Je le posai dans son lit à barreaux et décidai d'aller voir ma sœur. Elle ne sortait toujours pas de chambre. Je toquai à sa porte mais je ne tendis personne me dire d'entrer alors je décidai de rentrer quand même. Je la retrouvai en train d'observer ses nouvelles tortues dans leur cage.

- Tu leur as donné à manger ? tentai-je une approche en refermant la porte derrière moi.
- Oui. Comme tu m'as dit de le faire, répondit-elle sèchement.

Bon. Elle était toujours remontée. Elle était vraiment coriace cette petite. Comme son frère.

- Comment tu vas ? lui demandai-je en m'asseyant à côté d'elle par terre.
- Je suis toujours énervée contre vous.
- Qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça aille mieux Jazmyn ?
- Je veux retourner en Australie. J'ai perdu tous mes copains ici. 

Ma bouche s'entrouvrit. Venait-elle de dire qu'elle voulait retourner en Australie ? Merde. Tout sauf ça. 

- Mais ça va s'arranger, ne t'inquiète pas. On va refaire une fête et...
- Non, me coupa-t-elle. Je sais que je suis plus leur copine.
- Qui t'a dit ça ?
- Je le sais, c'est tout. Ils ont pleuré à cause de vous. 
- Je te le promets que ça va s'arranger Jazmyn. On va appeler leurs parents, s'excuser et organiser quelque chose.
- Non, je veux rentrer à la maison ! Je déteste Boston. Boston a toujours été méchant avec moi. 

Je frottai mon front inquiet de ce qu'elle était en train de me dire. 

- Est-ce que tu l'as dit à maman ? 
- Oui.
- Et qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Rien. 

Pourquoi ma mère ne m'avait-elle pas tenu au courant de ça ? Savait-elle ce que cela impacterait si nous étions obligés de retourner en Australie ? 

- Bon, je te laisse jouer avec tes tortues Jazmyn. Je reviendrai plus tard. 

Il fallait que je parle avec ma mère. Nous avions un sérieux nouveau problème à résoudre. J'avais l'impression que nous serions jamais tranquilles. Je redescendis dans le salon. Je fus agréablement surpris de voir que Kiara n'était plus là. Ma mère était en train de débarrasser la table basse. 

- On peut parler ? 
- Oui ? 
- Pourquoi tu ne m'as pas dit que Jazmyn voulait retourner en Australie ? 
- Parce que ce sont des paroles en l'air Justin, me répondit-elle en s'arrêtant devant moi. Elle dit ça sur le coup de la colère.
- Non, maman. C'est sérieux. Elle veut vraiment partir d'ici.
- Elle est encore énervée Justin. Elle aura enlevé cette pensée de sa tête dans quelques jours.
- Comment tu...

Des coups contre la porte d'entrée se firent entendre et m'interrompirent. Je partis voir de qui il s'agissait et Abigail apparut. Son petit sourire s'effaça quand elle vit ma mine inquiète.

- Qu'est-ce que t'as ? me demanda-t-elle.
- Viens, il faut que je te dise quelque chose. 

Je l'emmenai dans ma chambre et fermai la porte derrière nous. Je m'assis sur mon lit et elle resta debout devant moi, les bras croisés sous sa poitrine. 

- Je viens de parler à Jazmyn. Elle ne veut pas rester à Boston.
- Pourquoi ? fronça-t-elle les sourcils. A cause de ce qu'il s'est passé à son anniversaire ? 
- Oui. Elle dit qu'elle n'a plus d'amis ici et que Boston ne lui cause que des problèmes.
- Il n'y a pas quelque chose qu'on pourrait faire pour arranger ça ?
- Non, elle a l'air très déterminée. 

Abigail murmura une injure en prenant son visage entre ses mains. Au moins, elle, elle était consciente de ce qu'il se passait. 

- La fin du procès approche à grands pas et si Jazmyn dit au juge qu'elle veut repartir en Australie, on sera obligé d'accepter Abigail.
- Je sais... Je sais Justin.
- Le problème est que...
- Que mon père et moi ne pouvons pas vous suivre, déclara-t-elle en posant ses yeux sur moi.
- Alors comment va-t-on faire ? 

...


Nous sommes arrivés à la moitié du tome 2 et vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Encore plein de rebondissements vous attendent. Serez-vous prêts ? 

Je dédie également ce chapitre à TchoupiGirl, SanaPasDeSens et StanBieber. 

Christel.

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